Ce n'est pas grâce à cet exemplaire-là, mais à un Folio doté d'une atroce couverture seventies que j'ai découvert l'oeuvre de Violette Leduc vers 20 ans (dans son article sur remue.net, Fabienne Swiatly parle aussi de ces "illustrations" malencontreuses). La Folie en tête est le deuxième tome de l'autobiographie de Leduc, après La Bâtarde et avant La Chasse à l'amour, mais c'est par lui que j'ai commencé et c'est toujours, plusieurs lectures plus tard, celui que je préfère. On y retrouve la période de sa vie où, recluse rue Paul Bert et soutenue par Simone de Beauvoir, elle écrit (sans aucun succès), se lie avec Genet, se brouille avec lui, tombe amoureuse du grand amateur d'art Jacques Guérin et surtout développe une paranoïa de plus en plus envahissante, qui l'oblige à se faire interner. C'est précisément la distance et l'absence de distance pour parler de cette "folie" qui me fascine alors : on plonge avec elle, et sans elle, grâce (entre autres) à un travail sur le temps, la chronologie, qui modifie sans arrêt notre regard.
La Folie en tête, pour ces pages sans ponctuation dans lesquelles la narratrice tombe, tête la première, dans une poubelle et qui mènent directement au roman de Dulce Maria Cardoso Les Anges, Violeta (sans blague ? je fais le lien en l'écrivant !) ; livre que je voulais inscrire à la toute fin de cette liste, paru en 2006 et qui demeure, décidément, LE livre qui m'aura marqué ces dernières années. Les Anges, Violeta, qui ne compte qu'une phrase rythmée par des virgules, s'ouvre et se ferme sur l'image d'une femme suspendue tête en bas, justement...
La Folie en tête, pour ces pages sans ponctuation dans lesquelles la narratrice tombe, tête la première, dans une poubelle et qui mènent directement au roman de Dulce Maria Cardoso Les Anges, Violeta (sans blague ? je fais le lien en l'écrivant !) ; livre que je voulais inscrire à la toute fin de cette liste, paru en 2006 et qui demeure, décidément, LE livre qui m'aura marqué ces dernières années. Les Anges, Violeta, qui ne compte qu'une phrase rythmée par des virgules, s'ouvre et se ferme sur l'image d'une femme suspendue tête en bas, justement...
4 commentaires:
Je suis allé interroger une libraire qui m'a parlé de Violette Leduc : elle a été le premier auteur invité de sa librairie (en 1964) et en a gardé souvenir... si vous voulez, regardez sur mélico.org l'article sur cette libraire (titré : "une librairie pour mélico" mais aussi dans quelques semaines, nous mettrons en ligne l'entretien, juste magnifique avec catherine martin-zay - la libraire "les temps modernes", à Orléans)
Ah tiens je ne connais pas mais ils font envie ces livres...
Ah, j'avais lu l'article de François Bon sur cette librairie, mais sans savoir que Violette Leduc y était passée. Attendons l'entretien et sa mise en ligne, donc...
Merci !
alors, pour continuer à donner envie : de Violette Leduc, Trésors à prendre, dans lequel elle parcourt le sud de la France à pied ; ou le premier roman de Dulce Maria Cardoso, Coeurs arrachés, même s'il n'est pas aussi saisissant que le second...
Enregistrer un commentaire