l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

samedi 28 février 2009

en mars avec les Timmins

Mars arrive et les choses se précipitent : lecture, tout d'abord, le dimanche 8 de Cowboy Junkies / The Trinity Session au 104 à 15h30, lors d'un week-end consacré à l'écriture. Disposant "seulement" d'un bureau, je fais régulièrement mon nid chez les autres et après l'atelier 20, c'est cette fois la salle 200 qui m'a accueille. Comme son nom l'indique, elle compte deux cents places. Je suis passée voir tout à l'heure, ça reste impressionnant : aussi, venez ! D'autant qu'il y aura Olivia Rosenthal juste après moi...
Je pense présenter d'abord mon texte, la collection Solo et les Cowboy Junkies avant de passer trois morceaux de l'album (à ceux venus aux Buveurs d'encre en octobre dernier : oui, je sais, j'avais dit que je ne le ferais pas...) et terminer par la lecture. Ca durera sûrement moins d'une heure.

Huit jours plus tard, hop, on ne mollit pas : salon du livre. Je suis conviée par Alain Pierrot à participer à une table ronde organisée par la SGDL sur le thème "Vivre de sa plume numérique ?" (sa plume numérique... enfin bref). La raison de ma présence ? Fenêtres, apparemment : parce que le texte est d'abord paru en partie sur remue.net avant de trouver un éditeur "papier". Ce sera le 16 à 17h30.

Puis, le 21, nous voilà, Claire Fercak et moi, invitées au festival littéraire de Clichy-sous-Bois qui se trouve à l'espace culturel du magasin Leclerc. ll s'agit d'une signature (Cowboy Junkies à nouveau). Allez, n'essayez pas de vous défiler, je vous vois d'ici ! Il y aura une dizaine d'auteurs, ça durera tout le samedi.

Ensuite, le 27, lecture à la Lucarne des écrivains en compagnie de Marie-Céline Siffert (Monsieur en extase sur la couverture) et de Magali Brénon (J'attends Mehdi), dont les livres viennent de paraître. Nous pensons effectuer une lecture croisée de nos textes dont certains thèmes, certaines images, se répondent étonnamment. Cet après-midi, nous avons commencé à nous y préparer, c'était bien...


Deux jours plus tard (le 29 donc), retour au 104 pour une présentation de mon travail en cours. Enfin, on saura que je fabrique ! Je pense lire surtout le début de Dita Kepler, dont le rythme d'écriture ralentit un peu ces derniers temps : la faute aux fenêtres et aux cowboys.

Enfin, ça bouge, quoi...

(ps : cliquez sur la photo de Michael Timmins : elle est liée à des photos de concerts ; celle de Margo en noir et blanc est de John Anderson)

mercredi 25 février 2009

Fenêtres de Beyrouth

Brusquement, ces fenêtres du monde entier acquièrent une autre dimension avec celles d'Amanda Abi Khalil, prises en 2000 à Beyrouth. Amanda m'a proposé de les accompagner d'un texte écrit lors de son dernier voyage au Liban, il y a quelques jours à peine. Les voici.

Vol AF Paris-Beyrouth le 5 février 09:

Atterrissage prévu dans moins de cinq minutes. Lumière éblouissante. Je regarde ma ville par le hublot... le plus terrible de cet exercice, c'est que j'ai du mal à raconter Beyrouth, à la décrire, à la cerner. Je repère la piste d'atterrissage au bord de l'eau, les vagues frontières avec la périphérie, les murs qui encerclent les camps de réfugiés....

Je suis excitée de retrouver mon appartement, ma chambre.... cette nuit, comme à chaque fois, je dormirai la fenêtre ouverte, pour écouter l'appel à la prière de la mosquée à cinq heures du matin, la voix de l'imam avec le lever du jour... pour me réveiller avec les cloches de l'Eglise Mar Nohra à 8 heures, cette cloche qui m'a servi d'alarme pendant des années... pour guetter aussi les avions de guerre dont les sons ne veulent pas quitter ma mémoire...pour entendre le marchand ambulant vers 9h, énumérer les fruits et les légumes de son chariot, et puis les klaxons, comment vivre sans ceux-là? Ils donnent le rythme à la ville ou c'est plutôt le pouls de Beyrouth qui les empêche de se taire.









Mon quartier s'appelle "Furn el Chebback",traduction littérale: Le Four de la Fenêtre

Y avait-il autrefois un four, autrement dit un boulanger qui distribuait pain et manakich par la fenêtre?

