mercredi 29 juin 2011

A quoi ressemble d'ici là ?

d'ici là 7, sur iPad, ressemble à ceci :



une vidéo de Pierre Ménard, que l'on peut retrouver sur son site, Liminaire, sur la page dédiée à ce dernier numéro en date de la revue.

vendredi 24 juin 2011

d'ici là 7

















d'ici là (sans majuscules) est un si beau titre de revue que le prononcer avec son numéro (n'importe lequel) est beau également


d'ici là 7 est sorti !

et l'on y trouve des textes, images et sons de 

Michel Brosseau, Daniel Cabanis, Cali Rezo, Nicolas Carras, Anne Collongues, David Christoffel, Charles Dionne, Samuel Dixneuf, Michèle Dujardin, Claude Favre, Jean-Yves Fick, Stéphane Gantelet, Christophe Grossi, Maryse Hache, Déborah Heissler, Sabine Huynh, Louise Imagine, Christine Jeanney, Stéphane Korvin, Sergey Larenkov, Christian May, Pierre Ménard, Juliette Mézenc, Gréogory Noirot, Isabelle Pariente-Butterlin, Julien Pauthe, Charles Pennequin, Cécile Portier, Daniel Pozner, Mathieu Rivat, Éric Rondepierre, Christophe Sanchez, Joachim Séné, Jean-Pierre Suaudeau, Jérémy Taleyson, Florence Trocmé, Guillaume Vissac, Voxfazer.

(petit rappel : sur ce que j'y ai fait voir ici)

Bravo à Pierre Ménard, une fois de plus...

mercredi 22 juin 2011

annuaire des labyrinthes

"Vous passiez un temps fou à ces entrechats, Treize et toi, et Fichaoui, et Judith, et tous ceux qui s'occupaient à la Cause des coups tordus, zigzaguant à travers Paris comme des passereaux affolés, tenant à jour votre annuaire des immeubles à double issue, entrant par une porte sortant par l'autre, sautant des métros au moment où les portes se refermaient, traversant coudes au corps les grands magasins ou les gares aux heures de pointe, pour aller d'un point à un autre la ligne droite était interdite, le labyrinthe était votre spécialité, vous déplacer était une activité qui requérait pas mal de patience et d'imagination."

Olivier Rolin, Tigre en papier, page 179

mardi 21 juin 2011

Juste avant d'ici là



















En attendant la parution du septième numéro de la revue d'ici là (qui ne saurait tarder et dont on peut déjà trouver ici la bande-son), quelques indications concernant le texte que j'ai proposé à Pierre Ménard, intitulé Juste avant
Il s'inspire d'un film de Marion Vernoux, Rien à faire, sorti en 1999 et dont voici la bande-annonce.

Le thème du septième numéro se fonde sur une citation de Vladimir Nabokov : « Le présent n’est que la crête du passé et l’avenir n’existe pas » | Vladimir Nabokov, Partis pris. 

Bien sûr, le film, dont les protagonistes sont au chômage, parle du temps passé à attendre un emploi qui ne vient pas, ou difficilement, à remplir les temps morts tandis que les autres travaillent. Mais pas seulement.  
C'est aussi ce temps qui s'étire, se rétracte, l'affolement dans l'accélération lorsqu'on se retrouve face à un autre dont on ne supposait rien, n'espérait rien et qui vous devient sans prévenir indispensable. Présence, absence tout aussi problématiques dans des vies par ailleurs construites. Est-il possible de maîtriser ce temps, soudain neuf et saturé de signes ? Non, semble-t-il  : il n'y a "rien à faire" pour avoir encore l'illusion de conduire le jeu...

lundi 20 juin 2011

Fenêtres de rue Lafayette


























































































et derrière chacune d'elles un homme à (d)écrire

mercredi 15 juin 2011

Belleville, Tigre en papier

"Maintenant tu descends la rue de Belleville, comme entraîné par la pente ZHEN FA TRAITEUR ASIATIQUE BOUCHERIE DES BUTTES TRIPERIE CINQ A SEC BIJOUTERIE PLAQUE OR ET ARGENT MASSIF FROMAGER FRUITIER le ciel est entre jaune et rose on dirait une tranche de foie gras, perles de pluie sur le pare-brise des voitures, BISTROT BAR A VIN BUFFET FROID LA CAGNOTTE AUX JARDINS DE FRANCE LE DRAGON GOURMAND TRAITEUR ASIATIQUE CARLA CHAUSSURES BOUCHERIE HALLAL un torse d'homme en plâtre avec un slip rayé noir et blanc dans la vitrine d'une pharmacie t'évoque, mais alors très confusément, un passage très tordu d'un roman de Nabokov, est-ce que ce n'est pas Le Don ? de toute façon tu ne te souviens plus et d'ailleurs tu n'avais pas compris grand chose, de ça tu te souviens, CONSOMMEZ DE LA TRIPERIE FAITES DES ECONOMIES."

