l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

dimanche 30 novembre 2008

Salon Light

J'aurais dû penser à le noter ici plus tôt : mon éditeur, Le Mot et le reste, est présent au salon Light ouvert depuis vendredi. Il ferme ses portes tout à l'heure à 18 heures et se trouve au Point Ephémère, métro Jaurès, Paris. Je m'y rends de ce pas.

samedi 29 novembre 2008

La librairie Longtemps, à Paris,

est située 22 avenue Mathurin Moreau, entre le siège du PC et les Buttes Chaumont, métro Colonel Fabien
n'a pas de site web
est sur Facebook
a organisé l'autre soir une signature pour la sortie de Aya 4 de Clément Oubrerie et Marguerite Abouet :



On reconnait Grégoire, le patron, qui propose des douceurs sur plateau à ceux qui attendent leur dédicace. Apparaissent furtivement Catherine, qui s'occupe de la section jeunesse, et Sébastien (plutôt polars et musique, mais pas que). Nous, nous étions prudemment planqués derrière, loin de la caméra, à boire du punch au gingembre...

Ange à la fenêtre de l'Orient

Première requête menant ici cette semaine. Je n'en reviens pas.

jeudi 27 novembre 2008

Ce qu'on souhaiterait sauver du XXe siècle en images


Le mois dernier, j'avais donné sur ce blog ma petite liste personnelle des choses du XXe siècle à sauver (elle est , vous pouvez la faire apparaître dans une seconde fenêtre, si ça vous dit). Depuis, Life a ouvert ses archives photographiques à tous. J'ai commencé à farfouiller et à trouver des trésors.

L'ayant su, PdB m'a donné un second lien, celui des archives de la Library of Congress. Quand on découvre dès la première page ce genre de photographie :









on se dit que l'exploration est loin d'être terminée.
Voici en attendant quelques éléments de ma liste en images, via Life :
































Evidemment les Français ne sont pas avantagés, sauf Tati, Duchamp













et la brunette Catherine Deneuve :










Mais trouvé Einstein et Gödel cheminant sur le campus de Princetown :























et c'est précisément ce qui m'a donné envie de faire une suite en images à la liste.
Manquent des enfants, des inconnus, des lieux, des moyens de transport. Manquent des souvenirs, des atmosphères, objets et rêves.
Manque Elvis jeune, les photos n'étaient pas probantes.
Mais (une évidence, pour ceux qui me connaissent) ne manque pas Marlon...
























mardi 25 novembre 2008

Windows of Life



























































Je découvre ce matin avec une fascination absolue les archives photos de Life, mises à disposition gratuitement sur ce site (pour plus d'informations, voir l'article de Télérama ici).

Il y en a pour l'instant deux millions, et ça montera à dix.

Tapez windows par exemple : vous tombez sur des vêtements séchant à Singapour, le Saint George building de New York, le RFC building de Washington, des mains qui s'agitent pour dire au revoir (bateau quittant le quai), le Rockfeller centre (sur les deux dernières)...

lundi 24 novembre 2008

Cowboy nu de New York

Comme d'autres, j'aime bien aller voir ce que les internautes tapent dans Google, lorsque leurs requêtes font apparaître un lien sur ce blog dans les premières pages (sans pour cela qu'ils le consultent : peu importe). Ce que j'aime surtout, c'est observer la liste des résultats pays par pays.

Ainsi, aux Etats-Unis, quelqu'un cette semaine cherche un cowboy nu de New York : assemblage parfait des syllabes, apparition soudaine de John Voight en gigolo dans Macadam cowboy. Un autre Américain tape : "Il ne se passe rien de rien" (mais si, enfin : voir plus haut !). On trouve aussi ces maux occidentaux typiques : "souffrir de l'open space", "brique anti bruit".

Ce qui est frappant, surtout : en Algérie, au Canada et en Allemagne,"Loos" arrive en premier. En troisième position des requêtes les plus fréquemment tapées sur google.de, c'est même encore plus clair : le "centre pénitentiaire de Loos" est demandé.

En Belgique on voudrait savoir "comment bien lire à haute voix" ; en Algérie, "comment écrire un message des amoureux" ; au Canada, "comment fonctionnent la nuit et le jour" (gulp).

