l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

jeudi 29 novembre 2012

93, trois classes, trois villes



















Epinay (sur Seine), Montreuil (sous bois), Tremblay (en France) : trois villes que je m'apprête à découvrir cet hiver grâce à une série d'ateliers d'écriture menés en collège.















A Epinay, il s'agit du collège Robespierre, 1 rue des Saules.
A Montreuil, du collège Politzer, 27 rue de la Côte du Nord.
A Tremblay, du collège Romain Rolland, 31-43 rue de Reims.
(j'aime les adresses)















Si je connais déjà Montreuil (pas le quartier du collège, cependant), j'ai pris soin de ne rien savoir ou presque des autres villes, que les élèves devront, lors de notre deuxième rencontre, me faire visiter : ce seront eux, les guides, et nous partirons tous appareil-photo en main.
Ce que j'ai entrevu, pour l'instant, me vient du trajet : ci-dessus un homme d'Enghien (RER Barre d'Ormesson) ; la Croix de Chavaux du bus 127 (Montreuil) ; la route qui mène de Bobigny à Tremblay (voiture de Florence).















Tout cela grâce à l'association Citoyenneté Jeunesse, qui organise chaque année des ateliers dans le cadre des projets Culture et Art au collège du Conseil Général du 93 et que j'en profite ici pour remercier. 















Nous allons donc découvrir les lieux, très bientôt, ensemble. Ensuite, tandis que je remonterai dans le temps (plus exactement l'année 1975, celle des Daguerréotypes de Varda sur lesquels je vais m'appuyer pour écrire), les collégiens tenteront d'épuiser (je l'espère !) leur quartier (si vous cliquez sur le lien vous verrez en quoi cela concerne aussi l'année 75).















feuilleton à suivre...
(photographies des trois collèges : Epinay-Montreuil-Tremblay)

samedi 24 novembre 2012

rue(s) Lafayette















Trois heures avant la lecture et tandis qu'il se branche, s'accorde, joue quelques notes, assise dans les gradins je me dis une fois de plus : voici ma juste place. C'est un sentiment ténu, bonheur qu'on ne voudrait pas nommer de peur de le lester, qu'il s'éparpille en route. 
Pas de scène, murs noirs, pied de micro, une vingtaine de feuilles à portée de la main : tels sont alors les repères.
A l'étage, une loge, un recueil de poèmes.

La veille, à Marseille, avoir découvert que la chambre pour deux nuits était située rue Lafayette.

*

(lecture à Marseille de passages consacrés à la rue Lafayette, Paris, tirés de mon prochain livre : grand, grand merci à Jean-Marc Montera, à toute l'équipe des Bancs publics, de la Marelle, et bien sûr à ceux venus nous écouter)

(photographie de Pierre Ménard : voyez ici quel fut son parcours au moment où nous répétitions, avec Jean-Marc - et avant, et après. Je viens de découvrir son billet, en suis très émue)

mardi 20 novembre 2012

ceci est un corps - Pecha Kucha

Voici le texte que j'ai lu cet après-midi à la BNF lors du 3e rendez-vous des Lettres (table ronde ayant pour sujet : "Ecrire web, ou comment s'invente la littérature aujourd'hui?" lors du colloque intitulé : Les métamorphoses de l'oeuvre à l'heure du numérique), accompagné des 20 photos projetées 20 secondes chacune. Il s'agissait d'expliquer un peu notre rapport au numérique...















Ça commence comme ça. Ça ne commence pas comme ça mais ça commence comme ça
par
les vases communicants avec ChristineJeanney puis avec François Bon
sur le thème de la chambre close.
La chambre close c'est
la chambre d'hôpital
la chambre stérile
deux premiers mois de vie sans pouvoir respirer le même air que tout le monde.
















Entre le monde et moi, une vitre écrit Christine Jeanney sur son site Tentatives
bien sûr
Fenêtres
espace ouvert
Entre le monde et moi
des voix
et pas des corps
des voix
le cadre de la vitre.














Entre le monde et moi une vitre. Et à travers la vitre du soleil et un arbre et les barreaux du lit je me souviens de tout. Projection des feuilles d'arbre sur les murs, au plafond, un frisson de printemps – c'est ça, le monde.
Il n'y a pas de bras qui bercent. Ce sont les voix qui bercent.
La vie même.
C'est pourquoi les écrans, les fenêtres, le mouvement et les voix, c'est pour ça que
être au coeur du monde
à distance
c'est tout comme.















Dans Franck, un homme qui dort, il y a du plafond
des vitres / un lit / des murs
au tout début du livre
et c'est la place originelle
verticale et horizontale.















J'écris couchée
et je cherche toujours
où écrire
et je le cherche en marche
toujours
la place assise n'est pas pour moi
même devant l'écran.















