lundi 28 août 2017

Mobiles immobiles : dix jours sur la Côte d'Azur


La rentrée s'annonce, et avec elle ses nouveautés. Je vais tenter d'être un peu plus présente sur ce blog pour en parler ces prochains temps, accompagner ce qui vient...
Pour commencer, dire que le mini-site de L'aiR Nu consacré à la tournée culturelle de la CCAS, dont j'avais simplement donné les dates ici, s'intitule Mobiles immobiles et qu'il est en ligne depuis ce matin. Vous pouvez y découvrir les textes proposés lors des déambulations, illustrés par des photos que j'ai prises sur place ou un peu à côté. A cause du mistral, seules quelques "cartes postales sonores" ont été enregistrées, on n'entend pas les voix des participants qui se seraient, sinon, perdues dans le vent. Les rencontres ont été belles, pourtant...
(Pour savoir ce qu'est une déambulation littéraire, voyez ici)


















La tournée, pour un auteur, est une drôle d'expérience, je trouve : difficile de savoir si on travaille à plein temps ou à temps partiel (la préparation en amont et sur place est conséquente), si on a par moments l'impression de se retrouver en vacances (est-ce qu'on se l'autorise ?), quel rôle on endosse (écrivain ? animateur ?).  On se sent à la fois mobile et immobile. On vient au contact, on attend. On noue des liens puis on change de ville. C'est à la fois lent et rapide. Dans les temps creux, impossible de lire ni d'écrire, tout occupé qu'on est de ce qui s'est produit, de ce qui va se passer.



L'un de mes moments préférés : celui où, mes 40 textes en main pour 10 qui seront lus, je me promène pour trouver une cohérence, un fil conducteur, alors que je ne connais pas les lieux. C'est le matin. Le camping est désert. Du bar à la pinède, du parking aux habitations, je me raconte ma petite histoire : on serait avec Albert Londres dans un café de Marseille, à la rencontre des marins du monde entier ; suivrait des yeux les jeunes nageurs de Corniche Kennedy ou l'adolescente en vacances de Brigitte Giraud, qui traîne près des tables de ping-pong ; prendrait le large, direction Tahiti, avec Victor Segalen...
Est-ce que je tente ce texte-là, plus difficile à faire passer ? J'ajoute un poème ? Je propose un essai ? Est-ce que je dis quelques mots de la maison d'édition de Martin Page et de Coline Pierré ? (oui). Etc.


C'est prendre la température, espérer qu'il y aura du monde, ne pas reproduire le même parcours que la fois d'avant. C'est se demander ce qu'on fait là, aller se ressourcer près de la mer, regarder les joggers, les bateaux en partance. Pour que ça fonctionne, l'accueil est primordial : il faut se sentir en phase, ne pas se dire qu'elle est absurde, cette idée de faire découvrir des textes à des vacanciers venus pour la plage. 













Un de mes moments préférés (bis) : quand le texte choisi, par la voix d'un autre, se met à résonner entre les pins, sur la terrasse, dans la descente, vers la piscine... Quand il faut se pencher vers le lecteur ou la lectrice pour être sûr de ne pas rater un mot et que nous voilà tout un groupe à tendre l'oreille, comme si c'était très important.


Et ça l'est, bien sûr, aucun doute. 

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