l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

dimanche 29 juillet 2018

Semaine #30 notes














La canicule n'aide pas mais enfin, j'aurais préféré écrire ce trentième épisode du semainier avec l'impression d'être enfin sortie d'affaire, ce qui n'est pas encore le cas. Un peu pénible, à force, ce sentiment de tout mettre en oeuvre pour que ça avance et que ça avance en reculant.
Les jours de retour à la normale, je prépare ma tournée pour la CCAS, qui aura lieu dans trois semaines, cette fois dans les Alpes. Contrairement à l'an dernier, pas de mini-site sur L'aiR Nu, ni déambulation ni atelier in situ (sauf si on m'en demande) : j'ai allégé le dispositif, à la fois parce que je n'interviens qu'un jour au lieu de deux par centre, et aussi parce que ma réserve d'énergie est restreinte. En attendant, après avoir renoncé à tout ce que je devais faire en juillet, j'ai le désir d'une petite routine d'août parisienne qui ressemblerait à : 
nager le matin (gloire à la piscine et sa lune d'été)
écrire (Saint-Germain, mon journal, un chapitre de livre qu'on m'a commandé et peut-être un texte sur la lune, tiens, aussi, je le note ici)
lire (mais quoi, avec ce peu de concentration ?)
écouter la radio (surtout s'il n'est pas possible de lire)
voir un film par jour
faire du tri, du rangement.
Rien de cela n'est obligatoire.
 
Relu Une chambre à soi de Virginia Woolf mais de façon trop saccadée, j'en ai perdu en route, il faudrait tout recommencer. Lu également Je suis un écrivain de Laurent Herrou, dont j'aimerais bien reparler, texte qui touche, évidemment, quand on exerce la même activité et qu'on se retrouve dans le même type de situation (l'isolement en résidence), mais pas seulement. J'aimerais en faire une petite chronique pour les beignets de L'aiR Nu, on verra.
En janvier, je pensais que ce semainier serait voyageur et hyperactif et ça me mettait en joie. En fait, depuis fin mai, j'ai à la fois besoin de l'énergie des autres et de grande solitude. 
Je rate mille choses - enfin peut-être. Il est possible que j'en gagne.

dimanche 22 juillet 2018

Semaine #29 dehors


















(Déversées de Christine Jeanney)

Il se passe tellement de choses, cette semaine, de la coupe du monde à l'affaire Benalla, que tout se déverse, littéralement : résultats de finale, joies, foules dans les rues, vidéos, scandales... L'image de Macron sautant en tous sens devant la victoire date déjà du siècle dernier. Je suis le feuilleton, rien à ajouter si ce n'est qu'à cette date, d'habitude, c'est le début de la morne plaine - je déteste l'été, l'ai déjà sans doute noté sur ce blog un jour. 
Saint-Germain suit son petit trot (en nombre de signes, en suis à la moitié de ce que je voulais faire, ce sera sans doute plus). Ce serait bien d'avoir fini avant la rentrée, me dis-je, surtout si Volte-face met encore mille ans à se faire publier. Mais pas de pression, pas de projection, toujours...
Etrangement, la fatigue permet d'écrire (enfin, pas tout), mais pas de lire. D'où l'absence des 36 secondes que je comptais reprendre, alors que les beignets de lecture de L'aiR Nu, eux, ne cessent de se multiplier.

samedi 14 juillet 2018

Semaine #28 écouter, regarder dans le vague













(légumes tricotés de Sophie Barbaux)

Continuer à lire (peu, mais régulièrement), à écrire Saint-Germain en Laye, reprendre la nage, suivre du regard la très jolie fille qui a bien repéré le très joli garçon et tente de se faire remarquer, ballet de lignes d'eau passées et repassées, lunettes de piscine et maillots stylés de part et d'autre, elle parle à sa copine, il parle à son copain mais lui continue de ne rien voir dans ce miroir tendu, éternelle histoire. 

Ecouter Hugues Robert de la librairie Charybde, à Paris, parler des livres qui parlent de foot.
Se promener au fil des Feuilles de route de Thierry Beinstingel quand il poste sa newsletter - oh, relire son Rimbaud, au fait, je l'invite à la Vallée aux Loups le 11 octobre prochain.
Se dire qu'il faudrait répondre aux mails de boulot au moment où l'énergie revient.
Trimbaler des piles de livres de pièce en pièce. Abandonner. Recommencer. Lire une page, fermer. Rouvrir, fermer, etc.
Ne plus rien attendre. Arroser les plantes. Penser Saint-Germain (quartiers, coutures, frontières, libertés). Cogiter dans la ligne d'eau. Echanger en espagnol avec une fan de Marilyn mexicaine.

