l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

mercredi 22 décembre 2010

D'ici là subjugue

Le sixième numéro de la revue d'ici là, éditée par publie.net et dirigée par Pierre Ménard, est paru hier. Son thème : L'immobilité de celui qui écrit met le monde en mouvement.

Je l'écoute, la regarde en écrivant ce post (quoi, ce n'est pas possible ?) et subis une sorte de fascination. C'est le cas à chaque fois mais peut-être plus encore aujourd'hui. Est-ce parce qu'elle change de rythme de croisière pour ne plus paraître que deux fois par an ? Je ne pense pas : elle est précieuse quoi qu'il arrive. Mais raison de plus de la lire longuement, d'y revenir.

Comme les cinquante-deux autres auteurs, j'en suis sûre, je me sens on ne peut plus fière de participer à cette aventure qui (me) secoue, percute.

(pour découvrir comment elle est conçue et réalisée, un tour sur Liminaire s'impose)

lundi 20 décembre 2010

Fenêtre du Luberon














Un endroit où lire où écrire ? On peut en rêver en tout cas (beau silence, paraît-il), surtout au moment de boucler ces Oloé prévus pour février 2011, livre à paraître chez D-Fiction qui regroupera les textes parus sur mélico et des inédits.
Merci à Alain Pierrot, fidèle pourvoyeur de fenêtres.

samedi 18 décembre 2010

Loos, y aller














Entre Loos et Lille, lus à haute voix et photographiés ces jours-ci dans la ville haute, j'insère ici d'autres fichiers son, enregistrements pris sur place, sans montage, point de passage d'un blog à l'autre.
Les voici :

partir de Lille
marcher
marcher encore
franchir le pont de l'autoroute

vendredi 17 décembre 2010

16h58














Au dehors, au-delà, vous êtes accompagné, vous le savez.
Vous savez pourquoi vous êtes venu.
Vous pensez simplement : ne pas trahir.
(ne pas se laisser déborder non plus)
Vous ne savez plus si vous préféreriez être ailleurs.
Vous savez ce que vous voulez dire, essayez d'anticiper ce qui échappera, ce qui se formera dans la pensée à un moment ou à un autre lors de l'entretien, n'avait jamais été pensé (il y aura quelque chose, en effet, vous ne saurez plus quoi, ne le chercherez pas)
(vous ne réécouterez pas, de toute façon)
En avant.

Du jour au lendemain, Franck sur France Culture (avec détour ligne 2 par Fenêtres / Open space) ce sera le 12 janvier prochain. Voici le lien vers la présentation de l'émission.
Grand merci à ceux de 17 heures et à Alain Veinstein pour l'invitation, le regard, l'écoute.

mardi 14 décembre 2010

Il y a

un homme qui traverse les villes
noue entre eux les quartiers par lignes de tension
six cordes
pose les armes à plat







dimanche 12 décembre 2010

dans le décor

Ca fait joli, dans le décor, d'avouer que parfois on écoute à fond les vieux tubes de Blondie, Atomic en particulier, qu'on chante en même temps et qu'on a même fait partie du fan-club international de cette chanson, rien qu'elle, en 2000, sur internet (unique membre français du groupe) ?

qu'on a été blonde platine, d'ailleurs, à une époque

de dire qu'on a vu Les Demoiselles de Rochefort une bonne trentaine de fois et que la phrase qu'on préfère, dans le film, est la question de Solange à Delphine à propos de leurs robes de scène : Tu n'as pas peur qu'on fasse un peu putes ?

que par ailleurs non, rien à faire, Une chambre en ville, non

que Tennessee Williams, d'accord, mais Brando, son tee-shirt déchiré (Stanley Kowalski, survivor of the stone age : la bande-annonce ci-dessous annonce allègrement la couleur) et Newman, sa jambe dans le plâtre, surtout, en réalité...

Oui, non, peut-être ?
Peu importe. Dans le décor on trouve, donc :

(le vrai clip est ici, mais on ne peut pas intégrer le code)










et pas uniquement, même s'ils ont beaucoup compté, Rimbaud, Verlaine, Genet dont je suis allée parler à une classe de seconde de Montreuil la semaine dernière pour leur raconter mon "parcours".

mercredi 8 décembre 2010

Fenêtres de Maryse Hache, écume de Marcel Proust

Une photographie, que je garde précieusement, un twit rappelant que je les aime, les fenêtres, et voilà que Maryse Hache m'offre une collection de lucarnes, de croisées, de marquises. Merci beaucoup, Maryse.

En retour, cet extrait des Jeunes filles, peut-être ?

