mardi 29 mai 2012

Laisse venir, extrait du trajet Paris Marseille effectué avec Pierre Ménard

Laisse venir est le titre du texte que Pierre Ménard et moi avons présenté les 19 et 20 mai derniers lors du festival 48 heures chrono de la Friche, à Marseille, à l'invitation de Pascal Jourdana. C'est par cette présentation que j'ai entamé ma résidence à la villa Marelle, elle-même située tout au bout de la Friche (grand merci, Pascal !).

voici l'entrée de la Friche











à l'autre extrémité, la villa :













A cette occasion, avec Pierre, nous avons proposé sur Twitter un condensé de ce trajet Paris-Marseille virtuel, puis réel, fondé sur des captures de Google street view (pour plus de détails, voir le site de la villa Marelle). 

Depuis, Pierre Ménard a publié ce "faux live tweet", avec citations et photos, sur son site Liminaire. Il y a ajouté un extrait de son texte, accompagné de captures d'écran. Je fais de même aujourd'hui. Le passage que j'ai choisi est situé à Paris, devant le bassin de la Villette. Il suit une première évocation de la ville, vrai ou faux départ, on ne sait plus - comme s'il n'était pas simple de prendre la route, même virtuelle...

(rappel : on peut écouter le tout début du texte en cliquant sur ce lien)


Paris


encore une chose
je ne suis pas partie
je suis là il fait froid a beaucoup plu ce matin
Bobigny et Drancy et Bobigny encore voilà la matinée
(un canal un tramway un parking couvert
une salle de réunion un projet un conseil
la promesse de se revoir)
Je suis là à Jaurès
Paris
devant le bassin de la Villette
il fait froid un rayon de soleil un très court instant
perce
se retire
main brûlée sur la surface des choses
pavés embarcadère
droit devant des bouées
sur le côté on lit : Confiserie
(néon rouge)
du thé un plateau et des portes à battants
du wifi qui ne marche pas
un chauve rayon fumeurs Bruce Willis dirait-on
et ensuite il se lève

je suis là à écrire et c'est du temps volé
du temps pur et perdu dès que je sortirai
porte à battants signant l'envoi dans le passé
l'arrachement plutôt

le regard sur la nuque
la pluie qui recommence
le bateau à bouées faisant l'aller retour
je pense à mon grand-père cuisinant :
chose rare
je pense aux mantecaos dans le four
été raisin jambon mer
je pense que mon thé a goût d'huître et de chien
je regarde le bateau partir

allez
ouvrir
fermer
les portes à battants
dans un sens et dans l'autre pour combattre le sort










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