(Mes demoiselles, feuilleton d'été à teneur particulière. Un épisode par jour sauf le week-end, peut-être...)
Générique : des notes
égrenées comme un tressaillement, celui d'un chat tapi qui attend,
fixe un fil ; le pont transbordeur que Demy voulait peindre en rose,
paraît-il ; des filles en minijupes qui s'étirent, se détendent,
descendent des camions ; soleil, la Charente scintille et voici les
forains qui dansent, se garent sur la place Colbert. L'un des deux,
Bill, Etienne, toujours de blanc vêtu, croise échelle à l'épaule
une blonde que je reconnais : Catherine Deneuve. Quelques secondes
plus tard, travelling à la fenêtre, elle chante avec sa soeur dans
un salon-piano, un salon-salle de danse d'où jaillissent des
trompettes, une batterie ou un violoncelle aux angles dès qu'il
faut. Salon-banquette, claquettes, avec ou sans balcon : on le rêve,
on l'invente.
Elles chantent, penchent
la tête, en miroir, l'une vers l'autre. Et à cet instant-là, aux
chapeaux meringués qu'elles tiennent à deux doigts, font tourner
sur eux-mêmes, à ce nom-là, jumelles, le doute n'est plus
possible : il s'agit du même film. Déjà vu. Presque vu. Survient
le souvenir d'une colère, frustration, d'une vengeance et de son
corollaire : cette honte légère de rester sans regret.
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