dimanche 4 février 2018

Semaine #5 maisons, librairies, galeries


dimanche Charybde met en ligne l'enregistrement de la rencontre qui a eu lieu un peu plus tôt, animée par Gilda Fiermonte : quel boulot les libraires abattent-ils ! Où il est donc question en une heure, si je me souviens bien, de Décor Daguerre et de A même la peau, mais également du Marilyn, avec un nouvel extrait, et d'autres livres (Fenêtres, Cowboy Junkies...)

Ce même jour, Olivia Sanchez, qui m'accueille lors des ateliers à la Vallée aux Loups, nous envoie les photos qu'elle a prises lors de la Nuit de la lecture.












































































Le plaisir d'enjamber le cordon rouge, de franchir les vitrines que permet l'écriture est sans fin.

Lundi et mardi C'est d'ailleurs peu ou prou ce que je raconte les jours suivants à la Maison de la poésie, où j'interviens avec Jean-Michel Espitallier et Hélène Merlin-Kajman, lors de la formation pour laquelle j'ai fait le bilan de mes lectures la semaine précédente. Il s'agit d'animer deux ateliers de lecture et d'écriture, mais également de rester longuement sur la scène, par moments. Le premier jour, nous y présentons notre travail (je montre le teaser de Diptyque - succès auprès des enseignants, vivement que la pièce soit à nouveau programmée ! - et lis des passages de A même la peau). Le second jour, lors du bilan, nous parlons également résidences d'écriture. 



















Ce sont deux jours très pleins, à ne pas assez dormir, à naviguer au sous-sol, intervenir dans la petite salle où remue.net m'avait invitée en novembre dernier, lire, piocher au hasard, en tous sens dans la bibliothèque (privilège !), se perdre dans une cave, tomber sur un escalier qui entraîne ailleurs...

















... parler des oloé, faire écouter des 36 secondes et la nuit de la lecture, rire, s'écouter, imaginer des rebonds...














En fin d'après-midi, on se quitte, on se dit à bientôt sans doute. 
Et déjà, mercredi, c'est le moment de se rendre à Chartres. Avec Olivier L'Hostis, le libraire, nous allons faire de la radio, émission qui sera diffusée le vendredi. Surprise : les studios se trouvent dans un ancien cloître. Surprise bis : il s'agit d'une radio chrétienne (Radio Grand ciel), ce dont je ne me rends compte qu'après - cela ne change rien à ce qu'on se raconte, casque sur les oreilles.






























Douceur, douceur... Pendant l'émission, Olivier déclare que la librairie L'Esperluète, durant la résidence, sera ma maison. Je ne risque pas d'oublier cette phrase, qui résonne tout de suite. De retour à la librairie, d'ailleurs, je photographie ma "pièce d'écriture", oloé que je m'approprie et qui, en réalité, est une galerie photo.













(Simone de B. veille sur moi, comme on le voit)

J'ai un peu de temps, j'installe une chaise (que, pressée de ne pas rater le train du retour, j'oublierai de ranger), écris ce qui pourra à la fois me servir pour le livre à venir et le prochain atelier, lequel aura lieu à la Vallée aux Loups samedi. J'aime l'idée d'un lien possible entre les choses, les gens... Lors de la Nuit de la lecture il y avait ainsi des participants à mes ateliers venus de tout près, de Châtenay-Malabry, mais également d'autres écrivants avec lesquels je travaille parfois à Paris. Le vendredi 9 février, date où, à nouveau chez Chateaubriand, dans le cadre de La Science se livre j'interrogerai Joachim Séné sur son double parcours d'écrivain et d'informaticien (décidément, on ne quitte plus la maison !), une enseignante rencontrée à la Maison de la poésie m'a dit qu'elle se rendrait. C'est beau, toute cette circulation.



















Dans la galerie de L'Esperluète, où une série de photos de Bernard Plossu, liées par une thématique ferroviaire, est exposée, je rencontre un photographe qui me laisse sa carte et un jeune homme qui s'installe dans l'unique fauteuil de la pièce. Il lit tranquillement du Bataille. Plus tard, j'apprendrai qu'il laisse parfois croire à qui le lui demande qu'il est Plossu lui-même. 
Dans le train du retour, malgré la pluie battante qui ne m'a rien montré de la ville, je me dis, me répète que j'ai vraiment de la chance. Je sais qu'il s'agit en réalité d'un travail de longue haleine, d'une lutte contre le découragement qui prend quand les projets n'aboutissent pas, aussi. N'empêche : je savoure cette félicité tout en enregistrant ma voisine de derrière sans trop savoir ce que je ferai de ce bruit.














 jeudi : retour à Marilyn Monroe avec une visite à la Galerie de l'Instant, à Paris, qui expose et met en vente quelques photographies, dont ma préférée de Sam Shaw, signée par l'auteur :

 












La galerie en est à sa quatrième exposition sur Marilyn. Au vernissage de l'avant-dernière, où je m'étais déjà rendue, j'entamais à peine mon projet de livre. Il avait pris corps, secrètement, ce soir-là. Cette fois, nous sommes en 1962, je n'ai plus que trois séances à (d)écrire et il est impératif que je termine sans tarder la première version du manuscrit : Bruits tape à la porte.
(si jamais le Marilyn est un best-seller et que, par miracle, cette photo n'est pas vendue, je sais combien elle coûte !)
Discussion chaleureuse avec la jeune femme qui m'accueille : je reviendrai vite.

vendredi Le matin, les 36 secondes parlent d'amour. Ensuite, enfin, ne plus bouger, ne pas sortir. Se mettre, pour l'extérieur, en service minimum. Sur off, en veille, comme on voudra. Je regarde pour la seconde fois cette étrangeté qu'est le dernier, et inachevé, film de Marilyn reconstitué à partir de rushes. Je m'aperçois que je ne le vois pas, ne la vois pas elle de la même façon qu'il y a quelques mois. Je repars en arrière, crois avancer, recule d'un chapitre, avance quand même, enfin peut-être...


















samedi Et voilà comment la boucle de la semaine est bouclée : pour l'atelier à la Vallée aux Loups, j'arrive donc avec une proposition intimement liée à l'exposition Bernard Plossu à Chartres. Les ateliers qui se déroulent dans la maison de Chateaubriand se passent toujours très bien mais cette fois, il me semble qu'apparaît une dimension supplémentaire : celle d'un texte collectif, ramifié, enrichi à mesure que nous découvrons chaque texte particulier. J'enregistre les participants en me glissant sous une des tables de la bibliothèque (penser au corps : le travail entamé avec Magali, la danseuse de Pièces détachées, me revient) (par ailleurs, j'ai déjà effectué un enregistrement choral avec un des groupes d'enseignants le lundi à la Maison de la poésie, c'était une impro, l'idée a fait son chemin). 
Nous repartons vraiment contents, je crois.

*

La semaine prochaine devrait être moins agitée : un peu de Vallée aux Loups, et écrire.

2 commentaires:

  1. Je suis curieuse de ce travail entamé avec la danseuse, moi qui danse (mal) et qui écris ((trop) peu).
    Sinon, c'est impressionnant de voir à quel point les activités s'enchaînent, ce qui est bien, mais réduit le temps d'écrire.

    Merci d'avoir reparlé de nous, de la librairie. Certes c'est du boulot, mais qu'est-ce qu'on aime ça !

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  2. Oui, là, c'était prévu que janvier soit particulèrement dense, et du coup l'écriture ronge son frein...
    Pour la danse, c'est plutôt de l'expérimentation, je te raconterai ça...

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