Olivier Rolin, Tigre en papier, Le Seuil, 2002

mardi 14 juin 2011

dans le Bottin

dans le Sébastien Bottin, même

des absentions
des baïonnettes
des abstinentes
une insistante
une stationnée
un botaniste et des insanités

des oasiennes
des intestins
une Tibétaine
des Estoniens

mais aussi, à peine plus loin (quelques mètres)

ceux qui bassinent
abêtissent
ensabotent
toisaient, tétanisés
bénissaient
obéissent

maintenant si l'on y revient
(dans le bottin)
on compte encore

une sonatine
des abonnés
(ça va sans dire)
la satiété
l'obésité
des tétines qui snobent
des seins
les siens
quelques otites

la saison et la sieste

tout ce qui baise
ose
tisse anise l'année
le néant, même

ces états de l'instant
quand la tête dans le site
(et parfois à l'Ibis)
on note, ôte, nie
tanne, tâte


intensité est au pluriel




















Plusieurs acteurs de l'édition numérique lancent une journée de soutien à Sébastien Bottin, père du célèbre annuaire, dont la moitié de la rue, à Paris, sera rebaptisée le 15 juin rue Gaston-Gallimard en hommage au fondateur des éditions du même nom dont le siège occupe le numéro 5. "Toute personne le souhaitant est invitée cordialement, sans haine ni colère, à prendre part à cette grande journée de commémoration, en publiant sur son blog, son site, sur sa page Facebook un article, une vidéo, une photo, tout ce qui pourra être en rapport avec Sébastien Bottin. Hommage fictif, ou bien réel, toutes les manifestations de soutien seront accueillies !", écrivait hier soir Nicolas Gary sur ActuaLitté.com. Pour consulter toutes les contributions visitez le blog Sébastien Bottin, homme d'annuaire créé spécialement pour l'occasion.


Texte d'explication emprunté s'il le veut bien à Christophe Grossi, dont on peut découvrir ici quelques regrets et une demande de Bottin.
Les anagrammes ci-dessus ont été mécaniquement et obligeamment suggérées par Anagramme expert.

dimanche 12 juin 2011

Lire à voix haute


























Hier, à l'invitation des bibliothécaires de l'annexe Colonel Fabien à Montreuil (merci à Jocelyn et à Renata, en particulier, de leur accueil si chaleureux), je suis donc allée parler de mon travail à celles qui s'y réunissent une fois par mois et forment le club de lecture. 

















La batterie de mon appareil-photo est tombée en panne quasiment tout de suite, aussi je ne peux montrer les lieux à l'intérieur ; mais au rayon polars, sachez-le, on trouve un oloé parfait : fenêtre, silence, fauteuil à l'angle installé près des rayonnages.... bref.



















La rencontre a duré deux heures et fut un moment délicieux, de ceux dont on ressort remonté à bloc, se disant qu'il en faudrait un par semaine. Au programme : lecture, présentation de sites (celui-ci, La ville haute, mais également ceux des éditions D-Fiction et publie.net, la revue d'ici là, le petit journal du Tiers Livre...) puis discussion à propos de la résidence à Montreuil, du travail d'écriture, des liens que je tisse sans cesse d'un livre à l'autre, d'une page à l'autre, d'un site à un livre, d'une phrase à une photo, sans forcément qu'on s'en rende compte.

(Mais vous travaillez tout le temps, vous ne vous arrêtez jamais ! s'est exclamée une des lectrices. Ca ne faisait pas de mal de l'entendre, à vrai dire)

Comme souvent après une lecture, une des participantes m'a demandé pourquoi je n'enregistrais pas mes textes sur CD. Elle me disait que ce que j'écris lui avait paru difficile à lire, avant la rencontre, mais qu'après m'avoir entendue, son avis venait de changer. Elle aurait aimé m'entendre lire le livre entier. Je lui ai répondu qu'en ce qui concernait Franck, on pouvait d'ores et déjà en écouter la moitié sur le web. Mais il est vrai que le club de lecture ne regroupe pas d'internautes. Alors, comment faire ?

