l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

mardi 19 décembre 2017

Sentinelles, monologue intérieur

" - Quand je pense aux moments non répertoriés, ni notés par l'écrit ni enregistrés par l'image, quand je pense à ce que nous vivons et qui passe sans laisser de traces, ou des traces inconscientes, qui nous façonnent à notre insu, je me sens comme flotter à la surface d'un monde incompréhensible, balloté par les vents, sans direction. Rien n'existe si nous ne retenons rien et pourtant notre vie est faite de ces étendues d'oubli, de particules infimes vouées à la disparition qui continuent d'agir en secret sur nos comportements et nos pensées. Evénements éphémères qu'aucune image ne retiendra. Le moindre mot que j'écris me reste en mémoire. Je cherche la juste mesure de la mémoire et de l'oubli, j'aimerais vivre un recommencement du monde où tout serait à recréer."

Cécile Wajsbrot, Sentinelles



un livre où les dialogues deviennent des monologues et les monologues des dialogues, tandis qu'une rétrospective à Beaubourg consacre un jeune vidéaste, et qu'il y a foule...
à retrouver également dans les 36 secondes, lesquelles prennent quelques jours de vacances : bonne fin d'année à tous, et à bientôt, ici ou ailleurs !

mardi 21 novembre 2017

vendredi à la Maison de la poésie


L'invitation de Sébastien Rongier à la Maison de la poésie, vendredi, dans le cadre des soirées remue.net, je la vois un peu comme un voyage à travers mes livres parus, mais aussi à travers ce que j'ai envie et l'intention de faire ensuite.

Sébastien, à la parution de Franck, a écrit un article qui a beaucoup compté à mes yeux : il y disait ce que, précisément, j'avais imaginé un lecteur idéal pouvoir dire de mon livre au moment où je l'écrivais. Et il était bien accompagné : dans la colonne de droite de ce blog, à la rubrique "Liens vers mes textes, livres", se trouvent d'autres articles critiques importants, parus à la même époque. En 2010, et même si cela avait déjà été le cas pour Fenêtres et Cowboy Junkies, j'ai eu tout à coup l'impression d'un véritable écho. Cette impression m'est restée. Ces mots de Sébastien Rongier et de quelques autres continuent de me porter, de me laisser croire que j'ai raison de poursuivre, de m'acharner.
 
Car c'est un peu d'acharnement qu'il s'agit, parfois... Il y a des choses secrètes, des appuis sur lesquels j'espère pouvoir compter pour écrire, dont je ne parle pas tant qu'ils ne prennent pas corps (et c'est souvent le cas parce que c'est le jeu. Je ne les mentionne pas, alors : ici, sur ce blog, on n'en sait rien). Ce vendredi s'inscrira dans une période "oscillante", où j'attends des réponses, mais aussi une suite de choses qui se voient (la participation au festival Ritournelles, la parution d'A même la peau, les lectures à venir), et tout un ensemble invisible de liens, d'embranchements, de traces. C'est en tout cas de cette façon que j'imagine la soirée.

J'y lirai, je pense, des extraits de Décor Daguerre, de A même la peau et du Marilyn inédit (grande première !). Peut-être d'autres livres encore, nous sommes en train d'y réfléchir.
On y parlera aussi numérique et collectif.



Les photos ci-dessus viennent de Orly sud où je n'ai pas pris l'avion (c'était tout de même un sacré voyage) et du Bonheur d'Agnès Varda, capture apparue sur Twitter il y a peu et qui m'a fait dire "ah mais oui...".

jeudi 16 novembre 2017

A même le monde













Le jour de la parution du livre (A même la peau, hier), écrire et envoyer pour publication un court texte qui aura pris toute la journée de la veille, premier d'une très longue série destinée au livre d'après (d'après celui sur Marilyn, même). 

Ce jour J, envoyer ce texte qui parle de bruit et d'espace, déjeuner seule puis se rendre dans les beaux quartiers, y travailler, entendre parler de la pyramide du Louvre et de Peï. S'exclamer parce que celui qui en parle raconte sa discussion avec l'architecte. Lui dire en riant : "Mais vous ne vous rendez pas compte ! Vous devriez l'écrire !" Dîner debout dans le métro, station Franklin Roosevelt, entre les tourniquets et un traiteur chinois. Aller écouter Virginie Gautier A l'approche. Boire deux verres de champagne à la librairie, entourée d'amis.

