Dimanche Tout entière encore dans la joie de la veille, j'ai à peine posté l'article de la semaine précédente que j'apprends une grande nouvelle
: Agnès Varda a l'intention de tourner un nouveau documentaire, dans
lequel il sera question, une fois de plus, de la rue Daguerre et de Los
Angeles.
Mais à peine le temps d'y penser qu'il faut penser à autre chose : la semaine prochaine, à l'invitation de Patrick Souchon, j'animerai avec Jean-Michel Espitallier et Hélène Merlin-Kajman deux jours de formation à la Maison de la poésie à destination d'un groupe d'enseignants. Il s'agira de présenter mon travail puis de proposer des ateliers d'écriture en ayant en tête un axe central, celui de la lecture. Je décide, pour mieux y réfléchir, de noter durant une semaine non seulement ce que je lis, mais aussi ce que je ne lis pas, en me demandant pourquoi, comment, dans quel cadre... Qu'est-ce qui empêche, propulse, entrave ? Quel rôle ont le numérique, les réseaux sociaux, mon propre travail d'écriture là-dedans ? Le semainier, ici-même, sera le reflet de ces questions.
C'est ainsi que lundi, je sors de l'étagère Marilyn 1962 de Sébastien Cauchon, lu à sa parution mais dont j'ai besoin pour mon chapitre consacré à Lawrence Schiller, photographe qui, à 25 ans, a pris quelques clichés bien connus de MM sur le plateau de son dernier film :
La nuit tombe, le livre n'a pas été ouvert. Pourquoi ? C'est qu'auparavant il a fallu s'occuper de la rencontre de jeudi pour les Enjeux contemporains de la littérature, organisée par la Maison des écrivains. Il est question que je lise un extrait de Décor Daguerre. Du coup, je le relis à voix haute. Tiens, je ne l'aurais pas enregistré et posté sur Soundcloud, celui-là ? Ah mais si.
Nouvel onglet. Ouverture de Souncloud. Et puisque j'y suis, pourquoi ne pas poster une ou deux lectures effectuées lors de la nuit à la Vallée aux loups samedi ? Réécoute d"extraits de Violette Leduc, de Raymond Carver. Mise en ligne.
Et tiens, celui-là, d'extrait, il ne pourrait pas servir pour la formation à la Maison de la poésie, durant laquelle j'ai également l'intention de raconter ce qu'est un oloé ?
Marilyn, la relecture du livre de Cauchon, l'écriture s'éloignent. Je suis censée, également, aujourd'hui, lire et annoter les textes d'étudiants écrits lors d'un atelier que j'ai animé le mois passé à Clermont. Je suis également censée en écrire un. La lecture et l'annotation doivent être faites pour demain.
Mais enfin, c'est la nuit, qu'est-ce que j'ai fait, exactement ?
Ecrit un post pour L'aiR Nu. Pas lu cet article (onglet ouvert). Envoyé sept mails. Réfléchi (à l'intervention pour la MEL, à la formation, à Marilyn, à Bruits) sans écrire - ce qui aurait sans doute été plus rassurant, pas nécessairement plus actif. Lu sur Diacritik cet article, qui m'a donné envie de lire les livres dont il est question.
J'ai aussi été regarder cette vidéo d'Arnaud de la Cotte, ce qui m'a fait penser au dernier livre de Virginie Gautier, A l'approche (qui est dans mon sac) et au fait que j'aimerais en parler, ce que d'ailleurs je ferai un de ces jours. Il faudrait que j'envoie un mail à Virginie...
Et tiens, est-ce qu'il ne faudrait pas commander et lire le livre de Lawrence Schiller, Marilyn and I ? (onglet ouvert)
Les textes des étudiants, bon sang !
Qu'est-ce que je fais là, à la place ? J'écris un texte qui me servira de support pour la formation de la semaine prochaine. Ah oui. Si je continue à l'écrire, je ne vais jamais lire...
