l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

mardi 4 septembre 2018

Nouvelle adresse















Et voilà : après des années de bons et loyaux services, ce blog, qui va rester en ligne et dont je réutiliserai peut-être le contenu, passe la main au site : cliquez, c'est par ici que les fenêtres s'ouvrent, désormais !

Bienvenue !

vendredi 31 août 2018

Semaine #35 déménagement















C'est la dernière fois que j'écris le semainier ici, l'avant-dernière, sans doute, que je poste quelque chose dans cette interface : j'ajouterai en fin de semaine un article qui dirigera vers le nouveau site avant de laisser ce blog devenir archives, tandis que le journal d'écriture de l'année 2018 se retrouvera là-bas.
Nous sommes vendredi. La semaine d'après tournée a été difficile, pas de nouvelles du Marilyn, l'épuisement est revenu, parfois paralysant. La fatigue fatigue parce qu'elle exaspère. Faut-il résister, laisser faire ? Je crois qu'il s'agit d'une question d'élan sans rapport avec la volonté, ni même le désir, et que c'est sans doute le plus agaçant. 













Commencé à écrire, tout de même, un chapitre de livre sur le numérique qui m'a été demandé et dont je reparlerai (la photo de Roald Dahl dans son oloé, ci-dessus, n'est pas anodine, pas plus que celle de la fille dénouant les câbles IBM). Fini la lecture d'un essai sur la pauvreté pour mon Saint-Germain-en-Laye. Réfléchi à la suite de L'aiR Nu, à Bruits : pas tout à fait rien, donc. Mais tout prend un temps fascinant. Ou plutôt non : la vitesse est normale, mais il faut s'arrêter sans cesse. 
Heureusement, la semaine prochaine, ce sera donc le lancement du site, lesté d'une centaine de billets nouveaux. Je n'y reprendrai pas ce que j'ai écrit ici depuis des années. S'il faut faire quelque chose de ce blog, au-delà de le laisser en ligne, j'y réfléchirai peut-être plus tard. Pour l'instant, ce qui compte, c'est de nourrir le désir de rentrée, la mienne et celle de L'aiR Nu.















(chambre dans une buse de béton trouvée je ne sais plus où)
Aussi, dans les commentaires de cet article, si vous avez envie de me dire ce qui vous a donné de l'énergie cet été (lectures, écritures, voyages, films, découvertes...), pourrait m'en offrir en retour pour l'automne, vraiment, je suis preneuse.

lundi 27 août 2018

Semaines #33 et #34 autour de la tournée














(Saint-Apollinaire, village près du lac de Serre-Ponçon)


Ni travail ni voyages, cet été, sauf cette semaine de tournée pour la CCAS à laquelle, je ne sais pourquoi, je n'ai jamais voulu renoncer. Je m'étais donc préparée, physiquement, psychiquement, depuis début juillet à ce périple dans les Alpes. Ayant l'expérience de l'année précédente, je savais que l'accueil frôlerait parfois l'humiliation, que ce serait possible en tout cas. J'espérais que la beauté des paysages viendrait contrebalancer ces moments-là. Ce que j'ignorais, c'est à quel point les rencontres réussies le seraient. Trois soirées sur cinq se sont merveilleusement déroulées, ont fait oublier les deux autres, et cela grâce à l'implication des animatrices, que je remercie si jamais elles passent par ici. 














(Savines-le-lac)

Pour le reste, aucune envie de régler mes comptes dans le semainier : mon journal intime me suffit. Je préfère dire  le plaisir à passer d'un lieu à l'autre en sachant qu'on n'y reviendra pas, qu'il n'y aura pas de retour (mot servi à toutes les sauces). Liberté, légèreté éprouvées, que l'expérience ait été bonne ou mauvaise - dans ce dernier cas, il y a aussi du soulagement, mais il ne fait que s'ajouter au sentiment premier, ne le remplace pas. Aujourd'hui encore, je ne sais pas comment l'exprimer autrement que par ces mots, liberté, légèreté, qui me revenaient tandis que je regardais par la vitre, en voiture. Luxe de traverser chaque jour de nouveaux paysages ; frustration de ne rien, ou presque, pouvoir explorer ; raz-le-bol de soi-même (parler, parler, parler...) dès le troisième jour, sans rapport avec les personnes rencontrées ; désir qui prend de retourner écrire, de rester seule, sans plus rien regarder, ni écouter. S'apercevoir qu'on est plus introverti-e qu'on ne croyait ? Trop fatiguée pour en dire plus : laisser simplement une trace des pensées qui, alors, me sont venues. Y ajouter l'enthousiasme et les encouragements, bien réels, de certaines des personnes croisées.














