l'horloge de la gare de Chartres

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vendredi 31 août 2018

Semaine #35 déménagement















C'est la dernière fois que j'écris le semainier ici, l'avant-dernière, sans doute, que je poste quelque chose dans cette interface : j'ajouterai en fin de semaine un article qui dirigera vers le nouveau site avant de laisser ce blog devenir archives, tandis que le journal d'écriture de l'année 2018 se retrouvera là-bas.
Nous sommes vendredi. La semaine d'après tournée a été difficile, pas de nouvelles du Marilyn, l'épuisement est revenu, parfois paralysant. La fatigue fatigue parce qu'elle exaspère. Faut-il résister, laisser faire ? Je crois qu'il s'agit d'une question d'élan sans rapport avec la volonté, ni même le désir, et que c'est sans doute le plus agaçant. 













Commencé à écrire, tout de même, un chapitre de livre sur le numérique qui m'a été demandé et dont je reparlerai (la photo de Roald Dahl dans son oloé, ci-dessus, n'est pas anodine, pas plus que celle de la fille dénouant les câbles IBM). Fini la lecture d'un essai sur la pauvreté pour mon Saint-Germain-en-Laye. Réfléchi à la suite de L'aiR Nu, à Bruits : pas tout à fait rien, donc. Mais tout prend un temps fascinant. Ou plutôt non : la vitesse est normale, mais il faut s'arrêter sans cesse. 
Heureusement, la semaine prochaine, ce sera donc le lancement du site, lesté d'une centaine de billets nouveaux. Je n'y reprendrai pas ce que j'ai écrit ici depuis des années. S'il faut faire quelque chose de ce blog, au-delà de le laisser en ligne, j'y réfléchirai peut-être plus tard. Pour l'instant, ce qui compte, c'est de nourrir le désir de rentrée, la mienne et celle de L'aiR Nu.















(chambre dans une buse de béton trouvée je ne sais plus où)
Aussi, dans les commentaires de cet article, si vous avez envie de me dire ce qui vous a donné de l'énergie cet été (lectures, écritures, voyages, films, découvertes...), pourrait m'en offrir en retour pour l'automne, vraiment, je suis preneuse.

lundi 27 août 2018

Semaines #33 et #34 autour de la tournée














(Saint-Apollinaire, village près du lac de Serre-Ponçon)


Ni travail ni voyages, cet été, sauf cette semaine de tournée pour la CCAS à laquelle, je ne sais pourquoi, je n'ai jamais voulu renoncer. Je m'étais donc préparée, physiquement, psychiquement, depuis début juillet à ce périple dans les Alpes. Ayant l'expérience de l'année précédente, je savais que l'accueil frôlerait parfois l'humiliation, que ce serait possible en tout cas. J'espérais que la beauté des paysages viendrait contrebalancer ces moments-là. Ce que j'ignorais, c'est à quel point les rencontres réussies le seraient. Trois soirées sur cinq se sont merveilleusement déroulées, ont fait oublier les deux autres, et cela grâce à l'implication des animatrices, que je remercie si jamais elles passent par ici. 














(Savines-le-lac)

Pour le reste, aucune envie de régler mes comptes dans le semainier : mon journal intime me suffit. Je préfère dire  le plaisir à passer d'un lieu à l'autre en sachant qu'on n'y reviendra pas, qu'il n'y aura pas de retour (mot servi à toutes les sauces). Liberté, légèreté éprouvées, que l'expérience ait été bonne ou mauvaise - dans ce dernier cas, il y a aussi du soulagement, mais il ne fait que s'ajouter au sentiment premier, ne le remplace pas. Aujourd'hui encore, je ne sais pas comment l'exprimer autrement que par ces mots, liberté, légèreté, qui me revenaient tandis que je regardais par la vitre, en voiture. Luxe de traverser chaque jour de nouveaux paysages ; frustration de ne rien, ou presque, pouvoir explorer ; raz-le-bol de soi-même (parler, parler, parler...) dès le troisième jour, sans rapport avec les personnes rencontrées ; désir qui prend de retourner écrire, de rester seule, sans plus rien regarder, ni écouter. S'apercevoir qu'on est plus introverti-e qu'on ne croyait ? Trop fatiguée pour en dire plus : laisser simplement une trace des pensées qui, alors, me sont venues. Y ajouter l'enthousiasme et les encouragements, bien réels, de certaines des personnes croisées.