Un autre Canadien pose la question : est-ce qu'il y a des cowboys en Nouvelle-Zélande ?

Un Espagnol voudrait des nouvelles de Fanny Ardant. J'ai écouté la dame lire La Duchesse de Langeais l'autre jour et l'ai marqué dans une petite rubrique à droite : ça suffit pour que mon blog se retrouve en première position sur google.es !

Un Suisse cherche un "globule sur la peau". Un autre veut "trouver facilement ailleurs". En France ce qu'on souhaite, majoritairement, c'est que "La Rochelle bouge", qu'on se le dise.

Il y aussi les tubes, les idoles, les indétronables : le Père Goriot, la dame de pique, Rimbaud, Verlaine, les open spaces qui tuent et le boulevard Barbès. En bonne position, également, tout ce qui concerne la maçonnerie. C'est bien naturel.

A venir

Des fenêtres de Florence (Italie), une lecture un vendredi de janvier à la librairie Pensées classées de Bastille (on ne sait pas encore la date exacte), un extrait de Franck à paraître le 21 décembre dans la revue en ligne D'Ici là et un ou deux dossiers de résidences à monter à nouveau : on dirait que c'est l'hiver, en ce moment, mais ça bouge quand même un peu...









(nouveau tableau de Jean-François Comment : Songe lointain)

dimanche 23 novembre 2008

parcours et gares





































De nuit, de jour, de la rue des Plantes au pont de l'Europe et jusqu'à la gare Saint-Lazare, PdB m'envoie son parcours. J'en profite pour lier ici le feuilleton du samedi de Martine Sonnet, dédié à la gare Montparnasse, que j'aime aussi beaucoup.

vendredi 21 novembre 2008

Il fallait bien essayer...

Point de résidence au 104 l'an prochain, l'e-mail vient de tomber : je n'avais que 10 % de chances, remarquez, la nouvelle va dans le sens des statistiques...








Pour me remonter le moral et parce que la réponse à ce genre de choses est toujours, à mon avis, dans le déplacement (ce déplacement qui recentre), une photo de la maison de Janet Frame à Oamaru, en Nouvelle-Zélande. C'est là qu'elle vivait avec sa famille, époque évoquée dans Un ange à ma table.

jeudi 20 novembre 2008

Merci

à tous ceux qui ont faxé, téléphoné, e-mailé hier pour faire libérer le père de mon filleul. J'ai enlevé les articles le concernant sur ce blog pour ne pas créer de confusion (plus la peine de faxer, téléphoner, etc.)

Et tant que j'y suis des liens :
vers RESF
vers une pétition à signer et à faire passer pour une autre famille du XIXe qui se trouve dans une situation intenable
vers la CIMADE

mercredi 19 novembre 2008

103 bis

Toujours en attente de la réponse du 104 où j'ai déposé un dossier de résidence (pour l'instant passé le premier tour, ce qui n'est déjà pas si mal), je décide d'aller y écouter des lectures. C'est dimanche, le temps est incertain (gris ? froid ?). Sors du 103 (chez moi) et me rend au 104 à pied. L'intervalle, le trajet entre le 103 et le 104, ce sera donc le 103 bis.


Au 103 bis on trouve une école primaire (porte bleue), un marché couvert (de type Baltard), le métro aérien (sans blague), la place de la bataille de Stalingrad (qui n'accueille plus de fête foraine), le MK2 quai de Seine (tiens je voudrais voir Stella), l'avenue de Flandre, l'avenue de Flandre, l'avenue de Flandre jusqu'à la rue Riquet - hop, bifurcation, rue Curial, entrée au 104.

Soit, traduit en maçonnerie :
























les Orgues déjà citées, cette fenêtre près de la rue d'Aubervilliers :









et enfin le 104.










