dimanche 14 janvier 2018

Semaine #2 hommages








 
 
Si j'écris vraiment ici chaque semaine, je ne vais pas pouvoir taire très longtemps le projet qui suivra le Marilyn d'ici peu (avec St Germain déjà évoqué la semaine dernière) : une sorte de roman du bruit. Alors, premier jalon, ce passage de Faubourg Montmartre (à regarder en plein écran), film de 1931 vu à la cinémathèque il y a quelques jours, dans lequel il est question de charivari, avec Gaby Morlay et Antonin Artaud en guest star : le roi du bruit, c'est lui


Jour où l'on apprend également la mort de France Gall, dont la déclaration me renvoie à une scène de La Femme d'à côté de Truffaut à laquelle je pense chaque fois que des paroles de chanson française résonnent sans avoir été convoquées :




déclaration qui se trouve dans Décor Daguerre, comme d'autres chansons de la mi-décennie 70. Nous n'écoutions pas de variété à la maison, ce n'est donc pas de nostalgie qu'il s'agit. J'ai toujours pensé, comme Mathilde dans le film, que les chansons, bêtes ou non, peuvent exprimer une vérité inconsciente. Ce qui ne m'a pas empêché, dans Cowboy Junkies, de ne pas les traduire exprès, l'idée étant de faire apparaître, non ce qu'on cache et parle à notre place quand on se prend à le fredonner, mais des images mentales.
(Marilyn dans les Misfits, par exemple, on y revient)













A propos de Cowboy Junkies, Sébastien Rongier n'avait pas tort, l'autre soir, à la Maison de la poésie, de dire que le livre pouvait se concevoir comme un pivot. Ca m'a un peu étonnée sur le moment, mais en fait... Exit 87, la prochaine création de la compagnie Pièces détachées, part un peu, je crois bien, de sa lecture. Caroline Grosjean avait déjà utilisé le texte comme support pour un travail précédent, ex/tensions Cowboy Junkies. Je ne connaissais pas encore l'équipe, à l'époque, me souviens de l'émotion à découvrir la petite vidéo témoin...
Et donc, 2018 verra donc aussi le retour des CJ ici ou là. Caroline m'a proposé d'animer cette année des ateliers d'écriture pour les danseurs, et j'ai dit oui bien sûr. Tout ça m'a donné une idée pour écrire (ce qu'elle ne m'a pas demandé. Au lieu de l'indiquer ici de façon assez vague, il vaudrait mieux que je le note, d'ailleurs !).













 

Et quand on commence, quand on déroule un fil...  Mon  nouveau projet s'appelle Bruits, tout simplement. Un échange de mails avec Magali Albespy, la danseuse de Pièces détachées, ce lundi, à propos d'autre chose (mais allez savoir, en réalité) me permet d'aller écouter et regarder ceci (venez voir, écouter vous aussi).
Je découvre également ce même jour une vidéo sur Facebook postée par la réalisatrice Nurith Aviv (la cadreuse de Daguerréotypes !), hommage à une écrivaine que je ne connaissais pas, Ronit Matalon, laquelle parle de sa langue, l'hébreu, de manière passionnante. Son roman le plus connu ici s'appelle Le Bruit de nos pas. Voilà le premier livre que j'aurai acheté en 2018.















Le lendemain je rejoins Magali pour une séance de trois heures dans une salle de répétition. Se dessine la promesse de nouvelles explorations, de recherches, d'expérimentations régulières. Je n'en dis pas plus pour le moment mais je suis très enthousiaste, très heureuse de cette ouverture. Travailler avec des danseurs, des musiciens, des informaticiens, une céramiste, des plasticiens : quelle chance j'ai !
La journée se poursuit par la création d'une playlist bruitages / lectures pour la Nuit de la lecture de la Vallée aux Loups en partie concoctée par L'aiR Nu, le samedi 20 janvier, dont voici le programme des réjouissances. Enregistrer, bidouiller dans Audacity : j'adore ça (penser à ajouter une bonne résolution pour 2018 : se former mieux au son).
Et donc : Marilyn est dans les choux depuis plusieurs jours, mais les journées ne font que 24 heures...













et il faut établir des devis, répondre aux mails, relancer, organiser les prochains mois. C'est une bonne partie du travail, souvent la plus importante.



