(Le Sauze, Barcelonette)

Fin août. Il va être temps de laisser ce blog devenir le lieu de l'archive et d'ouvrir mon site. J'y poursuivrai ce semainier. Ceci n'est pas mon dernier post ici, mais on s'en approche...
A bientôt.

dimanche 12 août 2018

Semaine #32 feuille de route


















Il va falloir apprivoiser les Alpes où je vais me rendre dans quelques jours pour la CCAS. Apprivoiser l'attente, la fatigue, l'idée de ne rien faire, la difficulté à se concentrer, la chaleur, le temps ralenti, le vide, le bruit : c'est ainsi depuis fin mai. Apprivoiser le retour au voyage, aux obstacles,  aux obligations, au fait de voir du monde, de parler de soi, de lire en public, nouveauté de mi-août - il y aura aussi les paysages, la nouveauté, la surprise, me dis-je pour m'encourager. Pour partir, il faut désirer.
Je trouve sur le net cette photo d'office du tourisme, parfaitement rassurante, du lac de Serre Ponçon, première étape de la tournée. Le deuxième jour, je lirai devant ce lac, justement. Depuis que je le sais, je pense ajouter Ile ronde aux textes dont je vais parler (apprivoiser = s'approprier). Cette année, je change de façon de faire, en effet : au lieu de balader les gens dans le centre de vacances en les invitant à lire des extraits de livres divers et variés, je vais leur proposer une promenade immobile à l'intérieur des miens. Il s'agira, puisque j'ai beaucoup écrit sur les lieux, de passer de ville en ville, de mer en lac.

Depuis plusieurs jours, je réfléchis là-dessus. Je me dis : aller au plus simple, au plus court, répéter la même chose cinq fois, mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir envie de variations. Cette promenade, mélange de lectures et d'explications sur la façon dont j'ai écrit mes livres, de Fenêtres à aujourd'hui, correspond à un parcours de vie, ce qui est stimulant (oui, j'ai fait des choix et je peux les organiser, les donner à voir, à entendre) mais également fragilisant (qui sait s'il y aura quelqu'un pour écouter, recevoir, réagir, et si oui comment). D'où cette photo touristique qui renvoie à l'enfance, au rêve de maison sur l'île, au confinement aéré - à ma chambre de Saint-Germain-en-Laye, tiens, sans doute. D'où ce désir de variations, aussi.














Dire : nous irons à Paris, à Boulogne-sur-Mer, à Lille, vers Nantes, peut-être à Los Angeles. Nous prendrons le métro, le train, l'avion. Nous regarderons à la vitre, passerons devant un tribunal, entrerons dans les grands magasins, suivrons une femme, un homme, les deux. Nous serons seuls ou massés dans la foule. Nous finirons par voir Marilyn sur Lexington avenue ou dans le Connecticut, qui sait ?
Et pendant ce temps, découvrir, après un détour par l'Italie :
le 20, Le Sauze (centre CCAS Le Dahut, précisions pour Agnès :)
le 21, Savines (centre CCAS Les Bérauds)
le 22, Chamrousse (centre La Bérangère)
le 23, les Saisies (centre CCAS de Hauteluce)
le 24, Megève (centre CCAS Le Hameau)

(Seconde photo : Grand lieu, le lac écrit)

lundi 6 août 2018

Semaine #31 rituels












Un film par jour, disais-je la semaine précédente : un Hitchcock par jour serait plus exact. Revoir Les Oiseaux, Vertigo, Marnie, Les 39 marches, voilà qui me fait des vacances, vraiment. Je tente ensuite plus exigeant (Mulholland drive) et suis bien fascinée, mais c'est Vertigo qui l'emporte, même à le connaître par coeur. J'avais oublié à quel point Stewart et Novak sont exceptionnels. C'est ce qui m'impressionne le plus, cette fois.















