Des voix, des bribes, des pas, des grincements, le passage d'un bus, des nappes indistinctes, un éclat, la friction des roues sur les rails. Des syllabes en boucles, des conseils, des ordres, ce qu'une masse déplace et un souvenir aussi.
Ce que l'art fait comme bruit, ce qui gêne, ce qui interrompt, recouvre, révèle, apaise, la guerre, la politique, le frottement, l'orage, le chant, là ça va pas ça va pas constate une voix en bas qu'un moteur de scooter entraîne.
Quelque chose se dessine dans ce projet de Bruits. Encore deux mois et demi de notes avant d'y voir plus clair (peut-être) tandis que deux autres textes, dont Diptyque, tournés vers l'image, se battent contre lui, cherchent à l'écraser, on dirait. Ils semblent plus séduisants, offrent un cadre, des contrastes, des reflets tandis que le bruit, n'est-ce pas ? Comment le décrire, à quoi se raccrocher, la question se posera toujours.
Un roulement (skate ? panier pour le marché ? rollers fatigués ?) intervient, prend la suite de la phrase. Pour le reste, la réflexion sur ce que le texte sera, il y a un carnet papier qui fait bien son office : il s'ouvre et se ferme en silence sur les bribes, grincements, éclats.