l'horloge de la gare de Chartres

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dimanche 28 janvier 2018

Semaine #4 lectures


Dimanche Tout entière encore dans la joie de la veille, j'ai à peine posté l'article de la semaine précédente que j'apprends une grande nouvelle : Agnès Varda a l'intention de tourner un nouveau documentaire, dans lequel il sera question, une fois de plus, de la rue Daguerre et de Los Angeles.

Mais à peine le temps d'y penser qu'il faut penser à autre chose : la semaine prochaine, à l'invitation de Patrick Souchon, j'animerai avec Jean-Michel Espitallier et Hélène Merlin-Kajman deux jours de formation à la Maison de la poésie à destination d'un groupe d'enseignants. Il s'agira de présenter mon travail puis de proposer des ateliers d'écriture en ayant en tête un axe central, celui de la lecture. Je décide, pour mieux y réfléchir, de noter durant une semaine non seulement ce que je lis, mais aussi ce que je ne lis pas, en me demandant pourquoi, comment, dans quel cadre... Qu'est-ce qui empêche, propulse, entrave ? Quel rôle ont le numérique, les réseaux sociaux, mon propre travail d'écriture là-dedans ? Le semainier, ici-même, sera le reflet de ces questions.

C'est ainsi que lundi, je sors de l'étagère Marilyn 1962 de Sébastien Cauchon, lu à sa parution mais dont j'ai besoin pour mon chapitre consacré à Lawrence Schiller, photographe qui, à 25 ans, a pris quelques clichés bien connus de MM sur le plateau de son dernier film :



















La nuit tombe, le livre n'a pas été ouvert. Pourquoi ? C'est qu'auparavant il a fallu s'occuper de la rencontre de jeudi pour les Enjeux contemporains de la littérature, organisée par la Maison des écrivains. Il est question que je lise un extrait de Décor Daguerre. Du coup, je le relis à voix haute. Tiens, je ne l'aurais pas enregistré et posté sur Soundcloud, celui-là ? Ah mais si.

Nouvel onglet. Ouverture de Souncloud. Et puisque j'y suis, pourquoi ne pas poster une ou deux lectures effectuées lors de la nuit à la Vallée aux loups samedi ? Réécoute d"extraits de Violette Leduc, de Raymond Carver. Mise en ligne.

Et tiens, celui-là, d'extrait, il ne pourrait pas servir pour la formation à la Maison de la poésie, durant laquelle j'ai également l'intention de raconter ce qu'est un oloé ?

Marilyn, la relecture du livre de Cauchon, l'écriture s'éloignent. Je suis censée, également, aujourd'hui, lire et annoter les textes d'étudiants écrits lors d'un atelier que j'ai animé le mois passé à Clermont. Je suis également censée en écrire un. La lecture et l'annotation doivent être faites pour demain. 
Mais enfin, c'est la nuit, qu'est-ce que j'ai fait, exactement ?
Ecrit un post pour L'aiR Nu. Pas lu cet article (onglet ouvert). Envoyé sept mails. Réfléchi (à l'intervention pour la MEL, à la formation, à Marilyn, à Bruits) sans écrire - ce qui aurait sans doute été plus rassurant, pas nécessairement plus actif. Lu sur Diacritik cet article, qui m'a donné envie de lire les livres dont il est question.

J'ai aussi été regarder cette vidéo d'Arnaud de la Cotte, ce qui m'a fait penser au dernier livre de Virginie Gautier, A l'approche (qui est dans mon sac) et au fait que j'aimerais en parler, ce que d'ailleurs je ferai un de ces jours. Il faudrait que j'envoie un mail à Virginie...
Et tiens, est-ce qu'il ne faudrait pas commander et lire le livre de Lawrence Schiller, Marilyn and I ? (onglet ouvert)

Les textes des étudiants, bon sang !