Se laisser hypnotiser comme à l'adolescence par l'apparition des corbeaux, les cheveux de Marnie, le chignon de Madeleine, l'étrange appartement, tout en ombres et draps blancs, du héros des 39 marches. S'accorder le droit de ne pas sans arrêt préparer la tournée de la CCAS dans les Alpes (je mettrai les dates la semaine prochaine, tiens, quand même, au cas où Agnès Varda repasse par ici et veuille à nouveau me téléphoner !). Ne pas s'énerver de ce qui bloque. Nager sans forcer. Ecrire sans objectifs chiffrés.










Lire, à nouveau, et même entamer un carnet des lectures - pour soi, pas un carnet critique, a priori. Suivre ce qui se passe sur L'aiR Nu (toujours plus de beignets d'été, et une nouvelle participante, Juliette Cortese, bienvenue à elle !). Réfléchir. Se réjouir de pouvoir, encore, toujours, retourner aux films : quel Hitchcock, maintenant ? Un déjà vu ? Un inconnu ? Se dire qu'on pourrait s'accorder ça toute l'année...

dimanche 29 juillet 2018

Semaine #30 notes














La canicule n'aide pas mais enfin, j'aurais préféré écrire ce trentième épisode du semainier avec l'impression d'être enfin sortie d'affaire, ce qui n'est pas encore le cas. Un peu pénible, à force, ce sentiment de tout mettre en oeuvre pour que ça avance et que ça avance en reculant.
Les jours de retour à la normale, je prépare ma tournée pour la CCAS, qui aura lieu dans trois semaines, cette fois dans les Alpes. Contrairement à l'an dernier, pas de mini-site sur L'aiR Nu, ni déambulation ni atelier in situ (sauf si on m'en demande) : j'ai allégé le dispositif, à la fois parce que je n'interviens qu'un jour au lieu de deux par centre, et aussi parce que ma réserve d'énergie est restreinte. En attendant, après avoir renoncé à tout ce que je devais faire en juillet, j'ai le désir d'une petite routine d'août parisienne qui ressemblerait à : 
nager le matin (gloire à la piscine et sa lune d'été)
écrire (Saint-Germain, mon journal, un chapitre de livre qu'on m'a commandé et peut-être un texte sur la lune, tiens, aussi, je le note ici)
lire (mais quoi, avec ce peu de concentration ?)
écouter la radio (surtout s'il n'est pas possible de lire)
voir un film par jour
faire du tri, du rangement.
Rien de cela n'est obligatoire.
 
Relu Une chambre à soi de Virginia Woolf mais de façon trop saccadée, j'en ai perdu en route, il faudrait tout recommencer. Lu également Je suis un écrivain de Laurent Herrou, dont j'aimerais bien reparler, texte qui touche, évidemment, quand on exerce la même activité et qu'on se retrouve dans le même type de situation (l'isolement en résidence), mais pas seulement. J'aimerais en faire une petite chronique pour les beignets de L'aiR Nu, on verra.
En janvier, je pensais que ce semainier serait voyageur et hyperactif et ça me mettait en joie. En fait, depuis fin mai, j'ai à la fois besoin de l'énergie des autres et de grande solitude. 
Je rate mille choses - enfin peut-être. Il est possible que j'en gagne.

samedi 14 juillet 2018

Semaine #28 écouter, regarder dans le vague













(légumes tricotés de Sophie Barbaux)

Continuer à lire (peu, mais régulièrement), à écrire Saint-Germain en Laye, reprendre la nage, suivre du regard la très jolie fille qui a bien repéré le très joli garçon et tente de se faire remarquer, ballet de lignes d'eau passées et repassées, lunettes de piscine et maillots stylés de part et d'autre, elle parle à sa copine, il parle à son copain mais lui continue de ne rien voir dans ce miroir tendu, éternelle histoire. 