Avoir visité, très virtuellement,  la veille, la station spatiale internationale. 

Apprendre la mort de Françoise Héritier le jour de son anniversaire, tandis que ma propre famille est en deuil, que je pense à l'une de mes tantes depuis lundi et que c'est cela, bien sûr, qui prend place, ces jours.
Penser à elle, Annik, et au Sel de la vie.


Avoir le dimanche acheté un gel douche de la marque qu'elle aimait, doux et acidulé, en le choisissant longuement, en pensant à elle, geste minuscule, intime, solitaire et pourtant à même le monde, je crois.

jeudi 2 novembre 2017

Agenda de novembre



















Evidemment, pour moi, le mois de novembre est celui de la parution de A même la peau chez publie.net : ce sera le 15 novembre, officiellement.  Voici, en guise d'accompagnement, un extrait de la seconde partie du diptyque intitulée En pièces. Elle évoque un recueil de photos dont le modèle est une femme, le photographe un homme. 

Chaque femme peut-être le soir dans son miroir en se déshabillant a rêvé de cette pose : le pull qu’on enlève par le haut, bras tendus, qui cache le visage et vient montrer les seins. Chaque femme ne voit pas ce que le photographe, lui, fait apparaître : les côtes qui saillent, le ventre rentré, les aisselles et l’absence de visage, donc, qui peut-être grimace, se renfrogne, peut-être est le plus beau du monde, joues frottées à la laine et roses tandis que l’oxygène ne manque pas encore.
Les femmes les devinent pourtant, ce ventre, ce buste allongés par le geste, étirés vers un point du plafond. Elles en reconstituent l’image et jettent un oeil pour vérifier, baissent le pull un instant avant de reprendre la pose.

En réalité, j'écris "sur" la photographie depuis Décor Daguerre, travail continu depuis 2013 et toujours à l'oeuvre (le Marilyn m'occupe depuis plus de deux ans maintenant). Rien d'étonnant, donc, si un peu de cette obsession réapparaît ce mois-ci. 
Deux jours après la parution, le 17 novembre, je serai d'ailleurs au Salon des éditeurs indépendants à Paris, sur le stand de publie.net pour une signature. Publie.net est vraiment une maison qui bouge, s'investit, se démène. Comme chez L'Attente, j'ai été extrêmement bien relue et je profite de cet article pour le dire : merci à Guillaume Vissac, Virginie Gautier, Christine Jeanney et Jean-Yves Fick de leurs regards attentifs, à Roxane Lecomte pour la belle couverture et le travail sur la maquette, à Philippe Aigrain pour la confiance. Merci à tous ! Mes 36 secondes de vendredi leur sont dédiées, avec un extrait de Je ne me souviens pas de Joachim Séné (qui suit La Crise, qui ressort, vous suivez ?) et de Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire de Virginie Gautier, livre dont nous avons lu, avec Virginie et Guillaume, des extraits à la librairie L'Autre livre il y a quelques jours, ce que vous pouvez entendre ici












A propos d'écoute, de son, de voix, je participerai avant tout cela, le 11 novembre à Bordeaux, au festival Ritournelles qui, pour l'occasion, ouvrira une radio. Ce sera pour Décor Daguerre, toutes les informations sont ici.
Et comme novembre, décidément, est un mois riche, le 24 je serai à la Maison de la poésie, à Paris, invitée par remue.net, cuisinée par Sébastien Rongier sur ma vie, mon oeuvre, le collectif et le numérique, et le 25 à la Vallée aux Loups pour mon troisième atelier (là, on affiche complet, il y a même une liste d'attente qui fait ma fierté !).
A très bientôt, donc, je l'espère, ici ou là.

samedi 14 octobre 2017

Marilyn memo

 Je n'en parle jamais ici




et pourtant



le livre sur Marilyn se poursuit



et j'espère bien



avoir terminé la première version du manuscrit en début d'année au plus tard.