Je suis prête à aller partout où on veut bien m'accueillir pour lire à voix haute, encore et encore, ce que j'écris, parce que j'adore ça et qu'en effet, c'est une façon de faire découvrir mes livres à des gens qui n'y seraient pas venus et qu'ils peuvent toucher. Cependant, comment le faire savoir ?

En attendant de trouver une réponse, ci-dessous, quelques liens qui mènent aux enregistrements (audio ou vidéo) de mes lectures à voix haute...

Tout d'abord, la lecture de Fenêtres Open space réalisée avec le guitariste Jean-Marc Montera à Marseille :

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Cowboy Junkies, The Trinity session : les 30 premières pages, mixées par Pierre Ménard sur radio marelle, suivies d'une courte interview

Cowboy Junkies : la page 48, toujours mixée par Pierre Ménard

Franck / Cowboy Junkies : lecture croisée avec Pierre Ménard 

L'oloé 6 filmé (devinez par qui...)

et à venir, certainement, d'autres lectures, parce que j'ai vraiment ça en tête, en ce moment.

vendredi 10 juin 2011

Montreuil, rencontre à la bibliothèque Colonel Fabien















Ce sera demain samedi de 15 heures à 16 heures 30, dans le cadre du club de lecture qui se réunit une fois par mois à la bibliothèque Colonel Fabien de Montreuil.
Je ferai une lecture (extraits de trois ou quatre de mes livres, je pense), parlerai résidence, écriture et numérique, sans doute.
Bienvenue à qui veut !

24 heures plus tard, précisions du samedi :
Je lirai donc dans l'ordre, des extraits de Fenêtres Open space, de Franck, de Cowboy Junkies, à nouveau de Franck, puis Fenêtres, et enfin l'oloé de Béthune (J'aurais aimé rester jusqu'à la nuit des temps)

mercredi 8 juin 2011

Jourdain, Zones



















"Au confluent de la rue des Envierges, de la rue des Cascades, de la rue de la Mare et de la rue des Couronnes, il vient de la droite un Juif pieux, en redingote et chapeau, conduisant quatre enfants engoncés dans des habits de fête, de la gauche un punk titubant, déjà fin saoul, et du fond de la rue des Envierges un gamin noir pilotant, d'un habile jeu de jambes, un ballon de foot. Tous nous nous engageons, à quelques mètres d'intervalle, dans les escaliers qui mènent de la rue des Envierges à celle des Pyrénées. Délibérément, le gamin à l'habile jeu de jambes shoote à plusieurs reprises dans son ballon pour le faire rebondir dans les pieds du punk déjà fin saoul, tandis que le Juif pieux conduit ses enfants d'une main sûre, sans accorder la moindre attention à ces vicissitudes, et que moi-même je vois avec reconnaissance pointer dans l'alignement de la rue du Jourdain les clochers jumeaux de l'église Saint-Jean Baptiste, et se mettre en place tout ce décor auquel j'adhère sans réserve depuis que j'occupe au dernier étage de l'hôtel La Perdrix Rouge, juste au-dessus de la croisée du transept, la chambre numéro 51."

Jean Rolin, Zones, Gallimard, 1995, pages 70-71

mardi 7 juin 2011

Crossroads/13













Crossroads, ou chronique des textes qui se croisent, suite... En ce moment, ce qui m'occupe l'esprit, ce sont les Oloé, bien sûr, sortis le 23 mai chez D-Fiction, e-book qui a suscité beaucoup de réactions les premiers jours. Comme lors de la parution de Franck, je suis frappée par la qualité des lectures que je découvre en ligne (en cas de déprime lire, relire celle-ci, celle-ci, celle-là ; en cas de difficulté à trouver le bon endroit pour le faire, ouvrir cette page-là ; si flânerie en route, passer par ici ; pour un résumé, se rendre par ...). 
Bien sûr, je me pose tout de même la question : est-ce qu'un livre numérique peut avoir une vie autre que brève ? Et comment l'accompagne-t-on ? Je ne sais pas encore, vais observer ça. Pour commencer, j'ai tenu un petit journal ici-même, durant quelques jours, stoppé (et c'était voulu) par l'apparition des vases communicants. 














