Ce dimanche, c'est à nouveau la même chose : sont ouverts côte à côte le traitement de textes dans lequel j'écris, me relis, corrige, fichier que je referme, auquel je ne reviens que quelques jours plus tard, le temps de laisser décanter et l'interface du blog, ici même, où taper en direct - se relire, d'accord, mais sous tension (publier juste après est l'idée qui domine).
Seulement, la semaine dernière, c'était un extrait de Décor Daguerre que j'écrivais ainsi, en off, lié à Cléo de cinq à sept pour être plus précise, tandis que cette fois c'est d'un texte réflexif qu'il s'agit, qui concerne mes pratiques : une commande à honorer, à paraître l'an prochain, autant dire à une époque où depuis longtemps cet article de blog sera oublié.
J'écris donc là-bas (en off) ce texte, dans lequel je tente de comprendre et de faire comprendre la façon dont j'écris, quels matériaux j'utilise et en quoi s'y insère ou non ce fantasme nommé le réel, quand tout à coup l'envie de venir écrire ici me prend. Je n'ai aucune idée de ce que je vais faire (j'ai failli taper je veux au lieu de je vais mais c'était trop fort, inexact). Tout ce que je sais, c'est que dans le texte en off brusquement j'ai écrit ceci (passage qui n'a pas décanté) :
Pendant
que j'écris ce que vous lisez, j'ai grande envie de me rendre dans
l'interface de mon blog, de créer un nouvel article et d'écrire à
partir de ce texte-ci, celui que vous êtes en train de lire et que
le visiteur/lecteur de Fenêtres
(http://fenetresopenspace.blogspot.fr/
), lui ne verra pas, pas plus que vous n'irez regarder ce que je
m'apprête à y mettre sans autre motivation que cette envie soudaine,
sans autre « idée » que celle d'une corrélation avec
celui-ci.
(comme il s'agit a priori d'un texte publié papié, le lien n'est pas sur le nom mais à côté).
Mon dieu mais il n'y a rien là-dedans, rien de réel, ce n'est que du vent, me dira-t-on. Ce qui change pour moi, en effet, pour l'instant, entre écrire ici et là-bas, c'est seulement l'interlignage, changement dû au pratique mais énervant copier-coller (du traitement de textes à l'écran, on passe du simple au double, vous l'aurez constaté). J'ai tout à fait la flemme d'aller chercher comment faire plus joli, harmoniser l'ensemble. Je m'en fiche, je n'ai pas le temps. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir s'il s'est passé quelque chose, autre chose que cette mocheté. Oui : j'ai commencé à modifier ici l'extrait copié collé là-bas. J'ai changé un nom, ajouté un adjectif, l'ai retiré, sans savoir encore si c'est mieux. J'ai regardé l'aperçu, ici, plusieurs fois (pour mieux me relire, c'est une constante). Je me suis dit que rien ne m'empêchait de publier ici le texte de là-bas, en entier, même si j'ai une commande d'éditeur et que, pour cette raison, il ne devrait paraître que dans plusieurs mois
(I got the power)
(cependant il est inachevé)
(et celui-ci, alors ?).
J'ai pensé que je pouvais aussi laisser celui-ci en brouillon jusqu'à la parution de l'autre (bof) ou pour toujours (c'est déjà plus intéressant). Je me suis demandé si je mettrais, ici, une photo (je n'en fais plus depuis un moment et ça me manque). Je n'y ai pas pensé pour le texte de là-bas, alors que le thème même du recueil à paraître concerne ce qu'on prend au réel, et comment on le détourne, sans se restreindre à la seule imitation. Je me suis dit encore : mais pourquoi tu écris ici, alors que ta commande est pour là-bas et que le temps presse ?
(soudain il m'a semblé que l'immédiateté concernait moins l'ici, que l'on nomme virtuel, que le là-bas, publication papier à faire avancer et boucler)
J'ai pensé que je publierais (ici, bouton orange) ce texte au moins pour qu'apparaisse une url à insérer là-bas. Tout en sachant très bien et depuis le début que ce que je nomme ici, là-bas, ne sont en réalité (ah enfin, le réel !) que deux petits onglets, ouverts et côte à côte.
(ce n'est pas très sérieux, ça n'a pas avancé)
(mais est-ce que ça avance, le réel ?)