l'horloge de la gare de Chartres

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vendredi 12 juillet 2013

Mes demoiselles #3

(Mes demoiselles, feuilleton d'été à teneur particulière. Un épisode par jour sauf le week-end, peut-être...)



Générique : des notes égrenées comme un tressaillement, celui d'un chat tapi qui attend, fixe un fil ; le pont transbordeur que Demy voulait peindre en rose, paraît-il ; des filles en minijupes qui s'étirent, se détendent, descendent des camions ; soleil, la Charente scintille et voici les forains qui dansent, se garent sur la place Colbert. L'un des deux, Bill, Etienne, toujours de blanc vêtu, croise échelle à l'épaule une blonde que je reconnais : Catherine Deneuve. Quelques secondes plus tard, travelling à la fenêtre, elle chante avec sa soeur dans un salon-piano, un salon-salle de danse d'où jaillissent des trompettes, une batterie ou un violoncelle aux angles dès qu'il faut. Salon-banquette, claquettes, avec ou sans balcon : on le rêve, on l'invente.

Elles chantent, penchent la tête, en miroir, l'une vers l'autre. Et à cet instant-là, aux chapeaux meringués qu'elles tiennent à deux doigts, font tourner sur eux-mêmes, à ce nom-là, jumelles, le doute n'est plus possible : il s'agit du même film. Déjà vu. Presque vu. Survient le souvenir d'une colère, frustration, d'une vengeance et de son corollaire : cette honte légère de rester sans regret.  

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