La chambre close, c'est un thème récurent, presque obsessionnel, dans ce que j'écris (wagon de métro et de train, chambre de bonne, pièce quasi vide, box d'hôpital, parloir, et même vestiaire de piscine) ; c'est un oloé et le contraire d'un oloé. Rien de très étonnant si le texte accueilli chez François Bon, issu d'une première chambre close déposée chez Christine Jeanney, s'est mis à prendre de la place, soudain, écrasant tout sur son passage durant quelques jours. Je me demande s'il ne s'étendra pas à nouveau, d'ailleurs, je ne sais où, un jour où l'autre.














Parmi les chambres il y a aussi celles des hôtels. De l'Ibis de Montreuil me reste le paragraphe d'un texte sur la nuit, à rendre bientôt, destiné à un recueil de nouvelles. J'ai prévenu l'éditeur que ce ne serait pas une nouvelle, je regarde ce truc sans savoir ce qu'il vaut, me fie, pour avancer, à un pronom, pas plus... Ce soir, découvert un Ibis dans Zones de Jean Rolin, il me semble que c'est le même (peu importe me dira-t-on, toutes chambres Ibis sont les mêmes... je sais).

Autre texte que je regarde bizarrement, parce que différent de ce que je fais d'habitude (quelles habitudes ?) : Juste avant, à paraître dans le nouveau numéro de la revue d'ici là le 21 juin prochain. Il est écrit dans une langue très plate, oui, vraiment, sans aucun relief, calquée sur les dialogues ; met en mots simplement ce qu'un homme et une femme ne se disent pas, se refusent peut-être à penser, lorsqu'ils se parlent. Elle et lui ne sont pas abstraits : ce sont les personnages au chômage d'un film de Marion Vernoux, Rien à faire, sorti à la fin des années 90. Travailler sur le temps, telle était l'idée de Pierre Ménard. J'ai pensé à un point de non-retour, un geste simple qui bouleverse une vie, et comment on y vient.

















Cependant, la route principale n'est pas de ce côté-là : elle est plutôt près du boulevard Haussmann, où se situe (peut-être) Décor Lafayette, livre à venir (j'espère) sur les grands magasins. 

Quant à Franck, il poursuit son chemin dans la ville haute, même si l'actualisation hebdomadaire n'est pas toujours possible (je préviens par facebook et twitter). J'irai en parler le 11 juin prochain, à 15h, à la bibliothèque Colonel Fabien de Montreuil et prépare quelque chose à ce sujet pour septembre.

C'est tout pour le moment.

(pas tout à fait mais bon !)

samedi 4 juin 2011

Une minute de chambre close



avec page(s) blanche(s), un peu à l'écart du tumulte de la circulation, au rythme de l'horloge, filmée par Alain Pierrot, découverte ce matin sur la page de Tiers Livre, dans les commentaires. Merci à lui, ainsi qu'à celui qui m'a écrit et se reconnaîtra, comme on dit...

vendredi 3 juin 2011

Chambre close, de François Bon

Le soutien de François Bon, il y a dix ans, lorsque je lui ai envoyé 'Fenêtres Open space' et qu'il en a publié le début sur remue.net, a beaucoup compté, je crois qu'on le sait. Il ne m'était jamais arrivé auparavant d'être accueillie de cette façon, et je l'ai été par quelqu'un dont les livres trouvaient en moi, trouvent toujours, un très grand écho - au passage, je ne suis pas sûre de le lui avoir beaucoup dit. 
On se doute de ma fierté à le recevoir ici aujourd'hui, pour les vases communicants, sur le thème de la chambre close ("le contraire de l'open space", m'a-t-il écrit ; en ce qui me concerne, poursuite d'un motif déjà présent sur le site de Christine Jeanney). 
Mon texte sur le Tiers livre a pour extension invisible le mot tumulte
















Ce sont nos chambres fortes. Toutes les chambres qu’on porte en soi sont des chambres qu’on barricade. Ce sont des chambres closes. Elles sont closes parce que dans le souvenir on ne passe pas par des couloirs d’une chambre à une autre. Dans le souvenir ou les rêves, si on marche dans les couloirs, ils ne mènent qu’à d’autres couloirs. Si on est devant une fenêtre, et qu’on se détourne de ce qu’elle vous propose au-dehors, on n’est pas dans un endroit clos : si même on est dans une chambre, c’est une chambre sans mur. 

