l'horloge de la gare de Chartres

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vendredi 2 mars 2012

Blind man sur le nom de nuit, par Ana Nb

du jour machine marche du jour machine crache du jour machine marche du jour machine crache du jour machine marche du jour machine crache


là - devant la façade / cette façade là - presqu'à la sortie de la ville – Blind man sur le nom de nuit - je compte vingt huit fenêtres - j'ai sept ans et sur l'œil gauche un pansement blanc comme Blind man – sur le nom de nuit -



c'est là - la route vers la fin de la ville – il faut quitter la ville – il faut quitter la place du roi - il faut quitter l'avenue du président américain - il faut quitter la rue du poète - il faut quitter les ruelles sombres -



en danger - je suis en danger de m'arrêter – là – là où je suis – à la fin presque de la /de cette ville – la ville n'a pas de nom – la ville ne s'appelle pas for + ever –


là - devant la façade / cette façade là – une fausse note à ciel ouvert


par là la route – la route au nom de nuit comme on dit nom de code nom d'un chien ou alors non je n'ai besoin de rien - ça s'appelle la route - la - route rouge -route rouge route rouge route rouge route rouge route rouge – route rouge

je suis en danger de m'arrêter - la route est là - à la sortie ou presque de la ville / de cette ville - peu importe le nom peu importe le nom de la ville le nom de ses charnières le nom de ses places - je veux marcher je veux danser maintenant -

et là – loin de la façade à vingt huit fenêtres – il y a une brèche dans le mur d'en face – et dans la brèche une lumière-

en danger – je suis en danger de m'arrêter de danser – la danse est ma marche – je danse - et le soulèvement léger du pas et la légère torsion du buste et la nuque – la nuque là - renversée-



J'ai découvert les textes vibrants de Ana Nb grâce au Petit Journal du Tiers livre et suis allée souvent depuis, sans forcément qu'elle le sache, lui rendre visite dans son jardin sauvage. C'est là qu'elle m'accueille aujourd'hui, jour des vases communicants. Nos deux hommes en marche s'y croisent, peut-être.
Merci à elle de m'avoir offert ce Blind man sur le nom de nuit, si beau, et d'avoir proposé ce thème. Magie des #vasesco et des rencontres qu'ils permettent, des textes qu'ils propulsent, de ce qu'ils donnent envie d'écrire.

2 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

L'arbre de la gare de l'Est est une forêt d'aiguillages.

La route empruntée maintient la nuque droite, pas de joug à venir.

@L_imature a dit…

J'ai cru voir passer le marcheur de Nietzsche

Votre texte à bonne allure !