(fragment d'un arbre de mots-clés représentant les notions développées dans le texte. Les couleurs des traits figurent la nature des liens qui les unissent. La couverture du livre reprend ce dessin réalisé quand j'ai relu le manuscrit la première fois, exécuté au fil de la lecture)
Je viens de terminer la relecture des épreuves de Décor Daguerre, livre écrit en 2013 et que j'ai envoyé aux éditions de l'Attente il y a quelques mois après avoir failli renoncer à le faire publier et sans l'avoir relu, par peur de le reprendre et de ne plus m'en sortir.
(sur ce renoncement à la publication, je pourrais développer, il y aurait même toute une histoire de ce livre à écrire, mais passons)
C'était donc un peu vertigineux d'y revenir et je suis longtemps restée bloquée sur les premières pages, tétanisée à l'idée que le lecteur n'y comprendrait rien et que ma langue était peut-être affectée, précieuse (en même temps, je riais en pensant que si elle avait été plus orale, je me le serais également reprochée). Tout était glaçant, au départ. Et puis, grâce au si précis et bienveillant regard de Françoise Valéry, qui a compris, je crois, au millimètre ce que j'avais essayé de faire, et n'a pas hésité à me poser un grand nombre de questions, j'y suis retournée.
Pas d'épreuves papier. Mieux : un logiciel de traitement de pdf qui permet d'entrer de longs commentaires dans des rectangles élastiques.
Grand plaisir. Concentration intense. L'impression que ce qu'on est vraiment, au plus profond, sans pouvoir le définir, réside là.
Pourquoi des parenthèses ? Des italiques ? Des italiques dans les parenthèses ? Des parenthèses sans italiques ? Des italiques sans parenthèses ? Questions cruciales d'un dialogue intérieur tourné vers soi ou vers le lecteur, ou les deux, ou peut-être l'un, possiblement l'autre, difficile de trancher à certains moments et pourtant il faut.
Et les citations : guillemets ? Italiques ? Pourquoi ? Comment ? Il s'agit parfois de cacher en disant, de dire en taisant, d'où l'importance de ces signes.
(découpe avant insertion dans le texte principal du "feuilleton" appelé terrain de je/u)
A la fin, je me dis que :
- le lecteur mettra un tiers du livre à entrer dedans, mais que s'il accepte de prendre ce temps, de me faire confiance, le livre l'y accueillera (du moins je l'espère)
- qu'il s'agit, comme je l'ai peut-être déjà dit, d'une radiographie de mon cerveau (cf la couverture), d'un détournement de contrainte (décrire les arrière-plans d'un film sans réussir à s'y tenir), d'un hommage à plusieurs femmes, à la ville de Paris, à sa banlieue, au monde, au déplacement, au mouvement, à la recherche de solutions, à la liberté de l'esprit
- que le livre est construit selon un système d'arborescence dont les éléments, en apparence disparates, sont reliés, on s'en rend compte dans les derniers chapitres (je me suis moi-même fait avoir, j'avoue que ça m'a fait plaisir !)
Le texte initial est traversé par six "feuilletons" qu'à la relecture, j'ai décidé de détailler dans un avis au lecteur dès les premières pages : il ne s'agit pas de brouiller les pistes pour faire sa maligne, de dissoudre son texte pour cacher les failles, mais d'attraper ce qui surgit au moment d'écrire et de le relier à l'ensemble pour enrichir le matériau.
(La base de DD : les papiers peints, vitrines, étals, outils de travail des commerçants du bout de la rue Daguerre en 1975)
Voilà. Il y a un tronc : la rue Daguerre (du linéaire, ah, ouf !) et des branches : tout le reste.
Sur ces branches on trouve la Wanda de Barbara Loden (ci-dessus), Stella de Sylvie Vergeyde, le centre Cerise ou les trois classes du 93 dans lesquelles j'ai animé des ateliers en 2013.
(par exemple)
(ou Cleo ou Mona)
Il y a également des racines, qui envoient au hasard vers Les Demoiselles de Rochefort
ou les panneaux des campagnes présidentielles
ou le NEANT
(vous verrez pourquoi)
(tiens, le trou des Halles en 1975)
Bref, ça circule, se balade, c'est en apparence le bazar et comme me l'a fait remarquer Françoise en me signalant une coquille que j'avais faite, transformant Jane B. par Agnès V. en Jane V. par Agnès B : B comme barda ?
Et donc demain, j'envoie les épreuves et retourne à MM, en attendant DD le livre.
(scoop : même Marilyn, en loucedé, est perchée sur une des branches)
Pas d'épreuves papier. Mieux : un logiciel de traitement de pdf qui permet d'entrer de longs commentaires dans des rectangles élastiques.
Grand plaisir. Concentration intense. L'impression que ce qu'on est vraiment, au plus profond, sans pouvoir le définir, réside là.
Pourquoi des parenthèses ? Des italiques ? Des italiques dans les parenthèses ? Des parenthèses sans italiques ? Des italiques sans parenthèses ? Questions cruciales d'un dialogue intérieur tourné vers soi ou vers le lecteur, ou les deux, ou peut-être l'un, possiblement l'autre, difficile de trancher à certains moments et pourtant il faut.
Et les citations : guillemets ? Italiques ? Pourquoi ? Comment ? Il s'agit parfois de cacher en disant, de dire en taisant, d'où l'importance de ces signes.
(découpe avant insertion dans le texte principal du "feuilleton" appelé terrain de je/u)
A la fin, je me dis que :
- le lecteur mettra un tiers du livre à entrer dedans, mais que s'il accepte de prendre ce temps, de me faire confiance, le livre l'y accueillera (du moins je l'espère)
- qu'il s'agit, comme je l'ai peut-être déjà dit, d'une radiographie de mon cerveau (cf la couverture), d'un détournement de contrainte (décrire les arrière-plans d'un film sans réussir à s'y tenir), d'un hommage à plusieurs femmes, à la ville de Paris, à sa banlieue, au monde, au déplacement, au mouvement, à la recherche de solutions, à la liberté de l'esprit
- que le livre est construit selon un système d'arborescence dont les éléments, en apparence disparates, sont reliés, on s'en rend compte dans les derniers chapitres (je me suis moi-même fait avoir, j'avoue que ça m'a fait plaisir !)
(et soudain, devant mon arbre de mots-clés, j'essaye de penser mon livre de façon linéaire - ah ah ah)
(La base de DD : les papiers peints, vitrines, étals, outils de travail des commerçants du bout de la rue Daguerre en 1975)
Voilà. Il y a un tronc : la rue Daguerre (du linéaire, ah, ouf !) et des branches : tout le reste.
Sur ces branches on trouve la Wanda de Barbara Loden (ci-dessus), Stella de Sylvie Vergeyde, le centre Cerise ou les trois classes du 93 dans lesquelles j'ai animé des ateliers en 2013.
(par exemple)
(ou Cleo ou Mona)
Il y a également des racines, qui envoient au hasard vers Les Demoiselles de Rochefort
ou les panneaux des campagnes présidentielles
ou le NEANT
(vous verrez pourquoi)
(tiens, le trou des Halles en 1975)
Bref, ça circule, se balade, c'est en apparence le bazar et comme me l'a fait remarquer Françoise en me signalant une coquille que j'avais faite, transformant Jane B. par Agnès V. en Jane V. par Agnès B : B comme barda ?
Et donc demain, j'envoie les épreuves et retourne à MM, en attendant DD le livre.
(scoop : même Marilyn, en loucedé, est perchée sur une des branches)