Entre l'écran et moi le monde
ce qui tourne dans ma tête.
J'ai mal à la tête et à l'univers disait Pessoa
phrase qui m'a guidée
comme
Je suis déjà ailleurs
entendue je ne sais où et qui sert à tout le monde.















On me prête une chaise, une table
on me fait résider
je réside
j'anime des ateliers
fais des lectures
invite des auteurs
tout cela relié au monde















monde qui, à l'origine, est venu me donner
des lecteurs, des éditeurs, des pages, des images, des liens
des échanges constants.
Je réside
mais suis déjà ailleurs















et c'est vie et survie
c'est ainsi qu'on le vit
aller chercher ailleurs ne jamais s'installer
ou alors
dans un train
une maison provisoire



















à la vitre
toujours
une vitre en mouvement
chercher sa place
trouver sa place
c'était l'idée
ce qui guide les livres















alors écrire sur les lieux les décors les villes les rues
la rue
il y a toujours dans mes livres des hommes et des femmes à la rue.
Nous sommes là loin du virtuel crois-tu
mais
pour beaucoup
être à la rue c'est : peur et virtuel aussi bien















le virtuel je m'en sers pour tout
et je peux même planer, voler, me métamorphoser
sous le nom de Dita Kepler
je peux transposer le virtuel
dans le réel
installer l'avatar partout où je réside
et souvent c'est caché















j'aime ce qui est caché et lié à la fois
j'aime ce qu'on ne sait nommer
et prend un autre nom
ainsi l'oloé
oloé est le nom de ces lieux où l'on peut lire ou écrire
lire et écrire
et ces lieux-là n'ont pas de nom
ainsi, aussi
d'une photo de fenêtre je peux dire















ceci n'est pas une fenêtre ceci est un corps décor corps de mon personnage personnage persienne qui fait de la fenêtre sa surface son corps
(elle celle qui s'appelle Dita Kepler
n'est pas une femme
mais un décor)
les lieux et les hommes
les décors et les personnages
pour moi c'est
la même
comme on dit















le même ancrage
le même souffle
le même désir
les morts et les vivants traversent
un mur c'est un homme qui s'est appuyé
une femme une fenêtre penchée
et l'inverse















les portes les rambardes les filins et les quais...
on s'éloigne du virtuel, tu crois ?
pas du tout
les écrans servent à voyager
à entendre les voix
à approcher les corps
et le corps de l'écrit touche autant
sinon plus
il est vain de les opposer















le virtuel ne prend pas la place du réel
et l'inverse non plus
il s'agit simplement d'un point à un autre
de courber, de tendre
diffracter réfléchir
de distordre pour mieux restituer
comme dans l'anamorphose.
Le virtuel le réel même géométrie
c'est pourquoi nous parlons de cartes















de points
de lignes
de sauts dans le temps et l'espace
d'identités multiples
d'architecture
de danses
de distances
d'échos
de vertige ?
si tu veux
mais c'est celui du vent
qui balaie les feuilles des arbres















je suis déjà ailleurs
voilà qui pourrait paraître
prétentieux
mais c'est survie et souffle
respirer prendre corps
se détacher du sien espérer s'y ancrer
dans un mouvement constant de perte et de scansion
un rythme
une pulsation















ne crois pas que je vais te parler 0 et 1 pixels
ou je ne sais quoi encore
j'ai trop longtemps écrit des articles qui disaient
cliquez sur ceci
validez
appuyez sur ce bouton-là

et j'ai tout oublié
ce qui compte c'est
ce va et vient mobile
du dehors au dedans.


















jeudi 15 novembre 2012

Crossroads/20











(crossroads, ou débroussaillage de ce qui est en cours) (enfin, tentative de)

Il y a ce qui se croise, ce qui se termine, ce qui commence. Hier, j'ai bouclé le travail entamé il y a deux ans et demi pour La ville haute, posté les derniers fichiers son (Nantes), conclu le journal de publication. Cela ne veut pas dire que tout est fini. Il y a encore une ou deux choses que je veux tirer de ce site. Mais quand même, voilà, l'objet existe en lui-même, sans moi maintenant... 
Et justement, à propos de Nantes, je serai au Lieu Unique le 6 février prochain pour parler de Franck et de ses extensions, numériques ou non, en compagnie d'Yves Pagès et de Guénaël Boutouillet. Sans doute aussi à Roubaix, en début d'année prochaine, je viens à peine de l'apprendre. Le nord, je n'y avais jusqu'ici jamais été invitée alors que le livre s'y passe en partie (Lille, Boulogne-sur-Mer, Béthune, Wimereux, Gravelines, et même un petit passage à Arras qui me vaut parfois, ici ou dans la ville haute, la visite de quelques internautes égarés). 


