Apprendre la mort du poète Christophe Marchand-Kiss, brusquement. Ne pas en savoir plus mais se rappeler une soirée, il y a longtemps maintenant, chez une amie commune, où nous découvrions le travail des uns et des autres. Penser à l'énergie immense qu'il faut, toujours, pour écrire et pour lire en public ce qui ne se donne pas d'emblée (dans une vidéo récente, il me semble, on le voit lire à Sète "contre" la fanfare qui tonitrue à côté). 
Avoir la sensation que la nouvelle fait peu de bruit, mais ce n'est peut-être que l'image renvoyée par les réseaux sociaux. Apprendre la mort de quelqu'un par les réseaux sociaux c'est être pétrifié, puis se souvenir, puis chercher les traces. Cruauté, modernité et lieu commun.

mardi 10 juillet 2018

Semaine #27 écoutes et compagnie



















Quelque chose ne revient pas encore, non, il faut à nouveau renoncer, cette fois à se rendre à Saint-Omer travailler avec les danseurs de Pièces détachées : crève-coeur mais pas moyen de faire autrement. 
Ce qu'il faut, c'est l'absence totale de pression, même lorsqu'il s'agit de faire des choses passionnantes (c'est toujours le cas, ce n'est pas la question). 
Retour à la BNF, à la piscine, à Chartres quand ce sera possible : élargir à nouveau le cercle mais sans le prévoir, sans le décider à l'avance. Accepter de n'avoir plus de prise. Et se nourrir.
Les beignets de lecture, à ce propos, se multiplient sur L'aiR Nu, allez donc écouter ici











J'écoute aussi Arte Radio, dans tous les sens comme d'habitude.
Ou encore la rencontre de remue.net autour des passeurs de poésie récemment mise en ligne, présentée par José Morel Cinq Mars, avec les libraires Anne-Marie Carlier, Sylvie Durbec et Pascal Thuot.
Je ne lis pas assez pour reprendre les 36 secondes tous les vendredis mais y reviens ponctuellement. La lecture, l'après-midi déjà ce n'est plus forcément possible.
Je me dis tout à coup que ce qui pourrait aider à retrouver de l'énergie, ça pourrait être la musique, aussi.

lundi 2 juillet 2018

Semaine #26 deux sorties













Tout effort est suspect dira le médecin le vendredi. Je sais ce qu'il entend par là.
Auparavant, j'aurai abandonné pour la semaine l'idée de reprendre le train, de me rendre à une réunion, d'animer un atelier d'écriture, de répondre aux mails. J'aurai concentré toute mon attention sur une réunion du lundi matin au Terminus nord (brasserie qui est aussi un lieu d'écriture présent dans Franck) pour préparer la rentrée, puis sur l'émission de Manou Farine, Poésie et ainsi de suite, qui m'invite pour le mercredi. Si je dis non, je sais que ça me fatiguera davantage que de dire oui. Si je dis oui, je sais que toute mon énergie de la seconde partie de la semaine va se concentrer sur cette heure. Je dis oui. 
L'aiR Nu habite à dix minutes de la Maison de la radio, voilà qui tombe bien.
Rue du Ranelagh, en me rendant à France Culture, je rencontre une chanteuse rencontrée au 100, Coco, que j'aimais bien : on a juste le temps de se saluer, on est contentes. La suit quelques mètres plus loin un jeune Japonais avec un tee-shirt de Marilyn : les dieux sont avec moi, c'est sûr.
L'émission se trouve ici (je l'ai intégrée sur mon nouveau site, mais il n'est pas encore prêt). On y entend Richard Gaitet, journaliste à Nova et écrivain, qui lance le lundi suivant une marche collective et folle de 111 km sur les traces de Rimbaud. A la fin, il me propose de rejoindre l'équipée. Bien sûr, c'est un peu une blague, mais je parie qu'il aurait dit oui si j'avais dit oui. Simplement, là, tout de suite, marcher... !
Je ne suis pas allée, le 29 juin, à une autre marche où j'étais invitée, qui partait de Saint-Germain en Laye. Dommage, j'aurais vraiment aimé. Saint-Germain se reconstitue devant moi, ces jours-ci, rue par rue. C'est comme si je transportais la ville.
Quant à Volte-face : l'éditeur qui devait donner des nouvelles n'en donne pas. Evidemment, me reviennent en tête les mails sans réponse, les cafés de refus, etc. Mais, toute fatiguée que je sois, là,  je suis persuadée que j'ai raison, que j'ai eu raison d'écrire ce livre et que j'ai raison de faire ce que je fais. Que non seulement je veux qu'il soit publié, mais encore traduit, et qu'il m'emmène loin. Clin d'oeil de la marche : le jeune Japonais me le confirme.
A l'écoute de l'émission, plusieurs personnes me disent que j'ai d'être l'air sûre de ce que je raconte. C'est l'effet du burn out, peut-être. Paradoxalement, il confirme des choix.













Il y a toujours les ateliers de François Bon. Et puis j'ai repris les 36 secondes. Et Joachim Séné a lancé sur L'aiR Nu ce qu'il a appelé des beignets de lecture, chroniques courtes de livres pour l'été, auxquelles il invite à participer. D'ailleurs j'y parle un peu de Platine de Régine Detambel, et ça m'a donné une idée pour Chartres.
Quelque chose revient ?