"J'entrai dans ma chambre. Au fur et à mesure que la saison s'avança, changea le tableau que j'y trouvais dans la fenêtre. D'abord il faisait grand jour, et sombre seulement s'il faisait mauvais temps ; alors, dans le verre glauque et qu'elle boursouflait de ses vagues rondes, la mer, sertie entre les montants de fer de ma croisée comme dans les plombs d'un vitrail, effilochait sur toute la profonde bordure rocheuse de la baie des triangles empennés d'une immobile écume linéamentée avec la délicatesse d'une plume ou d'un duvet dessinés par Pisanello, et fixés par cet émail blanc, inaltérable et crémeux qui figure une couche de neige dans les verreries de Gallé."

Marcel Proust, A l'ombre des jeunes filles en fleurs.

jeudi 2 décembre 2010

Un samedi à Sciences Po

Samedi prochain, de 14 heures à 18 heures, passez donc me voir : je serai à Sciences Po, qui organise une journée de dédicaces dont voici le programme. L'équipe des Papous dans la tête sera présente, qu'on se le dise...

(et en attendant, le samedi matin, pourquoi ne pas faire un tour dans la ville haute : à huit heures, la version audio de Franck tournera la page 100, figurez-vous)

Encore une petite chose : guettez ce site demain. Il appartiendra pour la journée à Piero Cohen Hadria. Il y sera question, en filigrane, d'un certain bureau. Pour l'heure, en voici un autre.

mercredi 1 décembre 2010

De Belleville à Jaurès, texte de Piero Cohen Hadria

Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin

De venir dans ma chambre un peu chaque matin…

Je l’attendais ainsi qu’un rayon qu’on espère

Elle entrait et disait « Bonjour mon petit père… »

Lorsque je me promenais avec elle sur le boulevard, les matins entre sept et huit, nous avions coutume d’évoquer le passé, de tenter de saisir l’avenir. Nous allions d’un pas lent l’été, elle portait des sandales rouges, parfois des shorts (« à ton âge, enfin… ! »), et fumait de petits cigarillos un peu tores.

Longtemps sa vie avait été d’employée, à la RATP elle poinçonnait les tickets. C’est à la République qu’elle travaillait. A la nuit, vers deux heures, à pied elle remontait le faubourg. Elle vivait dans la cour nommée « A la Grâce de Dieu » et elle me le disait en riant (c’est au 139 je crois).

Nous marchions, doublant le vieux lycée professionnel,






le boulevard encombré le mercredi des marchés, ses arbres et son air frais, les voitures qui klaxonnent, les camions qui déchargent des cageots de salades, de fruits et de poissons : nous y verrions, vers deux heures, des glaneurs s’il se pouvait, comme au si beau film d’Agnès Varda.

Ici une femme l’année dernière, s’est jetée du troisième, morte de ne pas avoir de papier.








Chinoise.

L’hiver, il faisait nuit, nous avions rendez-vous au métro, elle venait, ses cheveux blancs et son manteau de cachemire gris, sa casquette parfois sous la neige, on ne se serrait pas la main, on ne s’embrassait pas, on partait, marchant doucement alors que le monde se hâtait. « Ma mère à boire » disait-elle en riant, et comme je la regardais, sans comprendre, elle souriait, énigmatique et portait au loin le regard, au loin vers l’ouest, loin , si loin.

Au printemps, le soleil pointait derrière nous, le métro qui sortait,










le boulevard restait un peu tel qu’en lui-même. Lorsqu’en quatre vingt quinze, je conduisais à pied les enfants à l’école, je la retrouvais vers neuf heures assise à la terrasse, le café boulangerie de la place toujours à l’ombre, elle regardait le monde, les voitures à l’arrêt, les cris parfois, les gens, la neige parfois et elle, son cigarillo aux lèvres, ou debout, petite calme et droite, les yeux un peu tristes ou alors ce n’était que le vent (le vent).

Nous prenions un café, elle y versait trois gouttes de lait, disait trois mots en vietnamien au type derrière le bar qui lui répondait en riant. Un jour, elle m’avait raconté ses vingt ans, le Tonkin, puis en 49, Madagascar, et Blida, la Mitidja. Elle me parlait de son asthme, de la cortisone prescrite, de ce qu’elle refusait de prendre des calmants pour dormir, non, pas ça…et finissait par « ce que j’aurais voulu, tu vois, ça aurait été de voir New-York, mais à présent… ».

Nous descendions vers Jaurès. A droite, au fond de l’ex-avenue d’Allemagne, se terre le parc et les villes invisibles.