Entrée rue Curial, donc. Très bien accueillis (si vous êtes perdus demandez, on vous renseigne tout de suite, on vous conseille même), nous voici d'abord au jardin












qui crie :












mais c'est juste l'heure du goûter. Chocolat chaud, 2,50 dans une grande tasse, pas mal. De l'autre main cette photo prise :









(les Orgues, toujours)
Alors, ces lectures, c'est où ? Il y a un point de rendez-vous à côté du camion de pizzas, on vous emmène dans un coin du 104 sans vous dire lequel et on vous lit un texte. Selon l'heure, il s'agit de l'un ou l'autre des vingt-deux écrits inspirés par une vidéo de Melik Ohanian, sept écrans juxtaposés dont l'ensemble s'intitule Seven minutes before (et en dure une vingtaine). Très beau travail, riche, dense, images de montagne, rivière, galets, herbe, route, aigle, loup, hommes, femme, camion qui brûle ; musique, déclamation, bruits d'eau, feux, nuit qui tombe...
Je rate la lecture de quinze heures au pied du château d'eau.
Mais je suis celle de seize. La lectrice, la comédienne Simone Keresztes, nous entraîne donc dans un lieu secret qui se trouve être le bureau des directeurs. Hum... Comment résister à l'envie de fouiller partout pour essayer de trouver la moindre info sur l'appel à résidence ? Je résiste. Reste sage. Me cramponne à la table. Prends juste une photo de la fenêtre, de la vue :












et jette un oeil vite fait aux étagères : Beckett, Genet.
Puis écoute la lecture, un texte de Pekka Himanen sur la société en réseau qui bien évidemment me parle. Discussion chaleureuse ensuite, et ce fut l'impression d'ensemble ce jour-là : des rencontres, découvertes, échanges... Tout le contraire du truc sans âme qu'on aurait pu imaginer, dont j'avais eu peur à l'inauguration.
Je me disais en reprenant le 103 bis : si ça ne marche pas, la résidence, en serai d'autant plus déçue. Mais je reviendrai...

mardi 18 novembre 2008

Au fil du temps en DVD











Non ? Si ! Clin d'oeil à ceux qui ont lu 'til I'm dead (le livre sur les Cowboy Junkies) : Bac Films a fait paraître début octobre un coffret Wenders dans lequel est inclus mon film invisible, introuvable, inaccessible : Au fil du temps (dans le livre, il est présenté comme un film maudit, dont la projection est sans arrêt interrompue). Ils ont également sorti un coffret Jarmush. Et c'est maintenant que je me réveille...









Pierre Ménard (encore lui) me l'avait bien dit, pourtant, le jour de l'enregistrement, qu'Au fil du temps était paru en DVD. Je ne l'avais pas cru.

Sons et vidéos

Ce mot simplement pour dire que j'ai créé une nouvelle rubrique, à droite, "Sons et vidéos". Elle permet de retrouver des liens sur les enregistrements de mes livres et le trajet de la ligne 2 filmé (à l'arrache) en été. Blogger n'est pas très souple, on fait comme on peut...













Et juste pour le plaisir, cette Porte d'Orient de Jean-François Comment téléchargée (on a le droit) ici.

lundi 17 novembre 2008

L'Enfer et le Néant











Un nouveau projet d'écriture me conduit ce matin devant la porte du cabaret l'Enfer, à Montmartre, photographié par Eugène Atget.








En fait, j'étais au Néant, juste en face, et j'ai traversé.











vendredi 14 novembre 2008

A voix nue : les 30 premières pages de Cowboy Junkies, The Trinity session

Pierre Ménard m'avait dit : n'ayant pas pu assister à la lecture des Buveurs d'encre alors que j'avais annoncé que je viendrais, je propose une séance d'enregistrement de Cowboy Junkies / The Trinity session qui pourra donner lieu à un atelier d'écriture en ligne. Un mois plus tard à peine tout est là, et même davantage. Récapitulons :

- l'enregistrement des 30 premières pages de mon livre, mixé par ses soins avec des extraits de l'album et une courte interview

- l'atelier d'écriture qui l'accompagne (PM avait déjà proposé un atelier sur les Fenêtres l'an dernier alors qu'on ne se connaissait pas du tout)

- la page 48 du même Cowboy Junkies avec extraits sonores des Misfits (il paraît que je suis la première, sur le site, à lire mon propre texte. En même temps, je venais d'en lire 30 pages, alors une de plus..!).

- la page 48 d'Un homme qui dort, de Georges Perec, enregistrée dans la foulée.