(bien entendu, cet article est faussé, car je fais également des choses que je ne raconte pas, au lieu de lire)
mardi Lu et annoté les douze textes des étudiants, dont deux dans la salle d'attente du dentiste ; relu le chapitre sur Lawrence Schiller dans le métro (note : ce photographe ne m'inspire pas, sans doute la raison pour laquelle à chaque lecture je ne retiens rien) ; acheté dans la librairie d'occasion qui ferme, près du cabinet médical, Exquise Louise d'Eugène Savitzkaya (commencé dans le métro), et L'Explosion de la durite de Jean Rolin. Une embrouille sur le quai de Barbès a fait cesser ma lecture de Louise. Trop de monde, trop de bruit.
J'ai pensé qu'il fallait penser aux 36 secondes de vendredi : que lire ?
Et les articles pour Bookwitty, alors ?
(misère...)
mercredi : je poursuis la lecture de Claustria de Régis Jauffret dans le métro plus longtemps que prévu car un acte manqué (croire avoir perdu son agenda, tiens donc) me contraint à de nombreux allers retours. J'emporte Claustria quand je veux un livre qui me tient (la claustration me fascine, pour des raisons littéraires et extra-littéraires) et que je trouve facile à lire. Je ne le prends pas quand j'ai trop de choses dans mon sac, ou mal au dos d'avoir porté trop de choses...
jeudi : Je lis A l'approche de Virginie Gautier dans le RER A, livre qui s'y passe, justement, en me rendant à Nanterre Université aux Enjeux, où j'interviens avec Delphine Bretesché. Comme j'ai envie de faire de cette journée une page pour L'aiR Nu, je lis à haute voix et enregistre directement sur le quai du RER un extrait, sans que personne ne bronche.
(découvert il y a quelques temps que Virginie avait mentionné discrètement dans son texte les deux corps de A même la peau. Ne pas lire cet extrait à haute voix mais s'en souvenir, sourire en grimpant dans le wagon)
Avec Delphine, nous voulons enregistrer les 36 secondes à Nanterre (car oui, j'ai trouvé que lire, ou plutôt qui faire lire !), mais nous n'en avons pas le temps. Ce sera pour le lendemain matin, à l'étage du Café de la mairie où Perec épuisa son monde.
vendredi 9h20 Delphine Bresteché lit donc deux extraits de Bureau 114 dont nous avons eu l'exclusivité à Nanterre la veille. J'ai bien du mal à ne pas rire quand elle "incarne" Maud la coiffeuse québécoise (je ne m'étais pas retenue hier !). Derrière nous, une jeune femme travaille sur son ordinateur. J'ai peur que nous l'ayons gênée mais, au moment de quitter les lieux, elle nous dit que non, qu'au contraire elle est contente d'avoir assisté à cet enregistrement impromptu.
Avec Delphine, nous passons notre temps à nous réjouir, à être heureuses d'être là.
Je la quitte au Vieux Colombier où les Enjeux se poursuivent pour retourner plancher sur ma formation.
La formation de la semaine prochaine ? Oui, certes, il faut y penser. Cependant, avant, le samedi, j'anime un atelier d'écriture. Quels auteurs choisir ? Ce sera Xavier de Maistre (Voyage autour de ma chambre) et Lucien Suel (Ni bruit ni fureur). J'entame également la lecture de Voyages et autres voyages d'Antonio Tabucchi pour ce même atelier, à rendre bientôt à la bibliothèque.
Mais dis donc, il faudrait peut-être revoir un peu ce que tu vas lire de A même la peau et des Oloé aux enseignants lundi et mardi ? me dis-je.
Impossible : saturation.
Je n'écris pas depuis un certain nombre de jours, ça commence à courir, à porter sur les nerfs, ce manque.
Voilà qui me rappelle Bougé(e) d'Albane Gellé, l'extrait choisi lors de la nuit de la lecture.
Je n'écris pas. A la place, j'écris cet article.
Il faudrait aller renouveler la carte de bibliothèque. A Villon. En rendant Tabucchi. Pas fini, à peine commencé.
Villon : bibliothèque où j'animerai bientôt un atelier.
Pour lequel il faudrait...
Saturation.
jeudi et samedi, retourner à la galerie où l'exposition de Mathilde Roux se termine, y entendre Cécile Portier y lire un texte qui commence par l'évocation du faux plat, se poursuit par celle des bruits du monde.
