l'horloge de la gare de Chartres

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vendredi 15 novembre 2013

Journal de la chambre verte #3















Suite du journal entamé au centre Cerise cette année 2013, écrite au printemps, oubliée, reprise... (ici les épisodes 1 et 2). Une version audio de ce texte, avec une photo différente, est disponible sur remue.net, à cet endroit.

Ici, à Cerise, on trouve : une grande entrée sur rue avec chaises, tables et bibliothèque (et l'on peut se servir, troquer), une cour, un café, un auditorium, des bureaux invisibles, des escaliers qui nécessitent de l'éclairage, des salles creusées dans le sol, sans fenêtres (dont la chambre verte), des appartements paraît-il, une vue panoramique sur la rue Montorgueil dans la salle de réunion.
On y danse, écrit, boit un verre, coud, peint, expose, prépare des brocantes. Le wifi ne passe pas, le téléphone portable refuse de sonner. Tout le monde se croise, monte, descend, se rate, se cherche, se demande, rencontre quelqu'un d'autre, finit par se trouver.
Au printemps, soleil enfin arrivé aux Halles, quartier dont le chantier avance ? pour le moment c'est difficile à dire (ce qu’ils appellent canopée a toujours son air d’araignée, massive, ceinte), s'affiche sur palissade cette promesse qu'ils nomment terrain d’aventures et parfois j’aimerais bien voir.

Dans la chambre verte, au sous-sol, il fait frais éternellement. Lors de la balade littéraire organisée au mois d'avril, dont le thème était les travaux justement (le centre, au milieu de ce ventre-ville : un chantier à taille réduite. La déambulation : proposer à qui veut de découvrir Cerise en se laissant guider de salle en salle puis accepter de lire à voix haute, à chaque pause, un texte devant les autres), nous y sommes passés un instant. Présenter le lieu où l'on écrit, chose étrange.

Terrain vague, habité, clos comme ouvert, qui se montre, se cache : le chantier, pour qui n'est ni architecte ni ouvrier, relève de la devinette. Quand je le traverse, je ne sais rien nommer. Il est fait on le sait de tables rases et d'interventions successives, de strates de terres, d'années. C'est ainsi qu'il nous vrille la tête tandis que nous descendons dans l'une des salles en voûte de Cerise, quinze ou vingt à la file, nous penchons, nous relevons, nous installons pour écouter une page des Zones ignorées de Virginie Gautier par l'auteur elle-même. Joie de la voir apparaître, ce qui n'était pas prévu, chance qu'elle soit venue et se prête à cette expérience : petits plaisirs des résidences. Celle-là vire aux instants heureux qui s’additionnent, se multiplient. En secret rayonnent.

Il y eut donc cette balade, café Reflets-cour-auditorium (Carmen, professeur de tango, nous y reçut, elle répétait), puis un salut aux salles du bas avant le retour au café que visita neuf ans plus plus tôt Elisabeth reine d’Angleterre dix-sept minutes exactement. A distance, au plus près résonnaient les mots d'Henri Calet et de Christophe Tarkos, Eric Hazan, Balzac, Zola ; de Julien Gracq, de Christine Jeanney dans la cour et encore de Truffaut, Nerval. Neil Bartlett nous envoya à Londres tandis que Je voudrais une ville d’Emmanuel Delabranche, texte écrit quelques semaines plus tôt pour être lu dans ce lieu même, au fond du Café Reflets, introduisant la soirée liée auterrain de je/u, servit cette fois de conclusion. Des villes, des boucles, tandis qu'à la mi-parcours, dans la cour il grêlait.

au sous-sol l'écriture en attendant de paraître s'enfonce et ce serait cela qu'il faudrait donc montrer ?

Je voulais une ville soleil ombre et elle s’offre à moi c’est parfait.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est un journal qu'on avait presque oublié (mais mettre un point après ouverture de cette parenthèse, recommencer sa phrase pour ne la finir pas avant la fermante, c'est quand même un certain culot. Quand même) (tiens je fais pareil) (je ne suis pas certain qu'on entende cette grave mais légère exception graphique au son de remue.net) (en attendant, comme le désert de la chanson de Gall, France, le travail des Halles avance) (et celui de la nage ?)

Anne a dit…

La nage au lac est difficile, c'est pourquoi j'ai délégué Dita Kepler :)