Qu'est-ce que je fais là, à la place ? J'écris un texte qui me servira de support pour la formation de la semaine prochaine. Ah oui. Si je continue à l'écrire, je ne vais jamais lire...
(bien entendu, cet article est faussé, car je fais également des choses que je ne raconte pas, au lieu de lire)




















mardi Lu et annoté les douze textes des étudiants, dont deux dans la salle d'attente du dentiste ; relu le chapitre sur Lawrence Schiller dans le métro (note : ce photographe ne m'inspire pas, sans doute la raison pour laquelle à chaque lecture je ne retiens rien) ; acheté dans la librairie d'occasion qui ferme, près du cabinet médical, Exquise Louise d'Eugène Savitzkaya (commencé dans le métro), et L'Explosion de la durite de Jean Rolin. Une embrouille sur le quai de Barbès a fait cesser ma lecture de Louise. Trop de monde, trop de bruit.
J'ai pensé qu'il fallait penser aux 36 secondes de vendredi : que lire ?
Et les articles pour Bookwitty, alors ?
(misère...)

mercredi : je poursuis la lecture de Claustria de Régis Jauffret dans le métro plus longtemps que prévu car un acte manqué (croire avoir perdu son agenda, tiens donc) me contraint à de nombreux allers retours. J'emporte Claustria quand je veux un livre qui me tient (la claustration me fascine, pour des raisons littéraires et extra-littéraires) et que je trouve facile à lire. Je ne le prends pas quand j'ai trop de choses dans mon sac, ou mal au dos d'avoir porté trop de choses...




















jeudi : Je lis A l'approche de Virginie Gautier dans le RER A, livre qui s'y passe, justement, en me rendant à Nanterre Université aux Enjeux, où j'interviens avec Delphine Bretesché. Comme j'ai envie de faire de cette journée une page pour L'aiR Nu, je lis à haute voix et enregistre directement sur le quai du RER un extrait, sans que personne ne bronche.
















(découvert il y a quelques temps que Virginie avait mentionné discrètement dans son texte les deux corps de A même la peau. Ne pas lire cet extrait à haute voix mais s'en souvenir, sourire en  grimpant dans le wagon)

Avec Delphine, nous voulons enregistrer les 36 secondes à Nanterre (car oui, j'ai trouvé que lire, ou plutôt qui faire lire !), mais nous n'en avons pas le temps. Ce sera pour le lendemain matin, à l'étage du Café de la mairie où Perec épuisa son monde.



















vendredi 9h20 Delphine Bresteché lit donc deux extraits de Bureau 114 dont nous avons eu l'exclusivité à Nanterre la veille. J'ai bien du mal à ne pas rire quand elle "incarne" Maud la coiffeuse québécoise (je ne m'étais pas retenue hier !). Derrière nous, une jeune femme travaille sur son ordinateur. J'ai peur que nous l'ayons gênée mais, au moment de quitter les lieux, elle nous dit que non, qu'au contraire elle est contente d'avoir assisté à cet enregistrement impromptu.
Avec Delphine, nous passons notre temps à nous réjouir, à être heureuses d'être là.
Je la quitte au Vieux Colombier où les Enjeux se poursuivent pour retourner plancher sur ma formation.



















La formation de la semaine prochaine ? Oui, certes, il faut y penser. Cependant, avant, le samedi, j'anime un atelier d'écriture. Quels auteurs choisir ? Ce sera Xavier de Maistre (Voyage autour de ma chambre) et Lucien Suel (Ni bruit ni fureur). J'entame également la lecture de Voyages et autres voyages d'Antonio Tabucchi pour ce même atelier, à rendre bientôt à la bibliothèque.

Mais dis donc, il faudrait peut-être revoir un peu ce que tu vas lire de A même la peau et des Oloé aux enseignants lundi et mardi ? me dis-je.
Impossible : saturation.
Je n'écris pas depuis un certain nombre de jours, ça commence à courir, à porter sur les nerfs, ce manque.
Voilà qui me rappelle Bougé(e) d'Albane Gellé, l'extrait choisi lors de la nuit de la lecture.
Je n'écris pas. A la place, j'écris cet article.
Il faudrait aller renouveler la carte de bibliothèque. A Villon. En rendant Tabucchi. Pas fini, à peine commencé.
Villon : bibliothèque où j'animerai bientôt un atelier.
Pour lequel il faudrait...

