mardi 26 juillet 2011

Des oloé, espaces parallèles, dansants, ondulatoires















Je ne sais pas ce qui se passe cette semaine : deux mois après la sortie du livre, tout à coup, c'est la fête aux oloé (voir ici) et elle se poursuit !

Je pense d'abord aux lirécrire de Maryse Hache, que l'on trouve dans son Semenoir : elle les écrit en lisant mon texte sur tablette. Tout se croise, alors : la vie du jardin, ses impressions de lecture, ses rêves, souvenirs, et mes phrases. C'est pour moi une expérience très forte que de suivre ses lirécrire : tout à coup, me voici à la place de quelqu'un qui est en train de me lire. A sa place, littéralement : me traverse ce qui la traverse, je suis assise sur sa chaise longue et l'accompagne, c'est l'heure du café, elle pense aux hortillonnages d'Amiens et j'y pense avec elle - elle ne le sait pas encore, mais c'est un lieu que nous partageons. J'ai l'impression d'avoir une chance extraordinaire. Déroulements parallèles, méandres, rien n'est figé, ni sa lecture, ni la mienne.
Etre lu(e), pour moi, c'est précisément ça : que le livre aille où je ne peux aller; me donne le don d'ubiquité, que des vies surgissent, invisibles, silencieuses, bien là.

Franck Queyraud, lui, invente les otloé : les lieux où trouver un oloé. Sa promenade nous entraîne à Simiane-la-Rotonde (s'il savait qu'il y a une rotonde dans mon texte en cours, justement... bref !). On y trouve Nietzsche, la philosophie et la danse, et cette belle citation de Béatrice Commengé dont voici les premières lignes Si le danseur doit être solide sur ses jambes, ce n’est pas pour ramper sur le sol, c’est pour mieux prendre son envol. La hauteur d’un saut dépend toujours d’un bon appel : le danseur sera d’autant plus léger dans les airs qu’il aura su se faire lourd sur terre.

Des citations, il y en a aussi dans les notes de lecture de Thierry Beinstingel consacrées aux oloé : je vous laisse le plaisir de découvrir celles de Proust et de Baudelaire... Thierry explique si bien ce qu'est un oloé qu'il n'est plus besoin, contrairement à ce qu'il prétend, de trouver un jour le mot dans le dictionnaire :
L’oloé est fuyant, en mouvement permanent. Il dit où et quand en même temps, mais pas la peine de demander le pourquoi du comment, ni quoi, ni qu’est-ce : il a déjà changé Il ondule l’oloé.

Je crois que le terme exact, lorsque je découvre ces billets, est : félicité.

dimanche 24 juillet 2011

là-bas













































de l'enfance retrouver l'entrée et par miracle la porte est ouverte


















le code ne doit pas fonctionner



















fenêtre du couloir lui-même fermé par une porte avec sonnette



















porte elle aussi ouverte on ne sait pas pourquoi



















au fond du couloir la porte de la maison (de l'appartement), celle qui mène au toit, celle des voisins, cousins d'un cycliste célèbre















en descendant la rangée de boites aux lettres 
revient dans les rêves avec une telle exactitude que la prendre la photo c'est fixer le rêve
(sur la boite exacte pas de nom)

C'est une ville ancienne dans laquelle rien ne bouge. S'y rendre c'est retourner dans l'enfance pied à pied. Marcher dans l'enfance, littéralement. Retrouver la mémoire des rues, leurs noms, leur cartographie, au point de s'y voir au-dessus comme dans une photo aérienne. 

samedi 23 juillet 2011

Oloé ici et ailleurs















Depuis que mon livre est paru, outre les articles qui lui ont été consacrés (voir la rubrique "Liens vers mes textes"), il s'est passé quelque chose : le mot Oloé est parti en balade, d'abord chez Joachim Séné et Christine Jeanney, puis chez Maryse Hache, enfin, depuis peu, chez Martine Sonnet sous la forme d'un moulin - pas n'importe lequel. Ils se sont appropriés ce où lire où écrire qui m'a occupé, par intermittences, durant deux années.

Merci à eux et dans le désordre pour les parfums d'héliotrope, le bateau de croisière, le grand café expresso, le bar, les maisons d'hôtes, la gare d'Arras, la table de la cuisine... Je suis évidemment très touchée que ce petit mot soit repris, et vagabonde. Heureuse, surtout, de découvrir les lieux d'écriture de ceux que je lis.















Mon Oloé à moi est toujours situé à Montreuil. Comme la bibliothèque, en juillet et août, est fermée plusieurs jours par semaine au public, j'ai désormais, vrai luxe, un étage entier pour écrire. Installée aux rayons cinéma, musique, j'ai dans le dos Fellini et les cris des enfants par les fenêtres ouvertes. Parfois, les bibliothécaires viennent répéter des textes qu'ils iront lire, ici et là, ces prochains jours (hors les murs dit-on). Leurs phrases me parviennent par bribes. C'est d'une grande douceur.

lundi 18 juillet 2011

Tout est là















entre les deux gares














une fois quittée la ligne 2


















ce qu'on ne pouvait ni voir, ni deviner tant qu'on prenait le métro, allait travailler


















maintenant tout se rejoint, est lié : l'au-delà de Fenêtres entre la Chapelle et Barbès ; le passage par la gare du Nord dans Franck, Cowboy Junkies, Dans la ville haute et même les Oloé ; la place Stalingrad dans Au 103 bis (texte en cours, toujours) ; la gare de l'Est (à suivre) ;  tout cela, avec extensions, dans Décor Lafayette (on entendra le pop du champagne quand j'aurais terminé, j'espère !).

Attention pour traverser, juste...

jeudi 14 juillet 2011

Vue / 3

Azur, front de mer = rayures
































et j'y tiens















insiste















même si cliché































en colle dans mon texte en cours















puis abandonne.

mercredi 13 juillet 2011

et puis il s'est mis à pleuvoir























































































brouillant, ne brouillant pas la vue







moi ce que j'aimais, c'était regarder par terre











































mais la star du marché couvert où nous étions tous abrités c'était





















































cette voiture rouge, roumaine, garée sous une gouttière qui sous le poids avait cédé et dont le propriétaire avait laissé les vitres ouvertes.

Vue / 2






































































Avions, voiliers, yachts, trains, décapotables, camions, scooters, autocars, minibus, sirènes : la vue sur mer intègre tout type de transport. C'est pourquoi finalement le parking m'intéresse - mais vide à ce point ? Un parking de palmiers dirait-on. 
C'est que tout le monde est en route.

Demain ce sera le tour des parasols, toits, cheminées, terrasses, peut-être.

lundi 11 juillet 2011

Vue















Par la baie vitrée on choisit le cadre, supprime les voitures, les immeubles laids.














Parfois on ne garde que le ciel.














On voudrait du panoramique, couper le souffle, écarquiller les yeux, coincer le cou de celui qui regarde le cadre, l'image cadrée.














Mais on ne sait pas faire, ou ne veut pas apprendre, ou préfère rester à regarder soi-même le cadre et le hors-cadre.














Finalement les immeubles y seront.














Zoom avant pour river son clou à la route, au parking, aux affiches.














Zoom arrière pour se rappeler les arbres.














A la volée, c'est tout.
Le trop de vitre, de ville, de vue ne sera alors ni montré ni dit.