Bien avant, c'est-à-dire la semaine prochaine, il y aura eu, en sens inverse et pour d'autres projets, le sud : trois rencontres à Marseille, du mercredi 21 au vendredi 23. La première, à la Friche, prendra la forme d'une émission de radio avec Pierre Ménard (à écouter à partir de 19 heures sur Radio Grenouille, mais podcastable ensuite, sans doute). Nous y lirons en partie notre texte commun, Laisse venir, écrit à partir de captures de Google Street view et dont j'ai déjà parlé un peu ici. L'émission est en public (bienvenue) et les locaux sont situés dans la Friche, que je me fais une joie de retrouver. 
Le lendemain soir, à 21 heures, c'est de Décor Lafayette dont il sera question, puisque j'en lirai des passages en compagnie de Jean-Marc Montera au théâtre Les Bancs publics, dans le cadre des Rencontres à l'échelle. A nouveau une fin et un début : je viens de terminer la relecture d'ensemble des premières épreuves et ce sera la première fois que je présenterai le texte (je l'ai déjà fait il y a quelques mois, mais uniquement pour les bibliothécaires de Montreuil). J'ai décidé de lire en continu tout ce qui, dans le livre, a trait non pas aux grands magasins, mais à la rue La Fayette, qui relie la place de la bataille-de-Stalingrad au boulevard Haussmann. Nulle déambulation à prévoir dans les rayons, ni soldes ni montée par les escalators, donc - en revanche, de la rotonde, du pont, de la gare, de la rue Bleue, de la rue de Paradis...
(à propos, Décor Lafayette paraît donc en janvier prochain et Inculte vient de le mentionner sur son site : on peut lire les premières lignes et quelques mots de l'éditeur ; c'est ici). 
Le vendredi matin, retour à la Friche pour un atelier, à nouveau avec Pierre Ménard, cette fois dans le cadre des Ecrits du numérique (voir le détail de la journée sur cette page). 


















Avant tout cela, autant dire mardi qui vient, je retrouverai l'après-midi à Paris, à la BNF, quelques uns de ceux que je lis le plus fidèlement sur le web pour le 3e rendez-vous des Lettres, lors d'un colloque intitulé Les métamorphoses de l'oeuvre et de l'écriture à l'heure du numérique : vers un renouveau des humanités ? (parfaitement). Seront ainsi présents (et dans l'ordre) pour un Pecha Kucha, avec carte blanche à François Bon entre deux sessions : 
Quant au visuel ci-dessus, c'est celui de la prochaine revue d'ici là, à paraître bientôt, dont le thème est celui de la nuit. Les choses étant bien faites, on y retrouvera une lecture audio de Tu n'es jamais seul/e dans la nuit, nouvelle publiée aux éditions Antidata l'an dernier et dont l'un des personnages est une chanteuse blonde qui s'apprête à revenir dans... Décor Lafayette.

(comment ça, je tourne en boucle ?!)















(ci-dessus l'escalier de la faculté d'architecture de Rouen, photo numéro 6 de mon Pecha Kucha ;-)

mardi 13 novembre 2012

peut-être (du travail, en apparence)















Il faudrait un jour parler du travail, pensais-je depuis longtemps, de ce travail qui n'est pas de l'écriture et dont on m'a invitée à dire quelque chose il y a peu















Mais voilà, ma vie est plutôt comme ça, panneau Dijon Brest Amsterdam, plutôt le bordel en apparence, pas plus de CDD que de CDI, des projets qui se croisent, crossroads, des trajets qui s'inventent et le vide peut-être au bout.















Dans l'attente (que va donner 2013 ? vous le saurez, peut-être, dans quelques jours) (si c'est oui vous le saurez, et l'année sera structurée) (si c'est non, ah) (tout à fabriquer à nouveau), dans l'attente d'une réponse je signe un petit CDD, cinq jours, pour tromper le temps sans le perdre (et pour d'autres raisons on s'en doute).















C'est comme ces photos ça se mélange, prises par différents appareils, vitres écrans et panneaux divers, le travail c'est assez flou : quelques minutes à agissez, et tout le reste à faire semblant.















C'est rassurant de poser sa tête, chez soi le cerveau sur la table, et de partir jusqu'à la nuit (je ne connaissais plus depuis dix ans). Ca rassure mais c'est fatigant, on rentre avec les nerfs qui vibrent de n'avoir rien fait de tangible  (à son goût). 















(ceci est un objet fractal)














Ce que je dis est vrai et faux. Ainsi, où trouver ailleurs le mur ci-dessus que dans le passage du silence ?

Ainsi cinq jours à collecter : 







































































et


vendredi 9 novembre 2012

le 6 janvier 2013

sera donc














la date














de sortie














de Décor Lafayette aux éditions Inculte et a priori il ne devrait pas faire ce temps-là.