vendredi 28 janvier 2011
Fenêtres de Brest, par Pierre Ménard
(pas toujours, mais parfois)
Parfois nous nous rencontrons par hasard.
Parfois nous traversons le même pont à des heures différentes.
Parfois nous savons où nous sommes sans nous trouver au même endroit.
Parfois nous sommes au même endroit.
Parfois nous résidons sur le même site.
Parfois nous regardons la même chose.
Parfois nous regardons ce que regarde l'autre.
Parfois nous nous promenons.
Parfois nous avons le don d'ubiquité en même temps.
Parfois nous croisons nos lectures.
Parfois nous nous volons des phrases.
Et nous lisons ce que l'autre écrit.
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Pierre Ménard
jeudi 27 janvier 2011
Lecture de Montreuil, en dessins
Il y en a qui prennent des photos, il y en a qui dessinent...
C'est Laura Camoin qui nous a croqués, Jean-Marc Montera et moi, l'autre soir (et je ne l'avais absolument pas vue faire).
Fenêtre de la Rochelle
le soir la tour de Nesles est prise par la pluie, le flash, le reflet de la chambre, son tableau au mur
le matin tout change mais il faut partir
à peine le temps d'ouvrir la fenêtre
l'heure tourne l'heure tourne
déjà là et loin
lundi 24 janvier 2011
Après Marseille, Montreuil : "Fenêtres" en lecture musicale
Nous avions fait cette lecture de Fenêtres/Open space, avec Jean-Marc Montera, il y a presque trois ans à Marseille, en version électrique. C'était alors la première fois que je lisais en public, de jour, dans un auditorium tout neuf, et je le connaissais à peine. Vendredi soir, à Montreuil, nous avons renouvelé l'expérience avec quelques variations : lui avait choisi une guitare acoustique douze cordes, et moi troqué les parties "Saint-Ouen" du livre pour un New York de la même année (1998).
La lecture publique d'un texte aux accès multiples (voir l'index en fin d'ouvrage) peut difficilement être linéaire, me semble-t-il : lire Fenêtres, pour moi, c'est effectuer des aller-retours d'un quartier de Paris à l'autre mais également entre les pages. Un re-découpage qui comprend, en l'occurrence, deux fils conducteurs (le travail, l'écriture) et plusieurs thèmes rattachés : l'hôpital, le train, la nuit, la lecture...
Petite contrainte supplémentaire, par rapport à la fois précédente : vendredi, j'avais décidé de faire "entrer" dans ce livre écrit en 1998 puis en 2001 des extraits de mon texte le plus récent, intitulé Claire Dolan, marques du ciel absent dans le film de Lodge Kerrigan. Pour ceux que ça intéresse, ce texte paraîtra début avril dans Le Ciel vu de la terre, volume collectif publié par les éditions Inculte.
Claire Dolan est un film de 1998 dont voici un assez long extrait en anglais (je préfère ne pas intégrer la bande-annonce, qui reflète particulièrement mal le film) :
J'en reparlerai en avril, sans doute... En attendant, ce que j'ai lu de mieux sur le film se trouve sur le site Cinéfeuille, qui avait également, à l'époque, interrogé Lodge Kerrigan.
Les bibliothécaires de la médiathèque Robert Desnos nous ont particulièrement bien accueillis, Jean-Marc et moi, et je voudrais ici les en remercier : nous avons été ravis de renouveler notre lecture dans de si bonnes conditions. J'espère que nous pourrons la présenter à nouveau ailleurs un jour ou l'autre (à Montauban ? Montélimar ? Madrid ? Manosque ? dans une ville en M, forcément !).
Après la lecture (quarante minutes environ), je savais bien que je serais fatiguée, aussi je me suis assise, tandis que Dominique Tabah, la responsable de la médiathèque, détaillait un peu ce que j'allais faire ou faisais déjà en résidence : terminer les oloés, écrire sur la ville, animer des ateliers d'écriture avec des lycéens, rencontrer des personnes en cours d'alphabétisation (je suis une ancienne formatrice en alpha, voilà pourquoi).
(j'étais fatiguée mais je vous voyais très bien prendre des photos, hein...)
(d'ailleurs, regardez un peu par là)
(d'ailleurs, regardez un peu par là)
Jean-Marc a enregistré la lecture, j'espère pouvoir l'intégrer d'une façon ou d'une autre sur ce blog. A savoir : on peut entendre la version électrique sur le site du Cent Quatre, sur la partie droite de la page.