Saturation.













jeudi et samedi, retourner à la galerie où l'exposition de Mathilde Roux se termine, y entendre Cécile Portier y lire un texte qui commence par l'évocation du faux plat, se poursuit par celle des bruits du monde.
La barre est haute, grande la stimulation.

dimanche 21 janvier 2018

Semaine #3 night and days



















Chose promise, chose due : le général Instin m'envoie une photo de lui-même affublé de la chevelure  warholienne de Marilyn : merci Général ! 

Pour le reste, la semaine commence de façon moins flamboyante : il faut finir d'organiser la Nuit de la lecture à la Vallée aux Loups et les événements ultérieurs en manquant de sommeil. Textes à lister, documents à formater, branchements, écrans, enceintes, fichiers, horaires à prendre en compte, paperasse à dompter, calendrier à mettre en place, répondre à tous, rappeler, communiquer, ne pas oublier de..., tandis que la poste ne joue pas le jeu, perd des lettres importantes. C'est s'accrocher aux todo lists, remettre à plus tard toute élaboration, création.

réduire la voilure
se concentrer sur une seule chose
parler aux autres le moins possible

le soir, regarder la nouvelle vidéo de Marina, la jeune femme de L'eau douce
(à agrandir, ici les vidéos débordent)
(penser à changer de maison virtuelle tandis que Marina déménage ?)


Est-ce que la douceur est question d'organisation ? Est-ce qu'il s'agit d'une construction ?

mercredi Aller la chercher, cette douceur, ce sera en tout cas ce que je ferai à Chartres ces six prochains mois. Je n'en parlais pas jusqu'à présent car cela n'avait pas été annoncé mais c'est désormais officiel : la très bonne nouvelle de ce début d'année, c'est que je suis en résidence autrice associée à la librairie L'Esperluète jusqu'à fin juin. D'ailleurs, voici déjà ma page sur le site ! Il n'y a pas grand chose encore mais le calendrier va se remplir. De bruit et de douceur, tel sera le nom que je donnerai à l'ensemble des interventions qui seront liées à mon prochain projet d'écriture.

Trouvé d'abord en arrivant cet












(cliquez pour agrandir) puis ce qui pourrait devenir mon













de la ville. Ensuite, des signes, des lettres, le nom de cette ville...













(comme pour l'hôtel, agrandissez, regardez bien)

























et ce mystérieux


















Enfin, c'est l'Esperluète, et le premier cahier carnet de la résidence :













Douceur du trajet et de la journée, des rencontres et des perspectives : comme si le sujet s'était imposé, ce mercredi-là, alors que nous préparions le calendrier. Dans le train, pourtant, voilà ce que je lisais :














Au retour, agenda bien rempli, il faut régler les derniers détails de cette Nuit de samedi pour laquelle l'équipe de la Vallée aux Loups, la médiathèque de Chatenay-Malabry et L'aiR Nu ont beaucoup travaillé, je crois qu'on peut le dire.













Voici la bibliothèque de la maison de Chateaubriand transformée, prête à accueillir les enfants (que nous ne verrons quasiment pas, nous, sauf lorsqu'ils passeront dans le cabinet Girodet où Joachim Séné écrira un texte)



















la salle de réunion devenue loge (pendre la robe, occuper le terrain)













les "nuits" de Joachim sur le bureau de François-René













les écrans que nous allons disséminer pour lire, faire voir, faire entendre... Photos prises, comme on le comprend, avant que la soirée ne commence : ensuite, c'est plonger dans le grand bain.

Dans la salle à manger, on peut entendre des lectures enregistrées mixées avec des bruitages de nuit du monde entier : vous pouvez aller les écouter, vous aussi, puisqu'elles se trouvent ici. Un conseil : relaxez-vous, la page se lance toute seule. 34 morceaux, c'est parfait à l'heure de la sieste, par exemple ! (il était question de douceur, tout à l'heure, n'est-ce pas ?)

