l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

lundi 30 novembre 2009

pierres et fenêtres
























Qu'elles soient éloignées ou non, les fenêtres qu'on m'envoie (et désolée pour celles qui sont encore en attente, je ne les oublie pas) m'emportent. Ici, avant les troglodytes (dont une à vendre) quelques fenêtres d'Amboise, puis du Clos Lucé et de Vendôme.






























merci Monique










nouvelle rubrique

Tous les premiers vendredis du mois, les vases communiquants permettent à qui le souhaite de "troquer" son blog contre celui d'un ou d'une autre. En attendant vendredi prochain, vous trouverez ci-contre une nouvelle rubrique, qui groupe les liens vers les blogs avec lesquels j'ai fait échange.
Par ailleurs, en cliquant sur le mot-clé "vases communiquants" ci-dessous, on accède aux textes des participants mis sur ce blog-ci (jusqu'ici, Pierre Ménard, Michel Brosseau et Martine Sonnet). Bonnes lectures !

(image of a perfume vase found in the tomb of Tutankhamen (lived around 1350 BC), ancient Egyptian pharoah)


vendredi 27 novembre 2009

écrire les trois

(décors)

en même temps est quand même une expérience étrange

impression qu'on ne fout rien

qu'on travaille trop


que ça ne va nulle part
que tout communique













qu'à part prendre des photos...

est-ce qu'il y a de la matière ?

de quoi ça parle au juste ?









et qu'est-ce que c'est que ces personnages débarqués sans prévenir ?

(j'ai bien dit personnages)

mardi 24 novembre 2009

rentrer à pied

Les Filles de joie ont fait la fête, samedi soir, ça se voit : le sol est jonché de petites plumes, de coeurs en papier, la poubelle déborde et l'une a perdu une paire de chaussettes.
Quelques heures plus tard tout a disparu, balayé, couvert d'une pelouse plastique qui ondule un peu. On ne sait à quoi ni à qui elle sert : personne dans le loft, comme très souvent en journée. Cinq cents mètres carrés de vide, un escalier, du vide, encore du vide, puis du bruit au palier. Quelqu'un, juste en dessous, installe un ascenseur. Quelqu'un d'autre peint un mur couleur sous-marin. Quelqu'un encore fixe des lettres dans la montée.

Et toi ? Tu as travaillé ? Un peu. N'ai pas admiré la vue trop longtemps. N'ai pas écouté la radio si longtemps. Ai recopié un texte. Longtemps. Cherché des infos. Pondu un ou deux paragraphes. Enregistré un truc. Pris des photos. Ca ira ?


Au retour, jour gris, pas de coucher de soleil rue de Ménilmontant et le désir de revenir à pied en passant par la rue à l'angle. Il y a de jolis immeubles, très jolis, début XXe (siècle) et juste à côté L'Ermitage, ensemble de maisons qui fait rêver tout le monde : jardinets et volets, la campagne à Paris, bref. Mais ce n'est pas vraiment ce qu'il faudrait, là, maintenant. C'est le chantier désert, vaguement interdit au public (le portail est mal refermé, l'interdiction couverte par les tags). Alors, juste avant que la batterie de l'appareil ne rende l'âme, ces quelques images :






























Et le soir, à nouveau ce lien.

dimanche 22 novembre 2009

photos du diaporama










Trois secondes par photographie au lieu des quatre prévues : le diaporama d'hier, projeté à la Bellevilloise, couplé à une lecture "en direct" ne s'est pas vraiment déroulé comme je l'avais imaginé et je ne sais pas, au fond, ce que les gens y ont vu. Tant mieux, tant pis ?



















Le texte ? Ecrit pour l'occasion, insérant des passages de l'oloé 1, des journées de migraine et de Dita Kepler, précédés d'une citation d'Agnès Varda dans Les Plages d'Agnès.





















"Si on ouvrait les gens on y trouverait des paysages" dit-elle.


















jeudi 19 novembre 2009

Château Landon / Paris vu par

Allez savoir pourquoi telle ou telle image compte tant... La veille de rendre à mon éditrice la version définitive de Franck, texte organisé par lieux dont le premier est précisément ce pont de la rue La Fayette, entre la gare du nord et la gare de l'est, je regarde à nouveau "Gare du Nord", court-métrage de Jean Rouch tiré de Paris vu par. Ce qui compte, ce qui a compté à vingt ans la première fois au cinéma, ce n'est pas la scène de ménage (assez ratée, me semble-t-il) ni même le discours de l'inconnu. C'est Paris vu de haut, les travaux, la grue, la gare de loin, le zoom sur la fenêtre, la nappe à carreaux. Les travaux ensuite à travers la vitre, la marche de la fille, le soleil, la rue, le pont et ses croisillons...