Demain, je descendrai mon panier en osier, suspendu à une corde. Le marchand me le remplira de légumes dont je commence à oublier le goût à Paris. Ma mère se moquera de moi, elle me dira que Beyrouth a changé, que depuis la fin de la guerre descendre son panier de la fenêtre devient ridicule. Le Monoprix n'est pas loin...

Je détache ma ceinture de sécurité, et lis mon premier sms: "Welcome Back, Rendez-vous au Ferdinand, un nouveau bar, Hamra, tu aimeras je le sais, a red window that reminds me your house, a tt !"


Ville insouciante, ville échevelée, avec son côté voyant, son ostentation affichée, ses nuits blanches, ses couleurs criardes, sa boulimie débridée. Ville irresponsable, où flotte un air de liberté subversive qui donne l’impression de pouvoir nager à contre courant.






Amanda a ajouté à son texte un lien vers le blog de Mazen Kerbaj, qui dessine sa ville jour après jour. Ainsi à la fenêtre trouve-t-on..

Elle autrement























































Première fois ou presque, avant-hier, que la tour Eiffel paraissait ici. Ce matin, reçu ces photographies d'Alain Pierrot intitulées Ecole militaire et Place Fontenoy. Merci à lui.

mardi 24 février 2009

Vraie vie de l'open space

Depuis que j'ai ouvert ce blog il y a un an et demi, certains sont passés à cause du sous-titre de mon livre : Open space, espérant peut-être y trouver des indications sur une certaine vie de bureau.
Je ne travaille plus dans un bureau depuis plus de sept ans. A l'époque où ce livre a été écrit, en 2000-2001, j'étais web-surfeuse, ou documentaliste web si l'on préfère, ou encore rédactrice (c'était le titre exact) pour un annuaire internet, métier qui a disparu depuis. Nous travaillions pour une start-up américaine concurrente de Yahoo ancienne formule, Looksmart, qui existe encore aux Etats-Unis. Nos bureaux étaient situés près de l'Arc de Triomphe (j'y pensais hier en faisant la touriste) dans un agréable immeuble années 30. Pas d'open space, des pièces pour cinq, six. Des conditions de travail agréables, la première année tout au moins.
Les open spaces se construisaient, on les voyait grimper (immeuble de I-Bazar racheté par e-bay à Stalingrad), on y voyait des gens travailler sous vitre à n'importe quelle heure (immeuble neuf près de Lariboisière). Open space, c'était un de ces mots nouveaux en l'an 2000 avec start-up, .com (prononcez dot com), etc. C'est parce qu'il symbolise bien l'époque tout en continuant de signifier "espace ouvert", ce ciel plein que je ne voyais que le matin dans le métro aérien, c'est pour le double sens que je l'ai choisi. Les gens qui voulaient des informations sur le livre récemment paru L'Open space m'a tuer se sont égarés en venant ici.
Enfin pas sûr. Car si je ne l'ai pas lu, je viens d'écouter la dernière émission en date de Zoé Varier sur France Inter, Nous autres. Une ancienne collègue des auteurs, Marina, y raconte ses conditions de travail, le lavage de cerveau permanent. Même si on se doute, même si on connaît, ça vaut la peine de l'entendre.

en haut













Touriste dans sa propre ville, c'est quelque chose qu'on aime bien faire de temps à autres par ici. Après la fausse boutique de souvenirs du 104, hier détaillé une vraie, celle qui se situe en haut de l'Arc de Triomphe. Cuillers tours Eiffel, stylos qui déroulent le plan du métro (génial, on se croirait dans un film burlesque, déjà prêts à ce que ça claque entre les doigts), livres de recettes de cuisine "parisienne" soi-disant écrites à la main sur un papier vieilli... tout ça juste après le plein ciel et les fantômes qu'on croise dans des cabines de verre :











puis les avenues déroulées, qu'on n'emprunte jamais ou presque.


lundi 23 février 2009

Lecture, par Philippe Rahmy

Hier matin, encore sous l'emprise de la lecture de samedi au 104, j'écris ici quelques lignes. Philippe Rahmy les trouve sur facebook, qui intègre automatiquement chaque nouvel article de ce blog sur mon mur, m'invente une citation (je n'ai pas tout à fait écrit ces mots-là mais évidemment peu importe, c'est la même ligne) et surtout, sur remue.net, publie ce texte si ample et fort, venu à la suite d'une lecture publique de Mouvement par la fin. D'une ampleur qui nécessairement me dépasse, et de loin. Quoi qu'il en soit, pas peu fière d'être en lien, je vous le dis.

