l'horloge de la gare de Chartres

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dimanche 7 janvier 2018

Semaine #1 expositions













Lundi. Mon annonce du premier janvier semble avoir été entendue et j'en suis bien contente : de l'élan, c'est ce qu'il faut !
Tout commence, ce jour-là, par un peu d'écriture et l'écoute de l'enregistrement de A même la peau effectué au Petit théâtre de la gare d'Argelès-Gazost, dans les Pyrénées, par Philippe Aigrain le mois dernier, lecture du texte en compagnie du musicien multi-instrumentiste Eric Chafer. Eric s'est appuyé sur le montage des deux parties du livre (Tout contre et En pièces) pour proposer des matières sonores particulières, parfois acoustiques, parfois électroniques. De mon côté j'ai effectué des variations de tonalité plus importantes que d'habitude, j'ai l'impression. Tout cela me surprend un peu, comme si brusquement je me retrouvais non plus sur scène, mais dans les gradins.
Je me souviens, en écoutant, de la vague de surprise dans le public lorsqu'après le spectacle j'ai précisé qu'avec Eric, nous nous connaissions depuis l'avant-veille. Je me souviens aussi du froid qu'il faisait et des chaussures confortables choisies pour leur chaleur, la stabilité qu'elles apportaient (important, le choix des chaussures lors d'une lecture). 
On pourra entendre bientôt cet enregistrement sur le site de publie.net comme sur celui de L'aiR Nu. 













En attendant d'effectuer la mise en ligne, j'écoute également, en grande privilégiée que je suis, les cinq sons d'une minute que Jean-Marc Montera vient d'enregistrer en studio pour accompagner ma prochaine lecture de A même la peau à la Maison de Chateaubriand le 20 janvier, et qu'il m'a envoyés. Je me sens comme une princesse.



Grâce à Valery Levacher, je découvre par ailleurs un article sur Hollywood bien différent de ceux que je lis depuis deux ans pour le projet Marilyn : le photographe Kwasi Boyd-Bouldin y parle d'un quartier autrefois populaire, soumis comme tant d'autres à la gentrification. " “Mon Hollywood” est un quartier ouvrier diversifié peuplé de gens du monde entier: le type d'endroit où les cultures se mélangent librement et se heurtent, produisant une atmosphère qui ne peut pas être reproduite ailleurs." écrit-il.















Le début de la semaine se déroule dans la solitude et le silence. Je ne poste ici que des photos de Marilyn Monroe prises à partir de 1960 car j'en suis là - bientôt la fin de la première mouture du manuscrit, bientôt 400 pages. S'accorder quelques jours à ne faire qu'écrire, ne pas répondre aux mails, ne pas penser à construire la suite : grand luxe, qui commence par des heures de patauge, de perte de temps, d'impression de faire n'importe quoi. Analyse lacanienne, découverte de l'existence de la dernière pièce de Miller qu'il faudrait aller chercher dans une nième bibliothèque, relecture de passages des livres des photographes Eve Arnold, André de Dienes et Douglas Kirland sur MM : petite vie repliée sur le sujet du moment, qui n'intéresse personne d'autre que la personne qui écrit, oscille entre saturation et désir de poursuivre, de creuser.
(j'en avais raz-le-bol hier, furieuse envie d'élargir le thème aujourd'hui)















Et puis il y a ce coup de tonnerre du jeudi : l'annonce de la mort de Paul Otchakovsky-Laurens dans un accident de voiture. Tout de suite, je pense aux auteurs publiés chez lui, aux poètes, aux romanciers, cette massue qu'ils doivent prendre sur la tête. Tout se superpose, les couvertures des livres de Christophe Tarkos, Leslie Kaplan, Emmanuelle Pagano, le duo qu'il faisait avec Olivier Cadiot au festival Ritournelles en novembre dernier, drôlerie bien rodée sur scène tandis que sur France Culture Olivier Cadiot est interrogé justement, parle, gorge serrée, de la nuit (POL l'appelait la nuit après la lecture de son dernier manuscrit).

On dit maison d'édition : murs toit portes fenêtres pour se sentir bien dehors il faut évidemment tout ça.



Continuer à penser aux auteurs. Les lire, lire leurs posts sur les réseaux. Lire les articles. Penser maison, de plusieurs manières. Continuer d'écrire.
















Vendredi. Cap des 400 pages passé pour la première fois de ma vie, aucune idée de ce que ça vaut mais voilà, c'est tout de même un cap (pop ! champagne !) et il est temps de sortir : suivent quatre expositions en deux jours.
Les deux premières sont liées au livre : photos de MM par Bert Stern exposées dans ce qui est en réalité un show room de voitures de luxe (contourner les DS, prendre des notes sur la "mise en scène") ; reportage de Willy Rizzo, autre photographe ayant fait des portraits d'elle en 1962, dont je découvre la galerie, à Paris, espace tout en méandres situé face à la maison de Gainsbourg, rue de Verneuil. L'exposition temporaire de Rizzo, mort en 2013 et qui était également designer, n'a rien à voir avec Hollywood, et tout avec la guerre.
A chaque fois, grande étrangeté de se retrouver là, lieux où je ne suis pas censée être, où je me sens à la fois en décalage et libre. Des lieux qui pourront devenir ceux de l'écriture, changeront alors de nature.



















Il y a encore, ce même jour, l'exposition François 1er au Louvre, dont le portrait par Clouet, que je ne savais pas y trouver, me renvoie illico au Saint-Germain-en-Laye de mon enfance. En janvier dernier, j'avais commencé à écrire un texte sur le sujet pour le festival Incipit In situ organisé par Philippe Aigrain et Mathilde Roux. Le manuscrit, lié à Décor Daguerre, n'a pas avancé mais il est toujours bien ancré, cependant.
Un an plus tard, Mathilde, elle, expose à nouveau : cela s'appelle Propagation des ondes, se tient à la galerie Ut Pictura poesis, 45 rue de la Folie-Méricourt, métro Oberkampf, à Paris, jusqu'au 27. On  trouve des oeuvres nouvelles : allez voir !
(j'en reparlerai certainement)

Voilà, c'est dimanche... Une semaine #1 à essayer se replonger dans le texte en cours, à en ressortir avec la nécessité d'y retourner. Dimanche prochain, si je tiens ce semainier, on devrait retrouver la soirée passée à la librairie Charybde jeudi 11 et une mention de la Vallée aux Loups. Je l'espère, du moins... à bientôt.

*

photographies prises entre 1960 et 1962 par Eliott Erwitt, Inge Morath, Eve Arnold, Douglas Kirkland, Bob Willoughby, Erich Harmann, Douglas Kirkland à nouveau et Willy Rizzo

1 commentaire:

Unknown a dit…

Merci Anne pour l’hommage discret à P.O.L., dont nous sommes nombreux à compter les ouvrages dans nos bibliothèques, depuis jeudi.
« On dit maison d'édition : murs toit portes fenêtres pour se sentir bien dehors il faut évidemment tout ça. »
Oui.