Puis, pur plaisir, cet extrait du sketch de Jean-Daniel Pollet, "Rue Saint-Denis" avec Micheline Dax et Claude Melki (c'est peu dire que je l'aime) :

mardi 17 novembre 2009

Huit cent sept 807 à 8h07

J'ai compté 807 brins d'herbe, puis je me suis arrêté. La pelouse était vaste encore.
Eric Chevillard, L'Autofictif

Et voilà, fin depuis ce matin de la première saison des 807, idée dingue de Franck Garot (voir les 806 et 807e interventions) qui aura tenu son pari durant presque une année : proposer chaque jour un texte inspiré de l'aphorisme ci-dessus, écrit par lui ou par qui le contacte. En un an on aura compté des léopards, des tueurs à gage, des sacs de ciment, des gouttes, des j'ai plus d'idées, des séances chez le psy... Pour citer ceux que je lis régulièrement en ligne AP en a écrit vingt-sept, Brigitte Célérier deux, Christine Genin dix, Christine Jeanney dix, Dominique Hasselmann trois, Eric Chevillard trois, Franck Garot cinquante-neuf, François Bon six, Fred Griot un, Gilda Fiermonte deux, Joachim Séné vingt-cinq, Martine Sonnet huit, PdB vingt-deux, Philippe Annocque trois, Pierre Ménard quatre, Virginie Clayssen deux (et moi trois).

Début de la saison 2 en janvier, peut-être...

lundi 16 novembre 2009

Madeleines sonores d'Arte radio

Depuis le temps que j'aime Arte radio... voici maintenant qu'on peut insérer leurs centaines de sons sur un site ou un blog. Premier essai avec ces délicats portraits d'inconnus, esquissés à partir de souvenirs sonores, de petits bruits de rien.








(Vous remarquerez que l'on peut passer au reportage suivant sans quitter le player. Par contre, manque une petite touche pause, vous ne trouvez pas?)

Sans-papiers de Paris, suite

C'est grâce à Télérama.fr, qui en dévoile aujourd'hui le troisième volet, que j'ai découvert les reportages dessins et sons de Sabrina Kassa, journaliste spécialiste de l'immigration qui tient un blog consacré aux exilés afghans de Paris.
Elle explique sa démarche, sa première rencontre avec les exilés dans le jardin Villemin (Paris 10e, près du canal saint-Martin) ici :
Et l'on découvre entre autres choses, dans le troisième volet, qu'une trentaine de mineurs passe régulièrement la nuit dehors faute de place dans les centres d'hébergement d'urgence.

Des droits des mineurs et de leurs familles sans papiers il sera justement question au Centquatre le 22 novembre prochain, de 13 heures à 19 heures, lors de débats et concerts dont voici le programme.

vendredi 13 novembre 2009

jardin de l'oloé 2

Le nouvel oloé (espace élastique où lire où écrire) est arrivé sur Mélico. Il évoque ce qui surgit sans crier gare au moment d'écrire, vient vous parasiter... Pour mémoire, on en retrouvera un par mois durant quatre mois encore - et je sais déjà que ça me manquera, lorsque la résidence sera close.
Quelques unes des photos seront projetées samedi prochain à la Bellevilloise (voir ci-dessous).

Et juste pour l'anecdote : le petit fichier son de mes adjectifs en f a été enregistré précisément à cet endroit (dommage, on n'y entend pas les oiseaux !).

Deuxième rendez-vous à la Bellevilloise samedi 21 novembre

Paysage, site, décor, espace... Le mois dernier, dans le cadre de ma résidence d'écriture à la Bellevilloise, j'avais proposé un premier rendez-vous sous forme de visite "littéraire" des lieux, avec lecture par les participants de textes liés à ces notions.

Cette fois, le samedi 21 novembre prochain à 16 heures, dans le "sas", lieu réservé en semaine au CITU de Paris 8, je projetterai des photographies récentes et lirai un montage de textes, dans lequel on retrouvera Dita Kepler, personnage en métamorphose.

Bienvenue à tous (c'est gratuit, pas trop long et on ira très certainement boire un verre après) !

