l'horloge de la gare de Chartres

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samedi 28 janvier 2017

des fragments de lignes













Tu te protèges les oreilles, mais qu'est-ce que tu peux contre le mal de coeur ?












 
Il est bientôt dix heures, ce lundi matin, et toujours aucune trace.


Regarde : il suffit d'un éloignement géographique et de parler à d'autres gens.


Tout à l'heure, que s'est-il passé de nouveau ?













C'est un tout petit mot qui dit : je prends de la distance.

Quels gens ? Quelles distance ? De quoi s'agit-il ? Ci-dessus, les fenêtres d'un hôpital et sinon, de bribes de phrases venues de loin. Une conversation attrapée dans la rue qu'on reprendrait avec soi-même, ou le contraire. Le choix de ces phrases, des photos : des masques successifs pour dire la casse et le chaos quand on se perd en ville, dans le temps et la foule, que la chronologie s'efface, brouillée par des émotions innommables.


















Les autres : la foule. Chercher pourtant les lignes des autres pour retrouver un fil. Quels chaos dans leurs phrases, dans ce qu'il disent, écrivent, acceptent de donner d'eux-mêmes ? Et comment ils s'en tirent, eux, pour ne pas devenir fous à force d'habiter un corps de fragments incompréhensibles ?

vendredi 27 janvier 2017

Qu'on lui coupe la tête



















Tel est le titre du texte que je lirai ce soir, à la galerie Six Elzevir, à Paris, dans le cadre du festival In situ / Incipit de Philippe Aigrain et Mathilde Roux dont voici l'affiche :


















"In situ" (cartographies subjectives et cheminement dans le corps du texte) est le titre de l'exposition de Mathilde qui a lieu du 25 au 29 janvier tandis que "Incipit" représente le mini festival de lectures qui est proposé à la galerie pendant deux jours. Le programme détaillé des lectures (piqué à l'un des participants) est le suivant :

- vendredi 27 janvier 19h30-21h00 :

. Marie Cosnay, La tête d’Orphée
. Christophe Grossi, À corps perdu
. Myrto Gondicas, Ancien régime
. Benoît Vincent, Faux
. Lucie Taïeb, Panser les plaies
. Piero Cohen-Hadria, Guyotat / Guillotin
. Anne Savelli, Qu’on lui coupe la tête

- samedi 28 janvier 19h30-21h00 :

. Virginie Gautier, Blues de la Nation
. Charles Robinson
. Delphine Bretesché, On va dire ça gentiment
. Philippe Aigrain, Les têtes parlantes
. A.C. Hello, La tête d’Olympe
. Anael Chadli,
Voix (en tête) / choix de notes
. Guillaume Vissac, À crâne fendre
. Claude Favre, Scalps ou l’invention

Comme on le constate, le thème général se reflète dans les titres des interventions ! (il s'agissait en effet de partir d'un certain Guillotin) Si vous ne pouvez pas venir, sachez que L'aiR Nu enregistre tout et proposera une page d'écoute sur son site. Sachez également que la galerie Six Elzévir (6 rue Elzévir 75003 Paris, métro Saint-Paul ou Chemin Vert) expose les collages de Mathilde jusqu'à dimanche : n'hésitez pas à passer, il y a du neuf et il est bien beau !

vendredi 20 janvier 2017

Où mènent les 36 secondes

Un jour de novembre dernier qui ressemblait à une journée d'été, dans une rue de Montmartre je suis tombée sur une boucherie qui, à l'entrée de la boutique, vendait pour trois fois rien des terrines de grès dans lesquelles étaient entassés quelques livres donnés par les clients. Les terrines s'achetaient, les livres non. J'ai pris ceux-là, après avoir remercié la bouchère.

Que faire du butin ? Je ne connais pas l'alphabet cyrillique, mais j'ai fini par comprendre que le volume de droite mentionnait Dostoïevski. J'ai cru qu'il s'agissait d'un livre de lui. Comment en être sûre ? J'ai envoyé une photo de la couverture à ma soeur, Lou Brenez, qui parle russe. C'est un livre sur Dostoïevski à Saint-Petersbourg m'a-t-elle appris, écrit par Evguenia Saroukhanian, paru en 1970. Jamais traduit en français, avons-nous découvert ensuite.


(Paris, janvier 2017. Tentative non validée de présentation du livre pour la page de L'aiR Nu. Décision sororale commune)

Quelques temps plus tard, nous avons décidé d'utiliser le livre russo-montmartrois pour la rubrique 36 secondes. Lou a choisi un passage qui évoque Crime et châtiment, l'a lu et traduit. Nous avons revu ensemble cette traduction, que j'ai lue à mon tour, et voilà comment L'aiR Nu, d'une promenade dans le 18e à un café près du jardin des Plantes où j'avais apporté le livre, d'une boucherie (j'ai pensé à Daguerréotypes, bien sûr) à un site web, est un peu bilingue, depuis ce matin...













Que deviennent nos lectures, silencieuses ou sonores, et comment circulent-elles ? A l'instant, grâce à la diffusion de cet enregistrement sur L'aiR Nu, j'apprends que Dostoïevski à Petersbourg est un très bon livre, qui invite à sillonner la ville en découvrant des paysages, en suivant des itinéraires. Celui qui nous le dit n'a pas le temps de le traduire, ajoute-t-il : dommage (on pouvait s'en douter, remarquez : cliquez sur le lien, vous verrez pourquoi !). Il lance l'idée que Lou s'y colle : à suivre ??