l'horloge de la gare de Chartres

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vendredi 8 janvier 2010

D'en haut

C'est une fenêtre dont il n'y a, a priori, rien à dire. Fenêtre d'un studio donnant sur une cour noire, pavée, la concierge y traîne ses poubelles dans un raclement de métal. Enfant, quand elle s'y penche elle entend sa mère ordonner, souffle court : pousse-toi de là vite tu vas tomber. C'est une fenêtre qui ne sert à rien d'autre qu'à se pencher, il n'y a rien à voir, c'est noir quels que soient le jour et l'heure. Sur le mur d'en face, image d'Epinal demeurée monochrome, de longues traces de suie ; des cheminées fragiles ; un ciel dont la couleur n'a aucune d'importance.

Rideau.

Dans la pièce, elle regarde longuement une photo de calendrier : c'est, s'étirant sur dix centimètres, le château de Chambord illuminé, de nuit ; ou Chenonceau peut-être et son double troublé dans le fleuve qu'on devine. Ce sera là, chez elle, décide-t-elle à cinq ans. Il suffira de se concentrer, de le fixer bien droit pour entrer dans le paysage.

(atelier d'écriture mené à la Bellevilloise en décembre 2009 / fenêtre rue de Ménilmontant, Paris)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah alors là oui, tu vois... Vraiment. (je veux dire que ça embraye, bing) bien.
PdB

Anne a dit…

merci pour le bing. Avec Chambre close, accueilli chez Christine Jeanney, voilà donc les deux premières fenêtres, disons-le comme ça...

cjeanney a dit…

moi en vouloir encore (moi capricieuse et un peu têtue. moi arrêter de respirer si pas troisième fenêtre à venir. top chrono)
:-)

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anne a dit…

A Christine : bon, ben ça motive, en tout cas ! (mais respire!!!)