Nous revenions vers l’est, c’était voilà près de dix ans, et la veille de l’écroulement des tours jumelles de New-York, elle a passé l’arme à gauche. Ce n’était pas ma mère, ni même ma soeur, ni quelqu’un des miens. C’était un fantôme, une vieille femme, une idée de la fiction, elle sortait d’un film de Fellini mais n’en avait ni la voix éraillée ni la poitrine accorte, elle venait d’un poème de Robert Desnos « là bas où le destin de notre peuple saigne », quelque chose qui passe et qui erre, peut-être une mémoire, un oubli. Quelque chose de l’humanité, rien à voir avec les bons sentiments, tout ce que la vie peut avoir de tranquille et de sûre, non, rien de tout ça, plutôt ce qu’elle recèle d’horreurs, de turpitudes, de tristesses et de morts. Mais elle, là, marchant près de moi, m’effleurant, une ombre, quelque chose ou quelqu’un, je ne sais pas bien, un peu toujours présente, pas même une amie mais une sorte de présence qui chemine à mon côté, qui ne se lasse pas et ne se laisse pas oublier.

Pas une mère, ni une soeur. Juste quelqu’un des miens.










Texte écrit dans le cadre des Vases communicants par Piero Cohen Hadria, qui, de son côté, m'accueille sur le site Pendant le week-end. Pour cette échange, nous nous sommes donné deux contraintes : remonter, chacun dans un sens, le boulevard de la Villette (de Belleville à Jaurès pour lui, de Jaurès à Belleville pour moi) et utiliser cinq cinq mots/expressions/noms liés à ce capharnaüm qu'est parfois mon bureau.

Les autres participants :

Daniel Bourrion http://www.face-terres.fr/ et Urbain trop urbain http://www.urbain-trop-urbain.fr/

François Bon http://www.tierslivre.net/ et Michel Volkovitch http://www.volkovitch.com/

Christine Jeanney http://tentatives.eklablog.fr/ce-qu-ils-disent-c138976 et Kouki Rossi http://koukistories.blogspot.com/

Anthony Poiraudeau http://futilesetgraves.blogspot.com/ et Clara Lamireau http://runningnewb.wordpress.com/

Samuel Dixneuf-Mocozet http://samdixneuf.wordpress.com/ et Jérémie Szpirzglas http://www.inacheve.net/

Pierre Ménard http://www.liminaire.fr/ et Christophe Grossi http://kwakizbak.over-blog.com/

Michel Brosseau http://www.àchatperché.net/ et Jean Prod'hom http://www.lesmarges.net/

Lambert Savigneux http://aloredelam.com/ et Silence http://flaneriequotidienne.wordpress.com/

Olivier Guéry http://soubresauts.net/drupal/ et Joachim Séné http://joachimsene.fr/txt/

Maryse Hache http://semenoir.typepad.fr/ et Cécile Portier http://petiteracine.over-blog.com/

Anita Navarrete Berbel http://sauvageana.blogspot.com/ et Landry Jutier http://landryjutier.wordpress.com/

Feuilly http://feuilly.hautetfort.com/ et Bertrand Redonnet http://lexildesmots.hautetfort.com/

Arnaud Maïsetti http://www.arnaudmaisetti.net/spip et KMS http://kmskma.free.fr/

Starsky http://www.starsky.fr/ et Random Songs http://randomsongs.org/

Laure Morali http://lauremorali.blogspot.com/ et Michèle Dujardin http://abadon.fr/

Florence Trocmé http://poezibao.typepad.com/ et Laurent Margantin http://www.oeuvresouvertes.net/

Isabelle Buterlin http://yzabel2046.blogspot.com/ et Jean Yves Fick http://jeanyvesfick.wordpress.com/

Barbara Albeck http://barbara-albeck.over-blog.com/ et Jean http://souriredureste.blogspot.com/

Kathie Durand http://www.minetteaferraille.net/ et Nolwenn Euzen http://nolwenn.euzen.over-blog.com/

Juliette Mezenc http://juliette.mezenc.over-blog.com/ et Loran Bart http://noteseparses.wordpress.com/

Shot by both sides http://www.shotbybothsides.org/ et Playlist Society http://www.playlistsociety.fr/

Gilles Bertin http://www.lignesdevie.com/ et Brigitte Célérier http://brigetoun.blogspot.com/

vendredi 26 novembre 2010

A côté

Surtout si vous avez lu Franck, je vous conseille vivement de regarder A côté, documentaire de Stéphane Mercurio, sorti en 2008 et paru cette année en DVD. Tourné dans une maison d'accueil à côté de la prison de Rennes, subtil et respectueux, il aborde la vie des familles de prisonniers avec une pudeur qui n'exclue pas la précision, au contraire : complexité des relations avec les détenus que l'on vient voir pour une demi-heure (toujours), importance du courrier, mépris de l'AP, retards, transferts, trajets, décisions arbitraires, problèmes de santé, d'argent, impossible réinsertion... C'est désespérant comme rien n'a changé, en vingt ans. Elles (et ils) ont tout mon soutien.



Chantal Courtois, épouse de détenu, témoigne.
envoyé par Iskrafilms. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

Crossroads/12

Cela fait des mois que je n'ai mis pas à jour cette rubrique où les textes se croisent.