Ecouter Hugues Robert de la librairie Charybde, à Paris, parler des livres qui parlent de foot.
Se promener au fil des Feuilles de route de Thierry Beinstingel quand il poste sa newsletter - oh, relire son Rimbaud, au fait, je l'invite à la Vallée aux Loups le 11 octobre prochain.
Se dire qu'il faudrait répondre aux mails de boulot au moment où l'énergie revient.
Trimbaler des piles de livres de pièce en pièce. Abandonner. Recommencer. Lire une page, fermer. Rouvrir, fermer, etc.
Ne plus rien attendre. Arroser les plantes. Penser Saint-Germain (quartiers, coutures, frontières, libertés). Cogiter dans la ligne d'eau. Echanger en espagnol avec une fan de Marilyn mexicaine.

Apprendre la mort du poète Christophe Marchand-Kiss, brusquement. Ne pas en savoir plus mais se rappeler une soirée, il y a longtemps maintenant, chez une amie commune, où nous découvrions le travail des uns et des autres. Penser à l'énergie immense qu'il faut, toujours, pour écrire et pour lire en public ce qui ne se donne pas d'emblée (dans une vidéo récente, il me semble, on le voit lire à Sète "contre" la fanfare qui tonitrue à côté). 
Avoir la sensation que la nouvelle fait peu de bruit, mais ce n'est peut-être que l'image renvoyée par les réseaux sociaux. Apprendre la mort de quelqu'un par les réseaux sociaux c'est être pétrifié, puis se souvenir, puis chercher les traces. Cruauté, modernité et lieu commun.

lundi 1 janvier 2018

un semainier



















Tout à coup, ce matin du 1er janvier, j'ai pensé qu'il serait bon de reprendre ce blog autrement. Depuis plusieurs mois, plusieurs années même, il me sert simplement à annoncer ce qui vient. Le reste, liens quotidiens, photos, citations, paraît plutôt sur les réseaux sociaux. 
Or je n'ai pas envie que Facebook me dise de quoi me souvenir au bout d'un, deux ou trois ans.
Je ris quand, en guise de rétrospective de l'année, il fait de Marilyn Monroe ma meilleure amie.

2018 s'annonce comme une année déjà bien pleine, riche : et si j'en revenais un peu à ce blog, Fenêtres, tout vieillot qu'il soit, pour en proposer un recensement ? Si, chaque semaine, je postais un article nourri au fil des jours de ce que j'aurai lu, vu, entendu, au lieu de tout éparpiller ? 
On essaye ? 
Ci-dessus, donc, le sol de la galerie photo de la librairie L'Esperluète, à Chartres, dont je reparlerai bientôt. Pour entendre le libraire parler de son travail, c'est ici.













 
... sol de la galerie qui, par ailleurs, rejoindra une petite collection, la terre vue du téléphone, que j'envisage et qui pour le moment est sur Facebook.


















... à propos de collecter, je pense également photographier ces lieux dans lesquels on ne dort qu'une seule fois, tel ce "dormir à Clermont-Ferrand" de décembre 2017 (et s'en servir en atelier, peut-être ?).
 
Dire encore que ce début d'année 2018 pourra être surnommé : "De bruit et de douceur". 
Pour l'instant, au 1er janvier, il est encore situé en 1960, sur le plateau de The Misfits qu'arpentent les photographes de l'agence Magnum (ci-dessous Eve Arnold).













Retournons-y, avant le premier recensement de la semaine prochaine, voulez-vous ? Et en attendant, très belle année à tous.