l'horloge de la gare de Chartres

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jeudi 29 mars 2012

dans le décor, sur la route















Fin, expédition, course, hop, sortie de route, envoi, arborescence et ramifications, virages, puis, tracer droit, c'est la rue qui nous tient, de la bifurcation il est beaucoup question. S'extraire, gravir, faire place nette, nettoyer le chantier, attendre sur la butte, attendre, mauvais signe. 

Pendant l'attente, penser à autre chose qui déjà se construit. 

Attendre et voilà, hop, sortie du décor, finalement c'est non, ton décor c'est non il ne fait pas histoire, le décor dans le décor et soi penser que si, et voir bien comment, et pourquoi, et jusqu'où. Et ne pas faire d'histoire mais l'englober toujours et regarder devant. 

Voici par exemple un poème pour la route, pour enfants, retrouvé à l'instant, où un enfant assis à l'arrière d'une voiture disait : 

Trouvé des traces de pas dans la neige sur les toits (si) / un hibiscus ou deux / une pente / une feuille (j’ai pensé au Japon que je ne connais pas) / sur la pente une ardoise / sur la feuille une guêpe (pourtant c’était l’hiver) / sur l’ardoise une plume / la guêpe était partie / j’ai regardé le ciel / les cheminées les toits (la guêpe n’y était pas) / j’ai compté les enseignes / les antennes les plaques / j’ai lu tous les slogans / les panneaux de sortie / j’ai tout trouvé, promis / mais tout m’a échappé / tout m’a glissé des doigts

ceci n'a rien à voir avec cela
pas plus que l'absence de banc à Colonel Fabien photographiée ci-dessus

jeudi 30 avril 2009

Sac à dos

Depuis quelques jours est paru, aux éditions Le Mot et le reste, une anthologie de poésie contemporaine pour lecteurs en herbe aux éditions Le Mot et le reste intitulée Sac à dos. Elle est préfacée par Jean-Michel Espitallier, texte qui donne envie d'y plonger sans peur. Antoine Emaz, Jacques Roubaud, Albane Gellé, Raymond Federman, Ghérasim Luca : cliquez sur le lien pour voir qui s'y trouve...

Et puis, oui, il y a trois trucs à moi : des "poèmes pour la route" (jamais trouvé d'autres mots pour les définir) venus d'un recueil inédit écrit il y a deux ans. Son principe : évoquer ce qu'un enfant assis à la place arrière d'une voiture peut voir, ressentir, imaginer lorsqu'il regarde par la vitre. Bien sûr, l'idée rappelle Fenêtres, mais le résultat est assez différent puisque le trajet, s'il débute en ville, se déroule surtout le long de l'autoroute. Il s'agit d'une sorte de rêverie devant un paysage quasi abstrait interrompue, de temps à autres, par quelques "événements" : le passage au péage, la vision d'un cimetière de voitures, etc. L'enfant est un enfant, mais c'est également un adulte traversé par d'anciennes réflexions, sensations venues de l'époque où il avait dix ans. Ce qui m'a intéressée, précisément, c'est cet entre-deux, ces instants perdus.

Ces trois poèmes sont : Mes intentions, qui ouvre le recueil ; La vitre, également situé au début de voyage ; enfin (Et puis / En ce qui concerne les nuages), presque en bout de parcours.

Poèmes pour la route, que j'imagine plutôt appartenir à la littérature jeunesse, est donc inédit. En partie parce que, comme tout le monde, je déteste chercher un éditeur pour mes textes ; en partie parce que malgré tout j'avais commencé à l'envoyer en lecture et qu'à l'époque il est paru trop "adulte" pour l'édition jeunesse que j'avais contactée, trop jeunesse pour mon éditeur. Sans doute est-il trop/pas assez quelque chose de toute façon (classique, ténu, narratif, régulier, cucul la praline, cochez la case...). Ce passage voix adulte/voix enfant d'un vers à l'autre c'est bizarre, d'accord, pas forcément harmonieux. Et rien de révolutionnaire là-dedans, tout à fait d'accord. N'empêche que je l'aimais bien, c'était affectif. Ai pas mal travaillé dessus, aussi, mine de rien.

Depuis, je ne l'ai pas relu, mais si vous avez envie d'y jeter un oeil, dites-le moi par mail et je vous l'enverrai. Dans l'idéal, s'il devenait un album illustré avec des photos (mais pas les miennes), ce serait bien.