(apparition de Franck au 104 : banc de la boutique Emmaüs)

Bien sûr, ce qui a pris toute la place, et continue de la prendre, c'est la parution de Franck chez Stock en septembre. M'a permis de me rendre à Brest, au Mans, à Paris, à Paris, bientôt à Paris à nouveau (le samedi 4 décembre après-midi, à Sciences Po) (au passage : on trouve sur ce lien une présentation de mon travail un peu hallucinée !), bientôt à la radio (guettez France Culture dans quelques temps...). J'irai à la Rochelle pour le Quai des lettres en janvier (le 24), en parlerai sûrement encore ailleurs, un projet au moins se prépare. Et la ville haute elle aussi me fait voyager : retourner dans chaque lieu pour prendre des photos c'est se rendre à côté, bien sûr, mais pas uniquement. Cette mise à jour, très fréquente, du site (tous les samedis pour la partie audio, deux à trois fois par semaine pour le journal, dont la publication se poursuit finalement en parallèle sur le blog de la librairie Dialogues) m'interdit de passer totalement, et trop vite, à autre chose - ce que je ne voudrais pas, de toute façon.









Quelquefois on a des surprises. Ainsi ce 103 ne m'appartient pas : c'est le numéro de l'immeuble squatté de Pernety, j'en suis presque sûre maintenant. Quant au 103 bis, projet de texte de trajet perpendiculaire à Fenêtres / Open space, il a commencé de s'incarner, un soir, à la librairie Texture, avec photos. Fenêtres va vivre une seconde vie, du reste, puisqu'avec Jean-Marc Montera nous proposerons à nouveau, le 21 janvier prochain à Montreuil, la lecture musicale que nous avions faite à Marseille en 2007 et que l'on peut écouter ici.












(Marseille, Bibliothèque départementale BDP, 2007)

Ce que je dois faire, pour l'instant, c'est m'occuper des oloé, qui devraient paraître en février prochain aux éditions D-Fiction : il faut écrire les inédits, réfléchir aux images, à la maquette... S'inspirer de Montreuil, aussi, ville qui va donc m'accueillir en résidence à partir de décembre dans la médiathèque Robert Desnos. Trouver le lieu idéal où lire où écrire à Montreuil ? Peut-être, qui sait ?












(Montreuil, chantier devant la médiathèque)

J'ai dans l'idée également d'y installer Dita Kepler, accueillie, elle, par Christophe Grossi ce mois-ci lors des Vases communicants. Si j'avais lu des passages de ce texte au 104 l'an dernier en public, je n'avais jusque là jamais voulu qu'on en voit une ligne...
J'aime beaucoup la recherche sur les corps et l'identité de Christophe, et le texte qu'il a placé ici m'est très proche. Il vient justement de le poster sur son site : prenez la 6 ou la 9, passez voir.









Lors des prochains vases co, vendredi prochain, j'échangerai avec Piero Cohen Hadria, voisin et ami, tel qu'il le dit pendant le week-end. Le lieu ? Entre Colonel Fabien et Belleville : le long de la 2, autrement dit, cette ligne que nous partageons et qu'il évoque régulièrement dans le Petit journal (entre autres) tandis que j'entame, au même endroit, une petite chronique de la nage.










(décor Alice au pays des merveilles de Tim Burton, Galeries Lafayette)

Il y a encore à Décor Lafayette, auquel se ré-atteler aussi (ça urge, même, me crient les grands magasins, quels qu'ils soient). A suivre, donc (je ne peux dire que ça...).

mardi 23 novembre 2010

suite du post précédent










Deux phrases sur le bras d'une nageuse, disparues à l'entraînement.

samedi 20 novembre 2010

Montreuil, au tout début

Un matin, de froid, d'humidité, 9 heures à la mairie.









C'est une apparition furtive, se rendre à une réunion qu'on ne peut suivre jusqu'à la fin, se cogner à la porte d'entrée, sonner, se présenter, s'asseoir dans le fond de la salle. Dans le sac, l'appareil-photo : avoir si peu, jusqu'à présent, arpenté la ville.









C'est d'un tout début qu'il s'agit : avancer sur du presque rien, longer une ou deux rues, n'avoir encore devant soi ni temps ni disponibilité d'esprit.












Mais dans ces quinze minutes de déambulation, se faire une première idée









de la couleur









de la texture












de certaines configurations.












Montreuil, ville qui m'accueille dans sa médiathèque de maintenant à juin, en résidence, nouvelle que je m'en vais fêter, là, maintenant, tout de suite (des mois que je l'espère).









