L'homme de la rue La Fayette, déjà en partie effacé à l'époque de la photo, a depuis longtemps disparu.
Qu'en est-il du reste, de ce que nous avons en tête au moment d'écrire, du texte paru, de ce qui circule ?
Hier, Olivier Hodasava, qui calcule plus vite que moi, a fait apparaître le grand magasin dans Dreamlands, miroirs du Printemps que voici (et qui m'ont beaucoup touchée). Décor Lafayette est sorti depuis trois mois, a-t-il constaté. Ah oui... Est-ce comme s'il avait disparu, déjà, lui aussi (pour la librairie, les festivals, les salons) ? Peut-être, je ne sais pas.
Comme pour Franck ou les Oloé, DL a été très soutenu sur la Toile, que ce soit chez Joachim Séné, Claro, Christophe Grossi, Christine Jeanney, Thierry Beinstingel (feuilles de route à dérouler), Daniel Lebordais, Pierre Cohen Hadria, sur le site de Médiapart grâce à Christine Marcandier ; ou encore par Augustin Trapenard à France Culture, qui en a fait son coup de coeur d'avril dans le magazine Lire. Merci à eux de l'avoir ainsi présenté, décortiqué, cité, mis en lumière...
Je n'ai pas mentionné ici la presse papier parce que, si ce n'est un petit article dans Ouest France (merci à Alain Bihel) et cette ligne dans Lire, eh bien rien du tout, ce qui ne m'étonne pas (pas de place, pas le temps, trop de livres, oh, non, bof, l'énergie, la curiosité, premières phrases bizarres, il nous faut tant de signes, la deadline c'était hier, attends ce livre-là a une actualité il nous faut un thème qui permet d'en présenter quatre, cinq, six, il doit passer avant allez hop sur la pile, j'ai été pigiste six ans il me semble que je vois bien) (ce serait drôle d'être contredite la semaine prochaine ou mieux, dans un mois ou même deux, mais franchement ça m'étonnerait).
Alors, que fait-on de ce qui a pris tant de temps à élaborer, rêver, penser, ne pas penser, écrire ? On le transforme, le prolonge. Les décors sont trois et trois mois après la publication du premier, je me promène dans les deux suivants, Décor Daguerre qui prend son temps et Dita Kepler qui avance (des nouvelles bientôt, je pense).
En fait, l'homme sans visage de la rue La Fayette a ouvert l'article non pour parler effacement, rupture, disparition, mais tout simplement parce que Blogger refuse de me permettre d'ajouter ici de nouvelles photos. J'en ai tant posté en cinq ans que je pourrais imaginer les reprendre une par une : elles introduiraient d'autres textes, se présenteraient autrement... Celle-ci (déjà postée, donc) serait la première d'un cycle. Pourquoi pas ?
Ou alors, en clin d'oeil à Christine Jeanney, terminer chaque fois par cette phrase : (manque la photo) ?
En tout cas, faire de ce qui n'y est pas, bloque, demeure dans le silence, autre chose, sans se soucier de rien : c'est toujours l'idée.