Je le pose ici pour plus de sûreté.

dimanche 8 octobre 2017

face aux monstres



















Comme tous ses lecteurs et amis, à L'aiR Nu, nous avons été bouleversés d'apprendre le décès de Philippe Rahmy dimanche dernier, homme et écrivain pour lequel nous avions, nous avons tant d'admiration. Les 36 secondes de ce vendredi lui sont consacrées, avec des lectures de nous quatre, de Mouvement par la fin à Allegra, de Béton armé à Demeure le corps.

Son dernier livre, Monarques, vient de paraître.
Ici l'hommage de François Bon.

Je place également dans cet article un lien vers un texte sur remue.net de Philippe paru en 2009, qui m'avait beaucoup touchée (remuée, oui, c'est le mot) : en rebond à une phrase que j'avais dû écrire sur l'état dans lequel une lecture publique peut vous mettre, il explorait le vertige de cette mise à nu, le creusait, il recentrait sur la douleur dont son premier livre avait fait le portrait, ce qui n'a rien à voir avec un resserrement, un rapetissement, permet au contraire de tout inclure, naissance, mort, d'approcher un lieu que nous ne connaissons pas, nous, et de le lier au langage.
"Peut-être bien que c’est ça que j’ai voulu faire avec ce premier livre, peut-être que j’ai cru qu’il était possible d’inventer une forme de liberté sans violence, mais qui tienne face aux monstres." écrivait-il.

mercredi 27 septembre 2017

Radio pirate 70



Hier soir, 4'33 de radio pirate avant une lecture de Décor Daguerre centrée sur les ondes et ce qu'elles nous transmettent. Une oscillation de 1975 à 1977... Bonne écoute.

vendredi 22 septembre 2017

Les 25 ans de l'Attente à la Maison de la poésie











Vous êtes à Paris ou dans la région ?
Vous voulez rencontrer des éditeurs beaux et intelligents depuis 25 ans et qui d'habitude se trouvent à Bordeaux ?
Ecouter Marie Borel et Philippe Annocque lire des extraits de leurs livres ?
Vérifier par vous-même si mon cauchemar de cette nuit (feuilleter frénétiquement Décor Daguerre sans jamais retrouver ses marques tandis que tout le monde attend et que les pages laissent entrevoir ce qui, en réalité, n'y est pas, évocation d'autres lieux, photos, etc) ?
Entendre le petit montage audio, radio pirate 70, que j'ai concocté pour l'occasion ?

Bienvenue !

mardi 12 septembre 2017

Would you worry ?


Tandis que


 (couverture de Roxane Lecomte)

le texte de Diptyque part à l'imprimerie, et paraîtra le 15 novembre prochain chez publie.net, la compagnie Pièces détachées met en ligne ce teaser, images issues de la représentation à Besançon que j'avais tant aimé. C'est une grande fierté, pour moi, que d'être associée à l'équipe dans le générique de fin.

(surtout, cliquez sur la croix pour le voir en grand)

samedi 9 septembre 2017

A la vallée-aux-Loups













Cette année, durant toute la saison, c'est-à-dire de fin septembre à fin juin, j'aurai le grand plaisir d'animer des ateliers d'écriture dans la maison de Chateaubriand, à la Vallée-aux-Loups, un samedi après-midi par mois. Cette proposition s'intitule : Ce qui se déplace en nous.
Un bon nombre de participants semble déjà s'être inscrit, mais j'indique tout de même ci-dessous les thèmes de chaque séance, accompagnés du descriptif présent sur le site. Le premier rendez-vous, un peu exceptionnel puisqu'il commencera par une déambulation littéraire, aura lieu le 23 : autant dire que je commence déjà à m'y préparer...













23 septembre : Écrivains voyageurs
Comment voyager en visitant la maison d'un écrivain ? Comment s'approprier les lieux, s'inspirer de textes lus, entendus, pour se lancer à son tour dans l'écriture ? Déambulation littéraire suivie d'un atelier, cette séance invitera à entrer dans l’univers d’écrivains voyageurs : Chateaubriand, bien sûr, mais également des auteurs contemporains, autobiographes, poètes, romanciers, essayistes...