Et avant d'en dire plus sur les projets, ce qui est prévu, etc., envie très simple de la partager, cette nouvelle, enfin...

mercredi 17 novembre 2010

Est-ce que ça s'appelle un bureau ?

une écharpe rouge ; un appareil-photo ; un sac de la librairie des Buveurs d'encre contenant un manuscrit, un marque-page de la bibliothèque et une facture sous enveloppe, à envoyer, ne manque que le timbre, elle a failli passer à la poubelle, tiens ; Sébastien de Jean-Pierre Spilmont ; Bestiaire domestique de Thierry Beinstingel ; Ma mère à boire et Feu de Régine Vandamme ; un exemplaire de Franck qui n'est pas celui, déjà un peu abîmé, dont je me sers lors des lectures ; un câble énigmatique ; un torchon propre et froissé ; un sèche-cheveux ; un emballage vide d'ampoules électriques 60W haute consommation ; le Télérama de la semaine en cours (pas ouvert) ; un vieux Télérama avec Keith Richards en couverture ; CosmoZ de Claro ; la relance de la facture précédemment citée ; un second appareil-photo ; un exemplaire de Fenêtres ; une lettre non ouverte de France Telecom ; Libération du 8 octobre ; un Télérama avec Javier Bardem en couverture ; un collier ; Jean Genet, menteur sublime de Tahar Ben Jelloun ; le programme des dédicaces de la librairie Longtemps ; deux chéquiers ; une prise avec adaptateur pour la batterie de l'appareil-photo (le premier) ; un relevé de compte datant de février ; une lettre d'employeur ; une pince à épiler ; Libération du 16 et 17 octobre ; Le Maine libre du 16 octobre, rapporté du salon du livre du Mans, titré "Marina : les parents sur les lieux du drame" (pas lu) ; le programme et le supplément Ouest-France consacré à ce même salon ; un marque-page donné par mon voisin de dédicaces, résumant son roman ; le programme de "Mon expo en vitrine" 2010 ; une lettre personnelle ; le feutre noir indélébile que je cherchais l'autre jour ; deux post-it ; un manuscrit ; une housse noire ; une autre lettre de rappel ; une publicité de la salle Pleyel ; une invitation à un vernissage au château de Saint-Ouen ; plusieurs dépliants de la Cité des sciences ; un flyer pour un "broc dej" ; deux enveloppes vides ; le programme de la Ferme du Buisson du mois d'octobre ; un flyer de la bibliothèque Robert Desnos à Montreuil ; un billet d'entrée pour la soirée de Fred Griot du mardi 28 septembre à Pantin ; une carte de réduction de la SNCF ; un dépliant pour le festival America de Vincennes ; un ticket d'entrée pour le zoo de Berlin ; un ticket d'entrée pour les jardins de Chaumont-sur-Loire ; un ticket de métro parisien ; la carte d'un hôtel à Chamberet ; un ticket de métro allemand ; un tout petit carnet bleu ciel ; la dernière page du début de Au 103 bis lu à la librairie Texture la semaine dernière ; une lettre avec facture non ouverte ; une barrette ; un appareil-photo jetable ; une règle décorée de chromos publicitaires du chocolat Poulain (vers 1900) achetée au musée Jules Verne d'Amiens ; un autre chéquier ; un marque-page de la Bellevilloise, faisant ma pub, du temps de ma résidence ; une agrafeuse ; un flyer pour les éditions Asphalte noir ; un bracelet ; un petit livre de recettes de thés ; un casque anti-bruit acheté dans un magasin d'aviation ; une compilation Rock en Seine ; une invitation à une conférence de presse ; un billet pour un concert-lecture de Serge Teyssot-Gay à Saint-Ouen ; un flyer pour la réédition de Nathalie Granger de Marguerite Duras ; un ticket d'entrée pour monter à la tour du guet de Pérouges ; une carte postale représentant une rivière ; un petit mot ; un sac de la librairie Longtemps ; un catalogue ; Berlin, l'éternel faubourg de Matthias Zschokke ; le guide du musée de la communication de Berlin ; cinq autres marque-page ; un ticket de caisse de Monsieur Bricolage ; une publicité pour prendre des cours de tennis ; une liste de fournitures ; une feuille ayant servi à se repérer dans les fichiers son de la ville haute ; un programme de cinéma ; un plan de Paris ; trois gélules de Dafalgan ; deux stylos-bille ; un élastique ; une seconde lettre personnelle ; un feutre noir ; une sorcière ; une pile de livres et DVD comprenant les titres (je renonce à écrire le nom des auteurs, sinon elle s'écroulera) : Ecrivains en séries ; Agnès Varda : le cinéma et au-delà ; Bruits et sons dans notre histoire ; Le Palais-Royal ; Le Détail : pour une histoire rapprochée de