(Le Sauze, Barcelonette)

Fin août. Il va être temps de laisser ce blog devenir le lieu de l'archive et d'ouvrir mon site. J'y poursuivrai ce semainier. Ceci n'est pas mon dernier post ici, mais on s'en approche...
A bientôt.

dimanche 12 août 2018

Semaine #32 feuille de route


















Il va falloir apprivoiser les Alpes où je vais me rendre dans quelques jours pour la CCAS. Apprivoiser l'attente, la fatigue, l'idée de ne rien faire, la difficulté à se concentrer, la chaleur, le temps ralenti, le vide, le bruit : c'est ainsi depuis fin mai. Apprivoiser le retour au voyage, aux obstacles,  aux obligations, au fait de voir du monde, de parler de soi, de lire en public, nouveauté de mi-août - il y aura aussi les paysages, la nouveauté, la surprise, me dis-je pour m'encourager. Pour partir, il faut désirer.
Je trouve sur le net cette photo d'office du tourisme, parfaitement rassurante, du lac de Serre Ponçon, première étape de la tournée. Le deuxième jour, je lirai devant ce lac, justement. Depuis que je le sais, je pense ajouter Ile ronde aux textes dont je vais parler (apprivoiser = s'approprier). Cette année, je change de façon de faire, en effet : au lieu de balader les gens dans le centre de vacances en les invitant à lire des extraits de livres divers et variés, je vais leur proposer une promenade immobile à l'intérieur des miens. Il s'agira, puisque j'ai beaucoup écrit sur les lieux, de passer de ville en ville, de mer en lac.

Depuis plusieurs jours, je réfléchis là-dessus. Je me dis : aller au plus simple, au plus court, répéter la même chose cinq fois, mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir envie de variations. Cette promenade, mélange de lectures et d'explications sur la façon dont j'ai écrit mes livres, de Fenêtres à aujourd'hui, correspond à un parcours de vie, ce qui est stimulant (oui, j'ai fait des choix et je peux les organiser, les donner à voir, à entendre) mais également fragilisant (qui sait s'il y aura quelqu'un pour écouter, recevoir, réagir, et si oui comment). D'où cette photo touristique qui renvoie à l'enfance, au rêve de maison sur l'île, au confinement aéré - à ma chambre de Saint-Germain-en-Laye, tiens, sans doute. D'où ce désir de variations, aussi.














Dire : nous irons à Paris, à Boulogne-sur-Mer, à Lille, vers Nantes, peut-être à Los Angeles. Nous prendrons le métro, le train, l'avion. Nous regarderons à la vitre, passerons devant un tribunal, entrerons dans les grands magasins, suivrons une femme, un homme, les deux. Nous serons seuls ou massés dans la foule. Nous finirons par voir Marilyn sur Lexington avenue ou dans le Connecticut, qui sait ?
Et pendant ce temps, découvrir, après un détour par l'Italie :
le 20, Le Sauze (centre CCAS Le Dahut, précisions pour Agnès :)
le 21, Savines (centre CCAS Les Bérauds)
le 22, Chamrousse (centre La Bérangère)
le 23, les Saisies (centre CCAS de Hauteluce)
le 24, Megève (centre CCAS Le Hameau)

(Seconde photo : Grand lieu, le lac écrit)

lundi 6 août 2018

Semaine #31 rituels












Un film par jour, disais-je la semaine précédente : un Hitchcock par jour serait plus exact. Revoir Les Oiseaux, Vertigo, Marnie, Les 39 marches, voilà qui me fait des vacances, vraiment. Je tente ensuite plus exigeant (Mulholland drive) et suis bien fascinée, mais c'est Vertigo qui l'emporte, même à le connaître par coeur. J'avais oublié à quel point Stewart et Novak sont exceptionnels. C'est ce qui m'impressionne le plus, cette fois.















Se laisser hypnotiser comme à l'adolescence par l'apparition des corbeaux, les cheveux de Marnie, le chignon de Madeleine, l'étrange appartement, tout en ombres et draps blancs, du héros des 39 marches. S'accorder le droit de ne pas sans arrêt préparer la tournée de la CCAS dans les Alpes (je mettrai les dates la semaine prochaine, tiens, quand même, au cas où Agnès Varda repasse par ici et veuille à nouveau me téléphoner !). Ne pas s'énerver de ce qui bloque. Nager sans forcer. Ecrire sans objectifs chiffrés.










Lire, à nouveau, et même entamer un carnet des lectures - pour soi, pas un carnet critique, a priori. Suivre ce qui se passe sur L'aiR Nu (toujours plus de beignets d'été, et une nouvelle participante, Juliette Cortese, bienvenue à elle !). Réfléchir. Se réjouir de pouvoir, encore, toujours, retourner aux films : quel Hitchcock, maintenant ? Un déjà vu ? Un inconnu ? Se dire qu'on pourrait s'accorder ça toute l'année...

dimanche 29 juillet 2018

Semaine #30 notes














La canicule n'aide pas mais enfin, j'aurais préféré écrire ce trentième épisode du semainier avec l'impression d'être enfin sortie d'affaire, ce qui n'est pas encore le cas. Un peu pénible, à force, ce sentiment de tout mettre en oeuvre pour que ça avance et que ça avance en reculant.
Les jours de retour à la normale, je prépare ma tournée pour la CCAS, qui aura lieu dans trois semaines, cette fois dans les Alpes. Contrairement à l'an dernier, pas de mini-site sur L'aiR Nu, ni déambulation ni atelier in situ (sauf si on m'en demande) : j'ai allégé le dispositif, à la fois parce que je n'interviens qu'un jour au lieu de deux par centre, et aussi parce que ma réserve d'énergie est restreinte. En attendant, après avoir renoncé à tout ce que je devais faire en juillet, j'ai le désir d'une petite routine d'août parisienne qui ressemblerait à : 
nager le matin (gloire à la piscine et sa lune d'été)
écrire (Saint-Germain, mon journal, un chapitre de livre qu'on m'a commandé et peut-être un texte sur la lune, tiens, aussi, je le note ici)
lire (mais quoi, avec ce peu de concentration ?)
écouter la radio (surtout s'il n'est pas possible de lire)
voir un film par jour
faire du tri, du rangement.
Rien de cela n'est obligatoire.
 