- un petit lecteur dont il m'a envoyé le code pour proposer ici, en plus, la lecture des 30 pages non mixée (juste la voix). Bientôt, je ferai une rubrique "textes lus à haute voix" sur ce blog, ce sera plus facile à retrouver...





Merci vivement à Pierre Ménard, donc, que je n'avais jamais rencontré avant l'enregistrement, que j'ai revu au centre Cerise depuis et que je vous invite, si ce n'est déjà fait, à écouter lire ici. Pour le travail, le temps passé, la promesse tenue...

Orgues de Flandre










J'ai vécu rue de Flandre (désormais avenue), dans le XIXe arrondissement, entre 1999 et 2000, à mi-chemin des stations Stalingrad et Riquet, dans un immeuble qui donnait sur deux cours. Chaque matin, je prenais la ligne 2 pour aller travailler à Courcelles. Chaque soir, j'allais chercher mon fils chez la nourrice rue Riquet au seizième étage d'une tour qui donnait sur le bâtiment du 104 et les Orgues, cet ensemble qu'on peut voir en partie et de loin sur la photo de PdB ci-dessus (prise rue de Flandre, justement).

Arrivée dans le quartier enceinte de sept mois, en été, j'ai passé un après-midi à photographier les Orgues sous un ciel très bleu. Agressée par cette architecture saillante, complètement écrasante vue du trottoir, j'ai essayé de lui opposer le maximum de rondeur, pour l'apprivoiser. Ca n'a jamais marché. Les Orgues sont restées telles quelles : des haches, des couteaux, des fenêtres dans le vide ; un square minuscule au milieu des tours, qu'il est question désormais de faire surveiller par des caméras ; une suite d'infrastructures inadaptées (poste trop petite pour le monde qui y a son compte, etc).

En ce moment, la tension est très forte dans le quartier, on le sait. Et en même temps, on ne peut s'empêcher de souffrir que la presse le réduise à ça (air connu).

A l'époque, c'était déjà difficile : le crack à Stalingrad, dont je parle un peu dans Fenêtres. Ce que je ne disais pas, c'étaient les détours avec la poussette pour rejoindre Riquet en évitant la ligne droite, rue du deal où cent paires d'yeux vous regardent, insistent en espérant vous faire presser le pas (c'est vrai, quoi, à la fin : qu'est-ce que vous foutez là ?). Arrivée vers les Orgues ça allait, dès que montée chez la nourrice : grande pièce bleue, jouets, tapis, plantes et photos, parfum de cuisine mauricienne qui donnaient au quartier son centre. Mais en bas, même sans que rien ne se passe, sans rien qu'on puisse en dire, les rues, les carrefours restaient sur leurs gardes : pas moyen d'y trouver sa place, même dans le mouvement, malgré les arbres, les bancs, le ciel large qu'on ne voit pas ailleurs. Pourquoi ?

Seul bon souvenir : le "parcours d'obstacles" avec le petit, tous les soirs, quand il a su marcher et qu'on a laissé tomber la poussette : une rambarde, un muret, l'escalier, une descente, une montée, un plat, etc. Une petite création à deux, danse du bout de la main qui tient la main de l'autre.










(une des tours des Orgues, au fond, vue du 104)

Aujourd'hui la rue de Flandre reste dans sa crispation, son malaise, alors que les quais de Loire et de Seine se sont métamorphosés, ont pris de l'ampleur avec l'arrivée du second MK2, d'un restaurant sur la place de Stalingrad. C'est facile à saisir : entre ces deux parallèles, Flandre et les quais, l'écart est toujours palpable, les mondes ne se mélangent pas (sauf sur la place, et c'est nouveau). C'est dû à quoi exactement ? A la laideur des Orgues, qui fait repoussoir ? Au fait qu'il n'y ait rien à voir ? Et est-ce que c'est en train de changer ?