Lecture par Gilda

Traces et trajets au 104 : Gilda est passée samedi dernier pour la présentation de Fenêtres. Elle a fait, très discrètement, une centaine de photos des lieux que je vous invite à découvrir à cet endroit.


Ci-dessous, celles qui concernent plus particulièrement mon travail du jour.









Lecture annoncée sur le tableau du 5 par Lya, qui travaille à l'accueil mais pas seulement.


















Fenêtres de l'atelier 20, avec lampe de chevet de l'auteur (!).










Index de Fenêtres imprimé "en grand" puis scotché au mur de l'atelier pour l'occasion.












Et pour finir, visite sauvage des lieux, avec clef et badge.

dimanche 22 février 2009

Fenêtres au 104, fin

De ce côté-là, c'est toujours aussi étrange de savoir ce qu'on a ressenti durant une lecture, une présentation de son travail. La nuit passée, qu'est-ce qu'on en retient ? Que la pression est longue à retomber ; que le grand silence du public est aussi précieux qu'inquiétant ; qu'on a la sensation de se souvenir par bribes de ce qu'on a dit, mais la sensation seulement.

La lecture s'est déroulée comme je l'avais imaginée et côté technique aucun problème : merci aux gens du 104 qui m'ont aidée à tout installer et ont accueilli le public. J'avais morcelé la rencontre, qui durait une heure, en plusieurs "moments" différents (montrer des vidéos du trajet, lire à partir d'un diaporama, expliquer comment j'ai construit le livre...), ce qui correspondait bien au texte, me semble-t-il, mais demandait un peu d'organisation : difficile de se libérer totalement, d'une certaine façon. Je ferai sans doute plus simple pour le deuxième "rendez-vous" (terminologie 104) sur les Cowboy Junkies le 8 mars. Enfin on verra...

Pas évident de parler d'un texte écrit il y a tant d'années, en deux fois, et qui n'a pas trouvé d'écho tout de suite : c'est pourquoi je profite de ce blog pour remercier François Bon, qui fut le premier à le lire et à en publier le début sur remue.net (alors son site personnel, c'est vous dire si ça fait longtemps !) ; remercier aussi Yves Jolivet, mon éditeur, qui m'a contactée grâce à cette publication en ligne.

Pour ceux qui voudraient voir ou revoir le diaporama qui a accompagné la lecture, c'est ici.
Quant au travail de Fred Griot, nommé Flux, sur la ligne 2 que j'ai montré à la fin de la lecture sans son autorisation, le voilà. La vidéo est de Thomas Deschamps, dont le site se trouve ici, me précise-t-il. On trouve aussi leur travail commun dans ma rubrique "liens".

Et clin d'oeil aux habitués du Petit journal devenu Vies du jour : PdB, Gilda et Martine Sonnet.

samedi 21 février 2009

Fenêtres au 104, suite




























Regardez si c'est beau : à peine la lecture terminée, PdB dans la salle m'envoie ses photos. Merci à lui, et à tous, c'était vraiment un bon moment...

sur grand écran

Tout à l'heure, ceux qui viendront au rendez-vous de 15h au 104 (atelier 20) verront ce que je suis en train d'écrire, là, tout de suite, sur grand écran puisque je présenterai ce blog en même temps que mon livre. Etrange sensation...

aussi

à tout à l'heure à tout de suite bienvenue !

jeudi 19 février 2009

Cerner le 104




































Mission qui semble impossible, c'est pourquoi on peut préférer aborder par les à-côté : espace Riquet, où les femmes du quartier proposent tous les vendredis, hors vacances scolaires, des repas du monde entier (5 euros le voyage, thé compris, et c'est chaque fois un délice) ; ou par les Buttes-Chaumont, grimper pour prendre les Orgues de haut, les mettre à distance.


















(les poissons et oiseaux comme la grande barre d'immeuble sont situés espace Riquet ; les toits sont ceux du 104, vus du Château d'eau ; quant aux photos des Buttes, elles ont été prises du temple de la Sibylle)

mercredi 18 février 2009

prendre l'air


































et retrouver ce qui fait pour soi l'essentiel. Quartier Jourdain vu de la rue Frédérick Lemaître.
Merci à Marie-Céline Siffert, si elle passe par ici.