Et la littérature est remplie de chambres closes. Est-ce qu’un livre n’est pas une chambre, chaque fenêtre n’y ouvrant que sur le livre même, ce qu’il tisse et construit. 















Nous aimons les vieilles cartes, leurs enluminures, ou ces peintures représentant le dedans de la tête des hommes, parce que ce qui s’y représente c’est une suite d’ensembles clos, qui ne communiquent pas – et ainsi nos chambres. 

Je peux décrire les chambres de l’enfance, et la pièce à écrire. Je peux décrire les chambres de passage, et je saurais toujours en figurer la porte mais si c’est pour lire ou pour écrire la porte est toujours close – et je ne me souviens des chambres qu’en fonction de ce que j’y ai lu ou écrit. 

Des livres de mystère se construisent sur les chambres jaunes, en font des chambres closes. On peut imaginer toutes les variations. Il s’est passé ceci, dans cet espace et ce temps, et rien ne peut être expliqué sans intervention extérieure : mais la chambre close (et ainsi est-elle en nous-mêmes) n’a pas d’extérieur. 

Je construis dans l’écriture comme je reste dans cette chambre du dedans : les fenêtres sont des phrases peintes, et le bruit du dehors une phrase dite. Le personnage : je n’utilise pas de personnages, que de l’espace et des voix. Quand je lis dans les livres des chambres avec personnages, je les démonte. Ils sont une forme opaque, une présence abstraite qui gêne. Ils sont juste le mouvement de la phrase dans son espace muet. Le personnage dans n’importe quel livre a toujours les yeux écarquillés de terreur, à ne pas comprendre ce qui l’a séparé de la vie pour l’enclore dans la chambre. 














Le grand auteur s’enfermait dans sa chambre un jour par semaine pour sa journée de silence. Elle comportait un tabouret et une table, dans certaines variantes ou certaines époques un tabouret seulement. Des murs blancs. Dans la version avec table, au bout de la table un broyeur à papier (le temps des ordinateurs n’était pas venu). Il n’y a pas, dans la pièce pour la journée de silence, de couche ni d’autre siège – mais peut-être, si le soleil tape aux vitres, si au sol on a un parquet ciré, qu’on peut cependant s’allonger au sol et laisser venir le sommeil et le rêve qui préludera aux choses qu’on note, ce qu’on dit écrire. Je sais ce qu’il a écrit : on n’a pas les versions intermédiaires (broyeur à papier), mais on a le document final. 

Dans ma chambre close j’ai un pied solide, un pied technique, qu’on utilise sur scène dans les spectacles, et un support spécialement arrangé pour la tablette tactile. Elle est à hauteur du bras, pour écrire debout, pour écrire mobile. J’ai trouvé cela. 

La chambre close ne supporte rien en ses murs. Elle est résistante aux bruits du dehors, ne supporte pas d’autre image que ce qui vient du dedans. Quelquefois, dedans, rien. La chambre est ce qui permet l’attente. 

Le récit alors est d’abord – et pour chacun – le récit qui la montre. Ce récit. 

jeudi 2 juin 2011

Oloé, J+10, à la porte




















Je me suis levée, j'ai hésité, puis traversé pour revenir à Paris. Dehors, beau temps et vent, quelques stands des puces par delà le pont. Je voulais aller lire avant de rentrer, un livre que je citerai demain, ici, et qui en ce moment me sert de boussole (physiquement : plus de 500 pages papier, je l'emporte partout avec moi, il pèse, centre de gravité, quand je l'ouvre, c'est au hasard).














J'ai tenté le café où j'allais à 16 ans, porte de Montreuil, mais non : terrasses combles et la radio à l'intérieur. Même chose dans la brasserie d'en face.













Jeudi de l'ascension : les travaux sur le boulevard Davout, fendu en deux, sont à l'arrêt. Entre les barrières et les plots, à quelques mètres à peine, trouvé une nouvelle terrasse. Du vent, toujours, qui fait battre le store, le parasol, et une circulation inexistante. Soleil, ombre, je peux choisir, changer de place. Le luxe, c'est un pull dans le sac.

En face, un homme à la fenêtre.
Une boutique Diamond bazar, autre nom pour Décor Lafayette, ce jour.