l'horloge de la gare de Chartres

l'horloge de la gare de Chartres

lundi 9 juillet 2007

Où l'on travaille - hors du trajet

sur le lit

sous les draps

sur le bureau du fond

sur le bureau de l’entrée

au café

chez les autres

sur le lit de l’enfant qui regarde les dessins animés (au salon)

sur le canapé

(du salon)

devant ces écrans : premier ordinateur portable, second ordinateur portable, ordinateur fixe qui ne marche presque plus (à hisser, à tirer), poste de télévision, téléphone fixe qui indique qui vous appelle, téléphone portable qui vous sonne pour les SMS

séries télé à regarder pour le travail

séries télé à regarder quand on a fini de travailler (et cet abrutissement qui coupe avec le reste, d’habitude, le reste c’est-à-dire le travail, est désormais travail lui-même)

plus de coupure

l’image insupportable

toute image à vomir

tout pixel à vomir

pages des livres fermées

pas de ciel pas d’arbre

pas de voix qu’on appelle

dans le métro et dans les rues les affiches géantes du film sur lequel vous avez écrit il y a deux mois, au même rythme, que vous n’avez toujours pas vu

à la bibliothèque ce qui se passe on n’en sait

rien

et les fenêtres elles-mêmes deviennent des écrans

par celle de la chambre une première vitre, une seconde vitre, la fenêtre d’en face, et sur l’écran géant plat plasma qui diffuse

ça diffuse

rayons bleus sur rideaux oblique défilé

ce que

vous

ne voulez pas

voir

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