Relu Une chambre à soi de Virginia Woolf mais de façon trop saccadée, j'en ai perdu en route, il faudrait tout recommencer. Lu également Je suis un écrivain de Laurent Herrou, dont j'aimerais bien reparler, texte qui touche, évidemment, quand on exerce la même activité et qu'on se retrouve dans le même type de situation (l'isolement en résidence), mais pas seulement. J'aimerais en faire une petite chronique pour les beignets de L'aiR Nu, on verra.
En janvier, je pensais que ce semainier serait voyageur et hyperactif et ça me mettait en joie. En fait, depuis fin mai, j'ai à la fois besoin de l'énergie des autres et de grande solitude. 
Je rate mille choses - enfin peut-être. Il est possible que j'en gagne.

dimanche 22 juillet 2018

Semaine #29 dehors


















(Déversées de Christine Jeanney)

Il se passe tellement de choses, cette semaine, de la coupe du monde à l'affaire Benalla, que tout se déverse, littéralement : résultats de finale, joies, foules dans les rues, vidéos, scandales... L'image de Macron sautant en tous sens devant la victoire date déjà du siècle dernier. Je suis le feuilleton, rien à ajouter si ce n'est qu'à cette date, d'habitude, c'est le début de la morne plaine - je déteste l'été, l'ai déjà sans doute noté sur ce blog un jour. 
Saint-Germain suit son petit trot (en nombre de signes, en suis à la moitié de ce que je voulais faire, ce sera sans doute plus). Ce serait bien d'avoir fini avant la rentrée, me dis-je, surtout si Volte-face met encore mille ans à se faire publier. Mais pas de pression, pas de projection, toujours...
Etrangement, la fatigue permet d'écrire (enfin, pas tout), mais pas de lire. D'où l'absence des 36 secondes que je comptais reprendre, alors que les beignets de lecture de L'aiR Nu, eux, ne cessent de se multiplier.

samedi 14 juillet 2018

Semaine #28 écouter, regarder dans le vague













(légumes tricotés de Sophie Barbaux)

Continuer à lire (peu, mais régulièrement), à écrire Saint-Germain en Laye, reprendre la nage, suivre du regard la très jolie fille qui a bien repéré le très joli garçon et tente de se faire remarquer, ballet de lignes d'eau passées et repassées, lunettes de piscine et maillots stylés de part et d'autre, elle parle à sa copine, il parle à son copain mais lui continue de ne rien voir dans ce miroir tendu, éternelle histoire. 

Ecouter Hugues Robert de la librairie Charybde, à Paris, parler des livres qui parlent de foot.
Se promener au fil des Feuilles de route de Thierry Beinstingel quand il poste sa newsletter - oh, relire son Rimbaud, au fait, je l'invite à la Vallée aux Loups le 11 octobre prochain.
Se dire qu'il faudrait répondre aux mails de boulot au moment où l'énergie revient.
Trimbaler des piles de livres de pièce en pièce. Abandonner. Recommencer. Lire une page, fermer. Rouvrir, fermer, etc.
Ne plus rien attendre. Arroser les plantes. Penser Saint-Germain (quartiers, coutures, frontières, libertés). Cogiter dans la ligne d'eau. Echanger en espagnol avec une fan de Marilyn mexicaine.

Apprendre la mort du poète Christophe Marchand-Kiss, brusquement. Ne pas en savoir plus mais se rappeler une soirée, il y a longtemps maintenant, chez une amie commune, où nous découvrions le travail des uns et des autres. Penser à l'énergie immense qu'il faut, toujours, pour écrire et pour lire en public ce qui ne se donne pas d'emblée (dans une vidéo récente, il me semble, on le voit lire à Sète "contre" la fanfare qui tonitrue à côté). 
Avoir la sensation que la nouvelle fait peu de bruit, mais ce n'est peut-être que l'image renvoyée par les réseaux sociaux. Apprendre la mort de quelqu'un par les réseaux sociaux c'est être pétrifié, puis se souvenir, puis chercher les traces. Cruauté, modernité et lieu commun.

mardi 10 juillet 2018

Semaine #27 écoutes et compagnie



















Quelque chose ne revient pas encore, non, il faut à nouveau renoncer, cette fois à se rendre à Saint-Omer travailler avec les danseurs de Pièces détachées : crève-coeur mais pas moyen de faire autrement. 
Ce qu'il faut, c'est l'absence totale de pression, même lorsqu'il s'agit de faire des choses passionnantes (c'est toujours le cas, ce n'est pas la question). 
Retour à la BNF, à la piscine, à Chartres quand ce sera possible : élargir à nouveau le cercle mais sans le prévoir, sans le décider à l'avance. Accepter de n'avoir plus de prise. Et se nourrir.
Les beignets de lecture, à ce propos, se multiplient sur L'aiR Nu, allez donc écouter ici