Samedi 21 octobre 2017 : Se préparer au voyage
Les livres des écrivains voyageurs peuvent être des sources d'inspiration : ils permettent alors de s'imaginer le voyage avant de le vivre, de l'écrire. Mais qu'y puiser, au juste ? Une proposition qui oscille entre documentation, mémoire et rêverie.













Samedi 25 novembre 2017 : De l’imaginaire
Se mettre en état de disponibilité, regarder le monde sous un angle différent, c'est parfois, tout simplement, commencer par changer de place. C'est pourquoi cette séance utilisera les différents espaces de la maison de Chateaubriand pour inviter les participants à écrire.



















Samedi 16 décembre 2017 : Entrer et sortir du cadre
Se décaler, se décentrer, ou au contraire suivre un même fil, creuser son sillon : comment l'artiste, l'auteur, jouent-ils avec le cadre, ses frontières, ses limites, pour trouver du neuf ?













Samedi 13 janvier 2018 : Décor(s)
Le décor, est-ce seulement un arrière-plan ? S'il est utile pour restituer une atmosphère, rendre une action plus vivante, ne peut-il pas également être observé pour lui-même ? Que se passe-t- il quand
on place le décor sur le devant de la scène, qu'il devient personnage ?













Samedi 3 février 2018 : Trajet(s)
Qui dit voyage dit trajet : comment faire de nos déplacements, courts ou longs, matière à écriture ? Prise de notes, attention portée à la vitesse, au défilement, au raccourci... Rythmes, images, sensations... Qu'écrire, dans le flux ?













Samedi 10 mars 2018 : A l'écoute du monde
Être à l’écoute du monde, c'est parfois être attentif aux sons qu'il produit, bruits, résonances, échos, reprises, chansons même, peut-être... Par quelles voix, par quelles sonorités nos écrits sont-ils traversés ? Pour voyager, ne suffit-il pas de fermer les yeux ?













Samedi 14 avril 2018 : Rencontres
Observer l’autre, cet inconnu ; le deviner, le reconnaître, se découvrir en lui... Une séance sur le regard et les voix narratives pour mieux se fondre dans la foule et/ou s'en distinguer, entamer un dialogue avec ceux que le hasard ou la curiosité mettent sur notre route.


















Samedi 19 mai 2018 : Parcours intérieur
Quand on voyage, quand on écrit, est-ce pour se fuir, se retrouver ? Est-ce pour devenir quelqu'un d'autre, finir par savoir qui l'on est ? Cette connaissance, si elle existe, constitue-t- elle un point d'arrivée, un ancrage ? Le parcours intérieur n'est-il pas mouvant, lui aussi ?













Samedi 16 juin 2018 : Souvenir du voyage
Lorsque le voyage est fini, quelles traces en garder ? Comment les collecter ? Une séance entre passé
et avenir, avec pour point de départ le désir de garder du voyage tout ce qui fait mouvement, le rend
vivant et unique : l'inattendu, la surprise, le dépaysement.

lundi 28 août 2017

Mobiles immobiles : dix jours sur la Côte d'Azur


La rentrée s'annonce, et avec elle ses nouveautés. Je vais tenter d'être un peu plus présente sur ce blog pour en parler ces prochains temps, accompagner ce qui vient...
Pour commencer, dire que le mini-site de L'aiR Nu consacré à la tournée culturelle de la CCAS, dont j'avais simplement donné les dates ici, s'intitule Mobiles immobiles et qu'il est en ligne depuis ce matin. Vous pouvez y découvrir les textes proposés lors des déambulations, illustrés par des photos que j'ai prises sur place ou un peu à côté. A cause du mistral, seules quelques "cartes postales sonores" ont été enregistrées, on n'entend pas les voix des participants qui se seraient, sinon, perdues dans le vent. Les rencontres ont été belles, pourtant...
(Pour savoir ce qu'est une déambulation littéraire, voyez ici)


















La tournée, pour un auteur, est une drôle d'expérience, je trouve : difficile de savoir si on travaille à plein temps ou à temps partiel (la préparation en amont et sur place est conséquente), si on a par moments l'impression de se retrouver en vacances (est-ce qu'on se l'autorise ?), quel rôle on endosse (écrivain ? animateur ?).  On se sent à la fois mobile et immobile. On vient au contact, on attend. On noue des liens puis on change de ville. C'est à la fois lent et rapide. Dans les temps creux, impossible de lire ni d'écrire, tout occupé qu'on est de ce qui s'est produit, de ce qui va se passer.