Grazie mille, et à bientôt.
(photos volées à celles qui les ont prises, et c'est tout ;-)
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jeudi 20 janvier 2011
Dix ans de remue.net : comme si vous y étiez
Sur cette photo de Benoît Vincent, de gauche à droite : Guénaël Boutouillet, Philippe de Jonckheere, Thierry Beinstingel, moi, Anthony Poiraudeau et Cécile Portier.
Pour savoir comment c'était, samedi dernier, à la médiathèque Marguerite Duras, lors des dix ans de remue, il suffit de se laisser porter : par Thierry B. qui s'étonne, par Maryse H. qui, de la salle, recueille et sème, par Cécile qui, sur la photo, s'apprête à lire ce texte ; par Philippe de J. qui, de sa voix cassée, dira du mal de la structure blog un peu comme il le fera à France Culture le lendemain (ou la veille...) ; par l'hypnotique vidéo de Pierre Ménard pour présenter la revue d'ici là, projection qui ne fonctionnera pas mais que l'on pourra découvrir sur Liminaire (le lendemain aussi) ; par les questions que se pose Joachim Séné sur Ratures ; par deux phrases pour un anniversaire ; par les contributions de ceux de la photo qui se retrouveront bientôt dans une rubrique de remue que voici ; en prenant, ou non, l'ascenseur avec Sébastien Rongier ; par les mots de Fred Griot ; par ceux de François Bon ; par ces incroyables lectrices en public que sont Claude Favre, José Morel Cinq Mars, Sereine Berlottier (et la voix Chantal Anglade) (et Dominique Dussidour et sa grande écharpe, et Philippe Rahmy, absent si présent...).
Je me souviendrai surtout d'avoir vu, embrassé des amis.
Et je n'oublierai pas, à l'avenir, de me méfier du potentiel comique de Thierry Beinstingel, avec lequel j'ai fait une lecture croisée lors de la table ronde : je crois qu'elle a été enregistrée. Si c'est le cas, vous comprendrez rapidement ce que je veux dire...
Et je n'oublierai pas, à l'avenir, de me méfier du potentiel comique de Thierry Beinstingel, avec lequel j'ai fait une lecture croisée lors de la table ronde : je crois qu'elle a été enregistrée. Si c'est le cas, vous comprendrez rapidement ce que je veux dire...
vendredi 14 janvier 2011
cahier des charges
"La résidence faisant l'objet du présent cahier des charges a pour objectifs (...) pour l'auteur Anne Savelli :
de travailler à l'écriture de son nouveau roman, de nourrir ce travail à partir des initiatives menées en direction de la population et des rencontres initiées sur le territoire (...)."
"Le partenaire culturel s'engage à mettre à disposition de l'écrivain :
des locaux : le magasin de fiction, sous-sol de la médiathèque (table, chaise, radiateur, accès internet...)"
"La bibliothèque offrira à Anne Savelli des occasions d'inviter diverses personnalités dont les travaux recoupent les siens ou les complètent :
- Jean-Marc Montera, musicien et directeur du GRIM (...)
- Pierre Ménard, poète, travaille actuellement sur un projet intitulé Lignes de désir.
(...)"
(à suivre)
jeudi 13 janvier 2011
Du jour au lendemain
Franck chez Alain Vestein c'était hier soir et l'on peut réécouter l'émission ici.
Merci à ceux qui ont pensé à moi, le mois dernier, entre 17h et 17h35, au moment de l'enregistrement ; celles et ceux sur twitter qui m'ont accompagnée dans l'écoute hier soir et/ou sur facebook ont relayé l'info ; celui qui sur twitter a repris certains des passages de l'interview et les a distillés, 140 caractères maxi, durant plus d'une demi-heure ce midi ; celle qui a fait remarquer, hier soir, que l'émission était terminée et qu'il était donc temps d'aller dormir ; celui qui a écouté ce matin l'émission à vélo ; celle qui l'a suivie en ligne en faisant le ménage, réduisant son champ d'action aux alentours de son ordinateur ; celui qui a repéré tout de suite que j'avais nommé Joe Brainard ; ceux qui m'ont envoyé des mails à minuit ; ceux qui m'en ont envoyé aujourd'hui ; celui qui a trouvé que c'était trop court ; celle qui a ri à la question : "Les livres, c'est important, pour vous ?".