A ce propos, (Ni bruit ni fureur), cette autre vidéo de la semaine :



La semaine prochaine, ici-même, on parlera Droits de cité je pense (avec Delphine Bretesché, nous sommes invitées par la Maison des écrivains aux Enjeux contemporains de la littérature jeudi).
Bonne semaine à tous !

dimanche 14 janvier 2018

Semaine #2 hommages








 
 
Si j'écris vraiment ici chaque semaine, je ne vais pas pouvoir taire très longtemps le projet qui suivra le Marilyn d'ici peu (avec St Germain déjà évoqué la semaine dernière) : une sorte de roman du bruit. Alors, premier jalon, ce passage de Faubourg Montmartre (à regarder en plein écran), film de 1931 vu à la cinémathèque il y a quelques jours, dans lequel il est question de charivari, avec Gaby Morlay et Antonin Artaud en guest star : le roi du bruit, c'est lui


Jour où l'on apprend également la mort de France Gall, dont la déclaration me renvoie à une scène de La Femme d'à côté de Truffaut à laquelle je pense chaque fois que des paroles de chanson française résonnent sans avoir été convoquées :




déclaration qui se trouve dans Décor Daguerre, comme d'autres chansons de la mi-décennie 70. Nous n'écoutions pas de variété à la maison, ce n'est donc pas de nostalgie qu'il s'agit. J'ai toujours pensé, comme Mathilde dans le film, que les chansons, bêtes ou non, peuvent exprimer une vérité inconsciente. Ce qui ne m'a pas empêché, dans Cowboy Junkies, de ne pas les traduire exprès, l'idée étant de faire apparaître, non ce qu'on cache et parle à notre place quand on se prend à le fredonner, mais des images mentales.
(Marilyn dans les Misfits, par exemple, on y revient)













A propos de Cowboy Junkies, Sébastien Rongier n'avait pas tort, l'autre soir, à la Maison de la poésie, de dire que le livre pouvait se concevoir comme un pivot. Ca m'a un peu étonnée sur le moment, mais en fait... Exit 87, la prochaine création de la compagnie Pièces détachées, part un peu, je crois bien, de sa lecture. Caroline Grosjean avait déjà utilisé le texte comme support pour un travail précédent, ex/tensions Cowboy Junkies. Je ne connaissais pas encore l'équipe, à l'époque, me souviens de l'émotion à découvrir la petite vidéo témoin...
Et donc, 2018 verra donc aussi le retour des CJ ici ou là. Caroline m'a proposé d'animer cette année des ateliers d'écriture pour les danseurs, et j'ai dit oui bien sûr. Tout ça m'a donné une idée pour écrire (ce qu'elle ne m'a pas demandé. Au lieu de l'indiquer ici de façon assez vague, il vaudrait mieux que je le note, d'ailleurs !).













 

Et quand on commence, quand on déroule un fil...  Mon  nouveau projet s'appelle Bruits, tout simplement. Un échange de mails avec Magali Albespy, la danseuse de Pièces détachées, ce lundi, à propos d'autre chose (mais allez savoir, en réalité) me permet d'aller écouter et regarder ceci (venez voir, écouter vous aussi).
Je découvre également ce même jour une vidéo sur Facebook postée par la réalisatrice Nurith Aviv (la cadreuse de Daguerréotypes !), hommage à une écrivaine que je ne connaissais pas, Ronit Matalon, laquelle parle de sa langue, l'hébreu, de manière passionnante. Son roman le plus connu ici s'appelle Le Bruit de nos pas. Voilà le premier livre que j'aurai acheté en 2018.















Le lendemain je rejoins Magali pour une séance de trois heures dans une salle de répétition. Se dessine la promesse de nouvelles explorations, de recherches, d'expérimentations régulières. Je n'en dis pas plus pour le moment mais je suis très enthousiaste, très heureuse de cette ouverture. Travailler avec des danseurs, des musiciens, des informaticiens, une céramiste, des plasticiens : quelle chance j'ai !
La journée se poursuit par la création d'une playlist bruitages / lectures pour la Nuit de la lecture de la Vallée aux Loups en partie concoctée par L'aiR Nu, le samedi 20 janvier, dont voici le programme des réjouissances. Enregistrer, bidouiller dans Audacity : j'adore ça (penser à ajouter une bonne résolution pour 2018 : se former mieux au son).
Et donc : Marilyn est dans les choux depuis plusieurs jours, mais les journées ne font que 24 heures...













et il faut établir des devis, répondre aux mails, relancer, organiser les prochains mois. C'est une bonne partie du travail, souvent la plus importante.



