L'un de mes moments préférés : celui où, mes 40 textes en main pour 10 qui seront lus, je me promène pour trouver une cohérence, un fil conducteur, alors que je ne connais pas les lieux. C'est le matin. Le camping est désert. Du bar à la pinède, du parking aux habitations, je me raconte ma petite histoire : on serait avec Albert Londres dans un café de Marseille, à la rencontre des marins du monde entier ; suivrait des yeux les jeunes nageurs de Corniche Kennedy ou l'adolescente en vacances de Brigitte Giraud, qui traîne près des tables de ping-pong ; prendrait le large, direction Tahiti, avec Victor Segalen...
Est-ce que je tente ce texte-là, plus difficile à faire passer ? J'ajoute un poème ? Je propose un essai ? Est-ce que je dis quelques mots de la maison d'édition de Martin Page et de Coline Pierré ? (oui). Etc.


C'est prendre la température, espérer qu'il y aura du monde, ne pas reproduire le même parcours que la fois d'avant. C'est se demander ce qu'on fait là, aller se ressourcer près de la mer, regarder les joggers, les bateaux en partance. Pour que ça fonctionne, l'accueil est primordial : il faut se sentir en phase, ne pas se dire qu'elle est absurde, cette idée de faire découvrir des textes à des vacanciers venus pour la plage. 













Un de mes moments préférés (bis) : quand le texte choisi, par la voix d'un autre, se met à résonner entre les pins, sur la terrasse, dans la descente, vers la piscine... Quand il faut se pencher vers le lecteur ou la lectrice pour être sûr de ne pas rater un mot et que nous voilà tout un groupe à tendre l'oreille, comme si c'était très important.


Et ça l'est, bien sûr, aucun doute. 

jeudi 3 août 2017

Tournée d'été


Balader qui voudra, lire, faire lire et découvrir des textes en fin d'après-midi ou début de soirée avant de proposer un moment d'échange autour de l'écriture le lendemain matin, voilà ce que je tenterai la semaine prochaine et jusqu'au 15 août sur la Côte d'Azur, de Six-Fours à la presqu'île de Giens, en changeant de ville tous les deux jours, dans les centres de vacances de la CCAS

les 7 et 8, je serai à Six-Fours
les 9 et 10, au Brusc
les 11 et 12, à Bormes-les-Mimosas
les 14 et 15, enfin, à Giens

J'ai téléphoné, demandé des informations sur ces lieux que je ne connais pas. J'ai entendu parler de plages, d'arbres, de poulailler, de jeux gonflables, de grands escaliers, d'îles qu'on voit au loin. J'ai préparé beaucoup de textes à lire, trop, ce qui me permettra de choisir, de ne pas forcément proposer la même sélection chaque fois (idem pour les exercices liés aux ateliers).

Avec L'aiR Nu, nous avons décidé, comme ce fut le cas lors de la déambulation au festival Visions sociales de Mandelieu, de consacrer un mini-site à ces balades, avec sons, textes et photos. Si tout se passe comme prévu, vous devriez donc retrouver à la fin du mois une trace sonore et visuelle de ces promenades par temps chaud. A bientôt, donc.

