"Extension de la gare : jusqu’à la S. I. de la Gare, petite plaque sur mur en briques, à côté de la porte d’entrée, chambres tout confort à la semaine et au mois, tarifs sur papier scotché, illisibles du train, bien sûr. En gare de Vanves-Malakoff, quand on roule en direction de Sèvres rive gauche, le wagon de tête arrêté invariablement à sa hauteur : c’est le crocodile qui veut ça (je sais depuis longtemps ce qu’est un crocodile sur une voie). Cinq fenêtres par étage, une chambre par fenêtre, trois étages, 15 chambres au moins dans l’hôtel, pour ce que l’on en voit. Côté trains, vie des habitants qui déborde un peu par les fenêtres. Posés sur les rebords, régulièrement, des paires de chaussures de sport, grandes pointures, et l’hiver des provisions : sacs plastiques avec oranges, bananes ou pommes, briques de lait, packs de yaourts. Mais une seule fois, un poulet sous cellophane. Une des chambres du premier étage a longtemps été occupée par celui que j’appelais, mais seulement en moi-même, « l’homme que sa femme aime ». Elle debout dans l’ombre, on ne voyait que ses mains, posée sur ses épaules à lui découpées du maillot échancré, toujours assis à une table, immobile. On supposait face à un poste de télévision."
Martine Sonnet, extrait de Montparnasse Monde, 25.
Découvrant ce texte ce matin (l'un des plaisirs du samedi : attention, addiction !), j'ai demandé à Martine l'autorisation de le citer. Elle a joint à sa réponse cette photographie de l'hôtel, différente de celle de son blog.
Quant à moi je ne sais plus ce qu'est un crocodile, cours me renseigner...
Martine Sonnet, extrait de Montparnasse Monde, 25.
Découvrant ce texte ce matin (l'un des plaisirs du samedi : attention, addiction !), j'ai demandé à Martine l'autorisation de le citer. Elle a joint à sa réponse cette photographie de l'hôtel, différente de celle de son blog.
Quant à moi je ne sais plus ce qu'est un crocodile, cours me renseigner...
2 commentaires:
Et moi qui croyais qu'un crocodile, c'était un jazzman blanc !
Bon salon !
Message des fenêtres aux hublots : merci !
Enregistrer un commentaire