J'écoute aussi Arte Radio, dans tous les sens comme d'habitude.
Ou encore la rencontre de remue.net autour des passeurs de poésie récemment mise en ligne, présentée par José Morel Cinq Mars, avec les libraires Anne-Marie Carlier, Sylvie Durbec et Pascal Thuot.
Je ne lis pas assez pour reprendre les 36 secondes tous les vendredis mais y reviens ponctuellement. La lecture, l'après-midi déjà ce n'est plus forcément possible.
Je me dis tout à coup que ce qui pourrait aider à retrouver de l'énergie, ça pourrait être la musique, aussi.

lundi 2 juillet 2018

Semaine #26 deux sorties













Tout effort est suspect dira le médecin le vendredi. Je sais ce qu'il entend par là.
Auparavant, j'aurai abandonné pour la semaine l'idée de reprendre le train, de me rendre à une réunion, d'animer un atelier d'écriture, de répondre aux mails. J'aurai concentré toute mon attention sur une réunion du lundi matin au Terminus nord (brasserie qui est aussi un lieu d'écriture présent dans Franck) pour préparer la rentrée, puis sur l'émission de Manou Farine, Poésie et ainsi de suite, qui m'invite pour le mercredi. Si je dis non, je sais que ça me fatiguera davantage que de dire oui. Si je dis oui, je sais que toute mon énergie de la seconde partie de la semaine va se concentrer sur cette heure. Je dis oui. 
L'aiR Nu habite à dix minutes de la Maison de la radio, voilà qui tombe bien.
Rue du Ranelagh, en me rendant à France Culture, je rencontre une chanteuse rencontrée au 100, Coco, que j'aimais bien : on a juste le temps de se saluer, on est contentes. La suit quelques mètres plus loin un jeune Japonais avec un tee-shirt de Marilyn : les dieux sont avec moi, c'est sûr.
L'émission se trouve ici (je l'ai intégrée sur mon nouveau site, mais il n'est pas encore prêt). On y entend Richard Gaitet, journaliste à Nova et écrivain, qui lance le lundi suivant une marche collective et folle de 111 km sur les traces de Rimbaud. A la fin, il me propose de rejoindre l'équipée. Bien sûr, c'est un peu une blague, mais je parie qu'il aurait dit oui si j'avais dit oui. Simplement, là, tout de suite, marcher... !
Je ne suis pas allée, le 29 juin, à une autre marche où j'étais invitée, qui partait de Saint-Germain en Laye. Dommage, j'aurais vraiment aimé. Saint-Germain se reconstitue devant moi, ces jours-ci, rue par rue. C'est comme si je transportais la ville.
Quant à Volte-face : l'éditeur qui devait donner des nouvelles n'en donne pas. Evidemment, me reviennent en tête les mails sans réponse, les cafés de refus, etc. Mais, toute fatiguée que je sois, là,  je suis persuadée que j'ai raison, que j'ai eu raison d'écrire ce livre et que j'ai raison de faire ce que je fais. Que non seulement je veux qu'il soit publié, mais encore traduit, et qu'il m'emmène loin. Clin d'oeil de la marche : le jeune Japonais me le confirme.
A l'écoute de l'émission, plusieurs personnes me disent que j'ai d'être l'air sûre de ce que je raconte. C'est l'effet du burn out, peut-être. Paradoxalement, il confirme des choix.













Il y a toujours les ateliers de François Bon. Et puis j'ai repris les 36 secondes. Et Joachim Séné a lancé sur L'aiR Nu ce qu'il a appelé des beignets de lecture, chroniques courtes de livres pour l'été, auxquelles il invite à participer. D'ailleurs j'y parle un peu de Platine de Régine Detambel, et ça m'a donné une idée pour Chartres.
Quelque chose revient ?

dimanche 24 juin 2018

semaine #25 de l'intérieur

 

A ouvrir la boîte : certaines fonctions cognitives marchent à nouveau (écrire Saint-Germain en Laye, merci à l'atelier d'été, lire L'Homme coquillage d'Asli Erdogan, continuer le site) ; d'autres sont en suspens mais quelque chose tourne à l'arrière-plan, sans doute (écrire Bruits) ; d'autres enfin sont à l'arrêt, créent de la douleur, paralysent l'ensemble (répondre aux questions, aux attentes, aux demandes, se projeter dans l'avenir, même minimal).
Le corps reste écrasé sous sa masse de plomb.