dimanche 2 juillet 2017

Décors dehors



Tandis qu'Agnès Varda et JR présentent leur Visages villages un peu partout (ci-dessus une image de la scène que je garderai le plus sûrement en mémoire, où la dernière habitante d'un coron est saisie par le portrait hommage qui est fait d'elle), mon Décor Daguerre progresse, certes à une autre vitesse, mais tout de même un peu. On le retrouve chez Diacritik, où Christine Marcandier, qui m'avait longuement interrogée pour le précédent, Décor Lafayette, y voit cette question posée : Qui suis-je ? "dans tous les sens du verbe".
Ce qui m'a fait le plus plaisir, je crois, c'est que pour elle, la réponse à mon interrogation initiale (Ce récit va-t-il pouvoir se dérouler de façon linéaire ? Non, il n'y aura pas moyen) est légitime, et même souhaitable. Avant de trouver mon éditeur, j'ai eu du mal à faire comprendre mes choix, ai parfois reçu des réponses tellement... disons, énigmatiques, que je suis d'autant plus contente d'être  comprise aujourd'hui. 
Ce n'est pas que ces arguments m'aient fait douter en termes d'écriture : je sais exactement ce que je veux faire et pourquoi je le fais (pardon pour le côté un peu "asséné" de cette phrase, au passage, mais enfin c'est ça !). Christine Marcandier parle, à propos de DD, non pas de roman, mais d'installation, et même de désinstallation. Installation - désinstallation - réinstallation autrement : il y a vraiment de ça en effet, et j'y pensais en écrivant. Merci à elle d'aller voir, chaque fois, au-delà de la surface, de saisir ce que la forme met vraiment en jeu...












Un autre article est paru également sur le blog de Daniel Lebordais, qui avait déjà défendu Franck et Décor Lafayette. Il y parle à la fin de résistance poétique et, forcément, j'y trouve mon compte aussi. Grand merci à eux, donc. Même si, comme je le disais, je ne compte pas m'arrêter en chemin, ces regards m'aident à tenir, m'allègent, accompagnent l'élan.

Quant à mon Décor, il va voyager un peu ces prochains mois : de l'automne au printemps, je vais être invitée à en parler à Bordeaux, à Paris, à Nanterre, à Clermont-Ferrand et sans doute, je l'espère, en Seine-Saint-Denis où il se passe en partie.
En attendant, je tenterai de vous donner des nouvelles de la Côte d'Azur en août, où je vais, eh oui, mener à nouveau des balades littéraires pour le compte de la CCAS. Une tournée de huit jours à Six-Fours, Le Brusc, Bormes-les-Mimosas et la presqu'île de Giens. J'espère rapporter sons, textes et images, sur le modèle de la page de Mandelieu. Voici le programme :


















Ce que je propose est un peu particulier, différent de ce que font les autres auteurs invités, et je me demande bien comment ça va se passer ! 
Suite au prochain épisode, toujours... A bientôt.

samedi 17 juin 2017

au-dessus













un cran au-dessus
captation du silence
de ce qui n'a crié pour personne
attend
on ne sait pas ce qu'on va dire
s'il y a quelque chose à dire d'ailleurs

patience
et monter le volume
supprimer le commentaire

*

oeuvre de Paul-Armand Gette, photographie d'Arnaud de la Cotte

samedi 10 juin 2017

en continu














Affiner encore la précision, la perception sans la censurer. La déployer sans craindre ni l'étrangeté ni le lieu commun. Penser l'expression "avoir un train d'avance", se demander où elle conduit. Penser à l'inexploité, anatomie ou cruauté, obstacles qui forment les dessins de la ville. Ne pas imaginer ce que deviendra le texte.
Ne plus penser à ce qu'il faut prouver ni comment convaincre, avancée de fourmi sur terrain en pente. Admirer ce que les autres savent faire, comment ils s'y prennent et creuser sa route.

jeudi 8 juin 2017

Décor Daguerre deux fois de suite


Avis aux amateurs et aux curieux : je serai ce soir, à 19h, à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil (bien connue de nos services) pour une lecture de Décor Daguerre qui comprendra aussi la projection d'extraits de films. Le livre étant assez protéiforme, pour ne pas nous y perdre j'ai choisi de privilégier les passages dans lesquels les commerçants sont vus comme un ensemble - ce qui ne m'empêchera pas d'opérer une petite bifurcation vers la fin...












Quant à demain, vendredi : retour à Paris, pour une rencontre autour de Décor Daguerre au Marché de la poésie, sur le stand 110-112 des éditions de l'Attente, de 18h à 20h : bienvenue !











(avec le film d'Agnès Varda et de JR qui sort à la fin de ce mois, ne sommes-nous pas au coeur de la hype ?) 



















Et si jamais vous ne pouvez pas vous déplacer, sachez que je lis en ce moment des extraits de Décor Daguerre sur Soundcloud qui ne sont pas ceux que je ferai écouter ce soir : à bon entendeur..