Fenêtres au 104

Juste un mot pour dire que je présenterai Fenêtres (le livre et le blog) samedi prochain au 104 (écrivez centquatre) à 15 heures dans l'atelier 20.
L'atelier 20 est situé dans le bâtiment du 5, 5 rue Curial, à gauche quand vous entrez dans la cour. C'est bien simple : vous tournez la tête, tombez sur le château d'eau












à gauche, une porte, appelée 5 : vous entrez. A gauche de l'entrée, une porte : l'atelier 20.
La présentation doit durer une heure. Je montrerai des vidéos du trajet, ferai une lecture, tenterai d'expliquer comment j'ai conçu le livre...

A samedi !

samedi 14 février 2009

choses à dire à propos du 104










Le 104 s'écrit CENTQUATRE ou centquatre.
Côté Riquet, le 104 est situé 5 rue Curial.
Le 104 est ouvert tous les jours mais venez un lundi matin : une gare pour vous seul.
Le 104 dispose de deux halles : une chauffée et vide ; une en plein vent où tout le monde se croise.
Le 104 dispose d'un jardin, de deux cours anglaises, d'écuries, d'un nombre incalculable de toilettes à portes roses (royaume du silence).
La photographie ci-dessus n'a pas été prise au 104.
Le 104 aime les néons blancs et les néons de couleur, qui s'appellent d'ailleurs des fluos.
Le 104 aime les escaliers de béton dans lesquels est écrit escalier (en un nombre de langues conséquent).
Le 104 aime le verre.
Dans les sous-sols du 104, des tuyaux de la vapeur une tension permanente.
A droite des écuries, une porte sans poignée.
Sur les côtés, des miroirs appelés sorcières.
Le 104 apprécie qu'on le transforme, qu'on le métamorphose, mais généralement il domine.
Personne au 104 ne connaît le 104 en entier.
Personne au 104 n'aime l'expression lieu de détente et de convivialité mais personne ne l'a renommé.
Le lieu de détente et de convivialité est très difficile à trouver.
On pourrait dormir au 104 même dans les placards vue la place.
Quelquefois au 104 on tombe sur un rideau de scène, noir, seul, qui ne cache ni ne montre rien.
Le 104 consomme énormément de clés, de badges. Personne ne semble avoir les mêmes.
Le 104 est froid et austère et c'est encore tout le contraire.
Le 104 vous prend de l'énergie.
Le 104 vous imprime sa marque.
Comme je l'ai déjà dit ici, on s'y attache violemment.

jeudi 12 février 2009

La mauvaise nouvelle du jour

La maison d'édition Inventaire / Invention ferme ses portes, victime de refus de subventions du Conseil général de Seine-Saint-Denis, sans réelle explication et alors qu'une convention la liait au Conseil Général jusqu'en 2010 explique Patrick Cahuzac, son créateur, dans un e-mail qu'il vient d'envoyer aux abonnés de la liste de diffusion. Un espace de liberté et de découverte qui disparaît brutalement, voilà ce qu'on se dit tout de suite.

Inventaire / Invention m'a permis de découvrir le travail d'Albane Gellé et de Sonia Chiambretto, de lire Vers Aubervilliers de Thierry Beinstingel et La Ville est ce cri de François Bon, d'avoir entre les mains l'édition augmentée (et en couleurs) de Tokyo infra-ordinaire de Jacques Roubaud, et tant d'autres... Tout cela en partie grâce à un atelier de lecture mené par la maison d'édition dans une bibliothèque parisienne, rue Fessart, où nous nous retrouvions le jeudi soir, deux fois par mois, pour parler des textes que nous avions lus. Idée magnifique que de proposer gratuitement, à qui s'inscrivait et s'engageait à les commenter la fois suivante, quatre livres à chaque fin de séance. Stella (au centre sur la photo) sortait les exemplaires de son sac, nous nous les partagions après avoir débattu des quatre précédents, bu du jus de fruit ou autre chose...

La fois suivante ça discutait sec (mais poli), on finissait par donner des notes, de 0 à 2, avec quart de point possible. "Comme dans une maison d'édition", avait dit Stella au début. L'idée, c'était d'élire un des textes et d'en inviter l'auteur. D'un atelier à l'autre, les choix étaient paraît-il très différents.

A la fin de l'atelier, nous avons voté à l'unanimité pour Chto / Interdit aux moins de quinze ans de Sonia Chiambretto. Elle est venue de Marseille. C'était la première fois qu'elle lisait en public.

(juste un mot encore : les liens mènent vers les textes que l'on peut lire en ligne dans leur intégralité)

(et le texte de l'e-mail est ici)