Viens de passer trois jours à Deauville, donc, comme certains ont pu le comprendre, pour le salon Livres et musique consacré au rock (j'y ai lu le début de mon livre sur les Cowboy Junkies). Et me suis posée la question, durant ces trois jours, des relations entre le blog et le journal (intime, on aura compris).
Rien ne m'agace plus, d'habitude, que ce cliché blog d'écrivain = journal intime, véhiculé par qui n'aime pas le Net, je pense, ou ne le connaît pas, en a peur, assertion qui sous-tend, sans trop s'en cacher, un mépris certain. Ecrivain alors égale narcisse, peu ou non publié, qui déverse sa bile ou cherche à se faire plaindre tout en racolant sur la Toile des lecteurs potentiels. Ecrivain = non écrivain. Voilà ce qui circulait tranquillement au Salon du livre (de Paris) l'autre fois... bref. Dix, vingt, trente exemples contraires viennent à l'esprit à la seconde, n'insistons pas.
Pour autant, même si je ne considère pas mon blog comme un journal intime mais, disons, comme un agrégat avec ligne directrice (le renouvellement du regard, etc.), j'ai eu la tentation pour la première fois ce week-end d'y poster un billet vraiment de ce style. Non pas mon vrai journal intime, qui ne regarde que moi si j'en tiens un. Mais une sorte de, parce que trop de choses se bousculaient et qu'un carnet, un cahier, ne suffisaient pas. Ce qui surgissait, c'est encore un besoin d'être lu qui d'habitude n'y est pas.
Ce billet, ç'aurait été dire autrement la même chose que ce qui est écrit pour soi, j'imagine. Pourquoi ne pas le faire ? Puisque Fenêtres est un agrégat, on peut lui adjoindre du journal intime, comme il y a de l'autobiographique dans le livre, du reste... Les frontières sont poreuses, et c'est ce qui m'intéresse. Mais non. Quelque chose retient.
C'est que d'habitude à la place j'utilise les photos, qui sont ensemble ouverture et armure. Je crois que c'est ça...