Le jeudi 11 c'est la soirée à la librairie Charybde, rue de Charenton, orchestrée par Gilda Fiermonte. Je poste cette photo d'Isabelle Delatouche pour dire la grande complicité qui me lie à Gilda depuis des années, au gré de nos pérégrinations mutuelles (et merci à Isabelle pour le regard qu'elle pose sur Décor Daguerre et qu'elle m'a fait partager).
Avant la lecture, je suis invitée à passer, dans la même rue, au vernissage de l'exposition de Public averti, un collectif d'artistes créé par Laurent Herrou et Pauline Sauveur qui présente à la galerie Graphem des  photographies de Michel Barrière et Vincent Labaye jusqu'au 4 février. Je ne reste que quelques minutes, évidemment occupée de la soirée à venir et de ce que je vais y lire, mais l'accueil de Laurent et Pauline est très chaleureux, donne envie de suivre cette expérience particulière qu'est l'exposition dans son ensemble, intitulée Ce qui reste_Mitä Jää.














Le vendredi c'est la reprise des 36 secondes sur L'aiR Nu avec, bien sûr, un hommage à POL et à ses auteurs. L'après-midi je me rends à la bibliothèque Desnos, à Montreuil, qui en a fait tout autant. Nous envoyons nos voeux à Maria, à Bratislava, je découvre que "mon" sous-sol a muté, s'est doté de nombreuses cloisons puis je repars joyeuse, comme à chaque fois.




















Et l'écriture, là-dedans ? Pas d'autre écriture cette semaine que celle des mails, de cet article, de mon journal et de ce que je griffonne pendant l'atelier de la Vallée aux Loups le samedi. Pas d'autre lecture que celle des textes enregistrés pour la fameuse "nuit" à venir. J'écoute Julien Maret, dont j'aime tant Rengaine et Ameublement, sur France Culture, ainsi, grâce à un lien de Guillaume Vissac, qu'une fiction de Yoko Ogawa dont l'héroïne a des problèmes d'audition (tiens, tiens...).
Yoko Ogawa fut ma découverte de 2017, ce qui m'a conduite à écrire cet article et à enregistrer cette lecture pour L'aiR Nu, par exemple :



(penser à cet article que je veux écrire sur Ella Maillart pour Bookwitty, cet autre sur Virginia Woolf)
(lire plus, sur tout)











Enfin, le samedi soir il y a, bien sûr, l'hommage rendu à Philippe Rahmy à la Maison de la poésie, soirée orchestrée par Sébastien Rongier, magnifique d'intelligence, de coeur, d'humour, de force. Les textes de haute volée, gravité, légèreté mêlées, les photos, les voix, les propos : tout donne envie, en sortant de la salle, de courir continuer à écrire. Aussi, un très grand merci à remue.net, à tous les intervenants.
(ah, je mets ce petit lien, tiens, et cet autre)



















Sur ce, retour à vous savez qui (il paraît par ailleurs que le Général Instin a été vu avec la chevelure de Marilyn : j'attends ça de pied ferme !). La semaine prochaine, nous irons également faire un tour à Chartres, puis à la Vallée aux Loups.
Bonne semaine à tous.

*

photos : Joachim Séné pour la Nuit de la lecture à la Vallée aux Loups, Inge Morath (Marilyn qui danse), moi (le métro aérien, l'horloge), Eve Arnold (Marilyn endormie), Isabelle Delatouche (Gilda et moi), remue.net et la maison de la poésie, Lawrence Schiller (Marilyn sortant de la piscine).