D'autant qu'on s'y attache, même sans s'en rendre compte, aux couteaux et fenêtres dans le vide.

jeudi 13 novembre 2008

Nouvelle-Zélande : ça se croise

Justement, à propos de Nouvelle-Zélande, cet article très récent à découvrir sur le blog de Chantal Serrière, Ecritures du monde. Quant au lien Janet Frame que vous y trouverez, il mène sur mon petit texte Wikipedia, c'est drôle...

mercredi 12 novembre 2008

Fenêtres de Nouvelle-Zélande

A Dunedin :

"Plus tard, je m'assis sur mon lit dans ma petite chambre qui donnait sur des murs de briques, des kilomètres d'immeubles avec de hautes cheminées. En me penchant par la fenêtre, je voyais, juste derrière la grille qui ouvrait sur la ruelle, le petit jardin tout fleuri de géraniums ; auparavant, je n'avais jamais pensé qu'il pût en pousser dans une ville, mais leur velours feu était sali d'une couche de suie. Je pris conscience que j'étais seule pour la première fois dans une ville grise, et un sentiment d'attente et d'excitation s'empara de moi ; puis, peu à peu, l'exaltation fit place à l'angoisse. Et voilà, c'était le face-à-face avec l'Avenir - la solitude, personne à qui parler, la peur de la ville, de l'Ecole Normale, de l'enseignement ; et il me faudrait nier ma solitude, faire comme si j'avais un grand nombre de gens à qui parler, comme si je me sentais bien à Dunedin, et comme si enseigner était depuis toujours mon désir le plus cher."

A Wellington :

"Et alors, les bruits parurent se rapprocher tellement que je retournai à la chambre, et me penchai à la fenêtre, dans l'obscurité. Elle dormait paisiblement. Je ne parvenais pas à la réveiller ; j'essayais, mais sans résultat. De moment en moment, mon sentiment d'horreur se faisait plus vif. Dans la cour, la palissade devenait effrayante. Comme je la regardais, je vis les piquets se métamorphoser en Chinois, abominables. Je les voyais très bien, appuyés contre rien, les jambes croisées, la tête agitée de mouvements saccadés. Il faisait un froid affreux."

A Seacliff :

"Comme le train approchait de Seacliff, les arbres devenaient plus nombreux, et une fois encore, il se faisait un mouvement dans le wagon lorsque les voyageurs se rendaient compte que le train arrivait à la gare de Seacliff ; et l'hôpital, l'asile, apparaissaient furtivement entre les collines, comme un château de pierre sombre.
Le train pénétrait dans la gare. Oui, c'était là qu'étaient les fous, et tout le monde se mettait aux fenêtres pour voir ; à Oamaru, on disait d'eux qu'ils étaient "là-bas" à Seacliff, et à Dunedin qu'ils étaient "là-haut". Souvent, c'était bien difficile de dire qui était fou."

De la vitre du train, dans la plaine de Kaingaroa :

"Partout, sur les collines, on aperçoit de grands troncs carbonisés, on jurerait des animaux fantastiques, crocodile bâillant, cheval sans tête, oison géant, chien de garde. En plein jour, on sourit de ces imaginations, mais dans l'obscurité, quel cauchemar ! De temps à autre, les troncs argentés, comme une armée de squelettes envahit les collines."



A Seacliff à nouveau :

"Lorsque le train s'arrêta à la gare de Seacliff, je vis les quelques patients en permission de sortie qui attendaient sur le quai pour voir passer le train. Je savais, n'est-ce pas ? En moi-même, je me décrivais toujours avec les mots que j'avais entendu les parents et les amis employer maintenant pour parler de moi : "Elle a été à Seacliff. Il a fallu la mettre à Seacliff."

De retour après sept ans d'absence :

Enfin nous entrâmes dans le golfe de Haukari, naviguant lentement devant les baies bordées de maisons de couleurs étonnamment vives (...). J'avais tout oublié des maisons bariolées comme des confiseries et des profondeurs vertigineuses du ciel, qui n'était pas lointain mais à portée de main, à portée de regard, un ciel partagé."









Dunedin, Seacliff : Janet Frame, Parmi les buissons de Matagouri (Un ange à ma table, tome II), Hommes et groupes éditeurs. Traduction de Françoise Robert.

Wellington, plaine de Kaingaroa : Katherine Mansfied, Journal, Gallimard, collection Folio. Traduction de Marthe Duproix, Anne Marcel et André Bay.

Golfe de Haukari : Janet Frame, Le Messager (Un ange à ma table, tome III), Editions Joelle Losfeld. Traduction de Dominique Mainard.