la peinture ; Journal ; L'Espace vide ; L'Art et la manière d'aborder son chef de service pour lui demander une augmentation ; "53 jours" ; Fellini ; Cap au pire ; Mille milliards de milieux ; Apprendre à photographier en numérique ; Les Aventures du baron de Munchahausen (que je dois rendre depuis longtemps à quelqu'un qui passera peut-être par ici) ; Fellini ; L'Antarctique). La pile comprend également plusieurs carnets et une chemise dans laquelle sont regroupées des pages imprimées de Dita Kepler ; une enveloppe sur laquelle sont notées quelques informations à propos de la lecture de Fenêtres que je ferai en compagnie de Jean-Marc Montera le 21 janvier à Montreuil ; la liste des journalistes qui ont reçu un exemplaire de Franck (voilà pour la pile de droite, passons à celle de gauche) ; le carnet rouge dans lequel j'ai pris des notes au 104 pour Au 103 bis ; une brochure intitulée "Ecritures contemporaines / Publics du secondaire" ; une lettre de la mairie du XIXe arrondissement ; encore deux enveloppes vides ; En vue, magazine des bibliothécaires de la ville de Paris, novembre-décembre 2010 ; des feuilles imprimées annonçant un festival à venir ; des feuilles imprimées permettant de suivre un parcours artistique autour du canal de l'Ourcq ; mon exemplaire un peu abîmé de Franck ; des histoires pour enfants écrites à la main ; la Gazette du 19e ; un acte de naissance ; une carte de réduction ; Basilic, gazette de l'association des amis de l'Amourier ; une invitation à une fête d'anniversaire ; Libération du jeudi 16 septembre ; quelques petites feuilles carrées et agrafées, données par un libraire de la librairie Dialogues à Brest pour que je prenne des notes ; une lettre de la banque ; un papier sur lequel est écrit "réservé" ; le magazine d'Air France dans lequel je veux garder un plan des Galeries Lafayette ; une carte d'activité d'un centre de loisirs ; un marque-page au dos duquel j'ai pris des notes pour Décor Lafayette ; Le journal de Mickey ; une carte de pub pour "SNCF direct" ; un cahier rouge qui me servait de journal jusqu'à ce que j'entame le journal de publication de Franck ; des recettes de cuisine ; un sac plastique du magasin de musique Woodbrass ; deux dessins qui représentent mon prénom ; un mot d'Yves Jolivet me souhaitant bonne chance pour la parution de Franck ; une enveloppe contenant le DVD d'un documentaire sur des prisonnières (Les Résidentes, d'Hélène Trigueros), accompagné d'une petite lettre ; un devis ; une plaquette de présentation de In situ, artistes en résidence dans les collèges ; le Magazine des aéroports de Paris ; une grande enveloppe vide, en kraft ; deux ordonnances ; une facture ; une lettre personnelle ; un programme du théâtre du Châtelet ; un compte-rendu de réunion ; Causette ; le programme de la rentrée littéraire des éditions Belfond ; les épreuves de Franck ; une enveloppe vide ; Entre ciel et terre, les toits de Paris (livre de photographies acheté aux puces de Saint-Ouen) ; Istanbul, Guide Gallimard, collection "Ecrivains voyageurs" ; un dépliant d'agence immobilière ; une lettre que je n'aurais pas dû garder ; une carte de voeux du 104 ; un dépliant de la Scène du balcon pour une rencontre avec Latife Tekin ; un cahier de notes pour un projet de livre ; un "journal de travail" ; un texte écrit lors d'un atelier de Pierre Ménard ; deux versions successives de Franck ; un livre sur Moscou écrit en russe ; mon premier journal de publication de Franck ; un grand cahier contenant, entre autres, des cartes postales et des extraits de journaux ; une pochette avec des textes que je n'ai pas envie de relire ; hors piles : un petit robot qui se remonte ; un livre sur les cheminées de Roubaix ; deux carnets achetés à Béthune ; les livres que j'ai achetés en gare quand j'allais voir Franck en prison ; un plan de Paris ; deux petits lexiques d'architecture ; un carnet ; Les Villes invisibles d'Italo Calvino ; la cassette de The Trinity Session, deuxième album des Cowboy Junkies ; un brin de faux buis ramassé dans le jardin de la villa Arpel au 104 ; des cartes postales ; une paire de lunettes dans son étui ; deux plumiers ; deux petits flacons contenant du sable ; des CD ; des coupures de journaux ; des cassettes audio ; et encore un nombre assez grand de carnets et de livres que cette fois je renonce à détailler, il est tard et ça suffit bien.

