Laisse venir est le titre du texte que Pierre Ménard et moi avons présenté les 19 et 20 mai derniers lors du festival 48 heures chrono de la Friche, à Marseille, à l'invitation de Pascal Jourdana. C'est par cette présentation que j'ai entamé ma résidence à la villa Marelle, elle-même située tout au bout de la Friche (grand merci, Pascal !).
voici l'entrée de la Friche
à l'autre extrémité, la villa :
A cette occasion, avec Pierre, nous avons proposé sur Twitter un condensé de ce trajet Paris-Marseille virtuel, puis réel, fondé sur des captures de Google street view (pour plus de détails, voir le site de la villa Marelle).
Depuis, Pierre Ménard a publié ce "faux live tweet", avec citations et photos, sur son site Liminaire. Il y a ajouté un extrait de son texte, accompagné de captures d'écran. Je fais de même aujourd'hui. Le passage que j'ai choisi est situé à Paris, devant le bassin de la Villette. Il suit une première évocation de la ville, vrai ou faux départ, on ne sait plus - comme s'il n'était pas simple de prendre la route, même virtuelle...
(rappel : on peut écouter le tout début du texte en cliquant sur ce lien)
Paris
voici l'entrée de la Friche
à l'autre extrémité, la villa :
A cette occasion, avec Pierre, nous avons proposé sur Twitter un condensé de ce trajet Paris-Marseille virtuel, puis réel, fondé sur des captures de Google street view (pour plus de détails, voir le site de la villa Marelle).
Depuis, Pierre Ménard a publié ce "faux live tweet", avec citations et photos, sur son site Liminaire. Il y a ajouté un extrait de son texte, accompagné de captures d'écran. Je fais de même aujourd'hui. Le passage que j'ai choisi est situé à Paris, devant le bassin de la Villette. Il suit une première évocation de la ville, vrai ou faux départ, on ne sait plus - comme s'il n'était pas simple de prendre la route, même virtuelle...
(rappel : on peut écouter le tout début du texte en cliquant sur ce lien)
Paris
encore une chose
je
ne suis pas partie
je
suis là il fait froid a beaucoup plu ce matin
Bobigny
et Drancy et Bobigny encore voilà la matinée
(un
canal un tramway un parking couvert
une
salle de réunion un projet un conseil
la
promesse de se revoir)
Je
suis là à Jaurès
Paris
devant
le bassin de la Villette
il
fait froid un rayon de soleil un très court instant
perce
se
retire
main
brûlée sur la surface des choses
pavés
embarcadère
droit
devant des bouées
sur
le côté on lit : Confiserie
(néon
rouge)
du
thé un plateau et des portes à battants
du
wifi qui ne marche pas
un
chauve rayon fumeurs Bruce Willis dirait-on
et
ensuite il se lève
je
suis là à écrire et c'est du temps volé
du
temps pur et perdu dès que je sortirai
porte
à battants signant l'envoi dans le passé
l'arrachement
plutôt
le
regard sur la nuque
la
pluie qui recommence
le
bateau à bouées faisant l'aller retour
je
pense à mon grand-père cuisinant :
chose
rare
je
pense aux mantecaos dans le four
été
raisin jambon mer
je
pense que mon thé a goût d'huître et de chien
je
regarde le bateau partir
allez
ouvrir
fermer
les
portes à battants
dans
un sens et dans l'autre pour combattre le sort
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