dimanche 7 janvier 2018

Semaine #1 expositions













Lundi. Mon annonce du premier janvier semble avoir été entendue et j'en suis bien contente : de l'élan, c'est ce qu'il faut !
Tout commence, ce jour-là, par un peu d'écriture et l'écoute de l'enregistrement de A même la peau effectué au Petit théâtre de la gare d'Argelès-Gazost, dans les Pyrénées, par Philippe Aigrain le mois dernier, lecture du texte en compagnie du musicien multi-instrumentiste Eric Chafer. Eric s'est appuyé sur le montage des deux parties du livre (Tout contre et En pièces) pour proposer des matières sonores particulières, parfois acoustiques, parfois électroniques. De mon côté j'ai effectué des variations de tonalité plus importantes que d'habitude, j'ai l'impression. Tout cela me surprend un peu, comme si brusquement je me retrouvais non plus sur scène, mais dans les gradins.
Je me souviens, en écoutant, de la vague de surprise dans le public lorsqu'après le spectacle j'ai précisé qu'avec Eric, nous nous connaissions depuis l'avant-veille. Je me souviens aussi du froid qu'il faisait et des chaussures confortables choisies pour leur chaleur, la stabilité qu'elles apportaient (important, le choix des chaussures lors d'une lecture). 
On pourra entendre bientôt cet enregistrement sur le site de publie.net comme sur celui de L'aiR Nu. 













En attendant d'effectuer la mise en ligne, j'écoute également, en grande privilégiée que je suis, les cinq sons d'une minute que Jean-Marc Montera vient d'enregistrer en studio pour accompagner ma prochaine lecture de A même la peau à la Maison de Chateaubriand le 20 janvier, et qu'il m'a envoyés. Je me sens comme une princesse.



Grâce à Valery Levacher, je découvre par ailleurs un article sur Hollywood bien différent de ceux que je lis depuis deux ans pour le projet Marilyn : le photographe Kwasi Boyd-Bouldin y parle d'un quartier autrefois populaire, soumis comme tant d'autres à la gentrification. " “Mon Hollywood” est un quartier ouvrier diversifié peuplé de gens du monde entier: le type d'endroit où les cultures se mélangent librement et se heurtent, produisant une atmosphère qui ne peut pas être reproduite ailleurs." écrit-il.















Le début de la semaine se déroule dans la solitude et le silence. Je ne poste ici que des photos de Marilyn Monroe prises à partir de 1960 car j'en suis là - bientôt la fin de la première mouture du manuscrit, bientôt 400 pages. S'accorder quelques jours à ne faire qu'écrire, ne pas répondre aux mails, ne pas penser à construire la suite : grand luxe, qui commence par des heures de patauge, de perte de temps, d'impression de faire n'importe quoi. Analyse lacanienne, découverte de l'existence de la dernière pièce de Miller qu'il faudrait aller chercher dans une nième bibliothèque, relecture de passages des livres des photographes Eve Arnold, André de Dienes et Douglas Kirland sur MM : petite vie repliée sur le sujet du moment, qui n'intéresse personne d'autre que la personne qui écrit, oscille entre saturation et désir de poursuivre, de creuser.
(j'en avais raz-le-bol hier, furieuse envie d'élargir le thème aujourd'hui)















Et puis il y a ce coup de tonnerre du jeudi : l'annonce de la mort de Paul Otchakovsky-Laurens dans un accident de voiture. Tout de suite, je pense aux auteurs publiés chez lui, aux poètes, aux romanciers, cette massue qu'ils doivent prendre sur la tête. Tout se superpose, les couvertures des livres de Christophe Tarkos, Leslie Kaplan, Emmanuelle Pagano, le duo qu'il faisait avec Olivier Cadiot au festival Ritournelles en novembre dernier, drôlerie bien rodée sur scène tandis que sur France Culture Olivier Cadiot est interrogé justement, parle, gorge serrée, de la nuit (POL l'appelait la nuit après la lecture de son dernier manuscrit).

On dit maison d'édition : murs toit portes fenêtres pour se sentir bien dehors il faut évidemment tout ça.



Continuer à penser aux auteurs. Les lire, lire leurs posts sur les réseaux. Lire les articles. Penser maison, de plusieurs manières. Continuer d'écrire.
