*
photos : tirées de Daguerréotypes, Documenteur, Visages villages, et enfin cliché de France Inter avec Vincent Josse.

mercredi 31 mai 2017

L'écrit, l'écran, ici et ailleurs


L'écrit et l'écran : on associe souvent les deux termes pour parler de l'écriture numérique, formule dont on se demande toujours un peu ce qu'elle recouvre... Justement, il en sera question demain, de 17h à 20h, au Centre Wallonie Bruxelles à Paris, puisque les Etats généreux du Marché de la poésie se pencheront sur le thème et nous ont d'ailleurs invités, L'aiR Nu et moi-même, à en discuter. Le programme est ici (nous passons en dernier).
De mon côté, je viendrai avec Dita Kepler, qui ne s'est pas oxygénée depuis un moment. J'essayerai, en dix minutes, de montrer sur quels supports elle peut se déployer (page web audio, compte Twitter, page web codée, texte lu à voix haute en direct, livre numérique, livre papier). 
L'aiR Nu présentera ensuite le fonctionnement du site et ses activités, et fera entendre les dernières créations sonores en date, concoctées par Mathilde Roux et Joachim Séné. 

A propos de nouveautés, est en ligne depuis hier le mini-site dédié à la déambulation littéraire (merci  Joachim) que j'ai menée la semaine dernière à Mandelieu-la-Napoule dans le cadre du festival de cinéma Visions sociales. Une très belle expérience dont je parle un peu ici et qui m'a donné grande envie d'y retourner. Il y était question d'entrer et sortir du cadre. D'Antonin Artaud à Sophie Calle, de Jacques Tati à un essai sur le paysage en passant par les Demoiselles de Rochefort, on peut dire que d'écrit et d'écran, il fut également question !

Pour vous donner envie d'aller voir, que diriez-vous d'une minute de déambulation ?

vendredi 26 mai 2017

lectures audio, une extension

Je me suis longtemps désespérée, ici, de la difficulté à intégrer du son - ce qui m'avait cependant permis il y a quelques années de faire la connaissance de Pierre Ménard, rencontre précieuse. J'avais par ailleurs un compte Soundcloud ou tout ou presque était passé en "privé", destiné à mon unique usage, et que je n'allais plus consulter.
Pourquoi n'avoir pas fait la jonction ? Mystère.

Mais bref. Ayant dû, pour L'aiR Nu, aller m'intéresser à nouveau à cette plateforme, j'en profite aujourd'hui pour ouvrir les fenêtres, secouer les tapis, rafraîchir les données. Le lien vers mon compte Soundcloud se trouve désormais à droite de cet article, comme les livres. 
Ce qui concerne les lectures audio de mes textes et s'est au fil des années tapi dans l'ombre, va retrouver une place. Ainsi, j'avais enregistré pour moi le début du Journal du Blanc. Je le passe en "public" aujourd'hui même si la fin, on le verra, comporte un blanc justement, un arrêt, une hésitation, s'il faut pousser le volume pour l'écouter et que je lis un peu trop vite. Le voici : 


J'ajoute également ici et sur le compte le beau montage que Pierre Ménard (avec qui je partage aussi quelques images du Blanc, mais c'est une autre histoire...) avait fait sur Liminaire à partir de ma lecture de Cowboy Junkies. L'idée est de rassembler ce qui s'est éparpillé, disséminé, ne retrouve plus facilement, et ce que je n'ai pas encore utilisé. 


Quelques lectures 36 secondes pourront également faire leur apparition sur ce compte tout comme sur celui de L'aiR Nu, remis à jour par la même occasion, mais ce ne seront pas forcément les mêmes...
Que dire de plus ? Bonne écoute ? Bonne lecture ? Les deux ! Et à bientôt, j'espère.

lundi 8 mai 2017

Crossroads / 30













Quoi de neuf dans cette rubrique dont le dernier numéro date de cet automne ?
D'abord cet article inattendu de la librairie Charybde, à Paris sur Décor Lafayette, qui vient quatre ans après sa parution et analyse avec une grande finesse le parcours à l'oeuvre dans le texte : je suis évidemment heureuse d'être aussi bien comprise et de me dire qu'il y aura peut-être, ainsi, un prolongement avec Décor Daguerre un jour sur le blog tenu par les libraires.













