dimanche 24 juin 2018

semaine #25 de l'intérieur

 

A ouvrir la boîte : certaines fonctions cognitives marchent à nouveau (écrire Saint-Germain en Laye, merci à l'atelier d'été, lire L'Homme coquillage d'Asli Erdogan, continuer le site) ; d'autres sont en suspens mais quelque chose tourne à l'arrière-plan, sans doute (écrire Bruits) ; d'autres enfin sont à l'arrêt, créent de la douleur, paralysent l'ensemble (répondre aux questions, aux attentes, aux demandes, se projeter dans l'avenir, même minimal).
Le corps reste écrasé sous sa masse de plomb.

Sinon : 
1. Bookwitty va fermer. Je réussis à rapatrier tous mes articles et à les mettre en ligne sur mon futur site. Voilà qui me donne l'occasion de réécouter Lucien Suel invité par L'aiR Nu : bonheur (ici, en podcast).
2. Sur le site, encore : une demi-heure retrouvée de lecture audio de Décor Lafayette, qui y sera, donc, en compagnie de bien d'autres choses (lectures audio, textes inédits...).
3. Seule sortie de la semaine ouvrée : le documentaire sur Hedy Lamarr
Cinématographiquement, sans trop d'intérêt (montage illustratif, musique omniprésente), mais porteur de réflexions, d'une part sur l'activité cérébrale (comment, sans formation initiale, réussit-on à avoir des idées qui révolutionnent tout ce qu'on approche, du saut de fréquences à la chirurgie esthétique, idées qui vous viennent sans effort, ne cessent de se multiplier), de l'autre sur l'absence béante de reconnaissance, issue des préjugés sexistes de la marine américaine, des studios, des scientifiques, etc. Produit par Susan Sarandon.
4. Bernadette Lafont et le très beau portrait que fait d'elle Esther Hoffenberg, déjà réalisatrice d'un documentaire sur Violette Leduc particulièrement sensible et réussi, vu sur Arte.
5. La nuit remue.net le samedi à la médiathèque Marguerite Audoux, belle session (mais là, voilà, trop fatiguée pour dire)

dimanche 17 juin 2018

Semaine #24 faire (du neuf)













Début de semaine Ne rien faire m'épuise. Ne pas nager, attendre des nouvelles qui ne viennent pas, ne plus se déplacer en dehors de Paris (et encore), peu lire et pas du tout écrire m'épuisent. Ne pas nager me rend dingue. Ne pas lutter est énigmatique. Ne faire qu'une seule chose à la fois est difficile et exotique. 
Je joue (trop) (après, j'en rêve). J'écoute les nocturnes de Chopin sur Youtube et de la musique brésilienne.  
Blow up le mardi soir. 
Une chambre à soi de Virginia Woolf (redécouverte). 
Je ne peux pas reprendre le train, pas encore.
Je prends un peu le métro, après j'arrête.
J'ai pris des notes pour Bruits pendant une heure.
(c'était juste noter le bruit)
Je recommence à me parler à voix haute le matin (bon signe, mais fatigant).
J'essaye de ne pas me sentir coupable.
Dans la rue, je regarde comment les gens sont habillés sans aucun jugement : c'est mon petit spectacle.
Je pense à Saint-Germain en Laye, à Volte-face, à Bruits.
Je pense aussi à tout ce que j'ai fait depuis vingt ans pour la bonne raison que quand je ne joue pas, je construis mon site. Si vous cliquez, pour l'instant vous ne verrez pas grand chose, mais en secret je ne cesse d'en ajouter. Il y aura du son, enfin !
Je suis en train de tout regrouper, de lier les choses entre elles. Il n'y a, pour l'instant, que cela qui fasse sens.
Je fais ce que la plupart des auteurs que je connais ont entrepris il y a des années : passer du blog au site. Je le fais maintenant, et ce sera prêt en septembre j'espère.













Fin de semaine Réussi à écrire, et plusieurs heures encore, pour l'atelier d'été de François Bon. C'est Saint-Germain en Laye qui est venu et, très bizarrement, sous forme de conte.
Intellectuellement, ça commence à s'arranger, donc (en tout cas, quand on ne me demande rien). Physiquement, on n'y est pas encore : réussi à assurer le dernier atelier de la Vallée aux Loups, hier, mais avec l'impression de m'enfoncer dans le sol dès que j'étais debout. La marche, l'atelier, l'écoute d'une lecture Goethe Chateaubriand, le pot d'au revoir, tout était nourrissant mais avec la peur de tomber, quand même.
Réussir à reprendre le train, à retourner à Chartres, je commence à en avoir envie, cependant.

Quelques notes encore : 
Dans l'atelier de François il y a place pour les oloés des participants.
Son atelier, c'est le soulagement de qui regarde les étés vides (de mon côté).
Dire encore qu'il y aura peut-être des nouvelles de Volte-face la semaine prochaine (passe en "comité de lecture" mais je n'y crois pas trop, ce sera surtout impulsion pour tenter ailleurs, me dis-je)
(élan qui n'y est plus pour le moment)
Et puis, la rentrée se dessine fortement. Ne pas trop y penser. Rester calme, avec la perspective d'écrire (écrire une ville, une ville entière, en écrire deux, mais y penser très, très doucement). Et continuer le site.

samedi 9 juin 2018

Semaine #23 bruits













Pendant des jours, silence, ne pas sortir, et ne rien faire est impossible.
Finir par travailler pour soi, sans écrire, mais dans une avancée. 
Construire quelque chose qui pourra servir.
Ne plus penser de cette façon, à ce qui peut servir, à ce qui se projette, permet de reprendre la main. L'action l'action l'action l'action stop.
A la fin, réussir à sortir, à parler, mais c'est encore ténu.

Trop de voix, trop fortes, trop de paroles dans les téléphones et ailleurs. Trop de corps dans les transports, trop de flux.
Laisser affleurer la pensée, l'idée que ça pourra...
Affleurer, pas plus.

dimanche 3 juin 2018

Semaine #22 abonnée absente












Début de burn out, a-t-il dit quand je l'avais pensé le matin même.
Bon, alors, j'arrête tout.
Je pars me cacher, reviens plus tard.
Que personne ne me demande rien, surtout.

Plus tard, chercher les alliés : le chant des oiseaux, la fenêtre ouverte, Fip, les jeux de lettres force 1. La Salle d'embarquement de Jérôme Game dont le personnage est bien cramé, lui aussi. Lire par tout petits bouts, 10 minutes maximum.














(Marilyn inside)
C'est tout, c'est déjà trop, je ne peux rien noter de plus.



Noter quand même (sur l'émission) :
 
Dans la ville, tout est lié au temps humain, dit une voix d'homme (trop fatiguée pour mettre un nom), celui des horloges, des horaires, des calendriers, agendas alors que le sommeil appartient au temps animal, au temps naturel. La ville induit une compression de l'homme sur l'homme.
Ce qu'exige notre monde : que l'on puisse s'adapter de manière permanente à un monde impermanent, continue cet homme ou un autre. Autant placer un caméléon, non sur un tissu écossais, encore stable, mais sur un kaléidoscope, ajoute-t-il.
Plier comme le roseau, ne plus faire le chêne. S'accorder le droit d'être passif devant sa fatigue, l'écouter. 
Je suis brûlée = je ne peux plus faire autrement que de la prendre en compte. Je ne peux plus lutter.














Ca couvait depuis un moment, en fait.