mercredi 26 avril 2017

Diptyque revient

 
Si vous habitez Besançon, je suis heureuse de vous l'apprendre : Diptyque sera joué au le 4 mai à 20h Théâtre Ledoux. Attention, la jauge est limitée et les réservations se font uniquement auprès de Anne Bouchard : anne.bouchard@les2scenes.fr 
Pour ma part, j'y serai, très contente d'assister de nouveau à la représentation et de retrouver toute l'équipe de Pièces détachées, d'autant que j'arrive avec une bonne nouvelle : le texte que j'ai écrit, plus long que les fragments entendus sur scène, paraîtra le 16 novembre prochain aux éditions publie.net sous le titre A même la peau. Deux versions seront disponibles, l'une papier, l'autre numérique.

Ainsi, à partir de maintenant, Diptyque se réfère à la pièce chorégraphique, A même la peau au texte. Et pour être complète, j'ajoute que la première partie, D'ici là, devient dans le livre A l'approche, tandis que la seconde, L, est maintenant intitulée En pièces.

Et comme une bonne nouvelle ne vient pas seule, j'ajoute que d'autres projets avec la compagnie sont en train de naître... C'est peu dire que je m'en réjouis !

(photo de la compagnie Pièces détachées)

dimanche 16 avril 2017

Les Buveurs d'encre



















Depuis dix ans, la librairie les Buveurs d'encre, située rue de Meaux, dans le 19e, juste à côté du marché Secrétan, me soutient et m'invite. 
Je suis venue pour Fenêtres, et ce livre écrit dans le quartier a alors explosé mes records de vente en une journée (!) ; pour Cowboy Junkies, en lecture croisée avec Pierre Ménard ; pour Franck, avec Brigitte Giraud ; et la dernière fois, pour parler de Décor Lafayette, ses escalators, ses acheteuses, sa voleuse, ses géantes, sa rue qui mène aux grands magasins.

Voici venu le temps de Décor Daguerre. Yves Martin, le libraire, m'invite à nouveau. Ce sera vendredi prochain, le 21, à 19h30 : discussion et lecture mêlées, suivies d'un pot. L'article d'Yves sur le blog des Buveurs est ici.















Comme on le voit, il n'a pas fait les choses à moitié, et depuis hier il est difficile de rater la rencontre quand on passe devant la boutique ! Au centre de la vitrine, mon arbre de mots-clés, au dos duquel se trouve l'arbre d'origine, celui qui ne comporte pas de liens. 



















Je me souviens de l'époque où à la place de la librairie, il y avait une boutique SNCF. Puis de l'arrivée des Buveurs, leurs cinquante mètres carrés, leur rayon BD à l'entrée, les bacs jeunesse sur la droite, les essais et polars au fond, les poches le long d'un mur, l'armoire aux livres réservés...
Avec Yves, l'an dernier, nous avons monté un dossier de résidence qui n'a pas été retenu mais ce fut l'occasion d'échanges et d'un sacré boulot : nous n'avons pas démérité ! Peut-être quelque chose se fera-t-il quand même un de ces jours ?

Je suis très heureuse en tout cas de ce lien qui perdure et de vous inviter, vendredi, à arpenter dans la librairie de la rue de Meaux quelques numéros de la rue Daguerre.

mercredi 5 avril 2017

Autre facette de 2013

Tandis que paraît Décor Daguerre, croisement de l'année 1975 et de l'année 2013, je fais du rangement dans mes archives et tombe sur ces notes prises à Besançon durant le festival Les Petites fugues à la fin de cette année 2013. Peut-être ai-je pensé à un moment les utiliser pour clore le livre, je ne sais plus. Ce qu'elles me disent aujourd'hui, c'est ce que j'ignorais alors : la présence de Caroline Grosjean dans la salle lors de ma présentation de Décor Lafayette, sa découverte de mon livre sur les Cowboy Junkies, puis notre travail commun l'année suivante au sein de la compagnie Pièces détachées.
Trois ans et demi plus tard,  alors que je retrouve ce texte, me rappelant le travail avec les danseurs, nos incursions à Belfort, Saint-Claude, Fougerolles..., voici ce qui apparaît devant moi : 
- la programmation de Diptyque au Théâtre Ledoux de Besançon le 4 mai, ville où je vais donc retourner
- la parution le 15 novembre prochain du texte de Diptyque aux éditions Publie.net sous un nouveau titre que je cherche encore
- l'invitation à participer aux deux nouveaux projets de Pièces Détachées, Exit 87 et Honeycomb.