Justement, à propos de DD, remue.net ouvre une nouvelle rubrique sur le cinéma, nommée Oeil pour oeil et dirigée par Aude Pivin. Aude m'a invitée à y participer et j'ai donc proposé un texte, Combien de demoiselles, intimement lié à ce Décor Daguerre : il est ici. J'ai bien envie d'en écrire d'autres, nous verrons...
Autre "extension du décor", mais qui cette fois n'est pas de moi : les explorations liés à la rue Daguerre que Pierre Cohen Hadria publie en ce moment, que ce soit sur son site, Pendant le week-end, ou dans la Maison témoin de Christine Jeanney. On s'y balade de boutique en boutique grâce à son regard attentif et ce Street view qu'il aime manipuler. 












Piero nous offre également ces jours-ci (et ce n'est pas fini, un autre épisode ne saurait tarder) une seconde incursion dans le monde du livre avec sa rubrique La Petite fabrique sur L'aiR Nu. Il interroge Frédéric Ciriez sur le métier d'écrivain, la façon dont un auteur se débrouille, son parcours, etc. C'est vivant, c'est drôle, on apprend beaucoup de choses, le tout sur fond de café du quartier Strasbourg Saint-Denis : ambiance garantie.


L'aiR Nu, parlons-en justement : je poursuis tous les vendredis la mise en ligne des 36 secondes, ces lectures courtes qui se renouvellent par sessions de deux. La rubrique commence à se faire connaître, ce qui me fait bien plaisir. Et elle va trouver un prolongement inattendu puisque désormais, je vais publier de façon hebdomadaire des articles sur la plateforme internationale Bookwitty destinée à faire découvrir des livres du monde entier, plateforme qui existe en version française depuis peu. Ce ne sera pas systématique, mais je ferai sans doute le lien entre mes lectures audio et mes articles de temps à autres. C'est d'ailleurs le cas pour le premier d'entre eux, consacré au Sel de la vie de Françoise Héritier. 
Pour suivre mes publications sur Bookwitty, c'est simple : il suffit de cliquer sur l'image de la rubrique dans la colonne de droite de ce blog ou de se rendre ici


















Et pour réussir à continuer à écrire (le Marilyn, A même la peau en relecture...), travailler pour L'aiR Nu, gagner ma vie, monter des dossiers et animer des ateliers, je me fais désormais accompagner  par le 100 : l'idée est, comme dans cette rubrique, de tout croiser sans s'emmêler et de se nourrir, au sens propre comme au figuré. Possible, donc, que le 100 apparaisse ici ou là dans ce que je raconte ces prochains temps.
En attendant la suite, bonnes lectures, balades, écoutes, cogitations, manifs à tous...


(ci-dessus le Printemps, Solange et Andy dans la boutique de Monsieur Dame, chez Agnès Varda et le toit du 100)

mercredi 26 avril 2017

Diptyque revient

 
Si vous habitez Besançon, je suis heureuse de vous l'apprendre : Diptyque sera joué au le 4 mai à 20h Théâtre Ledoux. Attention, la jauge est limitée et les réservations se font uniquement auprès de Anne Bouchard : anne.bouchard@les2scenes.fr 
Pour ma part, j'y serai, très contente d'assister de nouveau à la représentation et de retrouver toute l'équipe de Pièces détachées, d'autant que j'arrive avec une bonne nouvelle : le texte que j'ai écrit, plus long que les fragments entendus sur scène, paraîtra le 16 novembre prochain aux éditions publie.net sous le titre A même la peau. Deux versions seront disponibles, l'une papier, l'autre numérique.

Ainsi, à partir de maintenant, Diptyque se réfère à la pièce chorégraphique, A même la peau au texte. Et pour être complète, j'ajoute que la première partie, D'ici là, devient dans le livre A l'approche, tandis que la seconde, L, est maintenant intitulée En pièces.

Et comme une bonne nouvelle ne vient pas seule, j'ajoute que d'autres projets avec la compagnie sont en train de naître... C'est peu dire que je m'en réjouis !

(photo de la compagnie Pièces détachées)