La place est restée vacante, depuis trois ans : Dita avait déserté l'oloé ci-dessus, situé à la Friche, et qui a disparu depuis. Je savais qu'elle était censée s'anarmorphoser - à Marseille donc. J'avais inventé le mot pour cette métamorphose, écrit les cinq premières anamarseilles... Depuis, elle attendait.
Durant tout ce temps, elle est passée de Twitter à remue.net, a repris de l'élan, a foncé vers Nantes, s'est scindée en deux (un géant, une jeune fille rencontrés au bord d'un lac, dans une île). Mais quelque chose en elle était resté là-bas, à la villa La Marelle
(dont voici la cuisine).
A vrai dire, je ne savais pas comment reprendre ce texte de 2012 qui, techniquement, est ce que j'ai écrit de plus difficile, il faut l'avouer. Je n'arrivais presque plus à le faire bouger et je ne pouvais pas en écrire davantage. Et puis, un peu bêtement, très simplement, j'ai pensé qu'anamarseilles pouvait devenir a(nne)àmarseilles. C'est ce qui s'est passé. Anamarseilles, qui paraîtra si tout va bien en septembre aux éditions La Marelle, aura la forme d'un diptyque : Dita d'abord, et moi ensuite, parcourrons la ville, chacune à sa façon (la mienne, je crois, est plus fluide. Etrangement, il semble que je vais plus vite qu'elle !)
Il y aura du château d'eau, du train, du parc, un théâtre, un éventail, des cages et la maison du crime.
On y suivra un petit circuit, rue, mer, corniche, livre, peinture, parc, calanque...
Parfois on me demande si elle, ce ne serait pas un peu moi. Sur Second Life, ça ne fait aucun doute. Mais je n'y vais jamais. Pour le reste (c'est-à-dire ailleurs), qui sait ?