l'horloge de la gare de Chartres

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vendredi 6 juillet 2012

Vases communicants : échange avec Déborah Heissler



Il n'est plus temps de réfléchir


C’est une autre inscription — sur la page. Fugitive cette inscription qu’il faut saisir, que l’on voudrait comprendre, soumettre.

Ou quand encore le temps cesse
par-delà parfois les mots

rien d’autre alors que l’empreinte de plus intense
de plus intime
comme un second degré du rêve dans l’accord
de notre vie unique

où l’on pressent l’embrasement de l’if
et du vert
des ciels cousus de songe et de noces
rien que l’empreinte 


















La lumière aux branches nues se fige
et fait silence

Tracer un bord, des cadres. L’image n’est jamais fixe. A la lisière plutôt — là où le bleu et les blancs se mêlent par grandes masses.

Ne plus savoir comment cela va s’écrire

être dit, il n’est
plus temps de réfléchir


Déborah Heissler

*

Je n'ai jamais rencontré Déborah Heissler mais je suis entrée, il y a quelques temps, dans la librairie des Buveurs d'encre, située à côté de chez moi, me suis penchée (le rayon Poésie nécessite une petite gymnastique), ai trouvé son très beau recueil Comme un morceau de nuit, découpée dans son étoffe, l'ai emporté.   
Il commence par
Silence
De Déborah, je ne connaissais que le site, Carnets et autres notes, que je vous recommande. 
Autant dire que je me réjouis d'échanger aujourd'hui, jour des vases communicants, avec elle. Nous avons décidé de partir d'une phrase de son livre : Ce n'est plus l'heure de réfléchir et, sans nous concerter, avons toutes deux choisi une forme poétique. Je la remercie de m'avoir confié un extrait de son texte en cours, en suis très touchée. Le mien est ici.

6 commentaires:

Dominique Hasselmann a dit…

"L'embrasement de l'if et du vert" : cela suffit au vent.

F a dit…

oui, très très beau texte - et beau aussi de dire le contexte de la rencontre

Anne a dit…

merci pour cette mention du contexte (j'aime me rappeler comment les rencontres se sont faites, c'est vrai) et pour ces compliments à Déborah, que je transmets tout de suite !

Déborah a dit…

mais c'était un vrai bonheur d'échanger avec toi et je n'attends plus aujourd'hui que ce vrai petit café à partager toutes les deux - où tu voudras, quand tu voudras - un grand merci à toi Anne.

Anne a dit…

plutôt à Paris si tu peux, un de ces jours (oscillation prévue Saint-Brieuc/Paris en septembre et octobre :)
merci à toi aussi
et hâte de lire de nouvelles choses

Déborah a dit…

alors il faudra tenter Paris un jour prochain, avec grand plaisir Anne (et un grand merci à DH et FB aussi pour leur passage ici...).