Pour une fois, je ne mets pas de liens : ils se reconnaîtront, je n'en doute pas un instant.
(fenêtre toute proche du studio de France Culture)
lundi 10 janvier 2011
Je me souviens de remue.net
Samedi prochain, de 15 heures à plus de 21 heures, le site remue.net va fêter ses dix ans d'existence à la médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e. En voici le programme.
J'ai été invitée à y participer au tout début, lors de la première table ronde, animé par Guénaël Boutouillet. Le thème est le suivant : « Ce qu’internet change dans votre rapport à l’écriture ». Je serai en compagnie de Cécile Portier, Thierry Beinstingel, Anthony Poiraudeau et Philippe De Jonckheere.
Tout ce que je sais ou presque, pour l'instant, c'est que j'ai prévu de citer Dita Kepler une fois ou deux.
Tout ce que je sais ou presque, pour l'instant, c'est que j'ai prévu de citer Dita Kepler une fois ou deux.
En attendant :
Je me souviens de remue.net quand remue.net était le site personnel de François Bon et que les pages étaient noires.
Je me souviens évidemment du jour où François a accepté de publier les 9 premières semaines de Fenêtres dans la revue de remue.
Je me souviens de la première grande rencontre entre remueurs à la maison des écrivains en 2003 (et non 2001, puis 2002 comme je le croyais, merci à Laurent Margantin d'avoir retrouvé la date) (sûr que ce n'était pas 2002 ?). Il faisait très beau, nous étions au moins cinquante, dans la cour, à boire un verre, non ?
Je me souviens d'y avoir rencontré Sereine Berlottier.
Je me souviens du moment où remue.net est devenu collectif.
Je me souviens du blog des membres du comité de rédaction, qui a existé pendant quelques temps.
Je me souviens avoir été la première (après François) à y poster une photo, que voici :
(je parlais de Violette Leduc, je crois, et de La Femme au petit renard, roman situé à Jaurès, là où la photo a été prise)
Je me souviens n'avoir pas brillé, lorsque je participais au comité de rédaction, ayant toujours l'impression d'avoir un temps de retard sur les autres remueurs, qui savaient tout avant moi (et c'était vrai) (du coup je ne disais plus rien).
Je me souviens du jour où Sereine m'a proposé de participer à un dossier sur les bibliothèques. J'ai écrit mon texte (qui parlait longuement du meuble, de la pièce, avant d'évoquer la bibliothèque jeunesse de Saint-Germain en Laye) dans la campagne italienne, en été, en m'inspirant d'un livre de photographies trouvé là.
Je me souviens que quelqu'un (Sereine ?), en intégrant ce texte, a effectué un lien vers les fameuses 9 premières semaines de Fenêtres. C'est ainsi, six ans après la première mise en ligne, qu'Yves Jolivet des éditions Le Mot et le reste m'a proposé d'en faire un livre. Grâce à ce lien. Merci encore !
Je me souviens du jour où remue.net a changé d'aspect, avec le long et élégant R gris.
(remue, qui remue toujours, s'est encore transformé aujourd'hui)
Je me souviens avoir pris des notes pour une AG de remue.net un 17 septembre, date qui a une certaine importance pour moi (j'ai décidé ce jour-là d'écrire Franck coûte que coûte).
Je me souviens d'un texte de Dominique Dussidour sur mai 68 intitulé Je n'entre jamais dans un grand magasin.
Je me souviens d'un texte de Yun Sun Limet sur ses 23 ans.
Je me souviens de Passages, installation de Sereine Berlottier.
Je me souviens de la parution de Mouvement par la fin de Philippe Rahmy, et d'en avoir entendu une belle critique sur France Inter un matin.
Je me souviens des Scènes de l'abandon de Sébastien Rongier.
Je me souviens du Je me souviens de remue.net de Philippe de Jonckheere.
