vendredi 9 septembre 2016

Journal de l'été #10


Pas de nouvelles de l'automne sentimental, j'ai assez relancé pour ne pouvoir plus faire qu'attendre, me sens parfois comme cet homme qui déjeune, seul/e à regarder en face ce qui bouge et avance. 


Marilyn avance, cependant, et tandis qu'elle accède au rang de mythe je me promène de chantier en chantier, m'en vais répondre à des enquêtes rémunérées, parfois créatives, quand il s'en présente. On m'offre du thé ou du jus d'orange, me demande mon avis sur une offre à venir, un projet de partenariat. Je dis que je suis biographe, après tout ce n'est pas faux me fait remarquer Marilyn qui me coince en 1953, m'oblige à retourner en arrière, aime bien venir causer travail, elle aussi. 


Tiens, en voici un autre, de biographe, qui réinvente son Rimbaud, en fait un Nicolas. Un ami avec qui parler écriture, donc travail, mais si. Le journal de l'été c'est encore la lecture de son livre (pas le Ricardou vintage en photo !), chaque matin dans un canapé.


Quant à ce qui bouge et avance, à Colonel Fabien, face à celui qui déjeune seul, qu'est-ce que ça pourrait être ? Peut-être l'homme d'Irlande des Oloé, sur la place depuis des années avec sac, yeux baissés, mutisme permanent. Parfois il apparaît quand on ne s'y attend pas. Est-ce que cet homme avance ? Peut-on le dire ? Travaille ? Travaille qui ? Moi, peut-être ?


Et nous revoilà partis boulevard de la Villette, passant devant la bibliothèque Villon, oscillant entre pluie et soleil, journal d'été et automne inconnu, quelques photos faisant charnière.

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