Sinon : 
1. Bookwitty va fermer. Je réussis à rapatrier tous mes articles et à les mettre en ligne sur mon futur site. Voilà qui me donne l'occasion de réécouter Lucien Suel invité par L'aiR Nu : bonheur (ici, en podcast).
2. Sur le site, encore : une demi-heure retrouvée de lecture audio de Décor Lafayette, qui y sera, donc, en compagnie de bien d'autres choses (lectures audio, textes inédits...).
3. Seule sortie de la semaine ouvrée : le documentaire sur Hedy Lamarr
Cinématographiquement, sans trop d'intérêt (montage illustratif, musique omniprésente), mais porteur de réflexions, d'une part sur l'activité cérébrale (comment, sans formation initiale, réussit-on à avoir des idées qui révolutionnent tout ce qu'on approche, du saut de fréquences à la chirurgie esthétique, idées qui vous viennent sans effort, ne cessent de se multiplier), de l'autre sur l'absence béante de reconnaissance, issue des préjugés sexistes de la marine américaine, des studios, des scientifiques, etc. Produit par Susan Sarandon.
4. Bernadette Lafont et le très beau portrait que fait d'elle Esther Hoffenberg, déjà réalisatrice d'un documentaire sur Violette Leduc particulièrement sensible et réussi, vu sur Arte.
5. La nuit remue.net le samedi à la médiathèque Marguerite Audoux, belle session (mais là, voilà, trop fatiguée pour dire)

dimanche 17 juin 2018

Semaine #24 faire (du neuf)













Début de semaine Ne rien faire m'épuise. Ne pas nager, attendre des nouvelles qui ne viennent pas, ne plus se déplacer en dehors de Paris (et encore), peu lire et pas du tout écrire m'épuisent. Ne pas nager me rend dingue. Ne pas lutter est énigmatique. Ne faire qu'une seule chose à la fois est difficile et exotique. 
Je joue (trop) (après, j'en rêve). J'écoute les nocturnes de Chopin sur Youtube et de la musique brésilienne.  
Blow up le mardi soir. 
Une chambre à soi de Virginia Woolf (redécouverte). 
Je ne peux pas reprendre le train, pas encore.
Je prends un peu le métro, après j'arrête.
J'ai pris des notes pour Bruits pendant une heure.
(c'était juste noter le bruit)
Je recommence à me parler à voix haute le matin (bon signe, mais fatigant).
J'essaye de ne pas me sentir coupable.
Dans la rue, je regarde comment les gens sont habillés sans aucun jugement : c'est mon petit spectacle.
Je pense à Saint-Germain en Laye, à Volte-face, à Bruits.
Je pense aussi à tout ce que j'ai fait depuis vingt ans pour la bonne raison que quand je ne joue pas, je construis mon site. Si vous cliquez, pour l'instant vous ne verrez pas grand chose, mais en secret je ne cesse d'en ajouter. Il y aura du son, enfin !
Je suis en train de tout regrouper, de lier les choses entre elles. Il n'y a, pour l'instant, que cela qui fasse sens.
Je fais ce que la plupart des auteurs que je connais ont entrepris il y a des années : passer du blog au site. Je le fais maintenant, et ce sera prêt en septembre j'espère.













Fin de semaine Réussi à écrire, et plusieurs heures encore, pour l'atelier d'été de François Bon. C'est Saint-Germain en Laye qui est venu et, très bizarrement, sous forme de conte.
Intellectuellement, ça commence à s'arranger, donc (en tout cas, quand on ne me demande rien). Physiquement, on n'y est pas encore : réussi à assurer le dernier atelier de la Vallée aux Loups, hier, mais avec l'impression de m'enfoncer dans le sol dès que j'étais debout. La marche, l'atelier, l'écoute d'une lecture Goethe Chateaubriand, le pot d'au revoir, tout était nourrissant mais avec la peur de tomber, quand même.
Réussir à reprendre le train, à retourner à Chartres, je commence à en avoir envie, cependant.

Quelques notes encore : 
Dans l'atelier de François il y a place pour les oloés des participants.
Son atelier, c'est le soulagement de qui regarde les étés vides (de mon côté).
Dire encore qu'il y aura peut-être des nouvelles de Volte-face la semaine prochaine (passe en "comité de lecture" mais je n'y crois pas trop, ce sera surtout impulsion pour tenter ailleurs, me dis-je)
(élan qui n'y est plus pour le moment)
Et puis, la rentrée se dessine fortement. Ne pas trop y penser. Rester calme, avec la perspective d'écrire (écrire une ville, une ville entière, en écrire deux, mais y penser très, très doucement). Et continuer le site.

samedi 9 juin 2018

Semaine #23 bruits













Pendant des jours, silence, ne pas sortir, et ne rien faire est impossible.
Finir par travailler pour soi, sans écrire, mais dans une avancée. 
Construire quelque chose qui pourra servir.
Ne plus penser de cette façon, à ce qui peut servir, à ce qui se projette, permet de reprendre la main. L'action l'action l'action l'action stop.
A la fin, réussir à sortir, à parler, mais c'est encore ténu.

Trop de voix, trop fortes, trop de paroles dans les téléphones et ailleurs. Trop de corps dans les transports, trop de flux.
Laisser affleurer la pensée, l'idée que ça pourra...
Affleurer, pas plus.

dimanche 3 juin 2018

Semaine #22 abonnée absente












Début de burn out, a-t-il dit quand je l'avais pensé le matin même.
Bon, alors, j'arrête tout.
Je pars me cacher, reviens plus tard.
Que personne ne me demande rien, surtout.

Plus tard, chercher les alliés : le chant des oiseaux, la fenêtre ouverte, Fip, les jeux de lettres force 1. La Salle d'embarquement de Jérôme Game dont le personnage est bien cramé, lui aussi. Lire par tout petits bouts, 10 minutes maximum.