Depuis quelques jours, j'ai déserté un peu ce blog, précisément pour cette raison. Ou : comment créer un diaporama cohérent (avec méandres, bien sûr) ; écrire un texte (avec méandres bien sûr) qui sache intégrer les extraits ; découvrir que le texte est trop court ; écrire quelques lignes de DK auquel on aurait pas pensées, en tout cas pas tout de suite ; s'apercevoir que certaines photos neutralisent un passage, qu'il faut les supprimer (dommage, on s'était bien amusé, avec celles-là) ; en trouver d'autres ; s'interdire de rouvrir certains fichiers, qui pourtant seraient bien pratiques ; pester contre la technique ; se dire : allez, c'est bon, je réécoute, je regarde une dernière fois ; recommencer ; se le redire ; se dire enfin : STOP, on ferme le dossier jusqu'à mardi au moins. Se persuader qu'en attendant il faut faire autre chose (lire écrire faire des photos, par exemple...)

samedi 7 novembre 2009

Lady Montagu

Celle dont je ne me rappelais plus le nom, l'autre jour, dans ma note sur Istanbul, cette Lady anglaise du XVIIIe siècle qui, ayant suivi son mari ambassadeur, raconte sa vie à Constantinople dans Letters from Turkey, c'est Mary Wortley Montagu, dont les éditions José Corti ont publié une correspondance. On peut également trouver quelques unes de ses lettres consacrées aux femmes ottomanes aux éditions de la Différence. Fine, cultivée, d'une grande ouverture d'esprit, cette Lady Montagu : comment ai-je pu l'oublier ?

Ici, quelques extraits traduits en français.

Paris, fantômes, immeubles plats

Je n'aurais pas cru qu'à écrire sur les décors, une fois de plus, Paris prendrait tant de place. Pourtant ça crevait les yeux : Décor Lafayette aux galeries du même nom, Décor Daguerre entre Montparnasse et Denfert-Rochereau ; enfin Dita Kepler accueillie au 104 puis à la Bellevilloise alors qu'elle pourrait déambuler ailleurs (et qui sait ?).

En fait, Paris ne tient pas de place. Paris peut se ranger dans une poche, se faire oublier. Mais tout le travail de recherches, de lectures pour le premier décor (Lafayette) m'y renvoie en ce moment : aux jours de Mercier, aux nuits de Restif (merci à Martine Sonnet de ses conseils) ; aux rues de Perec, en particulier celle de l'Atlas, où il est né ; aux immeubles plats de Roger Caillois, ces pièges à fantômes...

La projection de photos que je prépare pour le 21 novembre prochain (16 heures, dans le "sas" de la Bellevilloise) semble aller en sens opposé : des séries thématiques (assises, façades...) s'organisent, mais les photos viennent de partout, Paris s'y noie peut-être... On verra.

En attendant, et pour faire le lien avec le trajet de Fenêtres, cette évocation des barrières de Claude Nicolas Ledoux (penser, à Stalingrad, à la rotonde) par Michel Delon dans son introduction aux textes de Louis-Sébastien Mercier (Tableaux de Paris, Le Nouveau Paris) et Restif de la Bretonne (Les Nuits de Paris) réunis en un seul volume :

"Mélange d'archaïsme par le retour aux modèles grecs les plus anciens et de futurisme par le goût des formes géométriquement pures, les barrières de Ledoux apparaissent comme un compromis entre l'idéal ancien de fixer, de figer la ville et la volonté de donner sa dignité aux réalités économiques. Les ordres architecturaux les plus nobles ne sont plus réservés à la Religion et au Pouvoir royal, mais ce n'est pas un hasard si les premières émeutes révolutionnaires s'en prennent à ces bâtiments sur lesquels le XIXe et le XXe siècles continueront à s'acharner : la muraille est ressentie comme celle du fisc et de la police. Elle métaphorise de façon ostentatoire la volonté de l'administration centrale de surveiller la population et d'en diriger l'existence. Elle est la forme visible, tangible d'un contrôle policier qui, plus discrètement, investit toute la ville. Le lieutenant de police la quadrille de ses hommes ; des espions lui rendent compte des mouvements de l'opinion. Les commis de la Ferme veulent surprendre ce que les Parisiens consomment ; les mouchards - on les appelle alors des mouches - écoutent ce qu'ils disent de la police, à la taverne et au bordel, dans les théâtres et dans les jardins du Palais-Royal."

Paris le jour, Paris la nuit, Editions Robert Laffont, 1990.

La rotonde de Ledoux, place de la bataille de Stalingrad deviendra prochainement un restaurant chic (très chic). Quant au Palais-Royal au XVIIIe siècle : suite au prochain épisode...