l'horloge de la gare de Chartres

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lundi 4 février 2013

Trois ans après





















J'ai retrouvé hier des photos prises lorsque j'étais en résidence à la Bellevilloise, à penser aux décors, déjà, à arpenter les lieux, à grimper dans le 26 direction Pelleport.















Je me souviens que la première chose que j'ai faite, sous la pluie, fut de monter sur le toit (je ne parle pas de la terrasse). On y voyait un vieux théâtre devenu refuge à pigeons.















Je me souviens du vide, du si grand vide, et de mon bureau-loge suspendu au dessus.
Je me souviens de ce qui était là pour habiller, colorer, rassurer, décaler, et comment ça ne fonctionnait pas (chez moi qui y venais le jour et voyais sans plaisir, malgré ce que je croyais, le décor se planter).
Je me souviens de ce qui percutait, ondes, absences, silences, franchissait des pièces dont, au moment d'écrire, je ne sais plus les noms.
Je me souviens de la rue au calme et de l'envie de la quitter.
Je me souviens des politiques, des filles de joie, des électriciens, ou plutôt de leurs traces avant, après soirées : pupitres, chaises, plumes, câbles.
Tout cela est très très très loin.
Quelque chose s'est cassé.
Quelque chose s'est poursuivi.

Ce qui s'est cassé, là-bas, se poursuit. C'est une chose innommée. Elle est en rapport avec le sentiment d'arrachement, de rejet, l'entêtement, le désir de réinvention, perte et progrès mêlés en un mouvement semblable - certainement de lutte. Un lien inextricable entre rupture et avancée. 
Il y a aussi, à cet endroit précis, ce que de soi, trois ans plus tard, on ne reconnaît plus. Ce qui en soi, plus encore que dans les lieux mêmes, est devenu fantôme. 

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