Une photographie est-elle nécessaire ?
Je l'ai prise avant de ranger (noter / ranger /noter /jeter). J'ai noté par strates : les dernières (versions de Franck, etc) sont les plus anciennes.

Quelques instants plus tard, à la demande générale de deux de mes camarades sur Twitter, voici la preuve de ce que j'avance :





















(sur le web, certainement pas, mais sinon, Philippe de Jonckheere a un peu de concurrence !)

samedi 13 novembre 2010

être lu par (qui vous lisez)

C'est la mise à jour du site de Thierry Beinstingel qui me pousse à écrire ce court article, la surprise de découvrir que toutes les rubriques :
étonnements
notes d'écriture
notes de lecture
et webcam
sont consacrées à Franck (le livre) et à Franck (lui).


J'ai découvert les textes de Thierry Beinstingel il y a dix ans environ, ai lu presque tous ses romans je crois (mais pas tous j'en suis sûre).

J'ai découvert les livres de François Bon il y a quinze ans je crois, ne les ai pas tous lus mais tout de même un bon nombre

(j'aime quand il me reste à lire)

et c'est pourquoi voir ce prénom sous le tiers livre, soudain, a compté fortement aussi.

Des dettes nous en avons.

Elles ne pèsent pas. Donnent envie de remercier, et poursuivre.

jeudi 11 novembre 2010

Texture

De jolies lampes pour ce bel endroit, librairie Texture, des cartons partout puis on place une table, le projecteur, l'écran, cherche des multi-prises.

(j'étais venue à pied du 103 avec micro, câble, pied de micro, ordi, livres, texte imprimé : me faisais l'effet d'une femme-orchestre en montant l'avenue Jaurès)

(Jaurès, centre de ce "103 bis" que je venais lire, justement)



On attend un peu, juste le temps qu'il faut.

(je pensais qu'il n'y aurait presque personne et puis si, nous étions une bonne quinzaine pour cette lecture-projection)

(sans compter les passants, qui par la vitre, paraît-il, jetaient un oeil sur les photos en faisant semblant de regarder les livres !)


Dans mon dos, le rayon Genet.

Juste avant la lecture, ce hasard : rencontrer un ami de la libraire qui vient de publier une thèse sur ses romans.

(ceux qui aiment Mélico se souviendront peut-être de 'Querelle de Brest' à 16 ans) (ceux qui ont lu 'Franck' se rappelleront peut-être le mémoire de maîtrise que j'ai écrit sur lui)


Il faut dire maintenant tout le soutien de la libraire, Michèle, et l'ambiance chaleureuse, et le bel accueil, et ce 103 bis finalement à sa place, et le lien avec Franck qui se fait aussi.

(j'ai lu le premier passage à Jourdain, qu'on peut entendre ici)

Dire la soirée si réussie, l'impression d'avoir été au bon endroit, au bon moment, pour les bonnes raisons : l'harmonie.



Et quand à la fin un de vos amis se transforme en homme-paysage, c'est encore mieux.








Projection-lecture créée pour "Mon expo en vitrine", manifestation de photographes du XIXe arrondissement (qui se poursuit, passez voir).

Au 103 bis : texte en cours d'écriture corrélé à Fenêtres / Open space. Il évoque un trajet qui permet d'arriver au 104.

lundi 8 novembre 2010

Métro de Lyon

Il est évidemment étrange, pour quelqu'un qui a écrit, à une époque, sur le métro parisien, s'est intéressé aux panneaux, affiches, stations et lignes, de voir soudain son nom dans le métro lyonnais.










Ne pas le voir "en vrai", en photo seulement, sans savoir combien d'autres noms s'y trouvent, ni la taille de l'affiche, ni son emplacement.









Essayer de deviner. Renoncer. Remercier qui a pris cette photo : celle qui a permis que le livre se fasse, existe, en donnant le bon conseil, en disant : Brigitte Giraud lance une collection chez Stock, tu devrais lui envoyer ton manuscrit (poste de la rue Sambre et Meuse à Paris, si vous voulez tout savoir) (et quand on clique sur le lien, on lit cette phrase, sous une carte qui refuse d'apparaître : Dans certains cas, le positionnement des points de contact recherchés peut être approximatif).

Pas dans celui-là !

Merci à Marie-Hélène Desestré pour la photographie et, bien entendu, à la librairie Decitre, à Lyon, dont je savais le soutien ("nos libraires ont aimé"), sans pouvoir imaginer que... (mon nom sur le mur me paraît encore improbable : je n'arrive pas à finir la phrase !).

Un merci tout particulier à celle qui, chez Decitre, défend si bien mon livre : Sandrine, rencontrée à cette occasion.

jeudi 4 novembre 2010

Silence radio, de Christophe Grossi








Ici, chaque matin nos corps passaient de la 9 à la 6 à Nation. Là-bas, les fenêtres semblaient plus vastes quand elles avaient une page devant des yeux ouverts. Si près de nous, l'ordre des lois et les avis de sécurité contre nos quatre sans nom. Tu parleras plus tard de là où nous étions.


Ici, chaque matin à quelques minutes près, nos corps se collaient coûte que coûte à la vitre. Là-bas, les pages étaient offertes au spectre infini du regard. Si près de nous, l'âme étroite se signe au-delà du geste qui rectifie l'arme à l'oeil. Tu parleras plus tard des regards aveugles.


