De ces livres qu'on ne lit pas au bon moment (trop tard, surtout). Quelquefois la rencontre n'a jamais lieu : on voit très bien ce qu'on a raté, sans réussir à le rattraper en route.
Ainsi, découvert Le Grand Meaulnes à la fac, vers 19 ou 20 ans : trop tard, il aurait fallu que ce soit à 15, comme pour deux de mes amis que le livre avait fasciné. Je les écoutais en parler, dans l'amphi, à la fin du cours, je voyais devant moi tout ce qui m'échappait, ne permettait plus d'écho.
Même chose vers 25 ans, pour L'Attrape-coeurs de Salinger, offert par la libraire du canal Saint-Martin qui m'employait le lundi. Trop tard, une fois encore, rien à faire.
Par contre, pour d'autres (surtout un), ça fonctionne quand même. Entre 21 et 22 ans, à la fin des années 80, j'ai eu grand besoin d'un livre, introuvable (parenthèse pour les trois ou quatre qui ont lu mon manuscrit sur les Cowboy Junkies : c'est précisément cette période). Je le cherchais sans savoir ce qu'il pouvait être, s'il existait, s'il avait ou non déjà été écrit, et par qui. Par défaut, je lisais les rubriques judiciaires du Monde ou les livres de Serge Livrozet. Je l'ai trouvé quinze ans plus tard : c'était Le Crime de Buzon. Pas trop tard du tout.
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