La barre est haute, grande la stimulation.
Mais à peine le temps d'y penser qu'il faut penser à autre chose : la semaine prochaine, à l'invitation de Patrick Souchon, j'animerai avec Jean-Michel Espitallier et Hélène Merlin-Kajman deux jours de formation à la Maison de la poésie à destination d'un groupe d'enseignants. Il s'agira de présenter mon travail puis de proposer des ateliers d'écriture en ayant en tête un axe central, celui de la lecture. Je décide, pour mieux y réfléchir, de noter durant une semaine non seulement ce que je lis, mais aussi ce que je ne lis pas, en me demandant pourquoi, comment, dans quel cadre... Qu'est-ce qui empêche, propulse, entrave ? Quel rôle ont le numérique, les réseaux sociaux, mon propre travail d'écriture là-dedans ? Le semainier, ici-même, sera le reflet de ces questions.
C'est ainsi que lundi, je sors de l'étagère Marilyn 1962 de Sébastien Cauchon, lu à sa parution mais dont j'ai besoin pour mon chapitre consacré à Lawrence Schiller, photographe qui, à 25 ans, a pris quelques clichés bien connus de MM sur le plateau de son dernier film :
La nuit tombe, le livre n'a pas été ouvert. Pourquoi ? C'est qu'auparavant il a fallu s'occuper de la rencontre de jeudi pour les Enjeux contemporains de la littérature, organisée par la Maison des écrivains. Il est question que je lise un extrait de Décor Daguerre. Du coup, je le relis à voix haute. Tiens, je ne l'aurais pas enregistré et posté sur Soundcloud, celui-là ? Ah mais si.
Nouvel onglet. Ouverture de Souncloud. Et puisque j'y suis, pourquoi ne pas poster une ou deux lectures effectuées lors de la nuit à la Vallée aux loups samedi ? Réécoute d"extraits de Violette Leduc, de Raymond Carver. Mise en ligne.
Et tiens, celui-là, d'extrait, il ne pourrait pas servir pour la formation à la Maison de la poésie, durant laquelle j'ai également l'intention de raconter ce qu'est un oloé ?
Marilyn, la relecture du livre de Cauchon, l'écriture s'éloignent. Je suis censée, également, aujourd'hui, lire et annoter les textes d'étudiants écrits lors d'un atelier que j'ai animé le mois passé à Clermont. Je suis également censée en écrire un. La lecture et l'annotation doivent être faites pour demain.
Mais enfin, c'est la nuit, qu'est-ce que j'ai fait, exactement ?
Ecrit un post pour L'aiR Nu. Pas lu cet article (onglet ouvert). Envoyé sept mails. Réfléchi (à l'intervention pour la MEL, à la formation, à Marilyn, à Bruits) sans écrire - ce qui aurait sans doute été plus rassurant, pas nécessairement plus actif. Lu sur Diacritik cet article, qui m'a donné envie de lire les livres dont il est question.
J'ai aussi été regarder cette vidéo d'Arnaud de la Cotte, ce qui m'a fait penser au dernier livre de Virginie Gautier, A l'approche (qui est dans mon sac) et au fait que j'aimerais en parler, ce que d'ailleurs je ferai un de ces jours. Il faudrait que j'envoie un mail à Virginie...
Et tiens, est-ce qu'il ne faudrait pas commander et lire le livre de Lawrence Schiller, Marilyn and I ? (onglet ouvert)
Les textes des étudiants, bon sang !
Qu'est-ce que je fais là, à la place ? J'écris un texte qui me servira de support pour la formation de la semaine prochaine. Ah oui. Si je continue à l'écrire, je ne vais jamais lire...
