Voilà, j'ai ma réponse : c'est donc quatre mois que je vais passer à la Bellevilloise à partir de septembre. Un peu moins que ce que j'espérais (je comptais sur six, tout en sachant que quatre était possible), ce qui va m'obliger sans doute à revoir un peu la structure de Dita Kepler - et, incidemment, à me torturer les méninges plus tôt que prévu pour savoir comment gagner ma vie ensuite... Mais tant pis, peu importe : je garde l'idée d'écrire les trois "décors" en même temps. Peut-être l'écriture s'en trouvera-t-elle accélérée, du reste ? Et puis quoi qu'il en soit, je suis très heureuse que mon projet ait été accepté.
Pour m'accompagner, d'entrée, ce
texte éclairant de François Bon. Il y pose entre autres la question de l'étrange partage 70/30 (durant la résidence, 70% du temps de résidence doit être consacré par contrat à l'écriture personnelle, 30% à une restitution de son travail au public). Au 104, j'ai eu la sensation que ces restitutions (lectures, etc.) demandaient énormément de temps et d'énergie, bien plus de 30%. Est-ce parce qu'au début on ne peut faire autrement que de s'y consacrer à fond ? Est-ce qu'avec l'habitude on se préserve, on prépare moins longuement ses interventions ? Je n'en sais rien, pense plutôt que non : on cherche du neuf à chaque fois, il me semble...
Quant au temps d'écriture : un an et demi pour écrire Fenêtres dix minutes par jour dans le métro + quelques jours pour le texte "quatre ans plus tôt" ; trois mois pour Cowboy Junkies, avec une intensité particulière à Noël, planquée au fond d'une chambre, loin des préparatifs de la fête ; trois ans pour Franck, avec passage au travail salarié à mi-temps au bout d'un an et demi, puis, les six derniers mois, à plus de travail salarié du tout. Et les dix ou quinze ans à le porter d'abord, qu'il ne faudrait pas oublier. Et les mois et les années passés sur les textes inachevés, en attente, jamais envoyés en lecture...
Et les notes prises ? Et les rêves ? Les lectures ? Comment on les comptabilise, eux ? Rien ne se mesure ni ne se contrôle, bien sûr.