l'horloge de la gare de Chartres

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dimanche 6 octobre 2013

Publier

commence à écrire, hein, parce que ça va bien
(je commence, je commence)
commence parce que tout le monde dort, tout le monde est ailleurs, tout le monde fait autre chose
(je commence, et c'est continuer)
le monde tu le places ailleurs (tout le monde le dit : il faut mettre à distance)
tu l'évacues
entré dans sa membrane lui et toi êtes étanches
(c'est à cette condition qu'on redevient poreux)
et tu commences
(mais c'est grippé encore)
attends

tu écris sur l'attente quelque chose qui n'est pas lu et tant mieux te dis-tu, qui n'est pas fait pour ça, pour le moment du moins, dans quelques mois peut-être, qui s'amorce quand même pour être lu un jour mais pas pour le moment, ce n'est pas la question, ce n'est pas le problème, le lecteur n'y est pas et tu n'y penses pas

pour l'instant

tu t'arrêtes, tu écris autre chose, quelque chose d'immédiat il suffit de cliquer sur le mot Publier avec sa majuscule, mot blanc sur fond orange, il suffit de taper des lettres dans l'interface, et ce n'est pas la même, elle imite la page comme la précédente celle où écrire l'attente mais ce n'est pas la même

l'interface Publier avec bouton orange vient du dimanche matin
contient de la semaine le seul moment de silence
est à jeun
ne veut pas déranger

le texte sur l'attente, lui, peut être déplacé d'un moment de la vie à l'autre
il faudra en finir mais c'est un matériau qu'on emporte avec soi polissage compris

il faudra en finir
il faut y revenir 
l'interface Publier a servi de contrepoint
a permis de distraire
non
d'évacuer l'angoisse
non
a permis quoi ?
de mettre à jour ce qui, dans l'autre texte (nommé texte initial mais qui sait si c'est juste ?), n'aurait pas pu se dire et pourtant s'y trouvait
était là
plus que là
matrice
filigrane
venu de la membrane entre soi et le monde
souplesse protection
fluidité du souffle

il faudra y revenir

le présent n'y est plus 
éparpillé brisé 
ce silence déjà du dimanche matin

(il contient pourtant sa relecture)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est un jour particulier, et tranquillement s'investit ou s'inverse, dimanche matin, au parc les gens courent, on ne sort plus de la messe plus ici, parfois regardant la rue on y trouve d'autres confessions vêtues de leurs oripeaux qui se veulent distingués, passer, écrire, oui, encore et encore (j'écoute du fado et je regarde le ciel se charger lentement) (je vais à fond orange écrit en blanc)