Crossroads, ou chronique des textes qui se croisent, suite... En ce moment, ce qui m'occupe l'esprit, ce sont les Oloé, bien sûr, sortis le 23 mai chez D-Fiction, e-book qui a suscité beaucoup de réactions les premiers jours. Comme lors de la parution de Franck, je suis frappée par la qualité des lectures que je découvre en ligne (en cas de déprime lire, relire celle-ci, celle-ci, celle-là ; en cas de difficulté à trouver le bon endroit pour le faire, ouvrir cette page-là ; si flânerie en route, passer par ici ; pour un résumé, se rendre par là...).
Bien sûr, je me pose tout de même la question : est-ce qu'un livre numérique peut avoir une vie autre que brève ? Et comment l'accompagne-t-on ? Je ne sais pas encore, vais observer ça. Pour commencer, j'ai tenu un petit journal ici-même, durant quelques jours, stoppé (et c'était voulu) par l'apparition des vases communicants.
La chambre close, c'est un thème récurent, presque obsessionnel, dans ce que j'écris (wagon de métro et de train, chambre de bonne, pièce quasi vide, box d'hôpital, parloir, et même vestiaire de piscine) ; c'est un oloé et le contraire d'un oloé. Rien de très étonnant si le texte accueilli chez François Bon, issu d'une première chambre close déposée chez Christine Jeanney, s'est mis à prendre de la place, soudain, écrasant tout sur son passage durant quelques jours. Je me demande s'il ne s'étendra pas à nouveau, d'ailleurs, je ne sais où, un jour où l'autre.
Parmi les chambres il y a aussi celles des hôtels. De l'Ibis de Montreuil me reste le paragraphe d'un texte sur la nuit, à rendre bientôt, destiné à un recueil de nouvelles. J'ai prévenu l'éditeur que ce ne serait pas une nouvelle, je regarde ce truc sans savoir ce qu'il vaut, me fie, pour avancer, à un pronom, pas plus... Ce soir, découvert un Ibis dans Zones de Jean Rolin, il me semble que c'est le même (peu importe me dira-t-on, toutes chambres Ibis sont les mêmes... je sais).
Autre texte que je regarde bizarrement, parce que différent de ce que je fais d'habitude (quelles habitudes ?) : Juste avant, à paraître dans le nouveau numéro de la revue d'ici là le 21 juin prochain. Il est écrit dans une langue très plate, oui, vraiment, sans aucun relief, calquée sur les dialogues ; met en mots simplement ce qu'un homme et une femme ne se disent pas, se refusent peut-être à penser, lorsqu'ils se parlent. Elle et lui ne sont pas abstraits : ce sont les personnages au chômage d'un film de Marion Vernoux, Rien à faire, sorti à la fin des années 90. Travailler sur le temps, telle était l'idée de Pierre Ménard. J'ai pensé à un point de non-retour, un geste simple qui bouleverse une vie, et comment on y vient.
Cependant, la route principale n'est pas de ce côté-là : elle est plutôt près du boulevard Haussmann, où se situe (peut-être) Décor Lafayette, livre à venir (j'espère) sur les grands magasins.
Quant à Franck, il poursuit son chemin dans la ville haute, même si l'actualisation hebdomadaire n'est pas toujours possible (je préviens par facebook et twitter). J'irai en parler le 11 juin prochain, à 15h, à la bibliothèque Colonel Fabien de Montreuil et prépare quelque chose à ce sujet pour septembre.
C'est tout pour le moment.
(pas tout à fait mais bon !)
la photo du café "chéri(e)" aux tables d'école alignées en hiver, du bas de la rue de l'Atlas qui n'a rien de particulier, sauf son nom qui rappelle ce colosse qui sur ses vertèbres transportait le monde (vers où ?) et juste à côté de ce café, l'agence de voyages où on achetait les billets dans les années quatre vingt dix pour partir à Venise en train, tu vois comme les lieux parlent d'eux-mêmes...
RépondreSupprimerHein. (le confluent des rues, la petite place au milieu de laquelle on trouve un arbre, autour un tabac deux bars, une boulangerie, une épicerie, le vingtième, Belleville encore un peu...)
Tout juste.
RépondreSupprimerLe canapé, lui, vient d'un château de la Loire, la fenêtre ouverte de l'atelier de Pierre Ménard et la fenêtre fermée de l'Ibis de Montreuil...