(Marilyn inside)
C'est tout, c'est déjà trop, je ne peux rien noter de plus.



Noter quand même (sur l'émission) :
 
Dans la ville, tout est lié au temps humain, dit une voix d'homme (trop fatiguée pour mettre un nom), celui des horloges, des horaires, des calendriers, agendas alors que le sommeil appartient au temps animal, au temps naturel. La ville induit une compression de l'homme sur l'homme.
Ce qu'exige notre monde : que l'on puisse s'adapter de manière permanente à un monde impermanent, continue cet homme ou un autre. Autant placer un caméléon, non sur un tissu écossais, encore stable, mais sur un kaléidoscope, ajoute-t-il.
Plier comme le roseau, ne plus faire le chêne. S'accorder le droit d'être passif devant sa fatigue, l'écouter. 
Je suis brûlée = je ne peux plus faire autrement que de la prendre en compte. Je ne peux plus lutter.














Ca couvait depuis un moment, en fait.

dimanche 27 mai 2018

Semaine #21 contrastes















(Maison de la poésie, Etats généraux du livre, photographie de Samantha Bailly)

Mardi, mercredi, jeudi : Dire que j'allais écrire sur la douceur, c'était mentir : Bruits, c'est une histoire de violence, d'abord et avant tout - et je ne l'écris pas en ce moment. J'écris mon journal, ce semainier et un peu de Dita Kepler sur Twitter, je lis, prends des notes, disséminées partout.
Surtout, je suis traversée par cette violence symbolique, physique, sociale qui fuse de tous côtés sans qu'on puisse reprendre souffle : le mépris, maître-mot des Etats généraux du livre à la Maison de la poésie posant la question du statut des auteurs ; le communiqué sur les migrants à Paris du ministère de l'intérieur, bouillie mentale à laquelle il voudrait m'associer ("enjeux humanitaires qui ne sont plus supportables pour les parisiens", je cite, faute comprise), les lycéens d'Arago en garde à vue, fouillés, humiliés, leurs parents non prévenus ; les futurs bacheliers en plein stress, la main de l'étudiant arrachée à la Zad...  

J'essaye ici de parler de ce qui avance, se construit, progresse mais comment faire ? Non, je ne me blinderai pas, me dis-je ces jours-ci, et non je ne regarderai pas ailleurs. Généralement, je n'interviens pas dans les débats, sur les réseaux sociaux ou autres, me méfiant de moi-même, de mes emportements, mais cela ne veut pas dire que je n'écoute pas, ne réfléchis pas. Simplement, d'habitude, j'en passe par l'écriture et ça infuse longtemps, en ressort transformé.
Mais là, comment faire ?
Etat policier en marche.
Lui opposer une autre force. Un autre corps. D'autres mouvements, d'autres jambes.














(photo fétiche, prise à Montparnasse)

Pas si simple. Parfois tout paraît dérisoire.
Heureusement, voici qu'à l'instant m'arrive la "minute" de Virginie Gautier, détournée vers la ZAD.



Il y aussi les extraits de VF dans la revue Terres d'encre qui paraissent, et ce portrait que Lucie Leprêtre, romancière et étudiante à l'Université de Clermont-Ferrand, a fait de moi en atelier, qui me touche et me redonne de l'énergie : 
















Vendredi anniversaire, jour off

Samedi départ pour Montpellier, afin de participer à un colloque sur le numérique et les ateliers d'écriture à l'université Paul Valéry animé par Juliette Mezenc, avec Guénaël Boutouillet, Gilles Bonnet, Virginie Gautier et moi. Dans le train, je prends des notes sur Bruits, sur mes intentions à propos du personnage principal, une petite fille désignée par la lettre F. Elles débordent vite le cadre de ce livre : 

F est un personnage abstrait. Ce n'est pas une vraie petite fille, pas plus que Dita Kepler n'est une femme, pas plus que l'exposition de Volte-face n'est une véritable exposition ni son guide un guide réaliste. Je ne cherche pas le réalisme, le fait vrai : je m'en fous. Je ne me sens pas de comptes à rendre à propos du réel, n'ai pas à prouver que j'ai vécu. Je ne veux pas démontrer que je sais imiter ni prendre la voix des autres. Franck n'est pas Franck. F a six ans, ou seize, ou soixante, il y a des géantes dans les grands magasins, Dita Kepler est capable de franchir les murs, de se scinder en deux et d'entendre des voix. Ce que je dis des parloirs de prison dans les années 80 est vrai, je l'ai vécu, mais les salles d'attente pour familles de détenus sont aussi des serres, des laboratoires.
Seule vérité : n'avoir qu'une vie, qu'un cerveau, un corps, ne pas vouloir les limiter. Vouloir plutôt le rythme, le mouvement, le désir, l'envolée, tracer en ligne droite, bifurquer sans arrêt. 












