l'horloge de la gare de Chartres

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mardi 25 novembre 2014

LVIR #9



















Ces derniers jours, c'est du côté du sud, du côté Laisse venir qu'arrivent les bonnes nouvelles. Ainsi, juste avant notre intervention à la villa Méditerranée, le livre a eu droit à un bel article de la Marseillaise, sous le titre Trip numérique
Il va encore se passer une ou deux choses (ou peut-être davantage, encore, qui sait ?) ces prochains temps. En attendant, nous étions donc hier, Pierre Ménard, Pascal Jourdana et moi à Marseille pour parler du livre, dire quelques mots de la genèse, des modalités d'écriture, évoquer également le travail de Roxane Lecomte et Jiminy Panoz pour parvenir au résultat final. 



















Le temps était très doux, l'écoute belle. Sans l'avoir prémédité j'ai parlé à un moment de ce qui est peut-être le plus complexe dans ce que j'ai écrit mais me tient le plus à coeur (j'y reviens, oui) : l'adresse en parallèle à plusieurs tu dont le lecteur ne sait au juste s'ils représentent des hommes, des auteurs, des textes, des paysages. Dans le texte, j'ai posé quelques balises. Ainsi, quand je parle à Pierre Ménard, qui est l'un de ces tu, c'est très clair. Mais ce n'est pas toujours ainsi, loin de là. 
(s'adresser à Pierre Ménard est-ce bien clair, nonobstant ?!)

Une petite voix continue de me dire : tu perds ton lecteur. Une autre lui répond : Je m'en fous. Une troisième intervient, qui dit : je ne m'en fous pas, non, mais ne veux pas aplanir, simplifier à l'extrême. C'est cette complexité qui m'intéresse. A qui je m'adresse quand j'écris ? A personne ? A quelqu'un à qui j'ai un message à faire passer ? (non : si c'est ça je lui envoie un mail) A quelqu'un que je réinvente, qui se met à prendre plusieurs formes ? A plusieurs qui deviennent un ? A ce qui m'accompagne, me bouscule, me pose question ? 

En montant au panier, en allant à la gare, en traversant la friche, en n'ayant pas le temps de revoir le parc Longchamp, Marseille me renvoyait la balle, me disant : tu ne t'occupes pas de moi. Pas assez. Mais tu es là, à l'angle, en embuscade, patience ça va venir répondais-je. Tout cela dans ma tête, dans la marche, en parlant, racontant autre chose, en notant les transformations des façades, les graphes restés en place, les fenêtres nouvelles de la Marelle. 



















C'était doux  il faisait beau. Nous nous sentions compris.

1 commentaire:

gilda a dit…

Peut-être est-ce comme en rêve, une personne est là puis à l'instant d'après c'est quelqu'un d'autre mais un peu la même quand même, et que finalement ce qui compte n'est pas tant son identité propre que le fait qu'elle soit là.

(et sinon il m'arrive d'avoir un "tu" qui est "je" ; ou un "tu" qui est un(e) disparu(e) auquel on s'adresse comme on peut)