Que se passe-t-il quand on rentre de tournée, demande le texte. Tout ce qui, invisible alors, très longtemps après finit par se dérouler. Ce n'est pas question de patience. En tout cas, elle ne suffit pas. C'est le présent du café, de la chambre d'hôtel qui comptent.













En tournée

Besançon, Iguane café, novembre 2013

Ne voir presque rien. Regarder les visages, distinguer des accents, tandis que les corps engoncés dans les pulls, polaires, manteaux, accélèrent, s'engouffrent, disparaissent en ouvrant des portes.
Passer devant le Musée du Temps, dont les arcades, la cour attirent – mais quoi, pas le temps ? Quels choix fait-on ?
Songer à ceux qui ont vécu ici, y viennent, tournent, s'en vont. Ces deux-là, au café, à la table d'à côté, parlent logement, Paris, Strasbourg. Ils sont peut-être comédiens, musiciens. Ce serait facile de les croiser ici ou là, à l'est, à l'ouest, au centre.
Une petite heure à écrire sans savoir quoi, se souvenir des montagnes de la veille, dans la nuit, des tournants, des cuisines éclairées, des décorations de Noël.
Apprendre au bout d'un moment que les musiciens travaillent pour la Croix rouge, en réalité : existences inventées des voisins de comptoirs, de bars, multiplicité des possibles qui continue d'émerveiller. Pourquoi l'écrire, ne pas l'écrire ?

Revenir au café le lendemain, la musique a changé. Continuer d'écrire dans une chambre d'hôtel sur cour et sous les toits, au bout d'un long couloir en regrettant de ne pas voir la ville, de ne rien regarder. Par la fenêtre une verrière, des façades imbriquées, du ciel, de la montagne. Les oiseaux cessent de chanter quand ils sentent le déclic de l'appareil qui cherche à capter, à figer. On entend à peine leur vol. 

Que se passe-t-il ensuite, quand on rentre ? Quand on a parlé de son travail sans discontinuer (de ce qu'on a créé, monté de toutes pièces parfois des années plus tôt), quand on a été accueilli dans plusieurs villes, fait tant de rencontres, que se passe-t-il à descendre du train, prendre le métro et ouvrir la porte de chez soi ? A-t-on envie de se jeter sur le lit, ou sur le train suivant, par difficulté à se délester de la tension nerveuse ? Ici, dans la chambre de l'hôtel au bout du couloir, tout est calme : est-ce un calme identique à celui d'une vie perçue comme ralentie une fois la clé dans la serrure ? (ralentissement, linéarité illusoires). Ici, dans le salon, c'est encore mieux que dans la chambre : une haute et large fenêtre arrondie coupe la tête des passants jetés dans un froid rapide – un couple à double bonnet gris, une brune qui regarde ici, boucles au vent. Café, silence, un peu de temps, luxe absolu.











samedi 1 avril 2017

Du neuf dans le décor



















Un premier article est paru hier sur Décor Daguerre, publié chez remue.net par Joachim Séné, qui avait déjà analysé Décor Lafayette en 2013 et avec lequel je partage depuis longtemps une réflexion sur la structure narrative, éléments qu'on retrouve à l'oeuvre ici, cette notion étant particulièrement développée dans son article.
(par ailleurs, ça m'a bien fait rire d'apprendre que je retirais le tapis sous les pieds du lecteur dès qu'il s'y était avancé... ah, ce n'est peut-être pas faux, même si, je l'assure, je cherche au contraire à ce que ça n'arrive pas !)

Toujours sur remue.net vient d'être également mis en ligne le texte que j'avais lu lors de la soirée In situ / Incipit, intitulé Qu'on lui coupe la tête. On peut donc désormais l'entendre sur L'aiR Nu et/ou le lire. Maintenant, il ne me reste plus qu'à écrire tous les autres chapitres de ce qui sera peut-être un jour Saint-Germain en Laye... Les textes des auteurs présents lors du festival sont regroupés au fur et à mesure dans cette rubrique : n'hésitez surtout pas à vous y promener.

Dire encore que se prépare une rencontre dédiée à Décor Daguerre à la librairie Les Buveurs d'encre (Paris 19e) qui, mine de rien, me soutient depuis exactement dix ans. Ce sera le 20 ou le 21 avril prochain, je l'indiquerai ici dès que nous serons fixés. 

D'ores et déjà, immense merci en ces jours de sortie de à tous les attentifs, les présents, les intéressés. Cet accompagnement compte beaucoup.