(avec Juliette Mezenc, photo de Virginie Gautier)

Et voilà que tout se déplace et change, justement, après la table ronde et le départ de Montpellier pour Sète. Juliette et Stéphane ont prévu de nous emmener, Virginie et moi, à la Pointe courte, le quartier de jeunesse d'Agnès Varda.












































Mettre les pieds dans l'eau, voir passer des méduses, des chats, des mouettes, des bateaux qui croisent un TGV sur le départ. Prendre l'apéritif, entendre des histoires de mer et de lectures d'enfance : de vrais amis, n'est-ce pas, ceux qui vous entraînent de ce côté-là ?
Début de semaine dans la fracture, fin de week-end dans l'harmonie, provisoire et renouvelée.
Se conforter, reprendre pied, repartir. 

dimanche 20 mai 2018

Semaine #20 bleu du ciel, écoute, numérique, cartes, atelier, traduction


















(Dublin, où le referendum sur l'avortement a lieu le 25 mai)

En milieu de semaine ce n'est pas encore la grande forme, mais le poignet se remet et je peux donc écrire. Enfin écrire... Travailler, envoyer des mails, pas écrire Bruits, qui demande trop de concentration. La fatigue physique est encore là, un tour du pâté de maison, et j'ai cent ans. 











Je ne peux pas aller à Chartres comme je l'avais prévu, ce qui ne m'empêche pas d'y penser. Du reste, ce mercredi, j'ai le plaisir de découvrir que les émissions de radio menées par Olivier L'Hostis avec Virginie Gautier en avril et Joachim Séné en mai sont en ligne sur la page que me consacre Radio Grand Ciel (les liens conduisent vers les émissions). Elles font une bonne heure chacune mais je les réécoute avec joie toutes les deux à la suite. Il est rare d'avoir autant de place pour s'exprimer.

Et puis, tiens, je n'ai pas encore dit qu'une nouvelle minute, liée au temps d'avril, était disponible :

Ni que Joachim Séné en avait fait une à son tour : 


(bientôt ce sera celui de Virginie)

Jeudi Je finis de préparer la formation sur le numérique que je proposerai à des enseignants le lendemain, la lecture de Décor Daguerre avec Mathilde Roux à la galerie Michael Woolworth qui aura lieu  le soir et l'atelier d'écriture de la vallée aux loups du samedi tout en me disant que trois activités à la fois, franchement, est-ce une bonne idée ces temps-ci ? Sur le moment, je vois les deux jours qui viennent comme un marathon et la campagne où je me rendrai le samedi soir comme un horizon indépassable. Et pourtant, tout me plaît, dans ces jours à venir. C'est simplement le corps qui voudrait se reposer.

Vendredi













 
Le matin, donc, en route pour Clichy, où a lieu une formation sur la littératie numérique que je dois animer et pour laquelle je convoque des souvenirs de la fin du XXe siècle (passage au traitement de texte, apparition du lien hypertexte, du CD-Rom, de la connexion...) et d'ancienne professionnelle de la profession (websurfeuse pour un annuaire internet, pigiste pour la presse informatique, etc) dans l'idée de poser quelques questions qui, me semble-t-il, nous travaillent toujours (celles des supports de lecture et d'écriture, de la recherche de l'information, de la surcharge de travail, de l'identité en ligne, etc.).
En guise d'introduction, je lis les premières pages de Detroit, dit-elle de Marianne Rubinstein, que l'on peut également entendre dans les 36 secondes de la semaine.












L'écoute et l'accueil sont parfaits : merci beaucoup à Florence Bordeaux, rencontrée à la Maison de la poésie en janvier, pour cette invitation. Mais vite, il faut déjà repartir. Me voilà sous un ciel bleu cru, traversant une ville en travaux que je n'ai pas le temps d'explorer - hop, hop, rentrer à Paris finir de préparer l'atelier de demain, puis rejoindre Mathilde Roux pour répéter notre lecture-projection du soir.

















Olivier Brossard, maître de conférences en littérature américaine à l'Université de Marne-la-Vallée, m'a en effet invitée à venir lire lors d'une soirée dédiée à la cartographie et l'art qui fait suite à un colloque international sur le sujet.
En fait, ce qui est drôle, c'est qu'Olivier a assisté à la lecture de Ile ronde que nous avions donnée, avec Joachim, à Bouaye, lors de ma résidence au bord du lac de Grand-Lieu : directeur de la collection chez Joca Seria, il avait accompagné l'éditeur Bernard Martin ce soir-là. Lors de la réunion à l'université où nous avons été présentés, aucun de nous deux ne s'est souvenu de cette première rencontre. Olivier s'en est rappelé quelques mois plus tard, cependant, m'a alors conviée à lire et, vu le sujet, il m'a paru évident d'associer Mathilde à l'événement.

Nous voilà donc toutes deux, ce vendredi soir, à Bastille, dans une magnifique imprimerie d'art, présentant nos travaux après avoir écouté les poètes Stephen Collis et David Herd, et la spécialiste de l'anti-cartographie Liz Mogel. Nous reprenons, en version raccourcie, la lecture-projection de Décor Daguerre que nous avions faite à Cerise en 2013, et c'est une joie d'autant plus grande que cette résidence s'était révélée assez difficile à vivre, même si cela ne m'avait pas empêchée d'écrire.