Je ne veux plus de cette lampe à la fenêtre, des barreaux, des persiennes, abri des secrètes luxures.


Ici, chaque matin (jamais le soir) nos corps avaient rendez-vous avec une femme debout sur son balcon étroit, porte-fenêtre ouverte derrière elle, les deux bras levés (salut, incantation, signe désespéré, gymnastique ?). Là-bas, on s'enfumait dans un réalisme spongieux qui ramassait la tourbe et le lierre. Si près de nous, le coccyx est à moitié rongé de l'intérieur. Tu parleras plus tard de ce qui se tramait.


Ici, chaque matin (douzième ou treizième étage ?), nos corps ne sont jamais parvenus à se mettre d'accord mais ce repère, si, la femme en rouge, la seule à lever les bras, ils ne la manquaient jamais. Là-bas, les corps, on les regardait les yeux fermés, le soleil dans le dos ou mieux encore : à contre-jour. Si près de nous, chaque emplacement du cimetière est en passe d'être géolocalisé. Tu parleras plus tard du nombre de minutes avant le signal.


Je ne suis plus derrière la vitre où se brisait sa gerbe et le bric-à-brac confus.


Ici, chaque matin pendant près d'une semaine, nos corps ne parvenaient plus à lire. Là-bas, on rêvait de quoi, pastorale au réel enfumé ? Si près de nous, secrétions, transferts, rémissions, squelette face-profil, amygdales ôtées le premier de chaque mois au lasso dans une chambre où se pressent les acolytes alcooliques en but aux mêmes items. Tu parleras plus tard du rêve interrompu.


Ici, chaque matin, dix stations, sous terre d'abord avant de filer dans le vent. Là-bas, imaginer nous rendait plus saouls encore, vertigineux. Si près de nous, les fenêtres ouvertes-fermées, horizon bouché, les vies intérieures zappées. Tu parleras plus tard du nombre de voitures au mètre carré.


Je ne suis pas de ceux qui brillent aux carreaux.


Ici, chaque matin, Picpus, Bel-Air, Daumesnil, Dugommier, Bercy, Quai de la Gare, Chevaleret, Nationale, attention on approche de la Place d'Italie. Là-bas, des lampes s'éteignaient. Si près de nous, ce laps de temps où rien n'est aboli, où ça fleure bon l'austérité et le mauvais passe-temps. Tu parleras plus tard des têtes à queues, des nez à culs, des bêches.


Ici, un matin plus rien, un mardi plus personne après Corvisart. Là-bas, on ne savait pas ne pas enfouir. Si près de nous, le fusil fier d'être armé se tient bien droit dans l'entrée. Tu parleras plus tard de la radio qui annonce parfois le pire.


Je vous laisse fermer partout portières et volets.


Ici, le nez à la vitre, depuis que ce corps devant la porte-fenêtre a disparu, nos corps ne le font plus. Là-bas, on se pliait en deux pour voir quoi encore ? Si près de nous, le frigo ne ronronne plus en cadence depuis que des membres se congèlent dans les sacs Prisunic. Tu parleras plus tard de l'élégance des lignes brisées.


Ici, nos corps ne peuvent plus. Veulent plus. Mal armés pour ça. Pas coordonnés. Là-bas, comment savoir ? Si près de nous, combien de mètres de sparadraps à avaler avant que les fenêtres ne s'ouvrent ? Tu parleras plus tard du corps sur le balcon que tu n'as pas vu tomber près de Corvisart.


Je ne guérirai pas à côté de la fenêtre.


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Tout ce qui apparaît en italique est emprunté à Charles Baudelaire.

Le texte "silence radio", créé spécialement sur Fenêtres Open space dans le cadre des vases communicants de novembre 2010, sera intégré plus tard aux corps pluriels, série débutée en septembre 2010 sur déboîtements.

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Ce texte a été écrit par Christophe Grossi dans le cadre des Vases communicants, ensemble polyphonique initié par Tiers Livre et Scriptopolis. Le principe : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre. Ne pas écrire pour, mais écrire chez l'autre.

Pour découvrir ma proposition de novembre, c'est par ici.

Ci-dessous, la liste des 12 autres échanges du mois. Un Merci chaleureux à celle qui les réunit, Brigitte Célérier.


Brigitte Célérier et Piero Cohen-Hadria

Pierre Ménard et Daniel Bourrion

Isabelle Butterlin et Lambert Savigneux

Cécile Portier et Joachim Séné

Marianne Jaeglé et Olivier Beaunay

François Bon et Bertrand Redonnet

Landry Jutier et Jérémie Szpirglas

Anita Navarrete-Berbel et Lauran Bart

Juliette Mezenc et Christophe Sanchez

Murièle Laborde Modély et Sam Dixneuf-Mocozet

Matthieu Duperrex et Scriptopolis

Arnaud Maisetti et Laurent Margantin