(moi aussi je me souviens de la soirée chez Sébastien et Sereine)
vendredi 7 janvier 2011
Mamma Roma dialettica
1er cercle
Il dit Mamma
Il y a Roma
Rome corrompue de la barre d’après guerre
Elle est derrière la fenêtre
La ville, la mère
Mamma Roma
Le lait amer coule entre ses seins lourds
2ème cercle
Il dit Mamma
Il y a Roma et l’Acqua Felice
Et par les jours de l’horizon les souvenirs antiques du faune
du fils s’échappent hors la zone herbue
Car il y a une route déjà, et le chariot chargé à tirer en talons hauts
3ème cercle
Il dit
Il ne dit pas son silence crucifié
Il y a Roma des marchés
Et le paparazzi déjà s’agenouille devant toi
Mamma Roma
Mais ton fils te peuple plus que tous les hommes qui sont passés sur toi
Mamma Roma de béton armée
Seuls en main les haillons de ton fils
Mamma Roma
Tu plantes tes yeux de fer dans le dôme de ton désir oxydé.
Texte écrit par Claire Dutrait, pour Urbain, trop urbain, qui invite sur son site mon texte Roma, Rome dans le cadre du projet de vases communicants: “le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.”
Pour voir la liste des autres échanges du mois, cliquez ici.
mercredi 5 janvier 2011
janvier agité (et tant mieux !)
En 2011, en janvier, après quelques voeux minimalistes (mais sincères), ouverture de fenêtres prévues sur :
- une page 48 qui fut un délice à enregistrer et vient d'être mise en ligne par Pierre Ménard. Hors ligne, mon dernier grand fou-rire de l'année 2010 !
- la reprise du journal de publication de Franck (depuis hier)
- la reprise de la lecture audio du même j'espère samedi
- des vases communicants avec Claire Dutrait (Urbain trop urbain) vendredi prochain. Nous avons choisi pour thème la ville de Rome au cinéma : son texte parlera de Pasolini, le mien d'une scène de Roma, de Fellini, qui m'a marquée à l'adolescence (un peu de légèreté pour commencer l'année...).
- la résidence d'écriture à Montreuil, qui a débuté et dont je parlerai sans doute de temps à autres, ici ou ailleurs. Ce que je vois quand j'écris dans le magasin à fiction ? Voici :
et comment ça s'organise ? Comme ça :
(ça se passe magnifiquement bien, pour l'instant)
- des rencontres avec des lycéens dont je parlerai peut-être
- le 12 janvier, la diffusion de l'émission d'Alain Veinstein, Du jour au lendemain, consacrée à Franck
- le 15 janvier, à 15 heures 10, la table ronde animée par Guénaël Boutouillet, à laquelle je participe avec Cécile Portier, Thierry Beinstingel, Anthony Poiraudeau et Philippe De Jonckheere, début de programme de la fête des dix ans de remue.net.
- le 21, à 18 heures, l'ouverture officielle de ma résidence à Montreuil avec reprise de la lecture musicale de Fenêtres que Jean-Marc Montera et moi avions faite à Marseille il y a trois ans (on peut l'entendre sur ma fiche du 104) : venez nombreux !
- le 21, à 18 heures, l'ouverture officielle de ma résidence à Montreuil avec reprise de la lecture musicale de Fenêtres que Jean-Marc Montera et moi avions faite à Marseille il y a trois ans (on peut l'entendre sur ma fiche du 104) : venez nombreux !
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La Rochelle,
Montreuil,
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lundi 3 janvier 2011
Fenêtre de Malone
"Mon lit est près de la fenêtre. Je reste tourné vers elle la plupart du temps. Je vois des toits et du ciel, un bout de rue aussi si je fais un grand effort. Je ne vois ni champs ni montagnes. Ils sont proches cependant. Après tout qu'est-ce que j'en sais ? Je ne vois pas la mer non plus, mais je l'entends quand elle est grosse. Je peux voir dans une chambre de la maison d'en face. Il s'y passe quelquefois des choses bizarres. Les gens sont bizarres. Peut-être s'agit-il d'anormaux. Eux aussi doivent me voir, ma grosse tête hirsute tout contre la vitre. Je n'ai jamais eu autant de cheveux qu'à présent, ni d'aussi longs, je le dis sans crainte d'être contredit. Mais la nuit ils ne me voient pas, car je n'allume jamais. Je me suis un peu intéressé aux étoiles ici. Mais je n'arrive pas à m'y retrouver. En les regardant une nuit, je me suis vu soudain à Londres. Est-ce possible que j'aie poussé jusqu'à Londres ?"
Samuel Beckett, Malone meurt, Editions de Minuit, pages 15-16.
samedi 1 janvier 2011
un voeu
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