Avant de lire, j'explique au public qui sont les trois femmes dont je vais parler : ma mère, dessinatrice cartographe qui m'offrait quand j'étais enfant de quoi dessiner et écrire ; Agnès Varda, qui explore le monde depuis tant de temps ; et Maryse Hache, qui m'envoyait des cartes postales et m'encourageait. Olivier Brossard (grand merci à lui), traduit ces explications en anglais. Puis la vidéo de Mathilde alterne avec les extraits lus, ce qui me permet de la regarder. A nouveau, j'y découvre des choses.


















Si vous souhaitez un compte-rendu de la soirée, c'est facile, il suffit d'aller chez Piero Cohen-Hadria : comme il le dit lui-même, les trois quarts de L'aiR Nu étaient là ! J'emprunte du reste à Mathilde le commentaire qu'elle a mis sous une photo que j'ai postée hier : "lieu superbe, accueil superbe, intervenants passionnants, salle comble et attentive, ambiance hautement chaleureuse (on se sentait loin des prés carrés parisiens et ce fut un bonheur)". 
Bonheur, en effet, d'autant que 80 personnes, au moins, étaient présentes, anglophones ou francophones : quelque chose, soudain, s'est aéré, élevé... Ce fut vraiment un grand moment.

Samedi















Très belles heures également à la Vallée au Loups le lendemain, où nous avons enfin pu réaliser notre fantasme : écrire dans le parc. C'était mon avant-dernier atelier, quelque chose va se clore le mois prochain, il n'empêche : que ce soit là, à Chartres, à Paris ou ailleurs, quelle que soit l'activité à laquelle je m'adonne, tout cela forme au fond un même ensemble, rien n'est jamais séparé.



















(voici l'oloé 2)

La semaine prochaine, nous irons à la Maison de la poésie, puis peut-être à Chartres, à coup sûr à Montpellier et à Sète (et je me ferai sans doute un cadeau pour mon anniversaire, tiens, yes !, lié au voyage ou au désir de traduction, c'est décidé). 
Bonne semaine à tous.

mardi 15 mai 2018

Semaines #18 et #19 fatigue, exit















Semaine 18

Il y a une semaine, je recevais un coup de fil enthousiaste d'une lectrice de Volte-face porteur d'espoir pour la suite (elle transmet le manuscrit). Dimanche soir : je reçois un mail fort honnête d'une éditrice (une autre) qui n'est pas allée au bout, s'est lassée - dimanche soir, oui, autant dire que je ne m'y attendais pas. Et la semaine prochaine, que se passera-t-il ?
(spoiler : rien de plus)
Quand j'écris, très souvent, je saisis à mi-parcours quel est le thème sous-jacent du livre, caché par le sujet revendiqué. C'est encore le cas pour VF. Ce mail me rappelle qu'il faut, pour le lecteur, aller jusqu'à la fin pour le comprendre aussi, et que c'est peut-être moins évident que je ne le crois. Le texte fait plus de 450 pages, c'est vrai, il faut l'envie continue de se laisser porter (ou guider, puisqu'il y a un guide : il faut croire au principe de l'exposition).
Continuer d'écrire.
Brutal coup de fatigue, tout de même. Mais c'est bientôt l'Irlande et tant mieux si ce mail arrive ce soir, ce dimanche, et non dans une semaine.


Je repense au temps qu'a pris l'édition de chacun de mes livres : six ans pour Fenêtres, entre trois et quatre pour Décor Daguerre... C'est fou comme il faut s'acharner, chaque fois, et comme ça ne cesse pas. Au bout du compte, je le fais toujours. Entre temps, c'est désespoir (enfin non, ce n'est plus le cas), découragement (dans des délais de plus en plus réduits), comment trouver de l'argent (s'organiser, tout penser en amont, ne rien attendre), etc. Mais là, j'ai davantage de latitude, des projets, des soutiens. Et donc, surtout ne pas perdre de temps, ni d'énergie. 














Je pense à ce semainier, que je ne publierai peut-être pas en ligne avant deux semaines car dimanche prochain je serai, sauf changement d'avis, sans ordinateur. Que se sera-t-il passé d'ici là ? D'une semaine à l'autre, déjà, il me semble que ce que je raconte s'éloigne à toute vitesse tant je change d'activité chaque jour - et pourtant tout est relié.
Demain, c'est maquette à Marne-la-Vallée, mercredi et jeudi, Chartres, vendredi Dublin. 

Lundi 














Tant que j'y suis, petit retour de Dita Kepler.

Semaine 19

Je voulais écrire sur la  maquette, la venue de Joachim Séné à Chartres le 2 mai et ma semaine en Irlande, mais j'ai fait un malaise vagal en rentrant à Paris et me suis abîmée un poignet en tombant. Du mal à écrire, et beaucoup de fatigue.
Je me contente de poster ci-dessous la vidéo de Pièces détachées liée à la pièce en cours de création Exit 87, filmée à Belfort il y a quelques jours (voir mon article semaine #17)


EXIT 87 - Openvia du 3 mai 2018 from pieces detachees on Vimeo.

et quelques images de cette Irlande



























(Annestown)
en tous points semblables à celle que j'imaginais à l'adolescence, ce qui normalement ne se produit jamais
paysage où l'herbe prend l'empreinte du corps.


















Il aurait fallu raconter le ciel et la côte, mille choses, les lectures, les salles d'aéroports.
Mais j'arrête là, vraiment trop de fatigue. A bientôt.