l'horloge de la gare de Chartres

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dimanche 12 février 2012

tempo lent

c'est une question d'élan, sans doute, élan qui se brise à un moment donné, moteur qu'il n'est pas simple, ensuite, de remettre en route, tout paraît lent, écrire c'est cela aussi, se demander s'il y a encore du sens à faire ce que l'on fait, s'il ne serait pas plus simple de gagner sa vie et basta, laisser les livres distraire, amuser, qu'ils ne soient plus que ça, tourner des pages, romanesque romance roman comme dans les librairies des gares, pour l'oubli je préfère le jeu cependant, jouer vide ma tête vide, battre des records, aligner les cartes et les lettres, répéter le geste, scruter sur l'horloge le temps perdu, des minutes, des heures qu'on aurait pu employer à écrire, à lire, à regarder dehors, la batterie se vide à son tour, changer d'appareil, la recharger, réussir à faire quelque chose d'utile, retomber dans cette hébétude, c'est simplement que tu n'écris pas, si c'était si simple (écrit combien de fois, le mot simple ?), si c'était si facile de déterminer ce qui manque, de dire ce qu'il faudrait, si tant de choses n'étaient pas tues

tout paraît lent, énergie désertée, il faut donner le change, pourtant
le ressort cassé on l'examine et rien

ce que nos livres disent à notre place il est rare que cela nous serve, on ignore que quelqu'un nous lit, il y a quelqu'un peut-être en ce moment-même qui nous lit et ? cela ne vient pas jusqu'à nous, quelqu'un nous lit peut-être dans une ville, un village où nous n'irons jamais, ah, l'idée réconforte tout à coup, il fait nuit, on imagine la lumière, le rideau, la route

remettre en route
si simple
non

il ne suffit pas de se dire qu'il faut tenir, qu'on n'a pas le choix, de s'exhorter, temps = courage et patience
non
heureusement il y a cette image simple d'une fenêtre éclairée de nuit

la voiture file droit devant des vies inconnues 
(le souvenir qu'on en a et que l'on garde en tête)
les bords s'écartent
le silence se fait

si je pouvais entrer chez toi j'y verrais quoi
si je pouvais entrer dans ta tête

et ce qui réconforte se dit :
passer de fenêtre en fenêtre est ma vie

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui l'élan sans doute, mais aussi tu dis "si tant de choses n'étaient pas tues" et on pourrait suggérer, de ce côté-ci du miroir, d'en établir la liste (elles sont tues, donc on sait qu'elles sont là, on est d'accord ?) : l'élan sans doute mais aussi l'appel et l'appui, tu sais, comme au saut en hauteur, à la perche, en longueur, quelque chose de la gymnastique, de l'athlétisme, du sport (et pourtant, quelle univers désolant que celui-là, drogues, performances, podiums...), on ne manque pas de courage, ni de ténacité ni même de désir, alors tu sais quoi ? Fonce !!! (alphonse)

Anonyme a dit…

tiens l'univers est au féminin ces temps-ci (c'est sans doute le tien...)

Anne Collongues a dit…

Oui il y a quelqu'un qui lit ce soir, en Israël, où Frank à finit par arriver

Anne a dit…

à Anne : voilà une belle nouvelle, merci ! (j'essaye d'imaginer le lieu, mais ne connais pas le pays)

à Anonyme : pour l'instant, amoindrie est le mot qui me vient, mais rien de définitif, j'espère :)