jeudi 28 juin 2007
Résultat des courses
lundi 25 juin 2007
Dans la marge : Saint-Ouen / 4
Un spectacle de danse, Corpus, où tout le monde est fou, croit-on. Monologue sur le noir qui envahit la scène tandis qu’une danseuse frappe et se frappe contre les murs. Seuls le sensible, le corps permettent de rester dans un certain ordre mental, nous dit-on, c’est pourquoi viennent ensuite des tentatives de reconnaissance, de définition de ce corps à jamais lié à la tête.
Sur le périphérique, à la nuit tombée, des dizaines de feux stop clignotent, clignotent aux néons orange, aux flaques aux anfractuosités. Les murs comme des lamelles de fruits. En sortie de tunnel sur la file de droite le ciel passe au gris-bleu. Il faudrait s’accrocher encore.
Mairie du XVIIIe. Visite. Un appartement donnant sur l’église, porte vitrée parquet ciré murs blancs : un nid dans le clocher.
Espèces d’espaces : Perec à la devanture d’une boutique de luxe.
dimanche 24 juin 2007
A Jaurès, dans le tournant
vendredi 22 juin 2007
la gare du Nord sous influence
Je vous tiens au courant!
jeudi 14 juin 2007
mardi 12 juin 2007
lundi 11 juin 2007
Dans la marge : Saint-Ouen / 3
vendredi 8 juin 2007
105 ans
Né juste en 1900, il avait deux ans quand Nation Dauphine fut construite. Cent cinq ans aujourd’hui, l’âge des poilus qu’on fête (neuf survivants) ce mardi 14 heures, il vit à Colonel Fabien. Les voisins du dessous entendent parfois ses pas très doux, de la porte à la fenêtre, cherchent le bruit d’une canne qu’ils ne détectent pas et se demandent, à l’impromptu, s’il n’est pas mort. Mais non. De la porte à la fenêtre c’est tout un monde lui espèrent-ils. Ils supposent qu’il est sourd et quand ils y pensent ils l’envient. Les assauts du métro aérien toutes les deux, quatre minutes, lui s’en réjouit sans les subir croient-ils. Il est à la fenêtre, spectacle permanent.
Les voisins du dessous oublient les vibrations, ignorent qu’il n’est même pas malade. Rien. Ne lui reste que : effacer le précédent spectacle, images intimes que huit autres partagent, dix-huit ans en 18. Etrange qu’aucune radio ne soit encore passée immeuble du boulevard, cinquième étage gauche, à Colonel Fabien, ce sera sans doute l’an prochain. Et puis non. Marcher à pas si doux, longer le couloir comme on franchit un col il ne le fera pour personne, sauf pour qui lui monte les courses.
Les voisins ne l’ont jamais vu et lui, ne les voit pas non plus. Ils s’inventent mutuellement le montant des loyers, croisent ensemble par la vitre nos regards impensables.
lundi 4 juin 2007
Dernière phrase
Georges Perec, Un homme qui dort, 1967, Folio, page 144.
dimanche 3 juin 2007
Fantômes
Léon-Paul Fargue, Le Piéton de Paris, 1932, 1939, Folio, page 29.
samedi 2 juin 2007
Dans la marge : Saint-Ouen / 2
Saint-Ouen. Au cinéma une conférence d’histoire de l’art tenue par un homme fluet qui porte un nœud papillon. Ce sont des conférences gratuites, mensuelles, entrée libre. L’homme fait avec elles le tour du département. Aujourd’hui : Dubuffet, le corps, la matière. Dubuffet dit : faire l’inventaire de son propre réel, faire des relevés de tous les faits du monde. Il alterne les séries figuratives et abstraites. On note la cycliste nue, la matière picturale grattée. Haute pâte qu’il incise, racle. Il rencontre Duchamp et Pollock à New York, nous sommes dans les années 50. Le vrai art est toujours là où on ne l’attend pas cite l’homme derrière son pupitre, tandis que sur l’écran défilent les diapositives. Sitôt qu’on le décide, il se sauve.
Série des corps de dame. 1945 : Dubuffet énonce le concept d’art brut avec Breton et compagnie. Années 60-70 : l’hourloup, série réalisée à partir de ses griffonnages au téléphone. Série Théâtres de la mémoire, où il tente de représenter la multiplicité des idées que l’on peut avoir en tête.
vendredi 1 juin 2007
Dans la marge : Saint-Ouen / 1
Saint-Ouen, 18 septembre 1998, au café rouge le matin. Les arbustes plantés le long de la verrière laissent des ombres dentelées, remuantes, sur les vitres et les chaises. Passe Farid, pressé (le moniteur de l’auto-école d’à côté). Par petites vagues des femmes en boubou, des femmes portugaises, des femmes maghrébines traversent l’avenue pour aller au marché. C’est le jour du tissu. Leur foulard noir ou blanc surgit derrière les stands entre rouleaux et pans, épaules des vendeurs, tandis que le tissu déçoit : malgré les dorures d’Orient les couleurs vieux rose, bleu roi et orangé dominent. Au café on se déplace pour une place au soleil.