(bien entendu, cet article est faussé, car je fais également des choses que je ne raconte pas, au lieu de lire)
mardi Lu et annoté les douze textes des étudiants, dont deux dans la salle d'attente du dentiste ; relu le chapitre sur Lawrence Schiller dans le métro (note : ce photographe ne m'inspire pas, sans doute la raison pour laquelle à chaque lecture je ne retiens rien) ; acheté dans la librairie d'occasion qui ferme, près du cabinet médical, Exquise Louise d'Eugène Savitzkaya (commencé dans le métro), et L'Explosion de la durite de Jean Rolin. Une embrouille sur le quai de Barbès a fait cesser ma lecture de Louise. Trop de monde, trop de bruit.
J'ai pensé qu'il fallait penser aux 36 secondes de vendredi : que lire ?
Et les articles pour Bookwitty, alors ?
(misère...)
mercredi : je poursuis la lecture de Claustria de Régis Jauffret dans le métro plus longtemps que prévu car un acte manqué (croire avoir perdu son agenda, tiens donc) me contraint à de nombreux allers retours. J'emporte Claustria quand je veux un livre qui me tient (la claustration me fascine, pour des raisons littéraires et extra-littéraires) et que je trouve facile à lire. Je ne le prends pas quand j'ai trop de choses dans mon sac, ou mal au dos d'avoir porté trop de choses...
jeudi : Je lis A l'approche de Virginie Gautier dans le RER A, livre qui s'y passe, justement, en me rendant à Nanterre Université aux Enjeux, où j'interviens avec Delphine Bretesché. Comme j'ai envie de faire de cette journée une page pour L'aiR Nu, je lis à haute voix et enregistre directement sur le quai du RER un extrait, sans que personne ne bronche.
(découvert il y a quelques temps que Virginie avait mentionné discrètement dans son texte les deux corps de A même la peau. Ne pas lire cet extrait à haute voix mais s'en souvenir, sourire en grimpant dans le wagon)
Avec Delphine, nous voulons enregistrer les 36 secondes à Nanterre (car oui, j'ai trouvé que lire, ou plutôt qui faire lire !), mais nous n'en avons pas le temps. Ce sera pour le lendemain matin, à l'étage du Café de la mairie où Perec épuisa son monde.
vendredi 9h20 Delphine Bresteché lit donc deux extraits de Bureau 114 dont nous avons eu l'exclusivité à Nanterre la veille. J'ai bien du mal à ne pas rire quand elle "incarne" Maud la coiffeuse québécoise (je ne m'étais pas retenue hier !). Derrière nous, une jeune femme travaille sur son ordinateur. J'ai peur que nous l'ayons gênée mais, au moment de quitter les lieux, elle nous dit que non, qu'au contraire elle est contente d'avoir assisté à cet enregistrement impromptu.
Avec Delphine, nous passons notre temps à nous réjouir, à être heureuses d'être là.
Je la quitte au Vieux Colombier où les Enjeux se poursuivent pour retourner plancher sur ma formation.
La formation de la semaine prochaine ? Oui, certes, il faut y penser. Cependant, avant, le samedi, j'anime un atelier d'écriture. Quels auteurs choisir ? Ce sera Xavier de Maistre (Voyage autour de ma chambre) et Lucien Suel (Ni bruit ni fureur). J'entame également la lecture de Voyages et autres voyages d'Antonio Tabucchi pour ce même atelier, à rendre bientôt à la bibliothèque.
Mais dis donc, il faudrait peut-être revoir un peu ce que tu vas lire de A même la peau et des Oloé aux enseignants lundi et mardi ? me dis-je.
Impossible : saturation.
Je n'écris pas depuis un certain nombre de jours, ça commence à courir, à porter sur les nerfs, ce manque.
Voilà qui me rappelle Bougé(e) d'Albane Gellé, l'extrait choisi lors de la nuit de la lecture.
Je n'écris pas. A la place, j'écris cet article.
Il faudrait aller renouveler la carte de bibliothèque. A Villon. En rendant Tabucchi. Pas fini, à peine commencé.
Villon : bibliothèque où j'animerai bientôt un atelier.
Pour lequel il faudrait...
Saturation.
jeudi et samedi, retourner à la galerie où l'exposition de Mathilde Roux se termine, y entendre Cécile Portier y lire un texte qui commence par l'évocation du faux plat, se poursuit par celle des bruits du monde.
La barre est haute, grande la stimulation.