Le jeudi 11 c'est la soirée à la librairie Charybde, rue de Charenton, orchestrée par Gilda Fiermonte. Je poste cette photo d'Isabelle Delatouche pour dire la grande complicité qui me lie à Gilda depuis des années, au gré de nos pérégrinations mutuelles (et merci à Isabelle pour le regard qu'elle pose sur Décor Daguerre et qu'elle m'a fait partager).
Avant la lecture, je suis invitée à passer, dans la même rue, au vernissage de l'exposition de Public averti, un collectif d'artistes créé par Laurent Herrou et Pauline Sauveur qui présente à la galerie Graphem des  photographies de Michel Barrière et Vincent Labaye jusqu'au 4 février. Je ne reste que quelques minutes, évidemment occupée de la soirée à venir et de ce que je vais y lire, mais l'accueil de Laurent et Pauline est très chaleureux, donne envie de suivre cette expérience particulière qu'est l'exposition dans son ensemble, intitulée Ce qui reste_Mitä Jää.














Le vendredi c'est la reprise des 36 secondes sur L'aiR Nu avec, bien sûr, un hommage à POL et à ses auteurs. L'après-midi je me rends à la bibliothèque Desnos, à Montreuil, qui en a fait tout autant. Nous envoyons nos voeux à Maria, à Bratislava, je découvre que "mon" sous-sol a muté, s'est doté de nombreuses cloisons puis je repars joyeuse, comme à chaque fois.




















Et l'écriture, là-dedans ? Pas d'autre écriture cette semaine que celle des mails, de cet article, de mon journal et de ce que je griffonne pendant l'atelier de la Vallée aux Loups le samedi. Pas d'autre lecture que celle des textes enregistrés pour la fameuse "nuit" à venir. J'écoute Julien Maret, dont j'aime tant Rengaine et Ameublement, sur France Culture, ainsi, grâce à un lien de Guillaume Vissac, qu'une fiction de Yoko Ogawa dont l'héroïne a des problèmes d'audition (tiens, tiens...).
Yoko Ogawa fut ma découverte de 2017, ce qui m'a conduite à écrire cet article et à enregistrer cette lecture pour L'aiR Nu, par exemple :



(penser à cet article que je veux écrire sur Ella Maillart pour Bookwitty, cet autre sur Virginia Woolf)
(lire plus, sur tout)











Enfin, le samedi soir il y a, bien sûr, l'hommage rendu à Philippe Rahmy à la Maison de la poésie, soirée orchestrée par Sébastien Rongier, magnifique d'intelligence, de coeur, d'humour, de force. Les textes de haute volée, gravité, légèreté mêlées, les photos, les voix, les propos : tout donne envie, en sortant de la salle, de courir continuer à écrire. Aussi, un très grand merci à remue.net, à tous les intervenants.
(ah, je mets ce petit lien, tiens, et cet autre)



















Sur ce, retour à vous savez qui (il paraît par ailleurs que le Général Instin a été vu avec la chevelure de Marilyn : j'attends ça de pied ferme !). La semaine prochaine, nous irons également faire un tour à Chartres, puis à la Vallée aux Loups.
Bonne semaine à tous.

*

photos : Joachim Séné pour la Nuit de la lecture à la Vallée aux Loups, Inge Morath (Marilyn qui danse), moi (le métro aérien, l'horloge), Eve Arnold (Marilyn endormie), Isabelle Delatouche (Gilda et moi), remue.net et la maison de la poésie, Lawrence Schiller (Marilyn sortant de la piscine).

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