l'horloge de la gare de Chartres

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vendredi 4 septembre 2009

table rase

la phrase tournait dans ta tête, revenait s’imposer à ta conscience sans que tu n’y puisses rien, comme ces chansons qui te collent au cerveau, ces mélodies faciles pour quelques mots simples, loin de tout cela pourtant cette phrase, insistante à en tarauder, creuser couloirs, creuser galeries, tu l’avais lue il y a longtemps, tu l’espérais, qu’elle soit tienne tenait trop du vertige, non tu l’avais lue, certainement lue, un poème sans doute, mais le visage de cette femme qui chaque fois revient l’accompagner, toi qui rarement formes image pendant lecture, ce visage si clairement dessiné, et cette impression d’enfermement aussi, qui systématique s’y associe, cette grande maison vide, sa porte d’entrée à double battant, une lumière comme en Provence, si tu l’avais lue, si tu l’avais seulement lue, rien de toutes ces images sûrement, et pourtant, non, elle ne pouvait être tienne, trop lourde à porter, trop difficile à accepter, ce qu’elle recèle, ce qui là dit trop, non, si seulement la retrouver parmi tes notes de lecture, dans l’un de ces carnets peut-être, mais tant au fil des années, l’oublier, l’effacer de ta mémoire, ne plus l’entendre, je me dévêts à, pour toujours s’en débarrasser, table rase, je me dévêts à grands cris du, ne plus, ne plus, du diurne et du mouvant, non, sans

Michel Brosseau

(qui prend ma place comme je prends la sienne en ce premier vendredi du mois)

Tiers Livre et Scriptopolis sont à l'initiative d'un projet de grand dérangement appelé Les vases communiquants : chaque premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d'un autre. Programme qui se met en place aujourd'hui entre A chat perché et Fenêtres / Open Space.

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