Vendredi. Cap des 400 pages passé pour la première fois de ma vie, aucune idée de ce que ça vaut mais voilà, c'est tout de même un cap (pop ! champagne !) et il est temps de sortir : suivent quatre expositions en deux jours.
Les deux premières sont liées au livre : photos de MM par Bert Stern exposées dans ce qui est en réalité un show room de voitures de luxe (contourner les DS, prendre des notes sur la "mise en scène") ; reportage de Willy Rizzo, autre photographe ayant fait des portraits d'elle en 1962, dont je découvre la galerie, à Paris, espace tout en méandres situé face à la maison de Gainsbourg, rue de Verneuil. L'exposition temporaire de Rizzo, mort en 2013 et qui était également designer, n'a rien à voir avec Hollywood, et tout avec la guerre.
A chaque fois, grande étrangeté de se retrouver là, lieux où je ne suis pas censée être, où je me sens à la fois en décalage et libre. Des lieux qui pourront devenir ceux de l'écriture, changeront alors de nature.



















Il y a encore, ce même jour, l'exposition François 1er au Louvre, dont le portrait par Clouet, que je ne savais pas y trouver, me renvoie illico au Saint-Germain-en-Laye de mon enfance. En janvier dernier, j'avais commencé à écrire un texte sur le sujet pour le festival Incipit In situ organisé par Philippe Aigrain et Mathilde Roux. Le manuscrit, lié à Décor Daguerre, n'a pas avancé mais il est toujours bien ancré, cependant.
Un an plus tard, Mathilde, elle, expose à nouveau : cela s'appelle Propagation des ondes, se tient à la galerie Ut Pictura poesis, 45 rue de la Folie-Méricourt, métro Oberkampf, à Paris, jusqu'au 27. On  trouve des oeuvres nouvelles : allez voir !
(j'en reparlerai certainement)

Voilà, c'est dimanche... Une semaine #1 à essayer se replonger dans le texte en cours, à en ressortir avec la nécessité d'y retourner. Dimanche prochain, si je tiens ce semainier, on devrait retrouver la soirée passée à la librairie Charybde jeudi 11 et une mention de la Vallée aux Loups. Je l'espère, du moins... à bientôt.

*

photographies prises entre 1960 et 1962 par Eliott Erwitt, Inge Morath, Eve Arnold, Douglas Kirkland, Bob Willoughby, Erich Harmann, Douglas Kirkland à nouveau et Willy Rizzo

lundi 1 janvier 2018

un semainier



















Tout à coup, ce matin du 1er janvier, j'ai pensé qu'il serait bon de reprendre ce blog autrement. Depuis plusieurs mois, plusieurs années même, il me sert simplement à annoncer ce qui vient. Le reste, liens quotidiens, photos, citations, paraît plutôt sur les réseaux sociaux. 
Or je n'ai pas envie que Facebook me dise de quoi me souvenir au bout d'un, deux ou trois ans.
Je ris quand, en guise de rétrospective de l'année, il fait de Marilyn Monroe ma meilleure amie.

2018 s'annonce comme une année déjà bien pleine, riche : et si j'en revenais un peu à ce blog, Fenêtres, tout vieillot qu'il soit, pour en proposer un recensement ? Si, chaque semaine, je postais un article nourri au fil des jours de ce que j'aurai lu, vu, entendu, au lieu de tout éparpiller ? 
On essaye ? 
Ci-dessus, donc, le sol de la galerie photo de la librairie L'Esperluète, à Chartres, dont je reparlerai bientôt. Pour entendre le libraire parler de son travail, c'est ici.













 
... sol de la galerie qui, par ailleurs, rejoindra une petite collection, la terre vue du téléphone, que j'envisage et qui pour le moment est sur Facebook.


















... à propos de collecter, je pense également photographier ces lieux dans lesquels on ne dort qu'une seule fois, tel ce "dormir à Clermont-Ferrand" de décembre 2017 (et s'en servir en atelier, peut-être ?).
 
Dire encore que ce début d'année 2018 pourra être surnommé : "De bruit et de douceur". 
Pour l'instant, au 1er janvier, il est encore situé en 1960, sur le plateau de The Misfits qu'arpentent les photographes de l'agence Magnum (ci-dessous Eve Arnold).













Retournons-y, avant le premier recensement de la semaine prochaine, voulez-vous ? Et en attendant, très belle année à tous.