On ne voit rien, n'est-ce pas ? C'est sombre, abstrait, on ne devine pas l'homme de dos, le toit du taxi, la fille qui s'éloigne, la barre d'immeubles où elle vit. Pas plus que la portion de ciel : losange coupé, poteau électrique.
On ne voit rien.
Pourtant, il s'agit d'un bout de vraie pellicule, Claire Dolan par deux fois brisée, recollée, remontée ce vendredi soir au Méliès, pan de ciel qui tombe, invisible à la projection.
Ce que l'on voit, c'est la déchirure.
Merci au Méliès de m'avoir, après la lecture, offert ces images. Hasard de la chute, elles me correspondent (et à la lumière, bien sûr, on voit tout : un luxe).
2 commentaires:
c'est ça qui est magique dans le cinéma (et ça, le virtuel n'y arrivera jamais) c'est que quand on voit la pellicule, qu'elle soit ou pas éclairée, elle est là et donne généreusement arrêtée l'histoire qu'on voyait tout à l'heure sur l'écran et qui, maintenant, n'existe plus que dans la mémoire (la même chose pour la photo argentique, on s'en souvient encore, mais les "digital native" ?) (j'adore voir le temps passer, c'est pour ça que je fais des photos je crois bien) (je regrette bien de n'avoir été voir ce film et écouter un peu ce que tu en disais mais la prochaine fois, j'y arriverai)
j'aimerais tant qu'il y ait une prochaine fois, ça fonctionnait si bien...
bonne journée à toi
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